Aventure n°2: le bain de boue.

Ayant une partie de vampire en moi, le sommeil ne m'était pas si indispensable. Cependant quand Angela venait me réveiller, je ne me levai que quand elle me versait de l'eau dessus. Malheureusement, je ne pouvais pas me venger, car pour moi, c'était interdit d'entrer dans sa chambre alors que pour elle si, sous prétexte que la gente féminine ont plus d'intimité que nous. C'était injuste mais je m'étais fait avec. Sachant que je ne me laissais pas faire, elle resta prudente.

-Peux-tu sortir princesse que je puisse me changer ?

-Si je te retrouve endormi, tu n'as qu'à assumer ta responsabilité.

-D'accord ! Dégage !

-Ce n'est pas ainsi qu'on parle à une belle fille.

-Effectivement, ce qui n'est pas le cas.

-Dommage, j'étais sur le point de te sécher les vêtements mais tu as été ingrat.

-Attends ! Attends ! Fais-le et je te pardonnerai.

-Je n'en ai rien de ton pardon. Je voudrais bien voir ce que tu peux faire.

Elle me tourna le dos et j'en profitai pour sortir mon pistolet et lui tira dessus. Immédiatement elle fut innondé de boue. Je remerciai intérieurement Élie et Éloi pour leur cadeau d'anniversaire. Un lance-boue.
Elle fut tellement choquée et sa manipulation de l'eau ne lui servait à rien.

Eh oui, Angela contrôlait le pouvoir de l'eau, c'était quelque chose de très exceptionnel. Voire c'était la première de l'histoire. On s'attendait peut être qu'elle hériterait la manipulation de l'air de sa mère ou la guérison de son père. Mais il s'était avéré que le mélange entre ces derniers donna une toute nouvelle capacité. C'était ce qu'avait dit John. Quant à Alpha Rocky, il posa l'hypothèse que ça n'a pas de lien direct mais que la magie coule dans notre sang et elle prend la forme qui lui convient nous permettant ainsi d'utiliser nos pouvoirs et que c'était lié peut être même à la personnalité du nouveau né. Alors que ma mère obsédé par son mari, refuta toutes les hypothèses et annonça que comme c'était mon père qui leur donna leurs pouvoirs par le biais de Moros, ce serait de même pour leurs enfants.

Revenons à nos moutons. Mon ange était immergé dans la boue de la tête au pied. Je me pliai sur mon lit à force de rigoler.

-Que dis-tu de cela ? me moquai-je d'elle.

-Tu m'as eu fréro. Viens que je te fasse un câlin.

N'ayant pas le temps de m'enfuir ni l'envie, elle sauta sur moi en m'écrasant sur le lit.

-Quel magnifique attaque d'hippopotame ! ironisai-je.

Effrayée, elle se remit debout, s'examina puis me demanda:

-Je suis si grosse que ça, pourtant je fais un régime alimentaire pour garder ma ligne.

-Imbécile ! Oh vous les filles ! Quelles naïves quand c'est question de votre poids ! De un c'était une métaphore tu ne mesures pas plus qu'une plume pour moi. De deux tu es une louve-garou mutante, comme nous tous en fait, tu n'as pas besoin de régime pour être belle.

-Tout d'abord, pas comme toi. Toi, tu es un hybride alirs que nous des mutants. Deuxièmement, Vraiment ! Tu me trouves belle ?!

-Laisse moi finir, belle aux yeux de tes proies les humains.

-Et pour toi ?

-Tu es ma cousine. Bien que tu n'atteint pas mon niveau de beauté extraordinaire, tu restes quand même pas si moche que ça.

-Toi, tu as vraiment besoin de cours de galanterie.

Elle tourna les talons me frappant avec sa tignasse brune et s'en alla.

-Je ne te conseille pas de sortir comme ça. La femme de ménage va te faire voir de toutes les couleurs.

-Oups ! Tu es ravi maintenant ? me gronda-t-elle.

-T'inquiète ! Il nous reste trois quarts d'heures avant que ma mère ne vienne me réveiller puisque tu faisais la grasse matinée. Du coup, je me laverai et puis j'irai t'apporter des vêtements.

-Mais tu ne peux pas entrer dans ma chambre.

-Je n'en ai pas besoin. C'est ta mère qui me le donneront.

-D'accord fais vite, ne perds plus de temps.

