titre trop long.
On ne se met pas en colère contre ses ennemis. La colère ne vient qu'a ceux qui se disent amis.
Jean pierre Guay.
Vous connaissez la marche a suivre ;)
Comme prévu je laisse le blond s'occuper des gosses, normalement il devrait faire des matchs mais en partant j'ai bien entendu les mots " équipements" et "terrain" mais aussi et surtout " nettoyage" et un trés distinct " fermez la!", je n'ai pas pris la peine de me retourner quand j'ai entendu les gamins hurler et me supplier de revenir.
Je ne suis que trop rarement apprécié a ma juste valeur... Foutu bande de mioche ingrat.
En montant dans ma voiture j'ai une boule au ventre, j'ai l'impression que le temps n'a pas l'effet escompté, que rien ne s'arrête vraiment, que c'est toujours la même merde. A dix-sept où a plus de trente-cinq, rien ne change vraiment et putain c'est flippant. Je me rappel encore trop bien de ce qu'il c'est passé quand on s'est ramené au lycée comme un foutu couple, j'me rappel de tout. C'est pas glorieux. J'me rappel des flics, des coups et de sa chute, de lui dans ce maudit lit blanc et de la trouille qui m'a bouffé les tripes. Je croyais en avoir finis avec elle, pourtant c'est bien elle qui me remue les entrailles en ce moment.
Je ne sais pas ce qu'il va ce passer ni comment, je ne sais pas non plus a quoi ressemble son putain de patron. Pour ce dernier point j'ai juste a voir la tronche que je ne connais pas, au pire je me pointe a l'accueil et le demande. Ouais au pire je fais comme ça. On est plus des gosses, on devrait s'en tenir a quelques phrases, normalement. Remarque s'il léve la main il ne la redescendra pas de si tôt.
Branleur un jour, branleur toujours. Puis c'est de ma famille qu'il est question.
La route se passe rapidement et sans problème. La voiture d'Idriss est devant le garage, il en sors quand je me gare derière lui.
- Ca va ? Il me demande en me tendant une énorme paluche.
- Ouais et toi ? On ne se regarde déjà plus, on observe le rideau métallique qui se lève tout doucement, trop doucement, ça me gonfle.
- Je te laisse y aller seul ou tu veux que je viennes avec toi ?
- J't'avoue que je préférais que tu viennes, mais ...
- J'serais pas loin. Termine le colosse, toujours aussi impressionnant malgré les années qui passe, et les deux femmes de sa vie qui le pompe littéralement.
J'esquisse un sourire et traverse la rue, ce qui me fait bizarre c'est que je en croise aucune voiture. Surement trop tôt.
- Nous ne sommes pas encore ouvert. Me dit joyeusement un gars que je ne connais pas, il est en costard cravate, ouais, pas de doute je suis bien face au nouveau grand manitou. Il fait franchement tache devant la rouille du rideau métallique, il pue aussi le parfum bon marché. Franchement avec la fortune qu'il doit se faire il pourrait investir dans un qui sent bon, puis ici on est dans un garage, pas sur un podium de haute couture. Quoi que même la-bas il n'aurait pas sa place, il est trop gros et n'a franchement aucun charme. Il me fait penser a ces petits chiens qui on bouffé le mur ... Merde, j'sais plus comment ça s'appel. Mais il est moche.
- En fait je ne suis pas la pour une quelconque réparation. Je commence en me redressant de toute ma hauteur, plus ça va plus je ressemble a mon pater'. Il me fixe avec ses yeux globuleux, il a quoi pour lui ce grand con ? Je suis Monsieur Laurence.
Il fronce légèrement les sourcils avant de comprendre, cela se voit dans son regard deguelasse.
- Que puis-je faire pour vous ? Il me demande d'un ton beaucoup plus sec tout d'un coup, je n'ai pas m'en empêcher mais j'ai sourie, histoire d'en rajouter un peu il croise ses bras sur son torse, le tissus de son costume se tend, mais il n'est pas costaud il est juste un peu trop accro a je ne sais quelle merde alimentaire. La aussi j'ai sourie.
