Chapitre 28 - Retour compliqué

Aïonn ignorait depuis combien de temps il errait et se terrait dans ces catacombes mais il s'en moquait assez. Il avait la sensation que plus rien n'avait d'importance alors qu'il lui semblait à présent évident qu'il ne pourrait pas remplir sa mission, qu'il ne pourrait pas rentrer chez lui alors qu'il avait échoué, qu'il était donc coincé dans l'Enclave, qu'il n'était même pas capable de tenir tête à de simples mortels.
Actuellement, il se trouvait toujours dans la galerie isolée dans laquelle il s'était réfugié après ce véritable lynchage.
Les blessures dues à cette violente empoignade avaient toutes guéries depuis longtemps, même si il n'avait pas mesuré le temps écoulé. Elles avaient disparu seulement quelques minutes après avoir été causées, un avantage dont le dotait sa nature.
Pour l'instant, c'était probablement la seule chose qui le confortait dans sa certitude qu'il était bien supérieur à tous ces ridicules mortels qui avaient osé l'humilier.
Soudainement, des pas claquant sur les pierres du sol et se dirigeant vers lui le tirèrent de ses sombres pensées et de cette somnolence léthargique dans laquelle il se trouvait plongé depuis des heures, peut-être même des jours.
Refusant que quiconque le voie ainsi, recroquevillé contre un mur, si misérable et pathétique, il se pressa de se reprendre. Il se releva en essuyant son visage, sur lequel ses larmes avaient dû laisser des traces, et lissa ses vêtements mais il suspendit ses gestes empressés en avisant la silhouette qui se dirigeait vers lui, la reconnaissant à travers l'obscurité que perçait son regard nyctalope.
De surprise, il fronça les sourcils puis regarda autour de lui à la recherche de quelque chose qui aurait pu expliquer sa venue dans cette galerie car il peinait à croire que c'était pour lui.
Surpris et quelque peu déstabilisé, il ne songea plus à réagir avant que Richa ne lui fasse face.
Les bras croisés sur la poitrine en une posture d'auto-défense, la tête penchée sur le côté, elle examina Aïonn, pas plus dérangée par l'obscurité que lui, en s'arrêtant plus particulièrement sur les déchirures de ses vêtements et le sang les tachant par endroits, souvenirs de son lynchage.

« T'es dans un sale état, commenta Richa, mais t'as pas l'air blessé. C'est déjà ça. D'après ce que Yvernew m'a dit, ils t'ont salement amoché. Quelle bande de cons !

- Qu'est-ce que tu fais là ? Demanda Aïonn.

- Je suis venue te chercher. Répondit Richa.

- Vraiment ? J...juste pour moi ?

- C'est pas pour le cadre en tout cas. Allez viens.

- Où allons-nous ?

- On sort d'ici et on rentre.

- Tu veux dire que tu m'accompagnes ? Bondit Aïonn.

- Pas si tu comptes toujours pas me prouver que je peux te faire confiance en m'expliquant ce que tu sais et où tu veux m'emmener.

- Alors où va t-on ?

- Aux Terres de Sang, chez nous.

- Ça n'est pas chez moi !

- Chez toi, c'est l'endroit où des gens t'attendent et espèrent te voir arriver et pas parce qu'ils veulent quelque chose de toi ! Est-ce que ça correspond à l'endroit où tu veux m'emmener ? Hein ?

- Non, je ne crois pas... Souffla Aïonn.

- C'est ce qui me semblait aussi. Je veux t'emmener dans un endroit où c'est comme ça. Y a quelqu'un qui attend de te rencontrer.

- Notre...père ?

- Oui. Et moi aussi. Je crois que, si je te laisse tout seul, tu vas te faire tuer à force d'énerver tout le monde.

- Comme si ces misérables insectes pouvaient me tuer. Cracha Aïonn.

- Bon, d'accord, je te laisse ici alors. C'est vrai que l'ambiance est vraiment sympa.

- Non, attend ! Je...si je viens avec toi, je resterai pas tout seul, dis ?

- Bah non, tu seras pas seul. Répondit Richa alors qu'Aïonn lui faisait l'effet d'un enfant qui craignait d'être abandonné dans le noir.

