Chapitre 4
PDV John :
Je ne sais pas combien de temps j'ai passé inconscient. Ça fait maintenant quelques centaines d'années que ça ne m'est pas arrivé. Et je sais bien de quoi il s'agit. Ce que ça signifie m'effraie énormément. Si je ne me trompe pas, ce qui est fort improbable, cela vouera à une révolution dans le monde des surnaturels. En outre, ça mène à une bonne aussi que mauvaise nouvelle. C'est la seule interprétation que je puisse avoir.
Après une longue réflexion, je décidai enfin d'ouvrir les yeux, pour en découvrir douze braqués sur moi.
-Ah ! criai-je. Vous m'avez fait tellement peur.
_Tu n'as pas idée de la frousse que tu nous a causée, me répondirent-ils. Qu'est-ce que tu as ? Tu es resté évanoui pour plus de deux jours.
_Deux jours ?! Suivez-moi vite. on n'a pas trop de temps à perdre.
Sans les laisser demander plus de détails, je m'élançai dans la forêt, zigzaguant entre les différents arbres. De temps à autre, je m'assurai qu'ils me suivaient toujours. J'ignorai leurs questions et me concentrai sur le trajet. Nous nous approchions de notre destination. Entre temps, je réfléchissais à mon hypothèse et ses potentielles conséquences.
Qu'est-ce que tu as fait au juste, Vickie ?
Brusquement, je m'arrêtai et fus percuté par Armine.
_Aïe ! Pourquoi ce frein soudain ?
_Regarde devant toi, me contentai-je de répondre.
_Comment ose-t-il ?! Est-ce cela la cause de sa fugue ? Mais c'est la honte ! je ne peux pas croire mes yeux. Dites-moi que ce n'est qu'un cauchemar. Non, non, non, ça ne l'est pas. C'est tout à fait réel. Ça suffit. Je vais le tuer.
Je l'arrêtai avant de commettre un crime.
_Sois sage un peu. Malgré tes cris stridents, ils ne se sont pas réveillés. Ils ne sont pas endormis, mais évanouis.
_Mais qu'est-ce que cette fille a à voir avec lui ? Elle n'est ni dans sa classe ni dans notre collège, je ne l'ai jamais vu. Je suis quasi-sûre que ce n'est pas la cause de sa fuite car il ne la connaissait pas avant sa disparition à ce que je sache, s'enquit Angela.
_Alors, explique-moi qu'est-ce qu'ils font étalés côte à côte, s'énerva encore Armine.
<<Vous vous demandez sûrement pourquoi je ne suis pas pas directement dirigé vers les préjugés comme ils ont tous fait. Bah ! Tout simplement parce que je connais des choses qu'eux ne savent pas.>>
_Vous savez les apparences sont trompeuses. réveillons-le d'abord et écoutons ce qu'il a à dire, proposai-je.
_Quelle excuse peut-il avoir pour défendre cette bêtise, cette gaffe, cette... ? reprit Armine ses cris.
Je me dirigeai vers lui doucement et tendis ma main pour le secouer. Quand soudain, la fille se réveilla et sauta sur moi. Elle me balança du revers de la main puis jeta des regards vers mes amis. Nous étions nombreux, mais elle ne paraissait pas nous craindre. Elle était clairement intelligente car elle n'aborda pas le combat. Elle se contenta de nous menacer par des hurlements et parfois en avançant dans notre direction. Il étaient tous émus. La croyant au début humaine, c'était une grande surprise pour eux. Enfin Armine décida d'attaquer:
_ Éloigne-toi de mon fils, monstre.
Contre toute attente, elle ne pesa pas le poids contre son adversaire. En fait, Armine fut projeté tout simplement loin. Les autres commençaient à avoir peur ou du moins à la redouter. Et il semble que notre belligérante a senti ce recul de nos parts. C'est pourquoi, elle se résigna enfin à nous battre. D'une rapidité extraordinaire, elle passait de l'un à l'autre nous mettant tous à terre. Elle avait une technique imprévisible. Et je savais exactement pourquoi.
Nous nous levâmes, échangeâmes un regard significatif entre nous et attaquâmes tous ensemble, l'encerclant de tous les côtés. Elle lutta acharnement, mais avec notre supériorité en nombre, elle finit braquée par terre. Néanmoins, elle continuait à se débattre en grognant.
