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- Et alors comme ça avec les résultats que tu as obtenus par la formule, tu peux donc écrire que le quadrilatère ABCD est un trapèze car les vecteurs AB et CD sont colinéaires, m'expliqua lentement Anaïs.

- Désolé Ana' j'ai toujours pas compris l'utilité de cette chose et je comprend même pas comment j'ai obtenu ce résultat là ! lui dis-je en pointant les formules étranges inscrites sur mon cahier.

Ma voisine de table soupira, ouvrit la bouche pour tenter de m'expliquer une nouvelle fois mais je l'arrêtai avant qu'elle n'ai pu dire quoi que ce soit.

- Laisse tomber Anaïs, je demanderais à Dorian.

Elle me lança un regard entendu où je perçus un léger soulagement. Anaïs n'était pas du genre patiente, puis elle comprenait beaucoup plus vite que moi en maths et ces explications avaient plus tendance à m'embrouiller qu'autre chose...

Puis soyons honnête je n'étais pas vraiment concentrée.

La sonnerie retentit enfin, et toute ma classe se précipita vers la porte tandis que M. Papin nous criait les exercices à faire par dessus le vacarme.

Libérés des cours, j'attendis un petit moment avec Gabin qui me parla de son nouveau club de karaté et de comment sa coach était attirante mais trop vieille pour lui à son grand regret. Dès que le bus arriva je me dépêcha de monter et de m'éloigner de cette conversation tellement... passionnante.

Je n'avais pas forcément hâte de rentrer à la maison et d'aller au fond du jardin. J'avais déjà envisagé la possibilité de ne pas y aller. Mais au final, j'avais sous-entendu le fait que je serais là.

Je n'ai jamais été à l'aise avec les inconnus. Et le fait que maintenant il soit là change tout mon train-train quotidien.

Je suis ridicule.

Tout cela est ridicule, mon attitude l'est. Je devrais me réjouir ; c'est peut-être l'opportunité de me faire un nouvel ami. Où est le mal là-dedans ?

J'arrive au mur. Il n'est pas là. Je lâchai un soupir de soulagement malgré moi.

C'est vrai au final pourquoi est ce qu'il s'embêterait à venir ici ?

Je repris alors ma rosace d'hier, et m'immergea de nouveau dans la peinture.

Dans ces moments là j'avais rarement la notion du temps.

Tout était calme jusqu'au moment où j'entendis une sorte de coup contre le mur et quelques secondes après, une jambe émergea du mur.

- Oh ! Hehe ! ria t-il nerveusement, je te dérange, tu veux que je m'en aille ?

Je lui souris à moitié amusée par cette magnifique entrée en scène ainsi que par son air coupable et gêné.

Gênée également, je lui répondis qu'il pouvait bien sûr rester comme je lui avait dit la veille.

Il descendis du mur, non sans encombre, et alla s'installer comme hier sur la branche basse de l'arbre avec son carnet.

Lui aussi repris également le cours de son activité d'hier et commença à crayonner sur son vieux carnet.

Je ne pouvais retenir ma curiosité plus longtemps et je lui demanda :

- Mais où est-ce que tu habites ?

Il m'observa avec un regard interloqué.

- De l'autre côté de ce mur, dit-il avec un petit sourire en coin ; non... ok désolé rougit-il conscient de sa tentative d'humour ratée.

Je lui adressa un sourire sincère l'invitant à poursuivre.

- J'habite de l'autre côté de la forêt sur la gauche, reprit-il.

- Pourquoi tu reproduis mes peintures sur ton carnet ?

- Oh... je les trouve belles il y a quelque chose d'authentique et j'aime dessiner donc voilà, me répondit-il gêné. J'espère que tu ne m'en veux pas ?

Je réfléchis quelques instants avant de lui répondre :

- Eh bien je vais dire que non ; ce sont mes œuvres mais sorties de leur contexte tu ne peux pas savoir ce qu'elles signifient donc dans un sens elles restent personnelles et c'est tout ce qui m'importe, prononçai-je après un léger silence

Il me répondit avec un sourire timide. Ce dernier éclairait son visage.

- Tu te promènes souvent dans la forêt ? demandai-je avec impulsion.

- On peut dire que oui j'ai mes petits endroits à moi.

Suite à mon air étonné il s'empressa d'ajouter :

-Ne va pas t'imaginer de trucs bizarres non plus ! Toi tu y vas souvent ?

- Ça a dû m'arriver mais pour t'avouer non je reste la plupart du temps ici.

- Ah d'accord je comprends...Je pourrai peut-être te montrer ces endroits un jour, crois-moi ça vaut le détour !

Ses yeux pétillaient et un air d'innocence enfantine était empreint sur son visage.

Alors je lui répondit, emballée par cet élan de gentillesse :

- Bien sûr, pourquoi pas ? Dis-je en souriant

- Haha génial, sourit-il de plus belle.

Il était sincère et malgré son look d'adolescent proche de l'adulte il gardait un air d'enfant. Comme s'il était coincé dans un étau entre ces deux phases de vie.

Mais au final, ne sommes nous pas tous coincés dans ce même étau de changement ?

Pendant une dizaine de minutes , le silence régna, tous deux concentrés sur notre occupation.

Puis subitement, Adrien referma son carnet et prit la parole :

- Il est encore tôt si tu veux on peut aller se balader maintenant, proposa t-il spontanément.

Je considéra sa proposition quelques instants, et accepta sa proposition d'un hochement de tête et d'un sourire.

Adrien se dirigea vers le mur, y grimpa avec agilité et me tendit la main pour m'aider.

Je l'attrapai et assise en haut du mur, je jetai un regard furtif vers la maison puis je passai de l'autre côté du mur.

Adrien m'invita à le suivre, et on commença à s'avancer entre les grands chênes.

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