- Juste parler c'est possible ? Je lui demande en le fixant, je n'ai pas besoin d'autant d'artifice que lui pour impressionner . Ici, ou dans votre bureau je m'en fiche. Je termine sans me défaire de mon petit sourire.
- Mon bureau sera plus à même d'écouter votre plainte. Il se retourne aussi tôt et allonge le pas vers son fameux bureau plus à même d'écouter ma plainte comme il dit. Pauvre naze, je me retourne vers le sportif, d'un simple hochement de tête je sais qu'il me suffit de l'appeler pour qu'il atterrisse ici en une fraction de seconde.
Son bureau est trop propre, rien absolument rien ne justifie la présence de qui que ce soit ici. Pas une feuille ne traine, pas un contrat en cours de lecture, son ordinateur portable est claqué, pas une seule photo, rien de rien. J'attends pas qu'il me l'autorise, je prends une chaise la décale et me pose dessus, comme depuis toujours je cale mes mains sous mes cuisses, histoire de me retenir moi même de faire un meurtre. Avant qu'il ne prenne place devant moi il ferme les stores de cette pièces. Réflexe ou paranoïa je me tends.
- Je ne me suis pas présenté, Je suis Monsieur Doubt le nouveau directeur de ce garage. Son petit air fière commence a me les briser menue menue.
- Je sais qui vous êtes. Ne comptéz pas sur moi pour vous félicité de cette récente prise de poste. Mes mains ont migres de dessous mes cuisse à sur sa table en bois, je le noue devant moi et mon indexe droit tape la mesure. Ce qu'il m'intéresse par contre est de savoir si vous avez un quelconque problèmes avec Louis? Je ne parle pas spécialement fort mais le ton que j'emploi est sans appel, mon calme apparent dépend de sa réponse, j'ai la vague impression qu'il le sait.
Avant que vous ne dites n'importe quoi, je sais que VOUS avez fait chier mon mari. La je sais que ma voix claque dans l'aire, et a en voir sa tronche il ne s'attendait pas a ça. Pour qui il me prend ce con ?
Il prend une longue minute pour me répondre, tout ce temps on se fixe sans bouger d'un iota.
- Louis Laurence est un bon élément...
- Vous n'avez rien a lui reprocher ? Je le coupe un poil agacé par sa lenteur.
- Dans le travail, non. Il tranche un peu trop sèchement, je commence doucement a monter en pression, il me casse les couilles....
- Puisque tu n'as rien a lui reprocher au boulot tu te la fermes sur le reste, compris? Je lui dis, mauvais sans me fier a la politesse ni a l'espace vital minimum entre deux personnes a respecter.
- Sinon ? Ses yeux ne sont plus que des fentes, sa respiration s'approfondit et l'air devient de plus en plus électrique, il suffirait d'une minuscule étincelle pour que je lui fasse bouffer mon poing puis sa putain de table. Je dois me montrer plus intelligent que lui, plus vicieux.
Mon sourire de vicelard tord ma bouche, je sais aussi que mon regard a changé, je le regarde comme si il était ma proie et que je n'avais pas bouffé depuis bien trop longtemps pour me contenter d'une simple mise a mort propre, sans bruits et éclaboussures.
- Je porterais notre cas devant un juge, plus accro aux billets verts qu'a la véritable justice, je le paierais grassement pour que plus jamais tu ne puisses travailler ici. Je ferais aussi appel a toute sorte d'asso pour te pointer du doigts. Un un mot : je te détruirais. Je termine ma phrase en me rapprochant un peu de plus de lui, je suis pratiquement couché sur sa putain de table maintenant.
Il se recule sur sa chaise et tente de cacher sa respiration qui devient de plus en plus erratique. je me recule a mon tour sans le lâcher du regard, bien sûr, mon bon vieux sourire de vicelard ne me quitte pas.
- Je pense vous avoir compris Monsieur Laurence, je m'engage donc a ....
- Lui foutre la paix. Je conclus a sa place, il opine du chef. Je connais le chemin de la sorti.
Je me lève et me casse aussi vite que je suis entré.
Puis, le plus naturellement du monde le géant et moi on est allé boire un verre et manger dans une brasserie du coin.
