Chapitre 7 - Traversée [1/2]
Réveillée alors que l'aube pointait à peine sur l'horizon qu'elle colorait timidement sans avoir réellement dormi à cause de la colère, principalement dirigée contre elle-même, qui l'envahissait, Richa se glissa hors de la chambre qu'elle entrouvrit à peine pour davantage de discrétion, préférant qu'on ne la remarque pas.
Elle ne voulait pas qu'on s'aperçoive de son réveil, tout simplement car elle ne souhaitait voir personne, pas Esadd, pas Alerrin, encore moins Liam et certainement pas Yennaël, n'étant absolument pas apte à supporter le moindre commentaire au sujet de la soirée de la veille et encore moins d'en parler avec le principal concerné. Sans compter qu'elle n'avait apporté aucune réponse à toutes les questions qu'elle se posait ni n'était parvenue à trier ses pensées ou ses sentiments.
En silence, se mouvant sans un bruit dans la semi-obscurité, son sac sur l'épaule, elle traversa le salon mais elle stoppa devant le divan, son regard se posant sur la silhouette allongée dessus.
Recroquevillé pour ne pas dépasser de l'assise malgré le manque de place, se servant de son manteau majoritairement taillé dans le cuir comme d'une couverture et de l'accoudoir comme d'un oreiller, Yennaël dormait encore.
A cette vision, une montée de culpabilité saisit Richa.
Après la conversation qui avait fait suite à leurs ébats de la veille, qui avait rapidement dégénéré, comme à chaque fois qu'ils échangeaient l'un avec l'autre, Richa l'avait violemment chassé de la chambre, les jetant dehors, lui et ses affaires, ce qui expliquait pourquoi le jeune homme n'était pas totalement nu sur le divan.
Evidemment, il avait cherché à s'opposer et tenté de poursuivre le dialogue avec elle mais, constatant qu'elle ne lui accordait aucune ouverture, ne l'écoutant pas, il avait rapidement cessé d'insister pour plutôt se résigner.
La jeune fille avait cependant regretté ce geste. Elle s'était rapidement aperçu qu'elle aurait mieux fait de faire l'inverse : quitter la chambre en laissant les lieux à Yennaël. La pièce était tellement saturée de la présence du jeune homme, par son odeur ou les souvenirs de ce qui s'y rattachaient à présent, qu'elle en avait perdu le sommeil et qu'elle avait été incapable de faire taire ses pensées ou de les diriger vers un autre sujet.
A présent qu'elle le voyait ainsi replié sur lui-même pour ne pas chuter du divan, Richa éprouvait cependant cette culpabilité.
Certainement se montrait-elle injuste et cruelle avec Yennaël, surtout alors que tous ces reproches qu'elle formulait à son encontre pouvaient tout aussi bien lui être adressés à elle et qu'elle exagérait dans ses accusations, mais elle ne pouvait faire autrement. Face au jeune homme, elle se sentait totalement perdue.
Un gémissement étouffé s'échappant de la gorge de Yennaël la ramena à la réalité immédiate en la faisant légèrement sursauter.
Secouant la tête de gauche à droite, elle s'efforça de se focaliser sur autre chose, sur sa motivation à quitter l'endroit, sur l'objectif qu'elle poursuivait, toujours sur la piste de cet homme qui, évoluant dans les cercles de la contrebande humcréa, possédait des informations sur des couples d'elfes et de vampires à lui partager.
Ce n'était aucunement le moment de se perdre dans de pareilles digressions. Tout ce que cela lui aurait apporté aurait été de la frustration et de l'agacement, en plus de la perturber sans qu'elle ne sache comment réfléchir.
Ecartant donc autant que possible ces réflexions qui concernaient un certain rouquin, elle alla pour se détourner de Yennaël mais ce dernier émit un nouveau gémissement, plus fort que le précédent, en se recroquevillant encore davantage sur lui-même sous son manteau en une position de protection instinctive.
