Chapitre 2
Elle eut soudain l'impression de se dissoudre... Que tout son corps s'évaporait... Elle entrouvrit les yeux afin de voir se qui se passait, mais elle resta interloquée : les couleurs étaient floues, comme effacées, les bruits étaient atténués... Tout ce que lui renvoyaient ses sens semblait de moins bonne qualité. Mais le plus étonnant restait l'expression qui s'affichait sur les visages de ses tortionnaires du jour : leur incompréhension dépassait tout ce que Sophie avait pu voir jusqu'à maintenant. Se demandant pourquoi aucune ne l'attaquait, Sophie se concentra sur elles. Leur stupeur passée, elles avaient commencé à se disputer. Deux filles affirmaient avoir vu Sophie tourner dans la ruelle tandis qu'une troisième se moquait d'elles en leur expliquant que si elle l'avait fait, elles pourraient la voir. Quant à elle, Swan tremblait de rage à l'idée d'avoir perdu la poursuite.
Sophie était interdite. En effet, il était impossible qu'elles ne l'aient pas vue : elle se trouvait juste en face d'elles !
Elle baissa alors les yeux et ce qu'elle constata lui parut complètement improbable : quand elle avait espérait se fondre dans le mur pour devenir invisible, elle ne pensait que cela se réaliserait vraiment ! Elle se retrouvait à l'intérieur du mur épais qui se trouvait auparavant derrière elle. Son corps avait perdu sa forme initiale et formait comme un léger brouillard autour d'elle, comme si toutes les molécules le composant s'étaient éloignées les unes des autres. Après cette découverte, elle reporta son attention sur Swan et ses amies. Après une longue et virulente discussion, elles avaient décidé de fouiller chaque recoin qui pourrait servir de cachette. Sachant que leurs recherches se révéleraient infructueuses, Sophie attendit patiemment que le groupe de filles ressorte du passage afin de pouvoir s'extraire à son tour du mur. Elle dût attendre la fin de la pause avant d'en avoir la possibilité. Elle venait à peine de sortir du mur que déjà son corps retrouvait sa forme première. Encore un phénomène incompréhensible ! Comme si elle n'était pas suffisamment bizarre sans en rajouter !
Le reste de la journée lui ayant permis de peser le pour et le contre, Sophie arriva à la conclusion qu'elle avait besoin d'une aide extérieure. Cela l'aiderait à mieux comprendre ce qui lui arrivait. De plus, Amy pourrait l'aider à maîtriser ses pouvoirs extraordinaires.
De retour chez elle, Sophie attendit de se retrouver seule avec Amy afin de tout lui raconter.
« Allô la Lune, ici la Terre... Vous me recevez ? » Sophie sursauta... Se demandant comment aborder le sujet avec sa sœur, elle ne l'avait pas entendu arriver.
« Tu comptes m'ignorer encore longtemps ? Ou tu me croies suffisamment intelligente pour me faire part de tes pensées ? Si tu ne me dis pas ce qu'il t'arrive, je ne peux pas t'aider, tu sais ?». Sophie l'interrogea aussitôt :
- Quoi ?!! Comment ....
- Comment je sais que quelle chose te perturbe ? C'est pas compliqué : depuis que tu es rentrée, tu n'as pas dit un mot et tu n'es pas montée t'enfermer dans ta chambre comme tu fais d'habitude. Donc, c'est que quelque chose ne va pas ! répliqua Amy, sur un ton un peu moqueur.
- Et qui te dit que je veux t'en parler ? grommela Sophie, en le regrettant aussitôt. N'avait-elle pas décidé de tout lui raconter ?
- Hé, doucement ! Je voulais juste t'aider, moi ! Je ne t'ai rien fait !! s'exclama sa cadette.
- Désolé, tu as raison, s'excusa Sophie, contrite. En plus, je voulais te demander de m'aider. Mais en même temps, je suis sûre que tu va te moquer de moi... Et c'est vraiment pas le moment...
- Eh ! T'es pas cool, je sais aussi être attentive ! Et s'il suffit que je t'écoute pour tout savoir, vas-y... De toute façon, je vais pas te manger, ajouta-t-elle en lui lançant un clin d'œil.
Sophie hésita trente secondes supplémentaires avant de se lancer et de raconter toute l'histoire à sa sœur. Au fur et à mesure, les yeux d'Amy s'agrandissaient de plus en plus. Quand Sophie eut terminé, sa cadette resta abasourdie ; toutes les informations qu'elle venait de recevoir se bousculaient dans sa tête. Sophie sentait que les questions n'allaient pas tarder à arriver, à moins qu'Amy n'explose de rire comme elle le redoutait. Pourtant, Amy resta muette, ce qui augmenta le stress de son aînée. A quoi pouvait bien penser Amy ?
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