Chapitre 10

Je réfléchissais à propos de mes derniers actes. J'étais responsable de l'emportation de milliers d'âmes. Le nombre des décédés est incomptable. J'avais déclenché l'une des plus grandes guerres qu'avait connue le pays. Une vraie hécatombe !

J'avais du sang sur les mains. Je ne savais pas si je pouvais coexister avec ça. Je m'étais laissé tellement emporté par la rage de la vengeance que j'avais oublié le sens de l'humanité. J'étais plus proche d'un monstre à cet instant. Une bête féroce qui ne connaissait que le goût de l'assassinat, qui se nourissait des maux des autres.

Je n'aimais pas mon nouveau moi, mais c'étaient eux qui reveillèrent ce côté sombre, qui me transformèrent en leur pire cauchemar. Et ils avaient payé cher pour leur grave faute.

J'étais assis à côté de Blade. Elle était toujours endormie. Je m'étais fait le plus discret possible pour ne pas la réveiller. Elle était vraiment splendide. Aux tréfonds de mon être, il y avait une partie qui la réclamait sienne, plus précisément mon vampire. Et c'est bien logique, vu qu'elle était l'unique femelle dans ce vaste monde. Elle éprouvait les même sentiments pour moi, sauf que je trouvais que ce n'était pas un vrai amour. J'estimais que ça revenait à son intinct animal, surtout que Blade était aux commandes, non pas Julia.

Sa beauté angélique me transportait vers un autre monde et me faisait oublier l'atrocité de la réalité. Quand soudain, quelqu'un toqua à la porte réveillant Julia aux aguets.

_Calme-toi. Ce n'est rien. Je reviens tout de suite, la rassurai-je.

Quand je sortis, je trouvai un loup-garou couvert de sang des cheveux jusqu'aux bouts des pieds. Il tenait une dague dont la lame était devenue toute rouge.

_Je suppose que tu as remporté la bataille.

_Oui, je les ai tous tués.

_Si tu as mis fin à la vie de toute la meute, qu'est-ce que tu nous a laissé ? Tu as affaibli la meute. En outre, si tu a osé assassiner tes amis, que tu a connu pour de longues années d'ailleurs, pour un statut de bêta banal, tu n'hésiteras pas à me trahir pour avoir le poste d'alpha.

À peine qu'il avait tenu le sens de mes mots, sa dague était planté dans sa gorge. Il me lança un dernier regard avant de tomber par terre dans une flaque de sang, rejoignant ses semblables et grandissant un peu plus la liste.

Ce qui me faisait peine était que j'agissais délibérément et sans la moindre hésitation. Je ne savais pas si je devais regretter ce carnage ou en être fier.

J'étais sur le point de prendre le corps inerte du loup-garou et le jeter au bout du couloir, quand sortit Julia de sa chambre, curieuse. Elle fut choquée d'apercevoir le corps ensanglanté de la victime.

_Ne m'as tu pas dit que tu as éliminé tous les vilains ? Alors, c'est qui celui là ? me questionna-t-elle, perdue.

_Si, Si. Sauf que quand je te l'avais affirmé, je n'avais pas encore achevé la tâche. Mais tout était bien organisé et prévu. J'avais un plan précis. Et ce cadavre que tu vois est bel et bien le dernier. Désolé, je n'ai pas voulu t'embarquer dans tout cela. Je ne veux pas que tu ait une mauvaise impression sur les surnaturels. Rien de plus.

_Je comprends bien tes intentions, et je te fais une confiance aveugle. Tu peux bien compter sur moi. Je suis prête à te servir corps et âme, et à même me sacrifier s'il le faut.

_Merci beaucoup pour ton soutien. Ça vaut beaucoup pour moi de t'avoir à mes côtés.

_Cependant j'aimerais bien savoir ce qui s'est passé exactement ? m'interrogea-t-elle.

_Rien qui vaut la peine de le raconter. Allons-y. Nous devons rentrer, les autres sont sûrement très inquiets.

_À vos ordres, Sensei.

