First Trip.

Au pied de cette grande baie vitrée, Améthyste observait la pluie tomber. Des nuages à la terre ferme, le bruit que celle-ci provoquait à son arrivée suffisait à mettre la jeune femme dans un état de calme profond. Ses pensées tournaient dans son esprit, en quête de nouvelles idées, de nouvelles interrogations, d'autres réponses et quelques raisonnement.

Améthyste aimait ça, la pluie. Ce temps si démesuré, incontrôlé. La pluie était libre. Elle tombait librement. Elle n'avait aucune limite. Aucune raison. Libérée de tout interdit, toutes obligations.

Améthyste enviait la pluie. Elle la trouvait belle, elle qui déployait si merveilleusement sa liberté.

Quelques part, Améthyste la ressentait, cette liberté. Au dessus de ce petit brin de nostalgie récurrent, l'envie, le désir de liberté s'imposait dans l'esprit de la jeune femme. L'envie d'être enfin en paix avec elle-même. Le désir d'oublier ses sombres songes.

De fines gouttes semblaient se battre contre le temps sur la grande baie vitrée. L'une après l'autre, elles s'écoulaient rapidement, tentant de finir leur course en tête.

Améthyste soupirait. La buée se formant instantanément contre la vitre la fît sourire un instant.

Nostalgie.

Son esprit divaguait autour de nombreux souvenirs d'enfance, de longs trajets en voiture, où, durant un grand froid, un temps pluvieux, la buée se formant contre la vitre lui permettait de dessiner ses envies. Adonis s'amusait constamment à effacer ses créations. Athéna lui venait en aide.

Nouveau soupir.

Le regard rivé sur l'immensité de la ville qui se dressait devant elle, la jeune femme se laissait finalement aller à quelques pensées positives.

Elle allait voyager. Bousculer son quotidien. Apprécier les merveilles que cette nouvelle vie pouvait lui offrir. Prendre la route. Se sentir libre. Découvrir. Se découvrir. Vivre.

La pluie avait toujours eu cet effet sur Améthyste. Elle la rendait nostalgique, parfois si triste qu'elle passait de heures à pleurer, ne retenant plus aucunes barrières autour de ses émotions.

Puis cette nostalgie se transformait en détermination. Elle lui donnait l'envie d'accomplir toutes ces choses qu'elle n'osait entreprendre, toutes ces choses qui, elle le savait, suffirait à lui rendre ce bonheur perdu.

La pluie était une part de bonheur dans le coeur d'Améthyste.

Le Docteur observait la jeune femme d'un oeil bienveillant. Elle semblait en pleine réflexion. Un intense débat avec elle-même.

Lorsqu'il l'observait, il la trouvait épatante.

Dans ses yeux, il pouvait y distinguer une grande peine, et un grand combat. Le courage dont elle faisait preuve semblait au-delà de toutes choses.

Sa curiosité grandissait tant il souhaitait l'aider, tant elle l'intriguait.

"Je ne peux pas croire que nous ayons réellement bouger de place."

La douce voix de la jeune femme le fît quelque peu sursauter. Il descendit de l'estrade où il se tenait, et prit place aux côtés d'Améthyste, devant la grande baie vitrée.

"Qu'en penses-tu ?" D'un geste de tête, il désigna l'étendue de la ville face à eux.

"J'en pense que la vue doit être bien plus belle d'en bas."

Ils s'observèrent, leur sourire communiquant les mêmes pensées.

Le Docteur saisit la main de la jeune femme. D'un claquement de doigt, la porte du TARDIS se ferma, alors, ils s'engouffraient dans l'ascenseur afin de rejoindre le monde extérieur.

Les rues de la ville étaient bondés. De grands buildings se dressaient ça et là. Le ciel semblait si peu visible. Au pieds de ces derniers, Améthyste observait leur grandeur. La vision qu'elle avait de ces grands bâtiments derrière la grande baie vitrée, était tout autre à présent. Elle se sentait ridicule. Si petite. Si insignifiante.