- Je...je ne sais pas... Je suis censé te ramener, pas te suivre et...et rencontrer ton...notre...notre père... Je ne peux pas... C'est au-dessus de mes forces ! Je ne peux pas !

- Ecoute, si tu viens pas avec moi, c'est quoi l'alternative ? Rester ici à te morfondre ici dans la crasse et le noir où tous les Humcréas du coin veulent t'exploser la tronche ?

- Je...

- T'as toujours le choix mais y en a un qui me semble quand même plus plaisant que l'autre. Après, peut-être que je me trompe et que c'est génial de traîner dans cette galerie suintante et puante.

- Ne sois pas ironique ! Je sais bien que rester ici n'aurait aucun sens. Je suis peut-être stupide mais pas à ce point. C'est juste que...ça me semble tellement dur...

- Tu peux prendre ton temps. On est pas obligé de repartir dans la seconde.

- Tu...tu veux dire que tu attendras que je sois prêt ?

- Maintenant que je suis calmée, je vois bien que c'est pas la chose à faire de te forcer. D'ailleurs, désolée pour ça. Mais reconnais que tu peux être très énervant ! En plus, j'ai les nerfs sensibles.

- Tu viens me chercher uniquement pour moi, sans espérer quelque chose en retour, tu m'assures que tu m'attendras, tu me promets un endroit où je serai accueilli...

- Ouais, je crois que c'est plus ou moins ça.

- Je viens.

