Chapitre 29 - Nuit dans une maison close

/!\ Scène de sexe détaillée dans ce chapitre ! Âme sensible s'abstenir ! (même si je pense qu'il faut pas être sensible de base pour lire cette histoire XD). Bref, vous ne pourrez pas vous plaindre ou dire que vous n'étiez pas prévenus. Pour les autres, bonne lecture ! ^^ /!\

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Suite à la question de Richa, qui l'avait posée les bras croisés sur la poitrine et la tête légèrement penchée sur le côté, Liam adressa un regard soutenu à Yennaël, les sourcils levés, semblant vouloir retenir son ami, hésitant visiblement à accorder à la jeune fille la même confiance que Yennaël paraissait avoir déjà placée en elle.
Le rouquin balaya ces soupçons et cette mise en garde silencieuse d'un geste de la main qui assurait à Liam que tout allait bien, puis, déplaçant l'ouvrage posé dessus, il s'installa sur la chaise allant avec le bureau croulant sous les notes et invita Richa à s'asseoir sur l'un des deux lits, seul autre endroit où le faire, mais la jeune fille refusa pour plutôt rester debout, adossée contre la porte.
N'insistant pas davantage, Yennaël débuta ses explications par une question à la jeune fille :

« Que connais-tu de la politique de l'Enclave, et de celle des Terres de Plaine plus particulièrement ?
- Pas grand chose, le strict minimum : la Flamme Blanche veut cramer tout ce qui n'est pas humain et contrôle tous les royaumes, sauf les Terres de Sang. C'est tout.
- Comment peux-tu savoir si peu de choses ? S'étonna Liam.
- Je t'expliquerais plus tard, si j'en trouve l'envie. Répondit Richa. Et quel rapport entre la politique des Terres de Plaine et mon aide ?
- Tu vas comprendre, reprit Yennaël. Vois-tu, le couple royal ne réussit pas à avoir d'enfant depuis que la reine a accouché d'un fils mort-né, il y a plusieurs années déjà, et la Flamme Blanche voudrait que le roi choisisse un hériter parmi ses membres, soit-disant pour empêcher une guerre de succession, mais surtout pour renforcer encore son contrôle sur le royaume. Evidemment, ce ne serait pas à l'avantage des Humcréas, donc nous préférerions éviter cela et nous pensons savoir comment faire. Il y a une personne qui a le pouvoir de persuader le roi d'accepter ou non cette proposition. La perte de son enfant et le fait qu'aucun autre ne vienne le remplacer a été une véritable épreuve. Le souverain et son épouse se sont éloigné l'un de l'autre et le roi a pris une maîtresse. Je sais, ça n'a rien d'exceptionnel, mais cette femme a plus d'influence sur le roi que n'importe lequel de ses ministres, à se demander si ce n'est pas elle qui tire vraiment les ficelles du royaume. Si elle est de notre côté, les Terres de Plaine le seront également, et, tu le reconnaîtras aussi, ce n'est pas négligeable.
- Et elle, vous comptez la convaincre comment ? En lui écrivant une lettre pour lui dire ce que vous en pensez ?
- Lui parler, pour commencer, en tête à tête. Répondit Liam.
- Je vois, vous avez besoin de l'agilité et de la vélocité de la demie-elfe pour vous infiltrer dans le palais et en ressortir avec la demoiselle pour la convier à une conversation !
- Exactement. Confirma Yennaël avec un hochement du menton.
- Ce qui aurait été beaucoup plus simple sans la surveillance accrue que la Flamme Blanche a mis en place parce que quelqu'un a eu la bonne idée de tuer toute une patrouille. Ajouta Liam en insistant fortement sur le ''quelqu'un'', accusant Richa à demi-mot.
- Oh, alors tu lui as vraiment tout dit sur moi, Yen, c'est vraiment adorable ! Plaisanta à nouveau Richa, ne se sentant visiblement absolument pas affectée par la remarque de Liam. Bon, et c'est quoi votre plan pour récupérer la fille sans vous faire repérer ?
- Toute notre opération était censée se synchroniser avec les rondes mais, maintenant qu'elle ont sûrement changé...
- Ouais, je sais, j'ai compris, c'est bon, l'interrompit Richa avec un geste de balayement de la main. On aura qu'à improviser et on verra bien.
