Enveloppe
Depuis la foule, le sourire du troisième prince, Yannick paraissait doux et tendre. Mais ce sourire de façade cachait l'ennuie et la morosité de l'homme. Malgré son éducation royale et toutes les valeurs que ses tuteurs avaient essayé de lui inculpé, il n'avait rien d'un deuxième héritier. Ses aîné le prince Marc et la princesse Laïda étaient dotés d'un charisme époustouflant contrairement à leur cadet, Yannick. Même sa plus jeune sœur, Annabelle, était plus doué que lui dans tout se qui comprenait de la diplomatie. Ennuyé de cette parade grotesque alors qu'il ne faisait que rentrer au château familial, il intimida un marche plus rapide à son étalon gris moucheté et les gardes, à peine surpris, suivirent la nouvelle cadence.
Ils arrivèrent enfin dans l'enceinte du château, confia son cheval au palefrenier et salua sa sœur cadette qui l'attendait. Elle avait grandit depuis leur dernière rencontre, elle était à présent presque une femme. Elle l'accompagna jusqu'à la salle du trône et le laissa seul en compagnie de leur parents.
- Père, mère. Je suis ravi de vous revoir, il s'inclina avec respect et se releva sous le regard chaleureux de ses parents, un regard qui le laissait de marbre.a
- Nous sommes heureux de te voir mon fils, sa mère lui sourit, Nous allons enfin pouvoir te présenter la princesse d'Ivaldi. Je suis fière de toi mon fils.
Il leur sourit du mieux qu'il put. Il aurait donné son royaume pour ne pas rencontrer cette satanée princesse qu'il allait devoir marier d'ici la fin de l'été. Tout cela pour une nouvelle entente commerciale avec Le royaume le plus au sud du continent, pathétique.
Une fois la discussion avec ses parents terminé, il monta à sa chambre dans l'aile gauche du château. Épuisé par son voyage et par la confirmation de son mariage, le jeune homme s'endormit sur son lit dès qu'il s'y coucha. À l'heure du souper, une domestique alla cogner à sa porte et le réveilla sans douceur. Il se réveilla et s'habilla convenablement pour un prince qui venait de se réveiller. Il afficha son sourire de façade et alla souper en compagnie de sa famille. Le repas se déroula comme lorsqu'il vivait encore au château familial, dans une conversation entre sa mère et son père et personne d'autre. Ils étaient respectivement assis à chacun des bouts de la table, leurs enfants à leur côté. Parfois ses géniteurs lui posait quelques questions sur sa vie au Nord auquel il répondait le plus véridiquement possible. Oui la gestion allait bien, Non il n'était pas affecté par la sécheresse au sud, Oui les seigneurs le respectaient et Oui le château était près pour les préparatifs. Cette dernière réponse était totalement fausse. Il avait prétexté à ses domestiques qu'il ne partait que pour rendre un bilan des deux dernières années à son roi, plutôt que pour régler des affaires de noces. Il avait donner des congés à la majorité de son personnel durant son absence. Assurément que sa demeure ne serait pas prête à son retour et il s'assurera qu'elle ne le soit jamais. D'ici la fin de l'été, il trouverait un moyen d'échapper au mariage.
La rencontre avec la princesse d'Ivaldi fut fixée un chaud après-midi. Le plan de jour consistait un dîner dans la cour extérieure et une ballade dans la forêt presque inexistante dans les jardins du château. Le jour arriva rapidement et avec son approche, l'humeur sombre du prince. Il avait de plus en plus de mal de cacher ses véritables émotions derrière son masque habituel. Son cerveau trouvait des plans les plus loufoques les uns des autres pour ne pas avoir a subir cette journée. Plusieurs princes l'aurait trouvés chanceux de pouvoir rencontré sa futur princesse avant le mariage, mais lui aurait préféré la rencontré le jour même. Il finit d'attaché sa chemise fait de tissus précieux qu'il trouvait particulièrement irritant et sortit de sa chambre pour attendre sa futur épouse à l'extérieur du château. Lorsqu'elle arriva dans son élégant carrosse blanc et or, entouré d'une dizaine de gardes, il dû faire tout les efforts possibles pour cacher son visage dégoûté. Il se trouva tellement hypocrite qu'il fut dégoûter de lui-même. Il venait d'être dégoûté par le luxe dans lequel vivait la princesse, alors qu'il en bénéficiait autant sinon plus. Il accueillit la princesse avec son sourire de façade et le cœur rempli de haine envers lui même. L'après-midi fut terriblement long et ponctué de conversations anodines et horripilantes. Il n'en écouta pas la majorité, perdu dans son esprit et ne parlant que rarement pour répondre à une de ses questions par une vague réponse polie. La princesse était peu intéressante et d'une oisiveté épuisante. Ils passèrent tout leur temps ensemble dans le salon de réception, madame disait que le ciel nuageux allait assombrir son teint et que le frais vent qui annonçait l'arrivée de l'automne là rendait malade. Ce qui le rendit malade lui, fut la pensée que dans quelques semaines, il devrait se marier avec cette femme fade et sans caractère qui se reposait sur sa richesse. Son départ fut un vrai plaisir et dès que le carrosse blanc fut perdu de vue, il sella son cheval et partit au galop vers la sortie des murailles.
