Lyana
Vendredi

Le réveil fut difficile. Je n'arrivais pas à savoir si je me trouvais dans un rêve ou dans la réalité. Et surtout, je ne comprenais plus ce qu'il s'était passé la veille. Le doudou de mon frère se trouvait dans mes bras, je le serrais bien fort avant d'affronter cette journée. Je te rendrai fier, Léon. Sur cette douce pensée, je me levai de mon lit agréablement confortable. En sortant de ma chambre, je peux voir que je suis la première personne de cette maison à me réveiller. Je commence donc à préparer un petit-déjeuner pour ma grand-mère et moi. Et étant donnée que je ne suis pas douée pour la cuisine, je nous prépare simplement des chocolats chauds, et je sors les crêpes que nous avions achetées il n'y a pas si longtemps que cela.

Quand je vis la silhouette de ma grand-mère arriver dans la salle, je souriais automatiquement. Cette femme m'aidait énormément, pour tellement de choses dans ma vie. Je lui en suis réellement reconnaissante. Pendant ce petit-déjeuner, je n'arrêtais pas de penser aux événements de la veille. Je pensais que toute cette histoire n'était qu'un rêve, une douce rêverie remplit d'espoir. Et le fait que Rosa ne prononçait rien ne faisait que confirmer mon impression. Je devenais probablement folle, je n'avais quand même pas inventée cette merveilleuse nouvelle de toute pièce ? Le seul moyen d'avoir une réponse était de poser la question à ma grand-mère.

"Mamie, il s'est passé quoi hier soir ?" finissais-je par lui demander.

La réponse qu'elle allait m'apporter me faisait tout de même peur. Car tout cela paraissait tellement irréel, que mon esprit avait peut-être créer ce moment pour me réconforter. Mais au final, quand elle commença à m'expliquer en détail la soirée, je me rendis compte que je n'étais pas folle. Tout ce que j'avais pu vivre depuis hier, n'était rien d'autre que la pure réalité. Celle que je méritais. Mes yeux remplient de larmes regardaient attentivement la femme devant moi parler. Je savais que celle-ci comprenait pourquoi je lui avais posé cette question. J'ai toujours eu du mal à me rendre réellement à me rendre compte quand de bonnes choses se déroulaient dans ma vie. Je ne sais pas vraiment pourquoi. Surement pour me préparer au pire, pour ne pas être déçue par ce monde injuste. À la fin du monologue de ma nonna, un élément garda mon attention. JYP disait qu'il avait besoin de moi pour ce week-end, et nous sommes vendredi. Je peux donc en conclure que je commence demain ! Ce qui reste une nouvelle incroyable, mais aussi une mauvaise. J'ai encore un travail, mes affaires ne sont pas prêtes et je ne possède aucunes informations. L'angoisse commence seulement à monter en moi, comment vais-je faire pour régler tous ces problèmes en une journée ?

Tout d'abord, je devrai débuter par appeler l'agence dans laquelle je venais d'être embauchée. Premier soucis, je ne possédais aucun numéro de téléphone afin de pouvoir effectuer cette tâche. Mais comme si elle pouvait lire dans mes pensées, la femme en face moi fit glisser un bout de papier sur la table afin de me le donner. Sur celui-ci, un numéro de téléphone était noté, et juste au dessus, le nom de l'agence était écrit en coréen. Je la remerciai en l'embrassant sur la joue et je retournai dans ma chambre. Une fois à l'intérieur de ma pièce, je tapai le numéro sans aucune hésitation et l'appelai aussitôt. Je devais bien prendre ma nouvelle vie en main et je contai le faire sans regrets. Ce son habituel retentit trois fois, puis, l'appel débuta. Une douce voix féminine brisa le court silence.

"Qui est-ce ?

- Bonjour, commençai-je par prononcer en coréen, je suis Sora. Je suis la styliste remplaçante.

Ma voix pouvait sembler vraiment fébrile et incertaine, et c'était le cas. Je crois que je ne réalisais toujours pas la formidable action que j'effectuais.

- Oh oui je vois. Je vais vous dire toutes les informations dont vous avez besoin pour votre arrivée ce soir.

Avais-je bien entendu sa phrase ? Je suis certaine de ne pas m'être trompée dans mon écoute. Mon arrivée, ce soir. Je suis encore plus troublée qu'avant le début de cet échange. Mon interlocutrice continua son discours quand elle se rendit compte que je ne disais rien.

- Vous devez donc venir ce soir, vers dix neuf heure. Mais ne vous en faites pas pour le déplacement, votre ami nous a confirmé qu'il pourrait s'en occuper. Lorsque vous serez arrivée à l'hôtel, veuillez donner votre prénom coréen et français. Vous serez ensuite emmenée jusqu'à votre chambre à l'étage des employés. Est-ce que c'est bon pour vous ?"

Je lui répondis positivement et raccrochai. Mon cerveau venait d'ingérer énormément d'informations en même temps. Je traitai toute la discussion une nouvelle fois dans ma tête et je me rendis enfin compte que je devais régler tous mes problèmes avant la fin de cette journée, à commencer par mon travail actuel. Mais cette fois, à la place de téléphoner, je décidai de m'y rendre en personne afin d'avoir une discussion mature et responsable.