Ses yeux roulaient follement dans leurs orbites sous ses paupières closes, visiblement en proie à un songe violent. Quel cauchemar pouvait bien affecter à ce point un jeune homme comme Yennaël, qui ne semblait rien craindre ni reculer devant le moindre obstacle ?
Dans tous les cas, il s'agitait de plus en plus brutalement sur le divan, si bien que son manteau glissa de son corps pour tomber au sol, et la sueur commençait à perler à son front.
Il s'agissait de symptômes que Richa connaissait bien, les ayant également souvent expérimentés lorsque, sur Terre, des visions de l'Enclave, d'Humcréas massacrés par la Flamme Blanche, lui parvenaient dans son sommeil.
Les images qui se déroulaient actuellement dans l'esprit de Yennaël devaient être au moins aussi éprouvantes.
Par réflexe, se reconnaissant dans l'attitude apeurée de Yennaël et se souvenant du point auquel elle-même aurait souhaité qu'on l'arrache à l'un de ces songes, seulement pour un seul, elle tendit la main vers le jeune homme, allant pour la poser sur son épaule et le secouer de façon à le tirer de son sommeil, mais elle suspendit son geste, prise d'un doute.
Qu'allait-elle pouvoir lui dire une fois qu'il se serait réveillé ? Qu'avaient-ils à se dire de toute manière ? Richa n'avait pas la force de se confronter au regard de Yennaël, ignorant comment y faire face.
Pour son propre bien, elle préféra donc laisser le jeune homme affronter seul son cauchemar. Elle recula mais elle ramassa le manteau gisant au sol pour en recouvrir Yennaël comme d'une couverture de fortune en terminant son mouvement en écartant tendrement une mèche rousse ondulée de son front.
Ne s'attardant pas davantage, jugeant l'avoir déjà fait plus que suffisamment, elle franchit la porte et traversa la maison close, particulièrement déserte et silencieuse après l'agitation alcoolisée de la veille, ce qui convenait mieux à Richa, comme elle n'était pas d'humeur à croiser n'aurait-ce été que de simples inconnus.
A l'extérieur, la ville s'éveillait à peine, comme encore figée dans une torpeur paniquée. Les flammes ne s'élevaient plus depuis plusieurs quartiers mais quelques braises encore tièdes rougeoyaient paresseusement dans certaines rues et de larges traces noircies dénaturaient le blanc éclatant et immaculé qui décolorait toute création humaine dans les Terres Blanches.
Richa aperçut plusieurs de ces marques alors qu'elle se dirigeait vers le port, celui au nord de la ville qui faisait la liaison avec les Terres Intérieures, l'île étant pourvue de trois ports en tout.
Si les incendies provoqués par Yennaël pour couvrir leur fuite avaient donc été maîtrisés il y avait quelques heures maintenant en ne laissant que des traces de leur passage, Richa ignorait ce qu'il en était des douze bûchers sur lesquels des Humcréas avaient péri la veille et elle ne comptait pas effectuer de détour par la place principale. Ça aurait été totalement stupide, inconscient et dangereux. Ce fut donc par le trajet le plus direct qu'elle gagna le port.
L'activité dont fourmillait le port contrastait grandement avec la tranquillité endormie du reste de la ville, bien qu'elle n'atteignait pas l'agitation qu'elle avait pu constater dans certains des autres ports de l'Enclave, pour la simple raison qu'il n'y avait que peu de marchandises qui transitaient par les Iles Blanches, pas d'échanges commerciaux. Les seules caisses qu'on débarquait sur ces quais contenaient des épées en provenance des Terres de Fer destinées à équiper les Hommes Blancs.
Le trafique maritime était pourtant élevé mais c'était davantage les gens qui circulaient, notamment des troupes de la Flamme Blanche envoyées partout dans l'Enclave pour se charger d'affaires d'Humcréas et également de nombreux civils vivant ailleurs que sur les Iles Blanches, comme les spectaculaires exécutions que la Flamme Blanche y organisait attiraient des ressortissants des différentes Terres.