- Donc, tu acceptes d'y participer ? Demanda Liam, un sourcil arqué, dubitatif.
-Je vais y réfléchir et je verrai. Paraît que la nuit porte conseil. Je vous répondrai demain.
- As-tu un endroit où la passer cette nuit ? S'enquit Yennaël.
- Je trouverai bien. Assura la jeune fille dans un haussement d'épaules.
- D'après ce que j'ai compris, ta dernière expérience des auberges n'a pas été des plus positives.
- Et alors ? Qu'est-ce que tu proposes ?
- Tu peux rester ici, l'invita Yennaël. Ce sera plus simple de se retrouver ensuite demain.
- Tiens, bonne idée ! Une des filles acceptera peut-être de partager son lit avec moi. En plus, je crois que j'ai une touche !
- Les chambres des combles sont inutilisées. La tenancière devrait accepter de t'en prêter une.
- Uniquement parce que je lui demande ? Elle me connait pas, rien l'oblige à faire ça.
- Bon, t'arrête de faire des histoires, ouais ? Grogna Liam. Tu dors ici, c'est le plus pratique pour tout le monde. C'est clair ?
- Wahou, tu viens de trouver ton autorité par hasard ? Lança Richa. Ok, c'est bon. Dormir dans une maison close, ce sera une première fois. Faudra juste que j'oublie que je suis justement la seule à y dormir alors que tout le monde s'occupe autrement, sinon, je vais être déprimée (face à elle, Yennaël et Liam détournèrent le regard, visiblement soudainement gênés). Quoi ? Ça vous choque qu'une fille fasse des allusions sexuelles ? Bon, où est ma chambre ? Yen ?
- Je te la montre, acquiesça le jeune homme. Juste une chose, tu m'appelles Yen depuis tout à l'heure... Je déteste ça.
- Très bien, mais je m'en fous, Yen ! »

Répondit Richa avec un large sourire lumineux en penchant la tête sur le côté, les yeux plissés de malice mais également de défis.
Alors que Liam s'attendait à ce que Yennaël émette un soupir de lassitude et de résignation, comprenant qu'il ne pourrait persuader la jeune fille d'abandonner ce surnom que, effectivement, il n'appréciait guère, le rouquin réagit avec un sourire amusé en secouant légèrement la tête de gauche à droite, tout en se dirigeant vers la porte, entrainant Richa à sa suite.
Apparemment, bien que Richa se montre quelque peu agressive envers lui, sur la défensive, il existait déjà une forte connivence entre elle et Yennaël, comme si un lien préexistant les attachait l'un à l'autre. Liam n'était pas certain que cette constatation lui plaisait mais il se fiait à Yennaël.
A la suite de Yennaël, Richa pénétra dans la chambre voisine, au mur mitoyen avec celle qu'ils venaient de quitter, dont le jeune homme déverrouilla la porte avec une clé qu'il extirpa d'une des poches fixées à sa ceinture pour l'introduire dans la serrure, certainement un passe qui fonctionnait sur chaque mécanisme de l'établissement. Il devait vraiment avoir la confiance de la tenancière pour posséder un tel objet.
De l'autre côté du battant, la pièce était meublée d'une manière identique à la chambre que partageaient Yennaël et Liam, les affaires personnelles et le désordre en moins.
Prenant possession des lieux, Richa déposa son sac au sol, en étirant ses épaules devenues douloureuses à force d'en supporter le poids, et se laissa lourdement tomber sur le matelas du lit pour retirer ses bottes et s'installer en tailleur. Son regard se perdit rapidement dans le vague, alors qu'elle fixait les meubles.
Alors qu'elle se préparait à dormir, elle s'apercevait que ce serait la première nuit depuis des semaines qu'elle allait passer seule, dans un endroit qu'elle ne connaissait pas, loin de toute personne lui étant chère. Ça avait été la même chose la veille mais elle ne l'avait pas pleinement réalisé, anesthésiée par le choc, or, aujourd'hui, la brume dans laquelle son esprit avait stagné suite à ce massacre s'était dissipé et elle ne pouvait plus s'enfuir dans le dénis.
Les images des corps de ses proches n'étaient plus noyées dans un brouillard qui les rendaient imprécises, mais lui apparaissaient à présent avec une effrayante netteté.