Au milieu de tout ce monde, se pressant de tous côtés, la jeune femme se sentait perdue. Tous semblaient avoir une mission à accomplir au court de leur journée. Leur détermination s'élevait tout autour d'eux, d'une fière allure.

La pluie ne s'était pas arrêter. Les deux jeunes gens étaient trempés, maintenant. Cela ne semblait pas déranger Améthyste. Là, au milieu de toute cette foule, les yeux embués de merveilles, le froid de la pluie contrastant la chaleur de la main du Seigneur du Temps tenant toujours la sienne, elle se sentait bien. Son coeur tambourinait dans sa cage thoracique d'une telle excitation ; elle se sentait vivre.

C'était leur premier voyage.

Le Docteur, soucieux de l'esprit de la jeune Améthyste, avait tenu à rester soft. Aucune planète lointaine ni peuple différent, aucun danger, aucun monde à sauver. Un peu de repos, de connaissances, de compréhension.

Tokyo était une des nombreuses villes présentes sur la grande liste de voyage de la jeune femme. Le Docteur l'avait lû, évidemment. Elle l'ignorait. C'était probablement mieux de cette manière. Si Améthyste venait à savoir qu'il avait, une fois de plus, mis le nez dans ses affaires, elle lui assénerait un tel regard qu'il se régénérerait probablement. Et il n'avait aucunement l'envie de se régénérer. Il aimait bien son apparence, son jeune visage et son noeud papillon.

Lorsque la jeune femme ressentit finalement l'envie de bouger de nouveau, le Docteur la suivit d'un pas plus assuré.

"Alors, à quelles mystérieuses activités vous adonnez-vous durant vos voyages ?" Intriguée, la jeune femme l'observait.

"Oh, des choses et d'autres. Des rencontres, de bonnes decouvertes Le Docteur marqua une pause, indécis. De moins bonnes." Devait-il mentionner son envie récurrente de sauver le monde ? Après tout, c'était pour cela qu'il était connu. Mais il se dit qu'il ne devrait probablement pas en parler à la jeune femme pour le moment.

Il préférait lui laisser le temps de découvrir, se faire sa propre idée. Découvrir qui il était, ce qu'il faisait, ce qu'était sa vie. Après quoi, peut-être qu'il reprendrait ses activités préférées. En attendant, il se contenta de patience, même si elle n'était pas vraiment sa meilleure amie, et suivit la jeune Améthyste à travers les rues de la ville Japonaise.

~

Ils avaient beaucoup marché. Beaucoup rit. Beaucoup parlé. Maintenant ils s'étaient arrêtés dans un parc dont Améthyste n'avait pas réussi à se souvenir du nom. Le Docteur dût lui rappeler plusieurs fois.

"Le Shinjuku Gyoen il avait prononcé de son plus bel accent. Un des parcs les plus connus de la ville, et un des plus grands !"

Améthyste avait commencé à manger sa petite brochette de Django à la pâte de haricots rouges achetée plus tôt dans une petite boutique. Elle trouvait ça particulièrement bon, et avait voulu en reprendre lorsqu'ils passèrent devant la même petite boutique sur le chemin du retour.

Lorsqu'ils regagnèrent le TARDIS, celui-ci émit un petit bruit, ravis de les revoirs.

"Bien, le Docteur posa ses mains contre la console de commande de son vaisseau et observait la jeune femme d'un air curieux. Que veux-tu faire ?"

"Eh bien, Améthyste sembla réfléchir. Je me disais qu'on aurait pu aller dans le passé. Peut-être assister au couronnement de la reine Elisabeth ou encore au discours de Martin Luther King."

À ces mots le Docteur leva vers elle des yeux pétillants. Pétillants de bonheur et d'excitation.

"Alors, tu restes ?" Il ne pût masquer la joie qu'il ressentait dans sa voix.

