Chapitre 2: Retour douteux
Cela faisait un grand vide pour Izuku. Après sa sortie d'hôpital, l'agence dans laquelle ils étaient l'avait mis à la paperasse pendant que lui s'occupait des patrouilles avec un autre partenaire. Il n'avait pas compris au début pourquoi ils avaient fait ça. Mais en repensant aux blessures de son conjoint, il ne pouvait que laisser faire. Mais ça lui faisait bizarre de travailler avec un partenaire autre que le sien. Surtout quand celui-ci était Kirishima. Il avait déjà travaillé avec lui pour des petites missions, mais pas sur le long terme. Mais il savait que le héros à la peau durcissante était quelqu'un de confiance et très sociable. Il était aussi l'un de leur confident depuis que ce dernier avait découvert pour les sentiments des deux amis d'enfance. Il les avait aidés à se jeter à l'eau pour se déclarer. Même si cela avait pris plusieurs mois. Il était heureux pour son ami le cendré et attendait avec impatience que l'un des deux fasse la demande à l'autre.
Seulement les discussions avec Kirishima étaient plutôt gênantes et malaisantes lorsqu'ils parlaient de son Katchan. Surtout depuis que celui-ci était revenu à la maison. Leur vie privée ne regardait personne en règle générale mais Izuku avait besoin de savoir pourquoi. Et ce fut durant leur pause déjeuner que le sujet sortit.
"Depuis quelques jours, j'ai l'impression que Katchan ne prête plus attention à moi.
_Ah bon ? Pourtant vous semblez bien heureux ensemble.
_Ce n'est pas la question, notre relation va bien. C'est juste que quand je lui parle, il semble parfois ne pas m'écouter.
_Oh ? C'est bien la première fois.
_Je sais que j'ai tendance à marmonner comme il dit et qu'il ne comprend pas. Mais parfois j'ai l'impression que ce que je lui dis ne l'intéresse pas.
_C'est vrai qu'il est grincheux mais tu le connais mieux que moi, jamais il te trouverait ennuyeux, surtout avec le nombre d'années que vous avez passé ensemble depuis tout petit et en couple."
Izuku n'était pas très rassuré. Même étant enfant, il trouvait Katsuki peu attentif à lui, et même en classe. Même quand ils jouaient ensemble, il avait l'air de ne rien entendre de sa part quand il s'agissait de faire attention aux obstacles. Il était plus au moins maladroit que le vert. Après la primaire tout allait mieux jusqu'à leur dernière année de lycée.
Il soupira avant de prendre une bouchée de son burger et de le terminer d'une traite. Puis, en repartant patrouiller, Kirishima lui conseilla d'en parler avec le cendré mais Izuku refusa sachant que ce dernier n'allait même pas écouter ce qu'il allait lui dire, fierté oblige. Le rouge se mit à rire en confirmant les faits..
Izuku rentra à leur appartement plus tôt que prévu. La patrouille était fructueuse mais difficile depuis le changement d'emploi du temps de son compagnon. Il se changea, troquant son costume de héros pour quelque chose de plus confortable. Il se jeta sur le divan, regardant d'abord ce qui l'entourait. Un grand salon moderne, de quoi inviter la famille ou des amis, une cuisine ouverte pour que les talents culinaires du cendré s'expriment sans limite et des chambres possédant chacune une salle de bain. Ce n'était pas la première fois que le vert prenait cet endroit pour un château. Ils n'avaient pas la même conception d'un appartement pour deux. Katsuki voyait toujours les choses en grand, et leur domicile ne faisait pas exception. Mais le cendré ne voulait pas se casser la tête à chercher, déjà que le boulot lui prenait la tête alors chercher des appartement chaque soir était la dernière chose qu'il aimerait faire en rentrant chez lui. Il avait donc choisi celui-ci pour éviter les innombrables déménagements qu'ils auraient fait en trois ans.
Et aujourd'hui, il en rit.
Surtout la manière dont l'explosif avait annoncé leur emménagement à ses parents. Ça avait été explosif, avec, cependant de la tendresse malgré tout. Sa mère était contente de voir son fils voler de ses propres ailes.
Izuku se releva afin de se faire un bon chocolat chaud. La saison estivale étant passée depuis un moment, il était presque temps pour lui de revoir l'équipement de son costume, surtout concernant une fonctionnalité qu'il n'avait jamais tenté d'essayer par peur de bousiller l'égo de son amoureux.
Après s'être préparé son breuvage, il regarda l'heure sur le cadran.
