New Rythm.

Améthyste s'était faite à cette nouvelle vie à bord du TARDIS. Ils avaient beaucoup voyagé durant ces quelques semaines passées dans l'espace et le temps. Ce n'était que de petits voyages, sans grand intérêt, si ce n'était que de contempler ce que le monde et l'univers avaient à leur offrir.

Lorsque finalement le Docteur ramena la jeune femme, quelques minutes avant leur premier départ, dans ce petit placard à balais, Améthyste eût un léger pincement au coeur.

Elle savait qu'elle reverrait le Docteur et qu'ils repartiraient en voyage. Il lui avait promis. Elle savait aussi que de nombreuses responsabilités l'attendaient sur Terre, et elle ne pourrait pas les fuir éternellement. Alors ils s'étaient dit que quelques voyages le temps du week-end était raisonnable. De cette façon, Améthyste aurait du temps à consacrer à sa vie terrienne, certes monotone et ennuyeuse, mais sa vie tout de même.

Ce soir-là, la jeune femme eût beaucoup de mal à s'endormir. Ses crises ne s'étaient toujours pas tus. Elle savait qu'elle ne s'en serait pas débarrasser aussi facilement, mais le fait était qu'à bord du TARDIS, elles n'étaient que de petites contraintes. Le Docteur n'était jamais bien loin et lorsqu'il la prenait dans ses bras, le rythme de ses coeurs la calmait instantanément. Parfois, il dormait même à ses côtés, s'assurant de sa sécurité. Ce soir-là, Améthyste regrettait son ami.

Lorsque le jour se leva, Améthyste n'avait toujours pas dormis. Sa nuit avait été chaotique. Elle observa les premiers rayons du soleil filtrés à travers ses volets entre-ouverts, son esprit était ailleurs. Un faible coup à sa porte la fit sursauter. Adonis.

"Hey, soeurette," il s'approcha du lit de la jeune femme. "Pas de cauchemar cette nuit, tout va bien ?" Il lui demanda, hésitant.

"Je n'ai pas dormi." Elle haussa les épaules.

"J'espère qu'un bon petit déjeuner te remontera au moins le moral." Il lui sourit doucement.

Améthyste suivit son frère jusque dans la cuisine, là où une assiette de pancakes et deux verres de jus d'orange pressé les attendaient. Elle entama son petit déjeuner sans grande conviction. Adonis l'observa d'un oeil soucieux. Il ne lui disait rien, mais son inquiétude grandissait de minutes en minutes.

Pour commencer, sa petite soeur était revenue ce mercredi soir avec un sourire aux lèvres. Un sourire qu'elle n'avait eût depuis bien des années. Il s'était interrogé, mais ne lui avait fait aucune remarque, de peur de la froisser et qu'elle ne bascule de nouveau dans cet état déprimant. Puis elle ne dormait pas. Il savait que sa sœur avait beaucoup de mal à dormir, qu'elle redoutait ses cauchemars, mais elle n'était jamais resté éveillée toute une nuit, et surtout, elle ne s'était pas énervée. Elle avait accepté son manque de sommeil et n'était pas venu le chercher. Il en était coi.

Il y avait quelqu'un.

Ce pourquoi, lorsqu'Améthyste s'apprêta à quitter la demeure familiale pour rejoindre la librairie, Adonis la retint quelques instants.

"Dis voir, la jeune femme se tourna vers son frère, enroulant son écharpe autour de son cou. Les parents rentrent dans deux semaines. Elle aquiesçait. Jusque là, elle le suivait. J'avais pensé qu'un dîner avec Rachel et ton copain pourrait être bien."

"Mon... copain ?" Améthyste leva un sourcil, surprise. Que manigançait son grand frère ?

"Hm, il sembla réfléchir. Eh bien après ton comportement d'hier, je me suis dis que peut-être quelqu'un partageait ta vie ?"

La jeune femme soupira. "Personne ne partage ma vie, Adonis. Personne à part son nouvel ami, mais ça, elle ne lui dirait pas. Mais va pour le dîner. Papa et Maman seront ravis, je suppose."

Elle prit son sac, et sans se retourner, s'engouffra dans le froid naissant du mois d'octobre.

~

Améthyste était dans la lune. Elle ne prêtait guère attention à son travail ni même aux clients qui désespéraient d'obtenir une réponse de la part de l'employée. Sophie s'approcha de son amie et lui tapota l'épaule. Elle était concerné par son attitude.

"Eh Amy, un grand sourire fit son chemin sur les lèvres de la jeune femme. Ça te dit d'aller boire un verre après ? Arthur ne devrait pas tarder à venir reprendre la boutique."

