Il n'y a pas de bonheur possible pour personne sans le soutien du courage.
De Alain.
Voila un petit chapitre entre deux avant de commencer les choses sérieuses ! Bon dimanche ;)
Y'a pas grand chose à dire, vraiment pas. La cellule pue, j'arrête pas de réfléchir, mon esprit part dans tout un tas de délires tous les plus fou les uns que les autres.
Mais j'ai surtout peur. Une vrai peur viceral qui me bouffe les tripes. Une peur qui me ferait bien rendre trippes et boyaux si j'aurais eu quelque chose dans le ventre à pars mon eaux et mes médicaments.
J'ai peur, ouais j'ai peur de tout perdre. Louis, mes gosses, mon boulot. Ma putain de vie. Je flippe tout ce que je peux.
Je souffle tout ce que je peux en plongeant mon visage dans mes mains. Vive les drogues légal.
Je passe mes mains sur mon visage dans un silence de plomb.
Je suis le seul con à être enfermé, j'suis dernière les barreaux car j'ai laissé parler ma rage. Par-ce que j'ai pris sous mon aile un gamin.
Putain.
Le pire dans tout ça cest que je recommencerais sans me poser de question, enfin si je sors d'ici, si je retrouve ma barque, si ma famille ne me lâche pas.
Non mais ce que je peux être con ! Personnes ne m'a lâché quand je me suis mis avec Louis ! Personnes pas même mon père ! Pourtant je n'aurais rien parié dessus... Il fait quoi lui d'ailleurs ? Et ma mère ? Je mets ma main à couper que mon pater' tourne en rond dans le salon et que ma sainte mère s'acharne dans la cuisine à nettoyer je ne sais quelle tâche imaginaire.
J'approche doucement de la quarantaine je ne suis que le fils de mes parents, surtout de ma mère et je vendrais bien ma couille gauche pour qu'ils soient là. Eux et Louis. Pas mes gosses, question de dignité. Ils n'ont pas besoin de voir ça.
La lourde grille fait un raffut du diable quand elle s'ouvre mais je ne lève pas le nez.
- On ne dit pas bonjour à un ami? La voix de Julien Ulton me tire un maigre sourire, finalement je lève le nez. Le psy est accompagné d'un autre homme. Son pote avocat j'imagine en tout cas il a l'air sympa.
- J'savais pas qu'un gars dans ton genre avait des potes. Je grogne en le regardant, mon éternel sourire de branleur tire mes traits.
Le gars qui l'accompagne nous regarde avec un drole d'air pendant qu'on se marre doucement, dans son dos la garce ronde fait encore un tour.
- Bon! Julien me montre un sac en papier et l'autre deux des trois tasses fumante venant tout droit d'un Starbucks pas trop loin. En face du commissariat, ils ont eu la bonne place. Avant tout je te propose un petit dej'.
Ils s'avancent et se posent en face de moi. J'imagine que ça ne soit pas être commun sa. Un avocat, un psy et un gars comme moi qui tapent la discute dans une cellule avant d'aller au tribunal.
Ouais, normal.
- J'imagine que je dois me présenter tout seul. Ronchonne l'autre gars en jetant un regard noir au psy, lui il s'en fou seul son croissant l'intéresse. Je suis Frédéric Melow avocat et ami de cet idiot. Il le montre d'un geste sec du pouce.
L'idiot en question se contre fou de ce gars, il bouffe, accessoirement je limite en prenant soin de sortir mes cachets.
- Toi tu prend sa. Julien me tend le seul gobelet qui ne fume pas. Louis nous a dit que tu n'aimes pas le café.
Quand j'entends le prénom de mon Homme de Vitruve, je le fixe sans prendre la peine de respirer.
- Tu l'as vu ? Je demande d'une toute petite voix, une voix de vrai trouillard, je peine à avaler ma salive.
- En fait. Intervient l'avocat, Frédéric, Frédéric, ouais faut que je me l'imprime. On est allé chez vous pour en savoir un peu plus sur toute cette histoire.