Il y avait donc des navires dont la tâche consistait à faire partiellement traverser la Grande Mer Intérieure à tous ces braves citoyens de l'Enclave venant se réjouir de la mort de dangereux Humcréas qui menaçaient leur sécurité, ce qui faciliterait grandement la tâche à Richa pour se rendre jusqu'aux Terres Intérieures. Sans compter que, avec les bûchers de la veille, même si la situation avait dégénéré, la foule s'était massivement déplacé, comme toujours, et il lui fallait à présent quitter les Iles Blanches. Personne ne se serait donc étonné ni n'aurait jugé suspect de jeune fille s'embarquer pour un autre royaume au lendemain de la fuite de trois individus possiblement humcréas, puisqu'elle ne serait pas la seule, bien au contraire.
Se noyer dans la foule était la meilleure cachette.
D'ailleurs, plusieurs personnes se massaient déjà à un endroit du quai devant des navires peints de blanc ne dépassant pas les deux mâts.
Visiblement, les incendies allumés par Yennaël avaient suffisamment affolé la population locale pour que ceux en ayant la possibilité cherchent à s'éloigner sans tarder. Partir des Iles Blanches avec le premier navire à appareiller semblait se révéler plus difficile que ce qu'elle escomptait, toutes les places allant se retrouver très rapidement occupées mais elle comptait bien en obtenir une.
Chaque seconde supplémentaire qu'elle passait sur cette île rendait plus tangible le risque de se faire repérer et capturer par la Flamme Blanche. Pour s'échapper, il était primordial qu'elle s'enfuit avant que les recherches ne s'organisent réellement, comme elle l'avait décidé la veille.
A cette réflexion, initialement uniquement destinée à la conforter dans sa détermination, les pensées de Richa s'égarèrent un instant vers Yennaël et ses compagnons, à quoi elle souhaitait de pouvoir en faire de même qu'elle, mais elle se pressa de chasser l'image du jeune homme de son esprit pour plutôt entreprendre de se glisser à travers la foule.
Jouant des coudes et de sa petite taille, elle atteignit le bout du quai où, devant le navire peint de blanc, se tenait un homme qui attribuait les places à bord.
Petit, il semblait compenser sa modeste stature par ses vociférations incessantes, ce qui, d'ordinaire, aurait rebuté Richa et elle aurait préféré ne pas s'en approcher de trop. Sans compter que sa chemise à la couleur douteuse et sa barbe de trois jours mal rasée ne contribuaient pas à lui conférer une apparence inspirant naturellement confiance. Elle tenait cependant absolument à monter à bord et devait donc passer par lui.
Parvenant à l'avant de la foule, face à cet homme lui déplaisant, elle attira son attention d'un sifflement strident, qui se fit aisément entendre par-dessus les appels se superposant. Le regard de l'homme se posant sur elle, elle présenta la bourse qu'elle avait préparée.
Elle ignorait sur quels critères il sélectionnait les passagers mais elle se doutait que l'argent en était un important. Supposition juste à en juger par l'autorisation que lui donna l'homme d'un geste de la tête.
Accédant donc au pont, elle gravit la passerelle en lança au passage sa bourse à l'homme, qui la réceptionna dans son poing, en se signalant mentalement qu'elle allait devoir trouver un moyen de renflouer ses finances sans tarder.
Le pont était en une effervescence aussi importante que sur le quai, avec des marins s'affairant en tous sens sous les ordres d'un autre homme, à l'apparence bien plus calme et douce que l'autre, mais elle n'eut pas le temps d'en observer davantage car elle fut immédiatement conduite au faux-pont où on lui attribua un hamac en toile usée qui serait son lit pour la traversée, aligné parmi d'autres hamacs.