Améthyste sembla réfléchir un moment. Elle se doutait que son comportement attirerait l'oeil sur elle, mais elle ne pouvait s'en empêcher. Cette vie ne semblait plus avoir de saveur. Elle ne se sentait plus à sa place. Mais que pouvait-elle y faire ? Elle devait attendre le weekend pour voyager de nouveau. C'était long. Bien trop long pour Améthyste qui préférait sombrer dans ses songes la journée durant.

Elle acquiesça finalement. Une sortie ne pourrait lui être que bénéfique. Cela lui changerait les idées.

~

Les deux amies riaient de bon coeur alors qu'elles remontaient la grande rue menant à la maison d'Améthyste. Elles avaient bu. Pas grand chose certes, mais assez pour être un peu plus joyeuse que d'ordinaire. Elles atteignirent le grand portail protégeant la maison de la brune et celle-ci dû se tenir aux barreaux pour ne pas s'assoir sur le trottoir.

"Oh allez, dis moi !" Sophie tentait visiblement de soutirer des informations à son amie.

"Impossible. Améthyste rit, amusé de la situation. Tu ne me croirais pas de toute façon. Elle prit sa tête entre ses mains, ses rires se calmèrent peu à peu au souvenir de son nouvel ami. C'est incensé."

Sophie prit sa meilleure amie dans ses bras. Elle devait reprendre la route avant qu'il ne se fasse trop tard.

"J'arriverai bien à savoir un jour. Elle lui adressa un clin d'œil et sourit davantage. Qui que ce soit, je suis contente qu'il te rende mieux."

Sur ces doux mots, la jeune femme aux cheveux colorés s'engouffra dans la nuit. Les lampadaires éclairaient son chemin jusqu'à ce qu'elle ne disparaisse de la vue d'Améthyste. Un coup de vent la fit frissonner. Elle se décida à rentrer.

Adonis l'attendait de pied ferme. Elle s'en serait douté. Mais elle n'en avait cure, ce soir, elle se sentait particulièrement bien et elle ne laisserait rien ni personne gâcher son état d'esprit. Ainsi, elle passa à ses côtés, un grand sourire aux lèvres. Elle n'entendit pas ses remontrances et gravit les escaliers de la grande maison. Sa chambre l'appelait.

Elle s'approcha de sa grande bibliothèque et s'empara d'un de ses disques vinyles qu'elle avait soigneusement rangé sur une des étagères. Elle plaça le disque sur son tourne-disques et se mouvait au rythme de la musique qui emplit rapidement la pièce de ses douces notes. C'était une vieille musique, old school, une musique qui rappelait tellement de bons souvenirs aux oreilles de la jeune femme. Une musique qu'elle n'avait écouté depuis la mort de son aînée, mais ce soir en particulier, elle ressentait le besoin de se lever et de danser.

Adonis observait sa sœur dans l'encadrement de la porte de sa chambre. Il crut rêver. Un sourire nostalgique illuminait son visage. Elle dansait comme elle le faisait avec Athéna. Et elle dansait merveilleusement bien. Son sourire rayonnait. Ses yeux pétillaient d'une joie qu'elle n'avait ressentie depuis des années.

Le Seigneur du Temps s'était adossé contre les portes ouvertes du TARDIS. Il s'ennuyait de la jeune femme. Il avait eût envie d'aller la chercher cette après-midi et de l'emmener voyager. Mais il ne l'avait pas fait. Elle avait une vie, et elle devait la vivre. C'est pourquoi il s'était retrouvé à planer au-dessus de sa demeure. Il l'avait aperçue rentrer de sa petite virée avec son amie aux cheveux bleus. Le Docteur adorait les cheveux de son amie ! Et maintenant, il l'observait danser. À quoi pensait-elle pour être de si bonne humeur ? Il se le demandait. Il lui demanderait peut-être.

~

La semaine se déroula bien. Améthyste n'eût de cesse de penser à sa nouvelle vie et à toutes les possibilités qui lui étaient maintenant permises. Elle devait bien avouer que son humeur avait relativement changer. Elle prenait plaisir à effectuer la moindre petite tâche qui lui était demander. Ses journées à l'université lui paraissaient interminables, elle n'arrivait guère à se concentrer sur ses cours. Même son thérapeute s'était interrogé.