- Et ce que j'ai dis c'est d'la merde alors ? Je demande en les fixant tour à tour prêts à peter un plomb.
- Adam. La voix rêche de Julien me surprend mais je ne bouge pas d'un poil. On y est allé pour parler à Anthony. Il insiste sur le "on". Je te crois, je crois tout ce que tu m'as dis hier mais on devait le faire. Il finit en me scrutant son croissant coincé à mi chemin entre sa bouche et son genou.
- Comme je disais. Reprend l'avocat après une longue minute de silence pas le moins gêné du monde. Nous avons été chez vous afin de parler essentiellement avec Monsieur Anthony Mark, mais l'ensemble de votre famille a jugée bon de ne pas quitter la pièce. Je ne cherche pas à cacher mon bon vieux sourire de branleur. Ce jeune homme va venir témoigner à la bar.
J'opine du chef en accusant le coup.
- C'est là que Louis nous a dit que tu n'aimes pas le café. Conclut doucement Julien en entamant son jus de chaussette.
Je souris comme un con, ouais même dans ce genre de situation il a ce genre de petites attentions. Je souris encore plus.
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Le jugement est dans deux bonnes heures, j'ai le droit de prendre une bonne douche, tout seul, je dois dire merci à qui ? Comme si je ne le savais pas ...
Quand je passe devant la garce ronde, je la décroche et la claque contre le mur une première fois. Le verre se fissure, je la claque une nouvelle fois et le verre cède me procurant un certain soulagement.
Le gardien me regarde mais ne dit rien.
Juste avant de m'enfermer dans cette minuscule pièce, le gars m'a donné un sac avec des affaires, mon bon vieux sac de sport noir que je trimbale partout. Je suis sûr que c'est Louis qui m'a préparé des fringues, il y a ce jean qu'il adore et surtout pas un costard il sait que je n'aime pas ça ! Je sors doucement mon froc et je remarque qu'il y a même ce bon vieux sweet gris, la marque de fabrique du blond et moi. Je sais aussi que ma mère à mit la main à la patte, le linge est repassé et sent la fleur d'orangé, si elle était la bas mon père aussi.
Je me sens comme un con en tenant mes affaires et même si ça me fais mal je les colle contre mon visage pour les sentir. Ça sent mon enfance et la maison. Je sers les dents et étouffe un juron. Je repose le tout sur le petit banc fixé à même le sol et pars me laver.
L'eau qui coule m'arrache la tronche, chaque goûtes d'eau me fait un mal de chien. Je n'avais pas fais attention mais j'ai des égratignures et des bleues partout, j'suis dans un sale état. Je n'utilise pas leur produit j'ai les miens, ils étaient dans le sac.
J'ai la meilleure famille au monde. Je laisse mes bras choir le long de mon corps, ouais ils sont les meilleurs. Même ici, après tout ce qu'il s'est passé ils sont là. Je me retrouve sur le cul, l'eau coule sur ma nuque et me fait frissonner, elle se refroidit. Je ramène mes genoux contre mon torse et planque mon visage entre mes bras, j'ai envie de chialler.
Je renifle comme un gosse et me relève, c'est pas le moment, faut que je me ressaisisse.
Quand je m'habille je prends garde à ne pas me frotter comme un malade, pas super conseiller. Je roule en boule mes anciennes fringues et les mets dans mon sac. Comme toujours je mets mes mains dans mes poches pour les mettre en place cette foi ci j'en sors un petit papier soigneusement plié.
" On t'aime 'pa"
L'écriture fine de ma fille se dessine sous mes yeux, je sens une énorme boule grossir dans ma gorge. Je le remplis délicatement et le replace dans ma poche. J'ai beau serrer les dents, me faire mal, me frotter le visage avec mes deux mains je me retrouve à chialler comme un con sur ce foutu banc en fer.
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Dans la voiture qui m'emmène au tribunal Je suis avec mon avocat et Julien, personnes ne parlent et le flic qui conduit à la tête du gars vachement concerné.
Bref.
Garé juste en bas des marches il y ma bagnole, celle du Blond et de mes parents. Mon coeur accélère ils sont tous là.
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