|| Chapitre 2 : Cours ennuyant et flashback ||


🕊️ Le cours de Mr Beckler est tellement barbant ! C'est à mourir d'ennui. Même mes camarades ne font même pas attention à ce qu'il dit ; au lieu de ça, ils discutent. Notre professeur d'histoire parle. Le pire, c'est qu'il ne remarque même pas que personne ne l'écoute. C'est vraiment ridicule et en même temps drôle.

Notre professeur nous annonce que nous aurons un contrôle, la semaine prochaine. Mes camarades commencent à se plaindre auprès de lui :

- Oh non, monsieur ! Vous êtes sérieux là ? lance quelqu'un.

- Ouais, vous exagérez, rajoute un autre.

Je lance un léger soupir : comment dire... les notes en ce moment, ce n'est pas mon fort. Généralement, j'ai de très bonnes notes, mais depuis le début de l'année, je n'ai que des notes pourries. Et la cause de cette chute de notes, c'est...

Alyssa, ma jumelle.

Elle me manque tellement ! Vous ne pouvez pas imaginer à quel point. Ça fait deux mois et demi qu'elle est à l'hôpital. Elle ne s'est toujours pas réveillée de son coma. En fait, elle est dans un coma artificiel grâce aux médicaments que les médecins lui donnent, afin que son cerveau se repose. Mais, comme son état est assez critique, ils continuent de lui prescrire des sédatifs... enfin là, je ne sais pas, parce que ça fait longtemps que je ne suis pas allé la voir.

D'habitude, je vais la voir tous les jours après les cours, mais ces derniers temps, je n'y vais plus, car rien que de la voir inconsciente me faisait du mal. Quand je lui parle, elle ne m'entend pas, donc... à quoi ça sert de voir une personne qui ne te répond pas, qui ne te parle pas. À rien justement. Mais en ce moment, je repense énormément au jour de l'accident.

Flashback

Je suis à la plage avec sa sœur jumelle, Alyssa. Nous sommes en train de nous amuser dans la mer, dont les vagues étaient tellement turquoises et transparentes, qu'on pouvait voir les petits poissons nager.

Nos vacances d'été se passaient à merveille. Nous avons énormément voyagé : au début du mois de juillet, nos parents nous ont emmené en Espagne pendant deux bonnes semaines. Après, nous sommes allés en France, pour rendre visite à nos grands-parents paternels, qui vivaient là-bas. Ensuite, nous sommes revenus chez nous, à Miami, pour se reposer un peu ; et depuis deux semaines, nous sommes au bord de la mer, aux Seychelles. C'était le paradis. Ma sœur a toujours rêvé d'y aller – moi aussi d'ailleurs. Les gens sont vraiment gentils et accueillants ! Ça fait réellement du bien. Et dire qu'il ne nous reste plus qu'une semaine à passer ici, avant la rentrée...

Sans aucune raison précise, ma jumelle se met à l'asperger d'eau. Oh non, elle est sérieuse ? Maintenant, à cause d'elle, j'ai le goût salé de la mer dans la bouche. Je me mets à cracher, afin d'enlever l'eau de ma bouche. Je tourne la tête et j'aperçois Alyssa qui est en train de rigoler. Elle est pliée en deux et des larmes perlent au bord de ses longs cils.

Je me redresse, puis je me mets à lui courir après. Elle part en criant. Quand je suis à sa hauteur, je m'empare de son bras, mais elle trébuche et m'entraîne dans sa chute. Nous atterrissons sur le sable doux et chaud de la plage. Nous nous allongeons sur le dos, avant d'éclater de rire. C'est dans ces moments-là que j'aime être avec Alyssa. Elle sait redonner le sourire et pour moi, c'est une de ses plus belles qualités.

Ma jumelle se lève avant de se diriger vers notre sac de plage : elle prend le ballon de volley, avant de revenir.

- Une partie, me propose-t-elle.

- Ok.

Je me révèle à mon tour et nous commençons à nous faire des passes. Au bout d'un moment, sans le vouloir, je balance le ballon hyper fort. Il finit par atterrir vers un endroit parsemé de gros rochers.