Améthyste rit doucement. "Bien sûr. elle répondit. Finalement, voyager ne pourrait me faire que du bien et puis, elle marqua une pause. Si vous me dites que vous pourriez me ramener chez moi pour l'heure du thé, alors je vous crois."

Oui. Améthyste Robin lui faisait confiance. Pour une raison qu'elle cherchait encore à comprendre, elle accordait à cet homme son entière confiance. C'est vrai, il aurait pu être n'importe qui, un voleur, un meurtrier ! Mais elle lui faisait confiance. Pour une raison qu'elle ignorait, tout son corps lui criait que cet homme était la solution de tout ses maux.

Le Docteur n'eût à peine le temps de faire un pas que le TARDIS se secoua dans tous les sens. Ça, ce n'était pas prévu, il pensa. Serait-ce le début des ennuis ? Lui qui voulait éviter à Améthyste de devoir affronter de méchants aliens, le voilà forcé de sauver le monde ! Après ça, c'est sûr, le Docteur pourrait renouer avec sa solitude.

Lorsque le TARDIS se stabilisa enfin, le Docteur se précipita vers Améthyste qui l'observait avec des yeux ahuris.

"Bien, je dois te prévenir ! Ce qu'il peut se passer dehors peut-être extrêmement dangereux. Il posa ses deux mains sur les épaules de la jeune femme qui semblait décontenancée. Surtout ne te mets pas en danger, reste près de moi et nous serons sortis d'ici en un rien de temps."

"Rassurant..." Améthyste, qui sentait son cœur s'emballer, suivit le Docteur de très près. Alors qu'il s'apprêtait à ouvrir la porte qui les protégeait du danger potentiel extérieur, la jeune femme aggripa le bras du Seigneur du Temps aussi fortement qu'elle le pût.

Ce dernier ouvrit la porte doucement et s'aventura à l'extérieur du vaisseau, la porte se refermant brusquement derrière eux. Et dans cette atmosphère tendue, un petit cri se fit entendre à leur pieds. Le Docteur poussa un hurlement très aiguë et Améthyste observa la chose qui se trouvait à ses pieds, attendrie.

"Oh mais comme tu es mignon !"

Le petit ourson qui se trouvait à ses pieds se hissa sur ses pattes arrières et s'aggripa à la jambe de la jeune femme. Améthyste approcha sa main, voulant lui adresser quelques caresses sur le haut du crâne.

"Non ! Le Docteur retint sa main. Ne le touche pas, il pourrait être dangereux."

"Docteur, Améthyste posa ses mains sur ses hanches. Ce n'est qu'un ourson. Pour toute réponse, l'ourson se roula sur le sol, mettant son ventre bien en évidence. Il voulait des gratouilles. Je doute qu'il ne nous fasse beaucoup de mal."

Alors que la jeune femme approcha finalement sa main de l'animal, un cri s'éleva dans les airs. Un cri humain. Cette fois, Améthyste et le Docteur s'observaient un moment, avant de s'élancer tous les deux à la découverte de ce cri effroyable.

La jungle dans laquelle ils se trouvaient était dense, très dense. Améthyste dût courir un peu plus vite pour combler l'écart qui se créa entre le Docteur et elle. Elle tenta du mieux qu'elle pût de ne pas le perdre de vue. En vain. Lorsqu'elle s'arrêta finalement, à bout de souffle, elle était seule. Elle avait perdue la trace du Docteur. Mais à côté de la jeune femme, se trouvait le petit ourson qui, visiblement, n'avait eût aucun mal à la suivre.

Améthyste s'accroupit à ses côtés. Finalement elle caressa l'animal qui lui fit un petit câlin, heureux d'avoir enfin un peu de réconfort.

"Toi aussi, t'es perdu ? Le petit animal acquiesça. On va retrouver notre chemin. T'inquiètes pas." La jeune femme lui sourit tant bien que mal.