Déclara Aïonn en hochant le menton sans plus hésiter, tous ses doutesbsemblant soudainement balayés par une seule bourrasque, surprenant Richa qui s'attendait à devoir encore argumenter.
Actuellement, le jeune homme ne songeait plus à la rencontre avec son géniteur et toutes les terrifiantes conséquences que celle-ci impliquait pour lui ou à sa mission qu'il espérait remplir pour obtenir l'estime des autres, en particulier de sa mère.
Tout ce qui comptait à ses yeux en cet instant était le fait qu'il sentait qu'il existait un endroit où il serait réellement accepté pour ce qu'il était pour la première fois de toute son existence, ce chez lui dont Richa lui parlait et qui l'attendait.
Il voulait trouver un tel lieu, savoir ce qu'on éprouvait lorsque l'on était pas perpétuellement rejeté, lorsqu'on avait vraiment sa place quelque part.
Les larmes lui montèrent aux yeux.
Qu'importe la tâche confiée par les autres.
Appuyant son acceptation, il acquiesça à plusieurs reprises en serrant les poings, déterminé. D'abord surprise, Richa sourit en lui tendant la main, l'invitant à le suivre.
Toute la colère qu'elle avait précédemment ressentie à l'encontre de son jumeau à cause du comportement de ce dernier avait disparu. A présent, il lui faisait davantage l'effet d'un enfant perdu dont elle était la seule à pouvoir prendre soin et qu'elle devait protéger.
Après une légère hésitation, Aïonn posa sa paume dans celle de Richa et tous deux se dirigèrent vers la sortie des catacombes.
Alors qu'ils gravissaient les échelons glissants, Richa en tête, et qu'il ne leur restait plus qu'à soulever la grille pour s'extirper des entrailles de Forèliore, la jeune fille se figea.
Elle venait d'entendre quelque chose.
Non loin au-dessus de leur tête, résonnaient des aboiements. Richa était certaine que c'était Laadsri'll qui les poussait et il semblait chercher à l'alerter d'un danger.
Cherchant la confirmation de cette intuition, elle baissa le regard sur Aïonn qui opina, d'accord avec elle.
Quelque chose n'allait pas et l'instinct de la jeune fille lui affirmait que c'était davantage que de simples témoins potentiels se trouvant dans les parages.
Le plus prudent aurait été de rester sagement immobiles et silencieux en attendant que le danger s'éloigne mais Richa ne voulait pas laisser Laadsri'll face à celui-ci. En aboyant pour la prévenir, il s'était exposé. Par ailleurs, elle n'avait pas la patience d'attendre dans ce boyaux humide, sachant à quel point c'était pénible pour l'avoir déjà fait.
Quelle que soit la menace au-dessus d'eux, ils pourraient s'en débarrasser. Sans compter qu'ils auraient l'effet de surprise pour eux.
A voix basse, elle informa Aïonn de ses intentions et le jeune homme ne s'opposa pas. Au contraire, il approuva d'un hochement du menton.
Réunissant ses pouvoirs, elle les concentra au-dessus d'elle en une violente bourrasque.
La grille vola brusquement avant de retomber sur les pavés avec un son sonnant.
Dès que le passage fut libre, Richa jaillit du boyaux en dégainant l'une de ses dagues dont elle enfonça immédiatement la lame dans la gorge de l'Homme Blanc le plus proche.
D'un rapide regard, elle évalua la situation. Une patrouille de huit Hommes Blancs, à présent sept, surveillait les lieux et Laadsri'll leur grognait dessus en les menaçant depuis l'entrée d'une ruelle.
Profitant toujours de son effet de surprise, Richa s'empara de sa seconde dague en s'élançant sur deux autres Hommes Blancs avec toute sa vitesse de demie-elfe. Elle frappa le premier de l'une de ses lames à la poitrine et fit chuter l'autre à terre d'un coup à la rotule. Avant qu'il ne se relève, elle lui bondit dessus et lui trancha la carotide.
Elle ne comptait pas les épargner, sinon, ils auraient pu témoigner qu'elle était sortie de sous la grille d'évacuation et la Flamme Blanche aurait pu découvrir les catacombes.
La patrouille n'était à présent plus composée que de cinq membres mais ils se reprirent et ne se laissèrent plus attaquer sans pouvoir se défendre. La jeune fille ne pouvait plus les approcher sans s'exposer trop dangereusement et elle se retrouva lentement encerclée.
Soudainement, l'Homme Blanc qui se tenait devant l'ouverture laissée par la grille d'évacuation fut saisi par deux jambes qui s'enroulèrent autour de son torse et le firent basculer dans le passage où le craquement de sa nuque se brisant résonna sinistrement.
Aïonn surgit à son tour et rejoignit Richa, ses longues dagues en main.
Instinctivement, les jumeaux se placèrent dos à dos en position de défense, protégeant tous leurs côtés.
Trois Hommes Blans les encerclèrent en les attaquant de toutes parts pendant que le dernier reculait de plusieurs pas.
Les jumeaux n'avaient pas besoin de communiquer pour se mettre d'accord sur la stratégie à appliquer, parant et se défendant mutuellement. Bien loin de se gêner dans leurs mouvements, ils se complétaient parfaitement.
accordaient aucun répit et dont il leur fallait parer les coups sans cesse.
Un sifflement avertit Aïonn et il eut seulement le temps ainsi que le réflexe d'écarter Richa avant que la flèche ne se plante entre les pavés à la place de la jambe de la jeune fille.
Le quatrième Homme Blanc, celui qui s'était éloigné, était en réalité un archer qui avait pris de la distance pour mieux les viser. Heureusement que leurs mouvements vifs n'en faisaient pas des cibles faciles mais il allait falloir éliminer cet archer, sauf que ses trois compagnons faisaient barrage entre lui et les jumeaux.
Venant prêter main forte à ces derniers, Laadsri'll bondit sur le dos d'un des Hommes Blancs, lui griffant les épaules, et il referma sa gueule sur sa gorge. Dans ses hurlement, il lui arracha un large morceau de chair, lui ouvrant la carotide. Dans des gargouillements, il s'écroula.
Saisissant l'occasion que leur offraient les quelques secondes de stupeur éprouvées par les Hommes Blancs face à la mort sauvage de leur compagnon, Aïonn s'agenouilla d'un genou à terre et, n'ayant pas besoin qu'il lui explique, Richa gagna un peu d'élan et, se servant de son frère comme d'un tremplin, elle bondit par-dessus les deux Hommes Blancs restant depuis le dos d'Aïonn.
Elle atterrit sur l'archer, dague brandie, et le toucha directement à la poitrine.
Toujours au sol, Aïonn roula sur son épaule pour esquiver un coup d'épée, lâchant ses dagues pour ce faire. En se redressant, il ramassa la flèche plantée entre les pavés dont il enfonça la pointe à travers la gorge de l'Homme Blanc dont il s'était rapproché. Alors que son adversaire s'écroulait, Aïonn lui arracha son épée des mains et, se retournant, il en transperça la poitrine du dernier Homme Blanc.
Laadsri'll agita la tête pour tenter de se débarrasser du sang maculant sa gueule. Après avoir essuyé ses dagues, Richa entreprit de le nettoyer. Aïonn rengaina ses propres armes puis replaça la grille d'évacuation.
D'un commun accord, ils décidèrent de déplacer les cadavres pour ne pas attirer l'attention sur le passage vers les catacombes puis, convoquant ses pouvoirs, Richa fit tomber la pluie pour effacer le sang sur les pavés.
Ne s'attardant pas davantage, ils s'éloignèrent du lieu de l'affrontement et Richa proposa d'user de ses pouvoirs pour les ramener plus rapidement aux Terres de Sang et Aïonn accepta, se laissant diriger par sa jumelle.
Usant de sa magie comme à l'allée, Richa les transforma en souffle d'air.
Elle s'écroula en vomissant dans les jardins du palais. Le jour se levait;et elle n'avait pas dormi.
S'agenouillant à sa hauteur, Aïonn hésita durant de longues secondes, une main au-dessus de la jeune fille, incertain, avant de lui poser une paume sur le dos pour la soutenir et d'écarter ses cheveux de son visage.