Je me trouvais actuellement devant mon supérieur, dans son étroit bureau. J'ai du prendre le métro pour y parvenir. Je ne voulais pas déranger Jin-Soo une nouvelle fois, même si j'étais bien au courant qu'il aurait été ravi de m'y emmener dans sa jolie voiture. Cette histoire ne le concernait pas alors je préférais y aller seule. Mais maintenant que je me retrouve en face de mon patron, les mots ne veulent plus sortir de ma bouche.

"Sora je ne vais pas attendre la journée. Que me voulez-vous ?

Oui, cet homme me vouvoie. Il a toujours procédé ainsi et cela me dérange depuis le début mais je ne pense pas que j'ai mon mot à dire.

- Je suis contrainte de démissionner."

Le visage de l'individu devant moi est rempli d'étonnement et de surprise, et je suis moi-même étonnée. Mes paroles sortaient avec tellement d'éloquences. Suite à cette phrase, je lui expliquais ma situation et la grande opportunité qui m'attendait. Et celui-ci comprit et me félicita. J'étais si soulagée, pour l'instant tout se déroulait à merveille. Mon futur se construisait sans encombre. Quelle joie de pouvoir penser à mon avenir de cette manière.

Sur le chemin du retour je décidai de m'arrêter une nouvelle fois à ma rivière, à notre rivière. Doudou porte-bonheur est chaudement installé à l'intérieur de mon sac à dos. Je ne pensais pas y retourner de si tôt. Mais j'allais être éloignée de cet endroit pour une durée indéterminée, alors il fallait bien que je profite de mon frère. Respirer l'air frais de cette forêt, danser sur l'herbe humidifiée par l'étendue d'eau, parler librement à Léon comme s'il pouvait m'entendre. J'avais besoin de tous ces éléments pour me donner du courage et de la confiance afin de pouvoir vivre la nouvelle expérience qui m'attendait. Lors de ce moment précis, je sais pertinemment ce que mon frère aurait prononcé, "Les pauvres. Ils vont porter des vêtements trop moches à cause de toi." Je te prouverai le contraire sale mioche. C'est la seule manière de pouvoir lui dire que j'allais le rendre fier. Fier de sa grande et unique sœur.

Je rentrai enfin dans ma demeure. Dix huit heure. Il fallait absolument que je prépare mes affaires et moi par la même occasion. Je regarde ma petite valise rosâtre et j'aperçois une nouvelle fois un problème. Tous mes vêtements ne rentreront jamais à l'intérieur. Alors je dus faire un choix, je pris deux autres valises de la même taille que la précédente. Maintenant que tous les habits dont j'avais besoin étaient installés, je partis prendre une douche courte et froide et à la fin de celle-ci, je demandais à ma grand-mère de me lisser les cheveux. Je pouvais bien évidemment effectuer cette tâche par mes propres moyens, mais j'adorais qu'elle le fasse, au moins nous pouvions discuter avant mon départ.

Ma chevelure soigneusement lissée par les soins de Rosa volait à cause du vent qui provenait de la vitre ouverte de la jolie voiture de Jin-Soo. Mon regard fixait la route sur laquelle nous roulions. J'angoissais, même si je n'avais peut-être aucunes raisons d'éprouver ce sentiment négatif.

"Comment vais-je pouvoir te laisser partir ? finit par lâcher d'une voix faible mon ami.

- Arrête tu ne remarqueras même pas mon absence."

Mes yeux quittèrent enfin la vue en face de moi et ma tête s'orienta vers le conducteur. Celui-ci possédait un visage dur, je pouvais aussi apercevoir que ses dents mordaient férocement sa lèvre inférieur, ce qui pour lui, était un moyen de ne verser aucune larme. Je ne voulais pas pleurer, et je savais que lui non plus. Pas maintenant, pas ensemble, pas dans cette voiture. Et pour éviter cela je ne pensais qu'à un seul remède, lui faire un geste affectueux et rassurant. Ce n'était pas dans nos habitudes, nous n'avions jamais eu besoin de contact physique avec l'un ou l'autre. Avec une envie incertaine, je déposai ma main sur la sienne. C'est comme ci nous tenions tous les deux le levier de vitesse. Ses joues se mirent à rougir et les miennes firent de même par la suite. En apparence, la situation ne semblait pas gênante, mais pour nous, ça l'était. Je ne me sentais pas de retirer ma main, et je ne lui avouerai certainement jamais, mais cette position me faisait du bien. Mais malheureusement pour nous, ou heureusement sous un autre point de vu, nous arrivâmes à la destination. Je le regardai avec insistance comme pour lui demander de ne pas me laisser seule, de me suivre dans cette nouvelle vie. Mais tout ce qu'il effectua c'est un sourire, un léger sourire rempli de tristesse. Je ne me permettais pas de craquer devant son visage angélique, je le ferai plus tard. Quand je me retrouvai seule, face à ma solitude, une solitude positive. Je sors du véhicule afin de récupérer mes valises dans le coffre. Et pour éviter que cet au revoir nous procure trop de douleur, nous nous contentons simplement de secouer nos mains à travers la vitre.

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Coucou !

Ce chapitre est plus long que les autres, et il devait l'être encore plus ! Mais j'ai préféré le séparer en deux.

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