Jugeant plus prudent de conserver ses affaires avec elle plutôt que de les laisser sans surveillance, comme lors de son voyage précédent, elle déposa seulement sa couverture sur le couchage pour signaler qu'il était occupé alors que les autres se remplissaient lentement autour d'elle. Elle alla ensuite attendre le départ sur le pont, préférant l'air iodé de l'extérieur à celui renfermé qui se remplissait déjà des odeurs et du brouhaha des autres passagers, se plaçant dans un coin du pont pour ne pas gêner l'équipage dans les préparatifs du départ.
Malgré cette précaution, elle déconcentra néanmoins plusieurs marins par sa simple présence et les commentaires commencèrent déjà à fuser alors qu'ils n'avaient même pas encore levé l'ancre. La traversée d'environ une semaine allait s'avérer fort longue.
Parmi les passagers, elle n'avait pas remarqué d'autres femmes voyageant seule, elle était la seule et également belle, aux courbes prononcées et au pantalon moulant, mais elle avait parfaitement su supporter le voyage précédent, plus long, et elle n'hésiterait pas à offrir un plongeon à quelqu'un si nécessaire, rien d'insurmontable.
Plusieurs minutes s'écoulèrent encore pour permettre aux derniers passagers de monter à bord, aux mousses de remonter la passerelle, aux gabiers de déployer les voiles et à l'ancre d'être remontée, puis le navire s'éloigna lentement du quai blanc.
L'ensemble des passagers se massa à la proue pour contempler la cité blanche alors qu'elle rétrécissait derrière eux. Pour la majorité d'entre eux, ils n'étaient que des travailleurs modestes et ce départ représentait toute une aventure et, si Richa s'installait avec eux, ce fut pour savourer le soulagement de se voir être séparée du cœur de la Flamme Blanche par de plus en plus d'eau, se mettant ainsi en une relative sécurité.
La veille, elle avait sincèrement douté de pouvoir s'extirper de ce piège blanc lorsqu'ils avaient atterri au centre de la place.
Prenant de la distance, elle put bientôt distinguer davantage que le quai blanc ou la côte de l'île qu'elle venait de quitter mais les quatre Iles Blanches, sur lesquelles se dressaient plusieurs tours et beffrois dont la blancheur immaculée semblait refléter la lumière du soleil de la mâtinée.
Se détournant de l'archipel qu'elle voulait délaisser de toutes les manières possibles, la jeune fille gagna la proue pour plutôt observer leur destination dont on apercevait vaguement le contours des côtes plates qui se découpaient sous forme de petits golfes, trop petits pour en avoir véritablement la dénomination, sur laquelle la silhouette imprécise d'Inteliore, port et capitale des Terres Intérieures, apparaissait. La cité se révélait ainsi plus grande et aisée que ce qu'il avait semblé à Richa.
Dès que l'excitation du départ fut légèrement retombée chez les passagers, qui commencèrent lentement à se disperser sur le navire, à la recherche de quoi patienter en se préparant aux quelques jours de traversée qui les attendaient, le capitaine du navire s'adressa à tous, se présentant avec son équipage et expliquant les quelques règles en vigueur à son bord, qui se résumaient surtout aux heures de repas et à l'interdiction de descendre à la cale.
L'homme soigné qui dirigeait les préparatifs du départ lorsque Richa avait rejoint le port s'introduisit donc comme le capitaine Ansh, maître à bord, et, à ses côtés, son second, l'homme à l'allure quelque peu négligée qui s'égosillait précédemment sur le quai, un duo fort mal assorti dont les deux membres paraissaient antithétiques, mais cela importait peu à Richa. Tant qu'ils la conduisaient à destination, elle se moquait bien du reste.
Ce petit discours d'introduction s'achevant rapidement, tous se séparèrent de nouveau, l'équipage retournant à ses différentes tâcher à effectuer et les passagers à leur attente. Richa suivit le mouvement, comptant se trouver un endroit calme et à l'écart pour rester tranquillement en observant la mer, sur laquelle ils voguaient.
Alors qu'elle se dirigeait vers la proue, où il y avait moins d'activité, on la retint soudainement d'une solide poigne qui se referma autour de son avant-bras, lui arrachant une grimace de douleur.