- Lyam, s'insurge Alyssa. Es-tu sérieux ? Va le chercher !

- Vas-y toi, s'te plaît.

- Hors de question, rétorque ma jumelle sèchement. S'il est là-bas, c'est ta faute ! Donc maintenant t'assumes et tu vas le récupérer.

- On fait un chifoumi pour savoir qui va le chercher, déclaré-je. Celui qui perd va chercher le ballon.

Alyssa veut refuser, mais elle sait qu'elle n'a pas le choix. Elle s'avance vers moi. Nous faisons le chifoumi et devinez qui gagne.... moi bien sûr ! Je suis imbattable à ce jeu. Ma sœur, qui est énervée, me lance un de ses fameux regards de haine dont elle a le secret, que je réponds par un sourire sur les lèvres ; ce qui l'énerve encore plus.

- Tu me revaudras ça, grogne-t-elle.

- Oui, oui, c'est ça, je réponds sous le ton de la plaisanterie.

Mais cela ne lui fait pas plaisir, car elle me jette du sable à la figure. Mais je réussis à l'esquiver à temps. Alyssa part, plus furibonde qu'elle ne l'est déjà. J'aime tellement la voir énervée ! En plus, elle est trop mignonne quand elle fait sa crise. Et puis, je suis son jumeau, donc c'est normal que j'aime la taquiner. Le problème, c'est qu'elle n'aime pas ça. Quand elle veut, elle peut avoir un mauvais caractère. Mais je l'aime quand même.

Je me mis à marcher dans l'eau : elle est glacée. Mais ça fait du bien. On étouffe avec cette chaleur ! Il fait presque 40°C, donc un peu de fraîcheur ne fait pas de mal.

Tout à coup, un cri strident et aigu vient percer mes tympans ; ce qui fait tourner la tête à plusieurs personnes qui étaient sur la plage. Ce cri... je le connais comme ma poche. C'est celui de ma sœur. Il s'est passé quelque chose. Je connais trop bien ma sœur et je sais qu'elle n'a pas crié pour rien. Je me mis à taper un sprint vers l'endroit où est ma sœur. Je gravis les rochers et soudain... je m'arrête. Mon teint devint pâle... très pâle et mon cœur rate plusieurs battements.

Je lance un hurlement déchirant. Ma sœur... ma sœur est allongée sur le sol, entre plusieurs cailloux. Elle semble inconsciente, car elle ne répond pas à mes appels. Je me rue vers elle, avant de m'affaler à ses côtés. Je me sentis faiblir, quand je vois qu'elle est blessée à la tête. Du sang coule à gauche de son crâne.

- Alyssa, s'il te plaît, réveille-toi, je murmure.

Mais elle ne réagit pas.

Je pose une main sur son cœur : il bat, mais doucement. Quant à sa respiration, cette dernière est saccadée. Ce n'est pas bon signe. Je ferme les yeux afin de me concentrer, mais la peur prend le dessus. Je suis complètement perdu. Il ne me reste plus qu'une seule chose à faire...

- Au secours, aidez-moi, à l'aide ! je crie de toutes mes forces.

Des personnes commencent à s'approcher de nous. Certains ont des hauts le cœur, quand ils aperçoivent dans quel état se trouve Alyssa.

- Oh mon Dieu ! lance quelqu'un.

- Que quelqu'un appelle les pompiers, suppose un autre.

La foule augmente de plus en plus. Je finis par être entouré par énormément de monde. J'ai l'impression que les gens prennent ça pour un spectacle. Maintenant, je dois appeler mes parents pour les tenir au courant. Je fouille dans les poches de mon short de plage, mais rien. Zut, j'ai laissé mon téléphone dans le sac de plage. Je me tourne vers la foule :

-Euh... est-ce que quelqu'un aurait un téléphone à me prêter ? J'ai laissé le mien en haut, et je dois prévenir mes parents.