Le gargouillis de la rivière le sortit de ses sombres pensées face au futur. Il laissa son regard se promener sur la surface de l'eau avec un mince sourire, sincère pour une fois. Il adorait la regarder, elle l'apaisait. S'il avait pu se marier à cette rivière plutôt qu'à l'autre princesse, il l'aurait fait. Il passait de longues heures à rêvassé sur le bord de sa rive et parfois, il s'imaginait prendre racine et tranquillement se transformer en arbre pour échapper à sa sombre vie hypocrite. Il devait trouver un moyen d'échapper au mariage. Mais il ne pouvait pas simplement le refuser en imposant sa décision. La cour entière le forcerait à l'épouser. S'il disparaissait, des longues recherches serait menée et il ne pourrait être tranquille. Non, la seule façon qui lui paraissait définitive, celle qui pourrait faire avorter son mariage et le soulager de l'hypocrisie royale, était de se donner la mort. Il tuerait le prince en lui et irait se trouver un travail raisonnable avec sa véritable valeur. Il ne pouvait faire confiance à personne, tous serait assez avare pour demander une pièce d'or en échange de le savoir encore en vie. Mais quelqu'un devait le voir mourir, noyé serait le mieux de plus qu'il y avait une rivière à proximité. La nouvelle se répandrait comme flemme sur une traînée de poudre. Suffit de laisser quelque vêtements suons des pierres et laisser un peu de sang et tout sera crédible. Son corps ne serait pas découvert en amont et on le dira dévoré par des bêtes.
Il commença rapidement à préparer sa mort. Commençant par se prévoir des vêtements normaux. Il prit sa tenue d'entraînement, une chemise en lin et des pantalons brun et enleva toute les frivolités absurdes qui les décoraient. Il n'avait aucune notion de couture et la chemise comportait de nombreux trous après le passage de son petit couteau. Il la laissa ensuite traîner quelque tant sous une couche d'aiguille de pin de la petite forêt du château. La tenue était parfaite. Une semaine avant la date prévue, il parti cacher les vêtements au abord de la rivière, près d'un petit village assez éloigné de la capitale. Il partit tôt dans la nuit et ne revient qu'au milieu de l'avant-midi. Par la suite, il s'amusa à perdre la majorité de son argent dans les rues les plus pauvre, bien caché sous sa grande cape noir de voyage. Il passait ses journée à préparer son mariage qui ne sera jamais accomplis et ses nuits, à penser à sa disparition. Il avait prévu de partir marcher avec deux gardes qu'ils connaissaient assez pour savoir qu'il ne se donnerait pas la peine de tenter de le secourir.
Le jour tant attendu, son sourire de façade s'écroula pour laisser place à une véritable joie.
- Tu es agréablement heureux aujourd'hui mon fils.
Yannick se retourna vers sa mère.
- Mère, et bien je suis heureux de la venu de mon mariage, il ne me reste plus qu'une semaine a attendre, mentit-il.
Elle lui sourit tendrement et le serra doucement dans ses bras. Il ressentit les émotions de cette dernière étreinte à plein fouet. C'était la dernière fois qu'il se voyait, la dernière fois qu'elle lui donnait tant d'amour. Il regarda sa mère, les yeux remplis d'émotions et lui sourit .
- Je vous aime, Mère.
- Tu es devenu un beau jeune homme et je suis fière de toi.
Elle le lâcha doucement et le cœur du jeune homme se serra. Il s'était préparé à cela, mais c'était tout de même difficile de la quitter. C'était peut-être la seule personne qu'il aimait réellement. Elle et son étalon noir, Zéphyr, qui l'accompagnait depuis maintenant 10 ans. Il salua une dernière fois sa mère, observa une ultime fois son père dans son bureau et sourit finalement à sa plus jeune sœur. Il sella cérémonieusement Zéphyr et sortit en compagnie des deux gardes au galop, les yeux rivés sur l'horizon.