Ne parvenant plus à repousser sa détresse comme dans la journée, elle remonta ses genoux contre sa poitrine et les entourant de ses bras, recherchant du réconfort en elle-même à défaut de pouvoir le trouver ailleurs, sans grand succès.
La nuit s'annonçait longue et pénible, que le sommeil vienne ou non à elle. Si seulement le lendemain pouvait arriver plus rapidement qu'à l'ordinaire. Elle avait hâte que le jour se lève pur avoir l'occasion de se focaliser sur tout autre chose que son traumatisme. Au moins, l'opération de Yennaël lui permettait de saturer son esprit avec d'autres préoccupations, de se concentrer sur un sujet totalement opposé, même si elle n'avait pas encore décidé si elle acceptait la proposition de Yennaël.
Du moins, pas officiellement car elle s'était déjà positionné sur la question puisque, comme elle avait besoin des renseignements de Yennaël pour reprendre ses recherches sur ses origines, tout ce qu'il lui restait et le seul moyen qu'elle avait pour s'empêcher de penser, elle devait se plier à l'échange soumis par le jeune homme, mais elle ne souhaitait pas l'annoncer à ce dernier ni ne lui laisser deviner immédiatement, ne lui offrant pas une victoire simple, toujours sur la défensive.
Dans un soupir attristé, auquel il ne manquait pas grand chose pour se transformer en un sanglot étranglé, elle posa son menton sur le sommet de son genou.
La tirant de ses sombres pensées, la voix chaude de Yennaël lui demanda si ça allait aller, décryptant parfaitement la profonde affliction dans son attitude et en connaissant la cause.
Se redressant, Richa tourna les yeux vers le jeune homme, et son regard s'ancra involontairement dans le sien couleur d'orage. Face à lui, son seul désir était de se blottir à nouveau entre ses bras, comme dans la mâtinée, pour ne plus se sentir seule mais soutenue, en sécurité et vivante, ayant déjà pu goûter au réconfort de l'étreinte du jeune homme. Seulement avoir une présence pour lui rappeler que la vie continuait, que la sienne se poursuivait et, à travers elle, celle de ses proches disparus, que ses blessures guériraient, qu'elle pouvait encore avancer, sans les oublier pour autant.
Elle n'allait cependant certainement pas l'avouer à voix haute devant Yennaël, se raccrochant à sa fierté, toujours sur la défensive.
Par ailleurs, elle se souvenait également qu'elle devait se méfier – elle ne connaissait Yennaël que depuis quelques heures – même si elle ressentait cette impérieuse envie de se serrer contre le jeune homme.
Se contentant donc d'une vague réponse silencieuse sans rien préciser, elle haussa les épaules en détournant le visage sur le côté, dissimulant les larmes qui s'amoncelaient contre ses cils.
Même sans le regarder, elle sut que Yennaël se déplaçait car elle entendit les semelles de ses bottes contre le plancher usé puis le matelas du lit remua lorsqu'il s'installa à côté d'elle, mais elle se raidit subitement lorsqu'il passa un bras autour de ses épaules pour l'amener contre lui, l'étreignant un peu brutalement.
Sous la surprise, le premier réflexe de Richa fut de tenter de se dégager mais Yennaël ne la libéra pas, pour, au contraire, resserrer sa prise autour d'elle, la forçant à reposer sa tête contre son épaule. Alors qu'elle allait continuer à se débattre, ne se laissant pas faire, Yennaël se pencha vers elle pour lui murmurer qu'il croyait que c'était ce dont elle avait besoin, et sa longue oreille effilée frémit au son de sa voix basse.
Ne pouvant que lui donner raison, Richa cessa de résister et se laissa simplement enlacer, libérant quelques larmes silencieusement, qui ne la soulagèrent pas vraiment, tout en s'agrippant d'une main à un plis de la tunique de Yennaël.
Plusieurs minutes s'écoulèrent ainsi sans qu'un seul son ne vienne les troubler, pas même un sanglot ou un reniflement de Richa, puis, s'agitant légèrement pour changer de position, Yennaël referma encore davantage ses bras autour du corps de la jeune fille et appuya sa joue contre la sienne, même si il s'agissait davantage de sa pommette à cause de leur différence de taille, pour lui souffler :

« J'ai quelque chose à t'avouer... Je sais que ça peut paraître un peu invraisemblable et rapide mais...je crois que je me suis épris de toi... »

Quelques secondes furent nécessaires à Richa pour réaliser ce que Yennaël venait de lui révéler, toute à sa peine profonde et ne s'attendant absolument pas à une pareille déclaration si soudainement.