_Ne la tuez pas, ordonna Rocky. Nous aurons besoin d'elle à l'interrogatoire. Vous avez bien vu l'étendu de sa puissance. C'est vraiment impossible venant d'une louve-garou transformée par morsure. Assommez-la seulement.
Oups ! il a remarqué la marque sur sa nuque.
Malo levait la main pour l'abattre sur le crâne de la fille quand il fut projeté par Vickie.
_Laissez-la immédiatement, exigea-t-il dans une voix rauque que je ne lui connaissais pas.
Devant notre désobéissance, il passa à l'attaque, nous propulsant tous sans exception. Il releva la fille et la mit derrière lui en signe de protection. Il avait les yeux rouges comme deux charbons ardents.
_Il n'est pas totalement conscient de ce qu'il fait. Je sais bien ce qui se passe. C'est une longue histoire. Je vous la raconterai plus tard. Maintenant écoutez-moi si vous voulez retrouver Vickie. Tout d'abord jetez vos armes. Angela, tu es la personne à laquelle il fait le plus confiance. Approche-toi de lui tendrement et essaie de lui faire regagner ses esprits. Sois sûr qu'il ne te fera aucun mal. Bon, réellement il peut te pousser, mais rien de plus dangereux, lui assurai-je.
Après avoir pesé le pour et le contre, elle s'avança enfin. Vickie la menaçait par des grognements et des claquements de dents.
_Vickie, c'est moi Angela, ton ange, ta conscience, souviens-toi du bain de boue, des moments agréables que nous avons passés ensemble, des plusieurs farces que nous avons effectuées, du moment où tu m'as défendue au prix de ta sécurité, des combats que nous menons, des entraînements que nous partageons, des rires.
Au fil de ses mots, Vickie se calmait peu à peu et finit enfin par s'arrêter. La fille derrière lui ne montrait aucune réaction comme si elle avait laissé le tout pour lui. Angela prit la main de son cousin. Ce dernier ferma les yeux un instant pour les rouvrir avec leur couleur habituelle.
À l'instant même, elle sauta dans ses bras.
_Je t'ai manqué à ce point ?
_Idiot, ce n'est pas tous les jours que je te montre mon affection. Profites-en.
_D'accord sœurette ! répondit-il en lui rendant son étreinte. Mamannnnn !
Il courut vers sa mère ouvrant les bras grands ouverts, mais cette dernière lui tourna le dos.
_Je suis trop fâchée contre toi.
_Pourquoi ? mais je n'ai rien fait. Je te jure. C'est une très longue histoire. Je suis vraiment fatigué. Rentrons à la maison et là-bas, je vous dirai tout de A jusqu'à Z. Maintenant, je vous présente Julia, une partie de l'histoire.
_Histoire d'amour, commenta Malo furieux.
_Quoi ? Ne me dites pas que vous êtes énervés pour cela.
_Pourquoi ? Toi, tu trouves ça normal ? le soutint Armide.
_Mais vous vous trompez sur toute la ligne. Ce n'est point ce que vous croyez. Je vous ai dit, allons chez-nous et vous saurez tout.
_Tu es sûr, me demanda Frank.
_Sûr et certain.
Sur ce, nous nous dirigeâmes vers le palais. Durant le trajet, il me racontèrent les efforts herculéens qu'ils avaient fait pour me retrouver. Je gardais Julia tout le temps à mes côtés au cas où.
Une fois au sein de château, je leur dis:
_Écoutez-moi bien. J'ai besoin d'une bonne douche. Personne ne touche à Julia ou l'approche. Angela, peux-tu lui trouver quelques vêtements de rechange s'il te plait. Quant à toi Julia, attends-moi dans ma chambre. John, peux-tu me faire une faveur et la lui montrer.
Je me dirigeai vers la salle de bain. Je laissai l'eau chaude me relaxer pour un bon temps avant de me résigner enfin à sortir.
_Sans vous le commander, les nouvelles que je vais vous annoncer exige une réunion. Allez-y, j'appelle Julia et vous rejoins.
_Cette fille, je ne la porte pas dans mon cœur, m'avoua ma mère.
_Moi non plus, ajouta Angela.