- Tu es vraiment diminuée à force de rester ici... Constata Aïonn, davantage pour lui-même.

- Quoi ? S'étonna Richa en toussant et en s'essuyant la bouche du revers de la manche.

- Rien. C'est sans importance. Où sommes-nous exactement ? C'est quoi ce saule ?

- Oh j'ai dû nous faire réapparaître ici inconsciemment. D'après ce que j'ai appris récemment, c'est là que nos parents ont vécu une grande partie de leur romance.

- Une romance, vraiment ? Ça m'étonnerait, connaissant ta mère...

- Justement, en parlant d'elle, notre père m'a dit ce qu'il savait sur elle mais, finalement, c'était pas grand chose et j'espérais un peu que tu puisses m'en dire plus sur elle. Je me disais que tu devais en connaître pas mal sur elle, j'espérais.

- Quoi ? Je croyais que tu voulais juste me voir rentrer ! C'est ce que tu as dit ! Mais t'as menti ! Tu attends quelque chose de moi ! Tu t'en fous pas mal de moi ! Tout ce qui t'intéresse, c'est ce que je peux t'apporter !

- Non, je voulais aussi te ramener parce que...

- Je veux pas entendre tes justifications ! Vous êtes tous les mêmes, même si t'as essayé de me faire croire autre chose !

- Eh laisse-moi m'expliquer avant de t'énerver ! En plus, je comprends pas pourquoi tu t'énerves ! »

N'écoutant pas Richa, son bouleversement précédent se muant en une profonde détresse qu'il manifestait par une brûlante colère, Aïonn repoussa la jeune fille avant de s'élancer à travers les jardins en se dirigeant au hasard.
Il ne pensa plus à se téléporter et courut simplement devant lui, vers le palais.
Richa jura, peinant à comprendre la réaction de son frère qui, d'un enfant craignant d'être abandonné, lui faisait à présent l'effet d'un gamin capricieux entrant en une crise dont elle ne saisissait pas les causes.
Ne le laissant cependant pas seul, la jeune fille se lança à sa suite.
Après plusieurs minutes de cette course durant laquelle ils gagnèrent les étages supérieurs, Aïonn s'enferma dans une chambre au hasard et,d'après le raclement que Richa entendit, il bloqua la porte d'un meuble.
Cognant contre le battant, la jeune fille appela Aïonn en tentant de le convaincre d'ouvrir et de parler mais la seule réponse qu'elle obtint fut la voix d'Aïonn qui lui ordonna de le laisser tranquille en lui lançant qu'elle ne valait pas mieux que tous ces ridicules mortels.
Frustrée, Richa donna un coup de pied contre la porte en grommelant un juron.
A nouveau, elle ignorait comment réagir face à son frère et l'énervement recommençait à prendre possession d'elle devant son comportement. Sa seule envie était de le secouer en lui ordonnant de cesser ses caprices, car c'était ce que toute cette scène évoquait à la jeune fille.
Dans un soupir, elle se pinça l'arrête du nez en réfléchissant à comment gérer la situation mais elle n'y parvenait pas. Seule la frustration lui répondit.
Des pas précipités se dirigèrent vers elle. Evidemment, les personnes ayant assisté à leur course-poursuite avaient dû avertir d'autres occupants du palais et on venait voir ce qu'il se passait.
Sarrion rejoignit Richa, légèrement essoufflé et assez affolé.
Tout en lui montrant la porte de la chambre, Richa lui expliqua la situation en lui racontant qu'elle avait retrouvé et ramené Aïonn mais qu'il semblait refuser de voir quiconque ou de parler. Il s'enfermait et lui ordonnait de disparaître en la repoussant et il en profitait d'ailleurs pour prétendre que tous ceux autour de lui lui étaient inférieurs. Dans un soupir, elle conclut avec un haussement d'épaules en déplorant le fait qu'elle ne savait pas comment gérer la situation.
Lui posant une main sur l'épaule, Sarrion lui assura qu'il s'occupait d'essayer de régler les choses, ce qu'il ferait certainement plus calmement et posément que la jeune fille.
Toquant quelques coups contre la porte, il s'annonça mais Aïonn ne lui laissa pas le temps de formuler un mot et il ordonna à travers le battant :