Stupéfaite et déstabilisée, elle se redressa vivement, ouvrant la bouche pour exiger davantage d'explications, mais, ne lui laissant pas le temps de formuler verbalement son étonnement, Yennaël glissa une main dans sa nuque pour tirer son visage au sien et s'emparer de ses lèvres.
Richa ne sut comment réagir, toujours sous le coup de la stupéfaction, cependant, elle devait reconnaître que le jeune homme ne la laissait pas indifférente et que ce quelque chose qu'elle percevait la pousser vers lui était probablement de l'attirance, ce qui pouvait certainement sembler logique, puisqu'il possédait un regard d'orage alors qu'elle invoquait de violentes intempéries uniquement inconsciemment.
Par ailleurs, elle avait soif, soif de chaleur et de la sensation d'être vivante, or, la langue de Yennaël se glissant contre la sienne et caressant ses longues canines distillait une chaleur brûlante dans chaque recoin de son être et les puissants battements de son cœur qui résonnaient dans l'ensemble de son corps lui prouvaient qu'elle était vivante.
Répondant au baiser de Yennaël, elle s'appuya contre lui en passant ses bras dans son dos et, pour l'embrasser plus à son aise et réduire la distance entre eux, elle passa sa jambe par-dessus les siennes pour s'installer à califourchon sur ses genoux.
Elle aurait pu se demander si il s'agissait réellement d'une bonne idée ou si c'était vraiment raisonnable que de s'abandonner ainsi dans les bras d'un presque inconnu, mais elle ne s'interrogeait pas de la sorte ni ne se laissait gagner par un quelconque doute. Tout ce qui lui importait actuellement était d'avoir quelque chose pour s'empêcher de penser, de pouvoir se sentir vivante et de s'enivrer au point de ne plus être en mesure de réfléchir.
Ainsi donc motivée en partie par l'envie d'oublier, elle se serra contre Yennaël, pressant son bassin contre le sien, faisant se raidir le jeune homme contre elle, ce qui suffit à la faire s'enflammer.
Alors que leur baiser devenait plus passionné, il défit le bouton et la ceinture qui maintenaient fermé le manteau de Richa pour le faire tomber de ses épaules, depuis lesquelles il chuta sur les planches du sol. De son côté, la jeune fille retira ses mitaines pour pouvoir pleinement percevoir la peau de Yennaël contre celle de ses paumes, la chaleur s'en dégageant, lorsqu'elle glissa les mains sous sa tunique, les posant sur ses abdominaux dessinés pour remonter sur son torse.
Evidemment, elle ne s'était jamais retrouvé dans une telle situation avec un homme, n'ayant jusqu'ici connu qu'Albane, pourtant, elle n'avait nullement l'impression d'être dans la découverte hésitante, déjà assurée, comme avec tant d'autres choses qu'elle expérimentait. Elle n'éprouvait pas d'hésitation ou d'appréhension, pas même lorsque Yennaël effleura sa poitrine par-dessus sa chemise. Au contraire, elle désirait un contact plus prononcé et elle s'étonnait qu'il se montre si timide.
Lui prouvant qu'il n'avait pas à s'imposer une certaine retenue pour ne pas risquer de l'impressionner ou de l'effrayer, se bridant, elle retira sa chemise et déboutonna son pantalon, dévoilant le corset qu'elle portait en sous-vêtement, maintenu par de larges bretelles et s'arrêtant juste sous son nombril, entièrement en dentelle amarante transparente qui laissait visible sa peau hâlée en-dessous.
Le regard de Yennaël s'attardant sur sa poitrine lui plût et elle se blottit contre lui, l'empêchant de se régaler davantage de la vue, mais c'était surtout de façon à en profiter pour défaire les lacets de sa tunique croisés dans son dos. Docile, il se laissa déshabiller avec un sourire légèrement concupiscent.
Promenant ses mains sur son torse nu, à la musculature finement dessinée, elle remarqua plusieurs cicatrices blanchâtres marquant sa peau, notamment concentrées sur ses épaules et se prolongeant dans son dos. Fines, régulières, se répétant à l'identique, les blessures dont elles étaient le témoignage avaient été consciemment causées, ne résultant pas de circonstances malencontreuses.