_Dès que vous saurez la vérité, votre jalousie s'évaporera.
Ils m'appelèrent de maints noms d'oiseaux, affirmant que ce n'était pas de la jalousie. Mais je les ignorai et allai récupérer Julia. Nous prîmes un petit goûter à la cuisine, ou plutôt un grand repas, avant de rejoindre les autres. Je m'assis à la tête de table et à mes deux côtés ma nouvelle amie et John. Je m'assurai que tout le monde était bien installé et commençai mon récit.
Début du Flashback
<<Nous sommes arrivés au moment où j'ai eu une idée sûre pour nous sortir sains et saufs, mais en assumant les conséquences.>>
Je me dirigeai vers ma colocataire et l'abordai:
_Sais-tu pourquoi tu es ici ?
_Oui, répondit-elle sèchement.
_ Je doute fort.
_Nos kidnappeurs font du trafic des organes et des esclaves. As-tu quelque chose à ajouter ?
_Bah oui. Tout d'abord, tu as tord. Ces personnes ne sont pas des trafiquants mais des cannibales.
_Des cannibales ?
_Oui, ils mangent la chair humaine. Je sais bien ce dont je parle, car je les ai vu en œuvre et c'est pour cette raison que je suis ici d'ailleurs. En d'autre mots, nous devons faire vite, sinon nous serons leur prochain repas.
_Je sais que la prison rend fou, mais je ne croyais pas que c'est à ce point, ironisa-t-elle.
_Écoute-moi bien. Je peux nous sortir d'ici. Mais pour cela, tu dois me croire et surtout me faire confiance.
_Tu veux me dire que tu es capable de t'échapper d'ici. Alors pourquoi tu es toujours devant moi ? Vas-y file. je serai à ta suite.
_Ces gens ne sont pas seulement des cannibales. Ils sont capables de faire des choses impossible à ton avis. Ce n'est pas un choix. C'est une maladie. Et elle est en plus contagieuse.
_Supposant que je te crois, où veux tu en venir ?
_Je suis l'un d'eux, mais contrairement à leurs habitudes, je ne mange pas la chair humaine mais la chaire animale.
_Quoi ? Reste loin de moi. Ne me mange pas s'il te plait.
_Hé ! Si j'avais voulu te dévorer, je l'aurais fait dès le début. Alors, acceptes-tu de me suivre et sauver ta peau, lui dis-je en lui tenant le visage entre mes mains et en fixant mes yeux dans les siens.
_D'accord, quel est ton plan ?
_Te contaminer afin que tu puisses t'évader avec moi et principalement de crainte que je fasse de toi une seule bouchée, car s'ils m'ont mis avec toi c'est qu'ils veulent réveiller la maladie au fond de moi.
_Et qu'est-ce que ça changerait ?
_Tu ne représenteras plus une proie pour moi.
_Bah ! si ce n'est pas ça, je vais mourir de faim. Même si ton histoire n'a ni queue ni tête, je n'ai rien à perdre enfin.
_Sur ce point, tu te trompes. Tu vas perdre ton humanité. Quand tu deviendras cannibale, tu devras passer un bon moment à mes côtés jusqu'à ce que tu apprennes à te contrôler.
_La vérité, je ne te crois pas. Mais si tu nous fais sortir d'ici, je suis prête à rester auprès de toi, si c'est ce que tu veux.
_Désolé, tant que tu ne me crois pas, je ne peux t'aider en rien.
_Dommage ! Maintenant, j'en ai assez de tes mensonges. Merci pour m'avoir fait souri pour la première fois depuis que je suis arrivée ici. Je te laisse maintenant, j'ai très faim.
Deux jours s'écoulèrent depuis cette dernière discussion. Nous nous parlâmes plus. Chacun de nous se contentait de garder son coin. Tous les deux étions tellement affamés. je ne savais pas combien je pouvais encore résister. L'odeur de son sang me chatouillait les narines, le son de son sang, coulant dans ses veines, dansait comme une mélodie à mes oreilles. Quand soudain, je sentis cette musique devenir de plus en plus inaudible. Je courus alors vers elle. Effectivement, elle était en train d'agoniser. Je ne pensais pas deux fois et enfonçai mes canines dans sa gorge, lui injectant tout le venin possible.
Fin du flashback.
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