Normal.
*************
j'ai du passer toute mon aprés-midi dans le bureau du doyen, histoire de faire un point sur chacun des gosses dont je m'occupe. On a convenu que Joshua, le gamin avec le tronche de balai a chiotte, n'a plus besoin de moi. Le pied, j'men cache pas il me gonfle. Au mieux.
Dans l'ensemble tous on fait des efforts, certains n'ont presque plus besoin de moi, je suis fière d'eux. Pour d'autre il y a encore pas mal de travail mais il faut donner du temps au temps, puis ils ne connaissent rien à la vie, mais ils ont un passé d'adulte paumé. Pauvre gosses.
**********************
De retour chez moi j'envoie balader mes pompes en soufflant mon bonheur, rien de tel que de se retrouver pieds nues. Comme chaque soir je fais couler un café pour Louis et me sors une bière, la troupe sera la d'ici peu, autant que je profite du calme qu'il me reste.
Silence. Eternel amant.
- Allez ou vous voulez mais dégager de ma vue ! Cingle leur père en passant la porte, je me penche pour voir le couloir un poil étonné quand même. Quand mes enfants passent devant moi, ils me regardent d'une drôle de façon, le rouquin aussi.
Ouais ....
Louis entre dans la cuisine en tapant des pieds, sans me regarder, se retourne claque la porte et se poste devant moi. Ses yeux noirs me tuent sur place. Ca va être ma fête, je dégluti en me demandant si mon testament est bien a jour.
- Je peux savoir ce qu'il t'a prit ? Il beugle en guise d'entrée en matière, il capture le dossier d'une chaise en bois et la serre la faisant craquer au passage.
- Tu veux un café ? Je lui demande, je sais de quoi il parle mais bon espoir qu'il se calme, son jus de chaussette aide toujours.
- Va te faire foutre avec ton putain de café ! Je veux savoir ce qu'il t'a prit bordel ! Il hurle tellement fort que je suis persuadé que les murs de la maison tremblent, ouais il est fâché le garçon.
- Pose toi qu'on en parle calm....
- Que j'me pose ? Il me coupe en bouffant ses mots, jamais bon signe ça. Non mais tu t'fou de moi là ? Je veux une explication bordel de merde ! Pas bon du tout ...
- Tu voulais que je fasse quoi ? Il essai de parler mais j'hausse le ton pour qu'il se taise et continu. Que j'attende que tu en prennes plein la tronche ? Que tu sois dégouté de ton boulot ? Je me rends compte que je me mets a crier moi aussi, il faut que je me calme, j'aime pas beugler contre lui.
- Que tu me foutes la paix bordel ! Sa voix claque avec violence dans toute la pièce et me détruit les tripes au passage. Tu te rend compte que tu m'as fais passer pour un putain de faiblard qui se planque derière son mari ?! On a plus dix-sept ans merde!
Je secoue la tête de droite à gauche et sors un rire mauvais, enfoiré ...
- En effet on a plus cette âge la, sinon je lui aurais casser la gueulle ! Je me mets a gronder aussi fort que lui, sans m'en rendre compte je me suis levé et pris appuis sur la table en face de moi. Que je sache j'ai juste discuté avec lui! Rien de plus !
- C'est bien ça le problème! T'as pas été foutu de te mêler de ton cul !
- Et tu voulais que je fasse quoi ? Je lui demande en le coupant tout en tapant mes mains sur la table. Que j'attende ? Attendre quoi ? Que tu sois de plus en plus mal ?
- J'suis pas un putain de faible ! Il hurle de nouveau, sa respiration est forte et profonde, il ne me quitte pas une seconde des yeux, ses mains exercent une pression de plus en plus forte sur cette pauvre chaise.
- ' Tain ! mais je n'ai jamais dis ça moi! J'lai jamais pensé !
- Pourtant a cause de toi, c'est ce pourquoi je passe!
Sa phrase m'éclate en pleine figure, je la prends en pleine face, si bien qu'elle me fait me redresser. Un frisson froid traverse mon dos, mes muscles se gainent et ne forment plus d'un bloc noueux.