Sur ce, nous nous élançâmes, à toute vitesse, jouissant de la brise qui carressait nos visages. Je profitai de ce petit moment de liberté et de sérénité. Je courais sans réfléchir aux soucis du quotidien, ni aux problèmes non résolus. Si courte que soit la durée de mon rêve, je pris les ailes de la paix et m'envolai vers un monde idillyque, où l'onde pétille et tous les cœurs battent d'amour et de jubilation.

Pour augmenter l'enthousiasme qui nous envahit, nous commençâmes une course folle. Nous parlions de tout et de rien. Elle me racontait les détails de l'attaque et comment elle avait sauté au sein de l'ennemi et essaya de sauver le château. Ensuite, ils l'avaient kidnappée et torturée. Ils avaient aussi pris un extrait de son sang. Mais il n'avait rien compris. Apparemment, ils n'avaient pas su qu'elle était une vampire, cependant ils avaient réalisé qu'elle était spéciale. Elle s'enquit à propos de ma mission de sauvetage. Toutefois, je me contentai de lui sourire et lui affirmai qu'elle saurait tout, quand nous arriverions.

Dès que nous atteignîmes notre destination, je trouvai toute l'équipe devant la porte d'entrée. Ils n'avaient pas très bonne mine. J'avais imaginé les voir au comble de l'euphorie. Néanmoins, c'était tout à fait le contraire. Ils semblaient peut être déçus, fâchés mais aucun signe de joie ne traçait leurs visages. Je m'approchai d'eux, inquiet.

_Qu'est-ce que vous avez ? J'ai un tas bonnes nouvelles. Nous devons nous parler, leur annonçai-je.

_Je ne sais pas si ce que tu vas dire va nous plaire. Mais ce dont je suis sûr est qu'il faut que nous discutions, me répondit Rocky d'un ton sec.

_Je ne comprends pas où tu veux en venir. Mais, de quel crime m'accusez vous cette fois ? Je n'ai rien fait de mal. Je vous avertis, si vous croyez que j'ai commis une quelconque infraction, ce serait la dernière. Je quitterai jusqu'à ce que vous décidiez enfin de me faire confiance. Je vous ai à maintes reprises prouvé que vous avez tord, et que je vous suis fidèle. Si vous n'avez pas encore compris cela, adieu !

_Ne fais pas l'innocent et l'opprimé. Cette fois-ci, tu es pris les mains dans le sac. Tu vas nous suivre de gré ou de force. C'est à toi de choisir.

_Tu rigoles, non ? Si c'est ce que vous voulez, allez-y. Montrez-moi ce dont vous êtes capables. Vous devez me battre et me faire entrer contre ma volonté. N'espérez jamais que je vais vous obéir et me soumettre à vos sottises.

Je me mis en position d'attaque, Julia derrière moi. Je lui ordonnai de rester à côté. Je savais que je n'avais aucune chance contre eux, toutefois, je n'étais pas éduqué à baisser ni la main, ni la tête. L'air commençait à devenir électrocuté. L'ambiance devenait de plus en plus serrée. Ça me peinait d'être obligé à me battre avec ma famille. Ça me blessait de falloir me quereller. Rocky claqua des doigts et Susie me jeta un peu de sa poussière anesthésiante.

Quand je me réveillai, j'étais relié par des chaînes, dans une chambre que je connaissais très bien. La cellule VED, Vilain ExtraDangereux. Je ne comprenais rien de tout. J'avais une rage noire au fond de moi. C'était si brutal et imprévisible. Je ne trouvais aucun sens à ce qui avait eu lieu. Pourquoi nous avaient-ils attaqué ? Je n'avais aucune idée. Je me sentais tellement perturbé et perdu.

_Depuis quand ? retentit la voix de Rocky des hauts-parleurs.

Je riai comme un fou. La situation était si mysterieuse qu'elle me faisait rigoler.

_Je t'ai posé une question, réponds-moi vite.

_Tu appelles ça une question ? "Depuis quand" ? ironisai-je. John, je sais que tu m'entends. Tu sais bien que je ne vais pas lâcher le morceau comme ça. Si vous voulez me torturer, je suis disponible à tout moment.

_Effectivement, c'est pour cette raison que nous avons quelqu'un qui aimerait te parler, me répondit John.

_Vickie, sauve-moi s'il te plaît. Ils menacent de me torturer à mort, s'ils n'obtiennent pas ce qu'ils veulent, me supplia Julia en pleurant.