Lorsqu'il avait vue la jeune femme entrer dans son cabinet, un sourire aux lèvres qu'il ne lui connaissait pas, il avait passé la scéance à lui poser de nombreuses questions, tentant de comprendre ce soudain changement d'humeur. Bien sûr, Améthyste n'avait rien dit. Elle voulait garder ce petit secret pour elle. Il fallait le voir pour le croire. Et elle était sure que personne ne la croirait. Ils la penseraient folle et là, c'était sûr, elle aurait une place de choix dans un des hôpitaux psychiatriques les plus proches.

Aussi, lorsque la petite cabine bleue se matérialisa dans la chambre de la jeune femme, elle se précipita à l'intérieur et fût accueillie par les bras chaleureux du Docteur. Un sac en bandoulière pendait à son épaule. Elle avait pris le plus grand des soins à préparer son sac. Elle comptait laisser quelques affaires à bord.

"Ton sourire est bien grand, aujourd'hui." Il lui fit remarquer, tapotant sa tête d'un petit mouvement.

Améthyste rit de bon coeur et s'adossa contre la console du TARDIS.

"Je suis contente, elle croisa les bras. Je suppose."

"Parfait. Que veux-tu voir aujourd'hui ?"

"Et si nous allions dans le passé ?" Elle s'empressa de répondre.

"Intéressant. Le Docteur s'affairait autour de la console de son vaisseau. Il manipula quelques boutons et actiona quelques leviers. Quelle année ?"

"Nous pouvons aller n'importe où, n'importe quand ?"

"N'importe où, n'importe quand." Il répéta, un grand sourire fendit ses lèvres.

"J'ai toujours voulu vivre dans les années folles."

"Intéressant." Il claqua des doigts en sa direction et le TARDIS commença son envolé dans le temps.

Quelques secousses plus tard et tout se stabilisa rapidement. Améthyste s'approcha de la porte, impatiente de découvrir ce qui l'attendait.

Ils se trouvaient au milieu d'une grande avenue. Beaucoup de personnes y étaient présents. Tous étaient particulièrement bien apprêtés. Améthyste jeta un coup d'oeil à ses vêtements qui, visiblement, ne manquaient pas d'attirer les regards.

"Tu devrais te changer." Une petite voix chuchota à son oreille.

"Est-ce que vous allez vous changer aussi ?"

"Je ne pense pas." Le Docteur fût étonné de sa question.

"Je ne pense pas le faire non plus." Elle lui adressa un grand sourire. Elle aimait sa tenue. Et de toute manière, ces personnes ne se souviendraient plus d'elle dans quelques jours.

Elle s'aventura dans la rue, le Docteur sur ses talons. C'était fou comme cette vie là ne ressemblait en rien à la vie qu'elle connaissait. Elle s'approcha d'un banc où reposait un journal fraîchement imprimé. En gros titre on pouvait y lire "Le nouveau cabaret à la mode: Le Bœuf sur le toit." Émerveillée, Améthyste se tourna vers son ami.

"Docteur, on est à Paris ! On est à Paris !" Elle n'en croyait pas ses yeux.

Ô combien elle avait rêvé un jour de fouler les rues de la capitale Française. Elle replongea son regard sur le journal et ses yeux s'arrêtèrent sur la date du jour. 5 juillet 1924.

"Le début des jeux olympiques de Paris. Intéressant." Le Docteur sourit largement.

"Allons-nous y assister ?"

"Bien sûr, ce serait dommage de louper un évènement comme celui-ci."

Il attrapa la main d'Améthyste et tous deux se faufilèrent au travers des Parisiens qui se hâtaient de rejoindre le Stade de Colombes, où la cérémonie d'ouverture était prévue de se jouer.

Améthyste était excité par ce premier voyage. Son impatience était telle qu'elle ne tenait plus en place et sautillait comme une enfant sur le chemin pour rejoindre le Stade. C'était incroyable, elle pensait, tout bonnement incroyable.

Jamais elle n'aurait un jour pensé pouvoir vivre de telles aventures. Elle en était reconnaissante. Qui que ce soit à la direction des anges gardiens, elle le bénissait tout simplement.

La rue se fit plus étroite. Beaucoup de monde était rassemblé devant l'entrée du Stade et attendait patiemment son ouverture pour y entrer. Améthyste ressera son emprise sur la main du Docteur et tourna la tête en sa direction. Il observait la foule d'un oeil sceptique. Un rayon de soleil se reflétait sur son visage et dans ses yeux marrons. Il était beau, elle pensait.

C'est alors qu'elle repensa à la proposition d'Adonis. Et si... ?

"Docteur-" elle commença. Mais elle n'eût le temps de finir sa phrase que déjà le Docteur s'élança à travers la foule, l'obligeant à le suivre rapidement.

Elle lui en parlerait plus tard, probablement.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top