Intriguée, elle voulut en suivre une du doigt, quelque peu pensive, mais Yennaël ne lui en laissa pas l'occasion, saisissant brusquement sa main pour l'éloigner et, l'empêchant de formuler une éventuelle interrogation au sujet de ces marques, il l'embrassa, mêlant son souffle au sien en entremêlant leur langue, ce dont Richa ne se plaignit pas.
Pour l'instant, elle n'avait pas la moindre envie de se questionner à n'importe quel propos ni de laisser la moindre préoccupation envahir son esprit, mais uniquement de se concentrer sur Yennaël et sur le goût de la vie qu'elle savourait à travers lui.
Oubliant donc cette collection de cicatrices, elle s'attaqua plutôt à la fermeture du pantalon du jeune homme qu'elle défit pour le baisser autant que le permettait sa position assise.
Agissant presque seulement par un instinct dicté par ses désirs charnels, actuellement en plein déchainement, elle se pencha vers son entrejambe mais Yennaël la retint et la repoussa doucement en la saisissant par les épaules.
Ne s'attendant pas à cette réaction, Richa releva les yeux vers lui.
Serait-il intimidé ? Sa caresse furtive sur sa poitrine n'aurait donc pas été due à une retenue qu'il s'imposait pour ne pas la presser mais car lui-même se sentait impressionné, et que, dans ce cas, c'était elle qui le brusquait ?
Ce doute ne résista pas longtemps lorsqu'elle découvrit la lueur de convoitise et de désir étincelant dans le regard couleur d'orage de Yennaël. Visiblement, il ne se sentait absolument pas gêné ou troublé. Au contraire, il paraissait même impatient.
Redressant le menton de Richa en le le lui soulevant de deux doigts, il approcha son visage du sien pour lui souffler qu'il n'était pas question qu'il soit le seul à recevoir de l'attention de la sorte.
Avant qu'elle ne comprenne ce qu'il insinuait par ces propos, les sourcils froncés, le jeune homme la saisit sous les cuisses, la tenant fermement, pour, se retournant face au lit, la faire subitement basculer vers l'arrière de manière à l'allonger sur le dos sur le matelas.
Tout en terminant de se débarrasser de son pantalon, Yennaël retira le sien à la jeune fille, dont la culotte, assortie à son corset, suivit également rapidement, sans se priver de la gratifier de quelques caresses sur et à l'intérieur des cuisses, lui arrachant un premier soupir, avant de s'installer au-dessus d'elle, tête-bêche.
Saisissant son intention, qu'elle approuva d'un sourire et d'un gémissement impatient, Richa écarta largement les jambes, en une invitation à destination des baisers de Yennaël, alors qu'elle le prenait entre ses lèvres.
Un frisson la parcourut, auquel répondit celui qui traversa Yennaël.
Remontant une de ses mains le long de la cuisse du jeune homme, elle la referma autour d'une de ses fesses.
Les lèvres de Yennaël contre les siennes faisaient enfler entre ses hanches une bulle brûlante de plaisir et, d'après la façon dont il se contractait et les soupirs étouffés qu'il émettait entre ses jambes, les effleurant de son souffle, elle lui procurait un plaisir identique avec les caresse de sa langue, qu'elle enroulait et déroulait. Si bien que, rapidement, ni l'un ni l'autre ne put résister davantage, agités de spasmes alors qu'ils se séparaient de quelques centimètres.
Prenant à peine le temps de retrouver sa respiration, qu'il avait actuellement hachée, Yennaël lui fit face à nouveau et elle l'attira à elle pour l'embrasser sauvagement.
Fébrile, se contenant au prix d'efforts, il délaça les lacet fermant le corset de la jeune fille, écartant les pans de dentelle, révélant sa poitrine ronde, bien qu'elle soit déjà grandement dévoilée par la transparence du tissu. Une de ses mains se referma autour d'un sein, le pressant doucement, alors que l'autre se perdait dans l'épaisse chevelure de la jeune fille, qu'elle venait de dénouer, tout en mordillant la longueur effilée de son oreille.