Presque dix-neuf heures.
Il pensait à un retard de son horloge mais en regardant son portable, il constata que l'heure était bien réelle. Il commença donc à s'inquiéter avant de se dire qu'il était peut-être en train de prendre un verre avec Kirishima. Il lui avait dit, avant de débaucher, qu'il voulait réconforter l'explosif de toute la paperasse administrative. Seulement le service se terminait à dix-huit heures et cela faisait plus d'une heure maintenant qu'il était en train de faire les cent pas. Il décida de cuisiner pour calmer ses nerfs à fleur de peau. Ce fut vingt minutes plus tard que Katsuki décida de rentrer, à moitié soûl.
" 'Lut Dek... Izuku...
_Katchan... je me suis fait un sang d'encre. Tu peux me dire ce qui t'as retardé ?
_Tête d'orties et tête d'abruti ont voulu arroser not' victoire de la dernière fois... mais je crois que j'ai un peu abusé...
_Oui, je vois ça. Vas te débarbouiller et t'allonger.
_Ok, chef... "
Ce dernier déambula dans les escaliers, manquant de trébucher sur une des marches, pour rejoindre la chambre conjugale. Quant à Izuku, il continua son repas, laissant une part à son amoureux, pour l'attaquer en pensant à lui.
"Nous avons les résultats de votre ORL, Monsieur Bakugo."
Depuis qu'on l'avait collé à un bureau, Katsuki, sous l'autorité de ses parents, allait à l'hôpital après le travail. Il passait plusieurs tests d'audition, faisait des radios pour que les médecins observent une fois par semaine l'état interne de ses oreilles.
"Et ? Dit alors Katsuki d'un ton désintéressé.
_Hum... je pense que le dosage n'est pas très puissant au vu de l'état de vos oreilles. Je vais les augmenter et on se reverra dans un mois.
_Ok.
_Est-ce que... vous en avez parlé à votre coéquipier...?
_En quoi ça vous regarde...?
_Il est concevable que vos parents soient au courant, mais votre partenaire devrait également l'être.
_Comme je vous l'ai dit, ça ne vous regarde pas. D'ailleurs, je dois y aller sinon il va me faire une crise parce que je rentre trop tard.
_Bien, comme vous voudrez. "
L'explosif rentra chez lui après avoir récupéré l'ordonnance de son traitement. Toutefois le calme auquel il aspirait fut pertubé par quelque chose. Ce fut l'arrivée de son ami Kirishima qui l'avait suivi par curiosité. Il était inquiet pour ses deux potes, et pour en savoir plus, il devait comprendre pourquoi Katsuki rentrait si tard chez eux.
"Qu'est-ce que tu fous là, tête d'orties ?
_ J'allais te poser la même question. T'inquiètes beaucoup Midobro, tu sais ? Il pourrait aller jusqu'à penser que tu le trompes avec quelqu'un d'autre.
_Qu'est-ce que tu racontes comme connerie ?
_Tu lui caches des choses et je veux savoir. Maintenant. "
Katsuki lui raconta son histoire, sa maladie et les traitements qu'il subissait depuis l'explosion nucléaire. Il en était presque choqué de ne pas lui avoir confié tout cela avant.
"Tu ne lui dis rien pour ne pas paraître faible à ses yeux ?! Mais t'es complètement- !
_ Ferme-là ! Tu sais pas ce que j'ai dû subir quand j'étais gosse ! Et Deku n'en sait rien de rien ! Et ça restera comme ça aussi longtemps que possible, c'est clair ?!"
Eijiro sentit la détresse de son ami. Mais garder un si lourd secret depuis des années devait sûrement le peser. Malgré tout cela, il écouta le conseil de son ami qui partait au loin.
Katsuki franchit le pas de la porte. Toujours à une heure tardive puisqu'il était déjà presque vingt et une heures passé. Il posa les clés à l'entrée, en même temps que son manteau army. Il se dirigea vers la cuisine, sachant pertinemment que le vert lui avait laissé une part de sa cuisine. Après avoir mangé, il alla dans le salon, trouvant son compagnon endormi sur le divan. Il le fixa longuement avant de passer sa main sur l'une de ses joues. Il avait conscience qu'il lui faisait du mal, mais aussi à lui-même, de ne pas lui dire à propos de sa maladie. Une larme tomba sur le dos de sa main. il essuya rapidement cette dernière avant de partir en direction de la chambre.
"Pardon, Deku..."
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