Une gentille dame s'approche de moi : elle doit avoir l'âge de ma mère.

- Tiens, me dit-elle en me tendant son portable, que je prends en la remerciant pour un signe de tête.

Je compose le numéro de mes parents : mes doigts tremblent tellement, que j'ai du mal à appuyer sur les touches. Je compte appeler mon père, car il répond vite. Il décroche au bout de trois sonneries.

- Allô, dit mon paternel à l'autre bout. Qui est-ce ?

- Papa... c'est moi, Lyam.

- Fiston ! Que seje passe-t-il ?

Mon silence pensant inquiète mon père :

- Lyam, qu'est-ce qu'il y a ? Il vous est arrivé quelque chose ?

- C'est....Alyssa..., je réussis à articuler à articuler. Elle... a eu un accident...

À présent, c'était au tour de mon père de garder le silence. Quelques secondes s'écoulent.

- Vous êtes à la plage ? demande-t-il d'une voix rauque.

- Oui.

- On arrive, déclare-t-il avant de raccrocher.

Je redonne le téléphone à sa propriétaire, qui me remercie. Avec beaucoup de douceur, je pris la tête d'Alyssa et la pose sur mes genoux. J'écarte une mèche de cheveux qui lui tombe sur le visage, avant de caresser sa longue chevelure brune. Les larmes me picotent les yeux, mais je réussis à les retenir. Je ne vais quand même pas pleurer devant tous ces gens qui vont me prendre pour une mauviette. Je continue de caresser les cheveux de ma jumelle, en priant de tout cœur pour qu'elle se réveille. Mais je sais que ça n'arrivera pas.

Qu'est-ce que j'ai fait ? Si Alyssa se retrouve comme ça, c'est ma faute. Pourquoi est-ce que je lui ai dit d'aller chercher ce stupide ballon ? Pourquoi je ne suis pas allé le chercher moi-même. Après tout, c'est moi qui l'ai envoyé là-bas, non ? À cause de moi, ma sœur est blessée et inconsciente. Quel imbécile j'ai été.

Soudain, j'entends les gyrophares : quelqu'un a dû appeler les pompiers. Je pose la tête d'Alyssa sur le sol, avec le plus grand soin, avant de me redresser. Je sens ma tête tourner, mais heureusement, un monsieur me rattrape pour éviter que je tombe par terre. Je lui adresse un léger sourire de reconnaissance.

- Merci. Est-ce que vous pouvez surveiller ma sœur. Je vais voir si mes parents sont arrivés.

- Bien sûr, répond l'homme.

Je regarde une dernière fois ma sœur, avant de gravir les pierres. Je finis par terre nez à nez avec les pompiers, qui me fixent. Ils ont un brancard et une trousse de soin.

- Ta sœur est en bas ? me demande l'un d'eux.

J'hoche la tête et les professionnels me remercient. Ils se mirent à descendre les cailloux, et je les vis entourer ma sœur.

- Vous pouvez partir, dit un des hommes aux personnes qui se trouvaient autour.

La foule commence à se disperser, laissant les pompiers faire leur travail. Je regarde les pompiers qui sont en train de mettre une perfusion sur le bras de ma sœur.

- Lyam, lance une voix qui m'était familière.

Je me détourne de ma sœur pour voir mes parents qui me regardent : mon père a des rides sur le front et son visage semble tendu. Ses yeux verts sont remplis de tristesse. Tandis que ma mère pleure. Les larmes coulaient sur ses joues. Elle qui est toujours joyeuse... la voir comme ça me brise le cœur.

Mes parents ouvrent leurs bras pour m'accueillir et je cours vers eux. Ils me serrent fort : ma mère me caresse les cheveux et mon père me frotte le dos. Sans que je le sache, moi aussi, je commence à pleurer. Moi qui ne pleure presque pas... J'ai un cœur, mais c'est juste que je n'extériorise jamais mes émotions. Je préfère les garder au fond de moi. Je ne suis pas du genre sensible, contrairement à Alyssa, qui, malgré son fort caractère, peut facilement laisser sortir ce qu'elle ressent.