Le gardant aussi proche d'elle que possible, ayant besoin de proximité pour goûter pleinement à la sensation d'être vivante, elle serrait le dos du jeune homme, le plaquant contre elle, en remontant son genou entre ses jambes, jouant à exciter son désir.
Il se redressa, s'arrachant à l'étreinte de Richa, qui eut l'impression qu'un froid soudain s'abattait sur elle en séparant leur deux corps, pour saisir sa cuisse gauche et l'écarter de la droite, les ouvrant largement, mais, alors qu'il s'apprêtait à s'appuyer entre, elle secoua négativement la tête sur l'oreiller, le freinant.
Surpris, Yennaël ouvrit la bouche pour lui demander ce qu'il lui arrivait mais elle lui répondit avant qu'il ne formule son interrogation à voix haute et lui expliqua qu'elle ne voulait pas le faire de cette façon, pas en étant aussi éloignés l'un de l'autre, pas alors qu'elle avait tant besoin de chaleur et de sentir des bras autour d'elle pour combattre cet intense sentiment de solitude.
Etrangement, Yennaël ne parut pas juger cela stupide. Au contraire, il hocha le menton avec compréhension et tendit la main à Richa avec un léger sourire.
Prenant sa paume dans la sienne, le jeune homme la tira à lui pour lui permettre de se redresser en position assise face à lui pour l'étreindre.
Comme précédemment, Richa enfourcha ses jambes de la sienne pour s'asseoir sur lui, sauf que, cette fois, leurs corps n'étaient pas isolés l'un de l'autre par la fine couche de leurs vêtements et ce ne fut pas sur les genoux du jeune homme qu'elle prit place en émettant un soupir étouffé, s'agrippant à une poignée de ses cheveux roux.
Encore une fois, pas de sensation d'inconnu ou de découverte, ni même de douleur.
La maintenant contre lui de la sorte, Yennaël passa ses mains sous les fesses de la jeune fille, comptant dicter la cadence des mouvements ainsi, mais Richa ne se laissa pas diriger et imposa son propre rythme de coups de reins, appuyée contre Yennaël qui la gardait plaquée contre lui.
Serrée ainsi contre lui, elle se raccrochait à quelque chose, alors que son bassin ondulait contre celui de Yennaël.
Rapidement, elle ne parvint plus réellement à contrôler ses réactions, tremblante, traversée de frissons délicieux, le souffle court et poussant des gémissements qu'elle ne différenciait de ceux de Yennaël, auxquels ils se mêlaient, uniquement car les siens étaient plus rauques alors que sa voix se perdait dans les aiguës.
Entre ces gémissements sonores, elle murmurait le nom du jeune homme, du moins, uniquement sa première partie, et, cette fois, il ne se plaignait pas de ce diminutif. De toute manière, elle aurait été incapable de le prononcer dans son entièreté, la respiration hachée, alors que les mains de Yennaël parcouraient son dos, sa poitrine, ses épaules ou bien s'égaraient dans sa chevelure, qui dansait autour d'elle en mouvement avec ses va-et-vient.
Se blottissant contre lui sans ralentir, elle posa ses lèvres au creux de son cou, goûtant la saveur légèrement piquante et salée de la sueur qui formait une fine pellicule sur son corps, comme sur celui de la jeune fille, alors qu'elle couvrait sa peau de baisers, laissant sa langue s'attarder et appuyant légèrement la pointe de ses canines contre sa chair, comme si elles allaient la transpercer, avant de l'embrasser plus haut dans le cou, du moins, seulement pour quelques secondes.
D'une main pressant sa nuque, Yennaël la bloqua, l'empêchant de redresser le visage ou de déplacer ses baisers, pour, dans un murmure caressant son oreille, lui demander de le mordre.
Dans d'autres circonstances, si elle n'avait pas été totalement enivrée par Yennaël et incapable de réellement réfléchir correctement à cause du plaisir se diffusant dans son corps en ondes gagnant en intensité à chacun de ses coups de reins, elle aurait probablement hésité, retenue par la répulsion que lui inspirait sa nature partiellement vampirique et le besoin de se nourrir de sang qu'avait cette espèce, mais elle n'en fit rien, emportée, et elle céda à cette envie de mordre, qu'elle ressentait lorsque le désir s'emparait d'elle, constat qu'elle avait déjà mené avec Albane, et qu'elle bridait habituellement.