_Vous êtes fous ou quoi ? Elle vient de vous sauver la vie. Avez vous reçu un coup de soleil ? Avez-vous perdu les cerveaux ? Êtes-vous bien conscients ? vociférai-je, en sentant mes yeux s'enflammer et ma peau me picoter.

J'allai me transformer quand un violent choc électrique parcourut tout mon corps.

_As-tu changé d'avis, maintenant ? m'interrogea l'alpha.

_Qu'est-ce que vous voulez ?

_Quand, comment et qui ? me questionna-t-il.

_As-tu noué ta langue ou bien quoi ? Tu n'es pas capable d'émettre une phrase complète. Tu ne dis que des mots sans queue ni tête, dans le vague. Tu as appris les mots pour les utiliser non pas pour les garder pour toi. Accouche, Accouche. Prends ton temps, et prononce quelque chose qui a un sens, m'énervai-je comme jamais.

_Ne joue pas à ça...

_Je ne joue à rien, l'interrompis-je. Tu veux des informations, demande-les franchement. Sinon laisse moi partir et fiche moi la paix.

_D'accord. Je serai plus clair, seulement pour ne pas blesser les sentiments de ta mère. Depuis quand tu pratiques la magie noire ?

_Quoi ? La magie noire ?! Quelle blague ! Maintenant, je suis certain que vous avez reçu un puissant coup sur le crâne.

_Ça ne sert à rien de nier, j'ai envoyé John pour te protéger au cas où. Et il a tout vu.

_Ah ! Tout est devenu compréhensible. Dans ce cas, je veux parler, en tête à tête, à ma mère. Ensuite, on pourra discuter.

_Pourquoi va-t-on rassasier tes vœux ?

_Allez-y, je ne peux pas m'enfuir quand même. Je ne vous demande que de sortir le temps que je lui parle.

_Tu as ce que tu veux. On va quitter la pièce. Est-ce que ça suffit ?

_C'est amplement satisfaisant.

J'entendis le son de leur pas et de la porte se fermer. Ils nous avaient bel et bien laissés seuls.

_Chère maman, je suis vraiment désolé. Je vais m'enfuir d'ici. Mais avant que je parte, je veux que tu saches la vérité. J'ai des acolytes, parmi vous. D'ailleurs John était l'un d'eux avant de me trahir. Il m'a dénoncé parce que j'ai refusé de le rendre mon second dans le clan de vampires. Je comptais donner ce poste à Julia. Mais je n'ai pas eu l'opportunité de l'informer. Du coup, elle ne sait rien du tout pour le moment. T'inquiète, mes espions vont te protéger, mais Rocky doit avoir peur dorénavant et bien considérer les personnes autour de lui. Ils sont les dernières personnes qu'il peut accuser. Franchement, deux parmi eux sont de l'équipe. Vous connaissez très peu au sujet de la magie noire. Elle est plus dangereuse que vous ne le croyez. Par exemple, ton épée est sans effet sur eux. Une dernière chose, maman, tu te souviens toujours de notre petit secret et ma promesse du petit doigt. Je ne l'ai pas brisé, et je ne la briserai jamais. Sois en sûre pour toujous et...

_À jamais.

Ces deux mots, si courts qu'ils soient, suffirent pour me faire comprendre que ma mère avait bien tenu le sens de mes mots.

Pdv Rocky :

C'était vrai que nous l'avions promi de sortir. Et c'était bien ce que nous fîmes. Sauf que ça ne comprenait pas le fait de ne pas écouter la conversation. Il aurait dû choisir ses mots prudemment.

Au fur et à mesure que sa réplique atteignait nos oreilles, nous devenions de plus en plus choqués. Les révélations se suivaient l'une après l'autre, montant en dangerosité. Je ne pouvais pas réagir immédiatement. Il fallait que j'attende la fin de la discussion pour savoir d'avantage. Les nouvelles étaient si lourdes que j'avais arrêté John après avoir su qu'il était un traître. Je ne savais plus à qui faire confiance. La seule personne que j'étais sûr de sa fidélité était Armine. Même les membres les plus proches étaient devenus suspects à ce moment. Je commençai à devenir fou.

"Au revoir" fut les derniers mots que j'entendis.

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