« Va t'en, Richa ! J'ai bien compris que tu te fous de moi et que tout ce qui compte pour toi, c'est ce que je peux t'apporter, comme tous les autres !

- Ce n'est pas Richa. L'informa Sarrion d'un ton apaisant.

- Qui êtes-vous alors ? Cracha Aïonn. Pour qui vous prenez-vous pour vous adresser à moi ?

- Je m'appelle Sarrion, se présenta le vampire, je suis le souverain des Terres de Sang, mais le plus important c'est que... Enfin, je suis aussi et avant tout...

- Mon père, c'est ça ? Devina Aïonn sur un ton méprisant.

- Oui, c'est ça. Ton père et celui de Richa.

- Et alors ? Qu'est-ce que ça fait ? Vous vous prenez pour quelqu'un d'exceptionnel parce que vous nous avez permis de naître ? Vous êtes qu'un simple géniteur ! Le seul intérêt que vous avez, c'est votre sang, vous méprenez pas ! Vous êtes encore plus insignifiant que moi !

- Bordel, mais ferme la ! S'emporta Richa en entendant les propos d'Aïonn et en constatant l'expression peinée qu'ils faisaient apparaître sur le visage de Sarrion.

- Ça va, Richa, ne t'en fais pas, lui assura le vampire mais son sourire était tiré. Ecoute-moi, Aïonn...

- Non, j'ai aucune raison d'écouter quelqu'un d'aussi misérable que vous ! Vous avez pas la moindre autorité ni le moindre droit sur moi ! Vous êtes inférieur à moi alors ne venez pas me dire ce que je dois faire ou comment me comporter ! Vous n'êtes que trop mal placé pour me donner des conseils, insecte misérable que vous êtes !

- Très bien, je comprends, acquiesça tristement Sarrion. Si tu as besoin de quoi que ce soit, fais-le nous savoir. Nous sommes là pour toi.

- Oh oui, bien sûr ! De toute manière, qu'est-ce que quelqu'un d'inférieur comme vous pourrait bien m'apporter ? »

Richa ouvrit la bouche pour répliquer, détestant la manière dont Aïonn s'adressait à Sarrion, qui ne méritait aucunement ce traitement, et ses propos la plongeant dans la colère, comme à Forèliore, devant Liam, Yennaël et Rafaël, mais Sarrion l'en dissuada en secouant la tête de gauche à droite, le visage sombre et attristé.
Il lui semblait inutile d'insister auprès d'Aïonn. Ce dernier aurait refusé d'entendre quoi que ce soit.
La jeune fille serra les poings. Cette situation paraissait déboucher dans une impasse, la frustrant et la contrariant car elle ignorait comment la gérer et ne savait donc pas y réagir autrement qu'avec colère.
D'un signe accompagné d'un sourire toujours aussi incertain, Sarrion lui affirma que tout allait bien et il lui conseilla d'aller se reposer. En ayant effectivement besoin, la jeune fille acquiesça et s'en fut après avoir échangé une longue étreinte avec son père.
Restant sur place, Sarrion s'assit directement au sol en s'appuyant contre la porte, tout simplement pour se tenir un peu plus proche de son fils.

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