Ses crocs s'enfoncèrent entre l'épaule et le cou de Yennaël sans rencontrer la moindre résistance et le goût du sang explosa dans sa bouche, mais, contrairement aux fois précédentes, elle n'en fut pas dégoûtée car, plus que la saveur métallique, elle en perçut la chaleur et la sensation de la vie s'écoulant dans sa gorge, justement ce que son inconscient réclamait.
Contre elle, Yennaël se contracta et, si ce fut d'abord de douleur, ce fut rapidement de plaisir. Visiblement, les morsures de vampire provoquaient d'agréables sensations, au point de causer des spasmes, à moins que ce ne soit dû aux circonstances dans lesquelles cette morsure était réalisée.
Dans tous les cas, constater le plaisir de Yennaël la satisfaisait et elle passa et repassa sa langue sur la peau entourant les morsures dans lesquelles elle replongea ses canines, arrachant à Yennaël frissons et gémissements, avec cette morsure et également ses mouvements de bassin de plus en plus prononcés et brusques.
Elle décrocha cependant sa mâchoire du cou du jeune homme pour rejeter la tête en arrière, s'arquant en émettant une exclamation traduisant le plaisir qui la submergeait en vagues successives, les mains serrées sur le dos de Yennaël, qui poussa des soupirs rauques, agrippant de pleines poignées des longues mèches de la jeune fille.
Après plusieurs secondes d'extase, Richa se laissa lourdement tomber contre Yennaël en l'enlaçant, le souffle aussi court que le sien, reposant sa tête contre son épaule.
Ecartant ses cheveux, Yennaël déposa un baiser à la naissance de sa nuque en l'étreignant.
La fatigue succédant à l'extase, ses pensées se brouillèrent, l'empêchant de songer au moindre sujet, ce qui l'arrangeait grandement. Les paupières lourdes, elle les ferma de moitié en se blottissant contre Yennaël.
Ses bras entourant son dos, le jeune homme la fit doucement basculer pour l'allonger sur le matelas avant de s'installer à côté d'elle, la laissant se serrer contre lui, puisqu'elle paraissait en avoir besoin.
Pas même le temps d'échanger un mot qu'elle sombrait déjà dans le sommeil.
Un sommeil qui lui sembla n'avoir duré que quelques minutes lorsqu'elle se réveilla en hurlant et se débattant contre une poigne qui l'immobilisait contre le lit.
Ouvrant les yeux, elle reconnut la chambre sous les combles du Cygne Noir et découvrit Yennaël au-dessus d'elle, la maintenant plaquée contre le matelas sous son poids et en tenant ses poignets, bloquant ainsi ses mouvements pour l'empêcher de le blesser lui ou de se blesser elle-même en s'agitant si violemment.
Un cauchemars. Il s'agissait seulement d'un cauchemars qui venait ainsi de bouleverser sa nuit, le premier qu'elle faisait depuis longtemps puisque, depuis son arrivée dans l'Enclave, ces visions de morts provenant de son monde d'origine ne troublaient plus son sommeil, mais un traumatisme tel que le massacre de toute sa famille valait certainement de perdre le sommeil durant quelques temps.
Répondant à la question de Yennaël avant même qu'il ne lui demande si elle allait bien, elle acquiesça sèchement en se dégageant vivement de la poigne du jeune homme, n'ayant aucunement envie de s'attarder sur ce sujet dans les détails.
Se détournant, elle s'assit sur le bord du lit, s'extirpant des couvertures dans lesquelles elle s'était empêtré en bougeant si violemment, en essuyant les larmes qui s'amassaient au coin de ses yeux, le regard baissé sur le plancher sur lequel se dessinait une tache de lumière claire irrégulière.
Relevant le regard sur l'étroite lucarne depuis laquelle elle filtrait, elle s'aperçut que le jour se levait. Ainsi, elle avait dormi davantage qu'elle ne le pensait, mais elle ne s'était guère reposé pour autant, bien au contraire. Ecartant donc la possibilité de se recoucher, ce qu'elle ne souhaitait pas faire de toute manière, elle ramassa ses vêtements éparpillés sans ordre sur et autour du lit, et entreprit de s'habiller.
La laissant seule, constatant qu'elle en avait besoin après voir tant réclamé une présence la veille, Yennaël attrapa son pantalon qu'il enfila en lui annonçant qu'il allait rejoindre Liam et essayer de trouver quelque chose à avaler.
