ça empirait tout
J'ai continué le rituel des ciseaux pendant plusieurs mois. Puis j'ai arrêté. Puis recommencé. Arrêté encore. C'était bizarre.
D'un côté, j'étais convaincue que je le méritais.
De l'autre, je voulais arrêter d'ajouter de la douleur physique à la douleur psychologique déjà présente.
Personne savait. Même pas J, alors que c'était peut-être la personne qui aurait su le mieux m'écouter, et je voulais jamais parler de moi à Flo, Di, Za, Eiram ou même Macha.
Je me disais qu'elles comprendraient pas, qu'elles étaient des « vraies filles » et que j'étais juste trop chelou.
J'ai eu mon premier copain. Enfin, non. Un garçon (que je trouvais sympa et mignon, je l'avoue) a demandé si je voulais sortir avec lui et j'ai dit oui.
C'était horrible. Avec Sens, on se regardait en rougissant sans rien dire tout le temps. Il m'a embrassée pour la première fois sans que je m'y attende et continuait de le faire dans la cour du collège.
Moi qui pensais avoir atteint un niveau suffisant de malaise, ça empirait tout.
J'ai tout arrêté deux mois plus tard. On pensait que c'était lui qui avait rompu et que c'était pour ça que je pleurais, mais je pleurais parce qu'en plus de me sentir mal, il fallait que quelqu'un d'autre en subisse les conséquences.
Je pleurais souvent. J'aimais me faire mal. Et je savais pas pourquoi.
Je comprenais pas mes actions, mes réactions, mes pensées, mon mal-être.
Puis il y a eu le lycée.
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