- Je... je suis désolé..., je bégaie.

- Ne t'excuse pas, dit ma mère. Ce n'est pas ta faute.

- Si... c'est à cause de moi si Alyss est dans cet état.

- Qu'est-ce que tu veux dire ? s'empresse de demander mon père.

Je leur dis ce qui s'est passé. Ils m'écoutent avec une grande attention. Quand j'ai terminé, je regarde le sable sous mes pieds.

- Non, ce n'est pas ta faute, déclare mon père. Ça arrive à tout le monde de faire des erreurs. Tu sais comme ta sœur peut être maladroite, parfois.

- Je sais, mais si je l'avais accompagné, on n'en serait pas là.

Mon père secoue la tête. Pff, qu'il peut être incompréhensible. Il ne comprend pas ! C'est moi qui ai dit à Alyssa d'aller chercher ce foutu ballon ! Tout ça, c'est ma faute. Tout ce qui arrive est ma faute. Je suis le responsable de cet accident. Je n'ai pas su protéger ma sœur, comme il le fallait. Je suis un imbécile, un idiot. Mes parents doivent me haïr pour ça ! Au lieu de ça, ils me disent que je n'ai rien fait, que je ne suis pas coupable.

De toute façon, ils ne comprennent jamais rien. Je sais que ça ne sert à rien de discuter avec eux. La seule personne qui me comprend vraiment, c'est ma jumelle, mais aussi mon petit frère Ethan, qui est sans doute resté dans notre maison de vacances.

Soudain, les pompiers remontent avec ma sœur sur le brancard. Mes parents accourent : ils se mirent à caresser les cheveux d'Alyssa, tout en lui soufflant des paroles réconfortantes. Ils savaient autant que moi, qu'elle ne peut pas les entendre. Mais bon... si ça les rassure.

Les professionnels mettent ma jumelle dans leur camion. Une personne doit l'accompagner à l'hôpital. Ma mère décide de venir avec elle. Quant à mon père, mon frère et moi, nous la rejoindrons en voiture.

Quand les pompiers partent, emmenant ma sœur loin de moi, je sens une partie de moi s'envoler comme par magie.

Je ne suis pas le seul au lycée à être affecté par ce qui est arrivé  à Alyssa : il y a ses deux meilleures amies, Phoebe et Sofia. Elles connaissent ma sœur depuis toujours ; leurs parents sont très amis avec les miens. Mais il y a aussi Matt, son petit copain. Ils sont ensemble depuis près de deux ans. Ma jumelle l'aime vraiment et lui aussi bien sûr. Ça va, je m'entends bien avec lui, on a les mêmes délires, donc c'était cool. Comme Alyssa compte beaucoup pour nous deux, on se soutient mutuellement. C'est réellement le pote à avoir.

J'ai des amis, mais... depuis la rentrée, ils sont devenus distants. Ils ne veulent plus traîner avec moi. J'ai beau leur demander pourquoi, leurs réponses sont toujours désagréables : « T'as qu'à te faire d'autres potes », « fous nous la paix, tu commences vraiment à devenir pénible à la fin Walker » et d'autres trucs dans ce genre.

Ce qui sûr, c'est que niveau amitié, je n'ai pas la même chance que ma sœur. Elle, tout le monde l'aime, tout le monde veut être ami avec elle. Enfin pas tout le monde... Et moi... j'ai toujours été dans l'ombre. Or, depuis toujours, elle essaye de m'intégrer aux autres, pour que je me fasse des potes, pour que je ne reste pas tout seul. Mais je n'y suis jamais arrivé, je n'ai jamais su pourquoi. Bon... ce n'est pas grave. Au moins, je l'ai elle, ce qui m'est suffisant. Mais en ce moment... c'est un peu plus dur.

Je lâche un soupir. Le cours est tellement ennuyant... Je me mets à jouer avec un de mes stylos, afin de faire passer le temps et de ne pas rêvasser, mais je finis, malgré moi, par sombrer dans mes profondes pensées...


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