Au fond d'elle, elle était terrifiée. Terrifiée de devoir rester bloquer à jamais dans cette endroit qu'elle ne connaissait pas. C'est vrai, d'ailleurs, où avaient-ils atterris ? Le gps du TARDIS ne leur avait rien dit, à supposer qu'il y en ait un.

Améthyste se redressa, posant une main sur sa hanche. L'ourson lui aggripa vivement et s'élança entre les arbres. Il semblait heureux. Heureux de s'être fait une nouvelle amie.

Au bout de ce qui semblait être des heures, l'ourson perdit de sa vivacité. Améthyste sentait bien qu'il s'était fatigué. Elle lui proposa alors de monter sur son dos. Il pourrait s'y reposer et la jeune femme continuerai son chemin. Elle allait bien finir par sortir de cette satanée forêt.

"Au fait, c'est quoi ton petit nom ?" Mais pour toute réponse, Améthyste ne reçut qu'un faible ronflement. L'ourson s'était déjà endormis.

~

À l'autre bout de la vaste forêt, une voix hurlait le prénom de la jeune femme. Le Docteur était inquiet. Comment avait-il fait pour la perdre si rapidement ? Il se dit qu'elle ne courait pas si vite après tout. Il se promit de lui faire un petit entraînement lorsqu'il l'aurait retrouvé.

Il sortit son tournevis sonic de la poche intérieure de sa veste et l'objet s'anima d'un bip aiguë. "Améthyste, tu dois m'aider à la retrouver." Ainsi, le tournevis sembla le guider au travers de cette grande forêt.

~

Au bout de quelques heures, la jeune femme déboucha sur ce qui semblait être une petite clairière. Enfin, une sortie !

"Hey, Teddy, réveille-toi ! Elle prit l'animal dans ses bras qui ouvrit ses petits yeux, toujours endormis. Je crois qu'on a une chance de retrouver notre chemin. Tu reconnais cet endroit ?"

L'ourson observa les alentours, pensif. Puis son visage s'illumina. Il sauta des bras de la jeune femme et se mit sur ses quatres pattes pour courir plus vite. Améthyste reprit sa course et tous deux arrivèrent dans ce qui semblait être... Un village !

Teddy (ce surnom lui allait bien, pensait Améthyste) se précipita rapidement dans les bras d'un ours qui le reconnu immédiatement. Le petit semblait très heureux et il marmonna quelques mots à l'animal qu'il avait retrouvé. Finalement, ce dernier leva un regard sur la jeune femme et se rapprocha d'elle.

"Alors, une voix de femme s'éleva dans les airs. C'est vous la nouvelle amie qui a aider mon petit à retrouver son chemin ?"

Améthyste acquiesça. Elle ne savait que dire. Est-ce que cette oursonne venait vraiment de parler ?!

"Merci infiniment." L'oursonne, qui devait de toute évidence être la maman de Teddy, adressa un signe bienveillant à la jeune femme. Ces ours étaient-ils tous si adorable ?!

"Oh, ce n'est rien, vraiment. Améthyste balaya l'air de sa main. Ce petit est adorable." Elle sourit.

"Et, d'où venez-vous ? Cela fait bien des années que je n'ai vue d'humain sur Bear45."

Bear45 ?

"Oh, et bien, j'étais avec mon ami. La jeune femme haussa les épaules. Le Docteur, il s'appelle. Enfin, c'est sous ce nom que je le connais. Elle poursuivit. Mais nous nous sommes perdus de vu dans cette grande forêt."

"Je vois. Ça arrive souvent à Louis. Louis ? Quel joli nom, pensa Améthyste. Reposez-vous ici, autant que vous le souhaitez ! Votre ami finira bien par retrouver son chemin."

Améthyste était attendrie par cet accueil si chaleureux qu'elle recevait, aussi loin des siens. C'est comme si elle était de retour à la maison. La jeune femme avait encore du mal à assimiler que tout ça était bien réel, mais à présent elle s'inquiétait. Et si le Docteur ne retrouvait pas son chemin ?

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