Ils traversèrent lentement le village et entrèrent dans la forêt à la même vitesse. Il observait tout une dernière fois avant de mourir. Lorsqu'il s'approchèrent du pont, le prince sortit son petit couteau. Il se détestait de devoir blesser son fidèle destrier, mais jamais son étalon ne s'énerverait sans douleur. Il était pour la plus part du temps impassible, même lorsqu'il était mort de peur, mais rien ne l'effrayait plus que la douleur. Lorsqu'ils furent à la moitié du pont, il lacéra sa pattes et quelques gouttes sombres en sortirent. Immédiatement, le cheval se cabra et commença à ruer dans tout les sens. Yannick se laissa faire et lorsqu'il fut assez près du rebord, il se laissa éjecter de sa monture en hurlant. Les gardes, qui peinait à maîtriser leur propre cheval, le virent s'envoler avec effrois. Le choc de l'atterrissage fit sortir l'air de ses poumons. Il se débattit pour simuler la noyade et réussit à reprendre son souffle à l'insu des gardes qui le regardèrent mourir petit à petit ébahi. Ils descendirent alors la rive pour s'approcher du fils du roi, mais déjà il était emporté par le courant.
Yannick se laissa porter par la rivière en retenant son souffle au maximum, laissant les pierres érafler sa peaux et la couvrir de bleus. Lorsqu'il fut sûr d'être hors de portée de vue des gardes, le jeune homme releva la tête et inspira goulûment un grand bol d'air frais. Il se laissa encore porté longuement par la rivière avant d'en sortir, d'enlever sa chemise en soie et ses pantalons précieux et les déchira avec ses ongles et ses dents. Le prince les éparpilla ensuite sur la rive droite, puis sortit son épée et se coupa profondément le bras pour laissé coulé son sang un peu partout sur la sable. Il lança sa bague de fiançailles, son seul bijou, dans les bois qui bordait la rivière après l'avoir aspergé de sang. Yannick serra les dents en replongeant dans l'eau, sa coupure lui procurant multiple douleurs. Le jeune prince qui serait bientôt mort se laissa porter jusqu'à l'endroit où il avait caché ses vêtements en plus d'un vieux sac de toile, qu'il avait volé au palefrenier, contenant quelques provisions, des petites pièces, des bandages et d'autres objets qu'il trouvait absolument nécessaire. Il sortit en tremblant de l'eau et se fit sécher au soleil pendant qu'il pensait sa blessure. Le jeune homme qui n'avait plus rien de princier s'habilla et fit un feu pour se réchauffer.
Il contemplait le doux brasier en pensant à sa liberté nouvelle lorsque des pas se firent entendre. Inquiet le disparu observa du coin de l'œil le nouvel arrivant. Il avait les cheveux sombre et le regard qui rappelait l'eau de la rivière. L'ancien prince se calma du mieux qu'il pu pour ne pas laissé paraître son angoisse. Il fallait que personne ne le reconnaisse jusqu'à se que sa mort soit rendue publique et connue de tous. Le nouvel observa du coin de l'œil le garçon remplir les seaux qu'il transportait, dès qu'ils furent plein, il repartit et reviens au bout d'une dizaine de minutes avec des nouveaux. Après son troisième aller-retour, il arriva avec deux autres récipients de plus qu'il lança au pied de l'ancien prince.
- Tu t'cherche un travail? L'vieux Martin s'cherche encore des apprenties pour l'aider au m'lin.
- Qu'es-ce qui te fait dire ?
Le garçon esquissa un magnifique sourire
- T'es habillé comme gars qui a travaillé pour un seigneur, mais l'état de tes habits montrent le contraire. Selon moi, t'as été un valet pour un seigneur, mais tu t'es fait renvoyer, enfaite nan, tu t'es enfuit. T'as pas de travail maintenant. Sinon je saurais pas ce que tu f'rais ici. J'imagine que tu t'étais préparé avant, t'as encore des trucs à toi.
Impressionné, Yannick le regarda avec un brin de méfiance. Il allait devoir faire attention, le garçon était intelligente et perspicace. Il avait deviné une grande partie de ce qu'il venait de faire, sauf excepté son origine. Et cela, personne ne le devrait. Jamais. Devant le sourire de l'autre, il ne put qu'y répondre.
- Bravo, c'est ça. Je suis impressionné, comment...
- D'la manière dont tu parles. Jamais un gars d'paturage ne parlerait de même.
Il déposa ses seaux et lui tendit la main.
- J'm'appelle Édouard.
Il hésita un instant avant de lui serrer la main. Il savait très bien qu'il n'aurait pas dû faire confiance au premier venu. Mais il y avait quelque chose chez l'autre qui l'intriguait. Il se releva et attrapa la main qu'Édouard lui tendait.
- Moi c'est Vyvyan.
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