Ne cherchant pas à le retenir, ayant effectivement besoin de quelques minutes au calme, pour chasser ces images et se remettre de ce songe, Richa hocha le menton sans prononcer un mot.
La réconfortant néanmoins par un simple geste, il se pencha vers elle en passant un bras autour d'elle, la plaquant contre son torse en une rapide étreinte. S'appuyant contre lui, elle posa une main sur l'avant-bras du jeune homme, avant de le lâcher pour le laisser franchir la porte et gagner la chambre voisine.
Sa tenue étant propre, elle repassa la même que la veille, en échangeant néanmoins ses sous-vêtements contre des propres, habitude hygiénique qu'elle avait certainement gardée de son éducation terrienne.
Alors qu'elle terminait de boucler sa ceinture en s'assurant que les fourreaux de ses dagues y étaient bien fixés, des éclats de voix lui parvinrent de l'autre côté du mur.
Il ne s'agissait pas réellement d'une dispute mais tout du moins d'une conversation houleuse où Liam semblait reprocher quelque chose à Yennaël. Si elle pouvait capter des bribes de leur paroles sans même chercher à les écouter, elle ne saisissait pas clairement leurs propos, même si son ouï de demie-elfe était plus développée que celle d'un humain – ou d'un magicien. Liam avait probablement dû les entendre et elle devait reconnaître que voir son repos dérangé par les manifestations d'extase de ses voisins de chambre avait de quoi contrarier, suffisamment pour adresser quelques remarques aux responsables de ce trouble.
N'allant pas laisser Yennaël assumer seul ce qui, dans le cas de Liam, avait été un fort désagrément nocturne, puisque, jusqu'à preuve du contraire, il fallait être deux pour faire l'amour et elle refusait cette vision où seul l'homme était actif et éprouvait du désir, elle choisit de les rejoindre.
Attrapant son sac au passage, elle quitta la chambre à son tour pour se diriger vers la suivante.
Poussant le battant entrouvert, elle saisit une partie des réclamations de Liam qui invectivait Yennaël par une question :

« Très bien, je peux le comprendre, on est d'accord sur ce point, mais c'est sur la méthode que je suis en désaccord ! Sérieusement, avais-tu réellement besoin de se taper cette trainée ?
- J'ai un nom, tu sais, lança Richa en s'adossant contre le chambranle de la porte, les bras croisés sur la poitrine et son regard transperçant Liam, signalant ainsi sa présence aux deux jeunes hommes. Dis-moi, d'où est-ce que tu te permets de me traiter de trainée ? Tu me connais pas et, même, qu'est-ce que ça peut te faire que je m'envoie en l'air ? Ta virilité suprême planquée dans ton froc se sent menacée quand une fille prend son pied en se faisant sauter ?
- Tant de romantisme en une seule personne, grinça Liam. Yennaël, je me demande bien ce que tu lui trouves.
- D'après ce que j'ai compris, ce sont mes capacités qui l'ont intéressé dès le départ. Répliqua Richa avec un sourire en coin goguenard.
- Quelles capacités ? Celle de pouvoir mordre quelqu'un ? D'ailleurs, très jolies marques de morsure, ''Yen''.
- Parce que tu crois que y a que le sang que je lui ai sucé ?
- Très élégant. Bon, avant que vous ne poursuiviez la conversation la plus distinguée que je n'ai jamais entendue, ce qui est une performance, permettez-moi de vous rappeler une chose, les interrompit Yennaël, sans les regarder directement puisque gêné, avant que la discussion ne dégénère encore davantage. Nous prévoyons d'accomplir quelque chose, nous ne nous sommes pas réunis car nous étions en manque d'amis. Et c'est pour ce soir, alors, jusqu'à ce que nous ayons réussi, pourriez-vous enterrer la hache de guerre ? Ensuite, vous pourrez échanger toutes les politesses que vous voudrez. En fait, non, oubliez cette conversation, pour toujours et à jamais. Et, Liam, s'il te plait, laisse ce qu'il s'est passé hier soir entre les deux principaux concernés.
- J'ai été indirectement concerné... Marmonna Liam.
- T'inquiète, la prochaine fois, on ne te fera participer d'aucune manière, lança Richa. Bon, alors, quel est le plan pour ce soir ? »

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