Bridant son instinct, qui lui intimait de frapper immédiatement sans sommation celui qui s'était permis de l'attraper de la sorte, elle vérifia d'abord ce dont il s'agissait avant de surréagir et elle releva les yeux sur le second du navire, que le capitaine avait présenté sous le nom d'Esco, prénom ou nom de famille, la précision n'avait pas été donnée.
Même si elle ignorait la raison qui le poussait à l'arrêter ainsi, elle n'appréciait absolument pas ce contact, ce qu'elle traduisit par un regard menaçant qu'elle appuya sur lui, les mâchoires contractées pour résister à la pulsion de lui écraser son poing sur le visage.
Se penchant vers la jeune fille, ce qui rendit le calme de cette dernière encore plus difficile à conserver pour lui, il lui conseilla à voix basse :
« Vous feriez mieux d'être prudente.
- C'est une menace ? Siffla Richa en se dégageant sèchement.
- Absolument pas. Mais une jolie jeune fille seule, des marins ou des passagers qui s'ennuient, les conditions sont réunies pour créer un incident que j'ai déjà vu et que je voudrais pas revoir.
- La traversée n'est pas si longue et je sais me défendre.
- Mademoiselle, insista à son tour le capitaine, vous ne devriez pas prendre ces avertissements à la légère. Il y a un risque pour vous et nous souhaiterions l'éviter.
- Moi aussi, ça m'arrangerait de l'éviter, mais ça devrait aller, je veux juste arriver à Inteliore et attendre la fin du voyage. Je compte pas provoquer qui que ce soit, juste rester dans un coin. Et je veux aussi qu'on me foute la paix. »
Là-dessus, sans attendre d'arguments opposés de la part de ses deux interlocuteurs, car elle se doutait bien qu'ils avaient l'intention d'insister, Richa se détourna et s'éloigna, gagnant le bastingage de l'autre côté du pont. Pendant qu'elle leur tournait le dos, le second lui cria que, si il arrivait quoi que ce soit durant la traversée, ils l'auraient prévenue.
Même si elle jugeait méprisable cette philosophie d'accuser ou blâmer les victimes et qu'une légère nausée remontait depuis le fond de sa gorge, Richa préféra s'abstenir de répliquer, verbalement ou par geste, et elle s'installa dans un coin sans plus s'occuper du capitaine et de son second.
Au fond d'elle pourtant, elle savait qu'ils avaient raison, comme le lui confirmaient les remarques à son propos ou les regards qu'elle surprenait depuis son embarquement cependant, comme elle l'avait dit, le voyage ne se compterait pas en semaine, et, de toute manière, elle savait se défendre.
De toute manière, elle ne pouvait pas passer les prochains jours dans un recoin du navire, cabine ou cambuse pour sa sécurité. Elle se sentait déjà suffisamment prisonnière à cause de ses mouvements restreints par les limites du navire, probablement la cause de l'agressivité qu'elle avait manifestée face aux conseils, pourtant sensés du capitaine et de son second, sentiment qui prenait la place du soulagement de s'échapper des Iles Blanches. Elle avait besoin d'air et d'espace, or, le pont était le seul endroit où elle pouvait en trouver sur ce navire. Sans compter qu'elle estimait que ce n'était pas à elle de se cacher ou de changer pour se protéger des autres mais bien aux autres d'apprendre à se maîtriser.
Quoi qu'il en était, la question ne se posait pas, puisque, encore une fois, elle refusait catégoriquement de se faire enfermer ou escorter. Il lui fallait sa liberté et le contrôle extérieur lui faisait perdre la majorité de sa retenue.
Tout ce qu'elle voulait était qu'on lui accorde de la solitude sans venir lui demander de comptes, quels qu'ils soient, pour se concentrer sur son cas. En effet, elle souhaitait profiter de ces quelques jours de voyage, durant lesquels sa seule activité serait d'attendre, pour réfléchir sur sa situation.
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