- Pauvre con. Je crache avec hargne, je baisse la tête et ferme les yeux mais ce n'est pas assez. Je me décale, claque ma chaise contre la table, passe devant lui sans un regard et me casse.
Je me casse, purement et simplement je me barre. J'enfile mes pompes sur le pas de porte, la claque, enfonce mes mains , fermés en un poing, dans mes poches et trace mon chemin.
Je marche, je marche en faisant taper mes pieds sur le sol, je marche tête baissé en ruminant ce qu'il vient de se passer. Je me fais insulter par un automobiliste car je viens de traverser la rue à la sauvage, je l'envoie chier chaleureusement.
Je n'ai pas voulu le faire passer pour ça, je n'ai jamais pensé que s'en était un. Bien au contraire ! il a bien plus de courage que moi ! Pas b'soin de faire les grandes écoles pour le comprendre! Suffit de connaitre notre histoire, je me suis toujours laissé porté par lui, sans lui je n'existerais pas. Point barre, c'est aussi simple que ça.
Merde! Je rage comme un con tout seul, je commence par allonger ma foulé puis je me mets a cavaler. Quand je lève le nez je me retrouve derière le cimetière, d'ici je peux voir la tombe du gamin, je sers les dents et ferme les yeux avant de reprendre ma course.
Je cours tout seul sur le sentier de la foret, passe devant les grosses pierres ou ma mère était venue me chercher il y a si longtemps. Putain, je n'ai jamais voulu qu'il croit ça ! Jamais! Je voulais bien faire! J'accélère encore, l'aire me brule mes poumons, je respire trop fort j'en ai envie de vomir. Je n'ai pas non plus les bonnes pompes pour cavaler, je commence a avoir mal aux chevilles. Je m'en fou je continu. Je cours encore et encore, je cours plus vite, je pousse plus fort sur mes jambes de bon a rien que je suis.
Je cours a en crever sur place.
Comme par instinct mes pas anarchiques me guide jusqu'au gymnase. J'y entre et me dirige vers le ring, la porte est toujours ouverte, on ne sait jamais si un gosse ou moi en a besoin. Preuve en est.
Taper, il faut que je tape sur quelque chose.
Un raclement de gorge me fait sursauter, assis sur le bord du ring Bryan m'attend les chevilles croisées bien allongé devant lui et ses bras le soutienne en arrière. Je ne suis qu'a moitié étonné en fait, faut être lucide c'est lui quoi.
- Nos gosses se parlent. Il me dit pour justifier sa présence. J'opine du chef, je n'ai pas envie de lui répondre.
Il me regarde, en silence, sortir ce que j'ai besoin pour boxer contre un sac de sable, la boule que j'ai au ventre n'a cesser de grossir, j'ai envie de vomir, il faut que je la fasse sortir. ' Faut que je tape.
- Viens. La voix de mon meilleur ami me sors de ma trans auto-destructrice, il est sur le ring, en chaussettes, il tient le bouclier devant lui. Aller bouge.
Comme un pantin , je me traine en face de lui, vire mes pompes, me positionne et tape, je tape a m'en faire mal, je tape sans aucune logique sans rien, je tape c'est tout. Mes coups résonnent dans toute la salle, tout comme mon souffle, quand je m'approche trop de Bryan ou que je l'envoie dans les cordes il me repousse sans ménagement. Je l'en remercie, pas besoin qu'on me prenne avec des pincettes. Puis il encaisse bien la salop!
Je continue ainsi jusqu'a que je n'en puisse plus, jusqu'a que le soleil disparaisse complètement laissant place a une nuit noir.
- Tu as envie d'en parler ? Il me demande, alors que mes bras pendent le long de mon corps, je renverse ma tête en arrière pour happé plus d'aire que mes pauvre poumons ne peuvent en contenir. Quand je suis plein je me laisse tomber a genoux, comme une merde. A ce point ? Il me demande pendant que je baisse le nez.
- Putain. Je grogne tout bas.
- Ca va vieux, ça va. Termine mon meilleur ami en se posant en diagonal de moi. Aller vide ton sac.
J'inspire, serre les dents et parle.
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