Rapidement, j'ouvris mon armoire attrapa ma tenue d'entraînement et allai vers la salle de bain. L'eau chaude me fit le plus grand bien. Si nous avions été dans d'autres circonstances, j'aurais laissé mon ange attendre infiniment, mais il y a des limites pour nos conneries. Nous devons nettoyer tous les indices de nos bêtises. Seul Élie et Eloi arrivaient parfois à nous démasquer, étant nos maîtres de farces. Ils disaient qu'ils étaient fiers de nous et que nous les avions dépassés dans leur domaine.

Je portai mes vêtements à la va-vite et sortis. Je m'attendais à des grondements, mais contre mon attente, elle s'était endormie dans mon lit. Je sortis un sac du fond de l'armoire contenant des vêtements pour elle. J'étais sur le point de la réveiller puis une idée diabolique me vint à l'esprit. C'est maintenant ou jamais. J'apportai un seau d'eau et le lui versai dessus. Mais avant que le liquide transparent ne la touche, il rebroussa chemin et me mouilla de la tête au pied.

-Mouise !

-La prochaine fois, ne tente rien, rit-elle de moi en m'asséchant.

-Oui, oui, très bien, boudai-je.

-Que font mes vêtements dans ton armoire ?

J'hésitai un instant puis lui avouai:

-J'ai prévu tout cela. Je savais que tu me réveilleras avec un seau d'eau, comme d'habitude d'ailleurs. J'ai déjà chargé mon fusil de boue. Il ne me restait qu'avoir des vêtements de rechange pour toi.

-Tu es entrée dans ma chambre quand je dormais ?

-Bien sûr que non...Je suis entré quand tu n'étais pas là-bas, avouai-je.

-Mais je ferme toujours ma porte à clé.

-J'ai du faire un tour de passe-passe.

-Pourquoi tu changes le nom de ton crime ? Tu as volé les clés.

-Si je te dis la vérité tu ne seras pas fâchée.

-Je suis déjà fâchée.

-Mais pourquoi ?

-Ça ne me dérange pas que tu aie entré dans ma chambre. Mais comment oses tu faire une bêtise sans que j'y participe. C'est une trahison.

-Alors moi aussi je suis fâché car quand tu m'as inondé d'eau, je n'ai pas participé à ta farce.

-C'est toi la victime. Comment veux-tu faire part ?

-Idem pour moi alors.

-Non ce n'est pas kif-kif.

-Si !

-Non.

-Si !

-J'ai dit non.

-J'ai dit si.
....
Nous continuâmes ainsi jusqu'à ce que nous fûmes arrêtés par la sonnerie de mon réveil.

-OH, non ! dîmes nous en chœur.

-Va te laver vite. Je m'occupe de nettoyer la chambre.

-Se laver en quinze secondes. Tu délires.

-Non. Verse de l'eau sur toi. Et puis sèche toi.

-Et l'odeur ?

-On trouvera une solution plus tard.

-Ouff !

Nous nous exécutâmes immédiatement. Ma partenaire courut vers la douche et je lui lançai ses vêtements qu'elle attrapa en l'air. Tandis que moi, je m'occupai de faire le ménage. Je changeai les draps, versa de l'eau partout et commença à l'évacuer. Comme vous le savez déjà j'avais hérité tout de mon père allant de son physique jusqu'à ses atouts. Donc tout comme Angela, je manipulais l'élément aquatique. Seulement que je n'étais pas autant habile qu'elle. Mais pour une si petite affaire, c'était suffisant. Au moment où ma mère tourna le poignée, elle nous trouva assis sur le lit en train de "réviser", si avoir un cahier ouvert devant nous pouvait être qualifié ainsi.

Nous lui souhaitâmes un bonjour, un sourire innocent aux lèvres.

-Bonjour les enfants ! Tu vois combien elle est studieuse Angela. Je suis ravi que tu aides mon fils à s'améliorer et prendre l'école aux sérieux. Je vois que vous êtes déjà prêts. Venez prendre votre petit-déjeuner.

Je me retenais de pouffer de rire mais un coup de coude de ma soeur de cœur me suffit.

-Bonjour Tata. Nous sommes à ta suite. Nous finirons ce chapitre et te rejoindrons, lui dit Angela.

Dès que ma mère s'éloigna un peu, nous lâchâmes un soupir de soulagement.

-Désolé si je t'ai énervé. Je voulais rigoler un peu et surtout me venger.

-Ne t'en fais pas. C'est moi la fautive. J'ai été jalouse de ton pouvoir calculateur. Je me pensais indispensable pour toi. Te savoir capable de me faire une farce parfaite, moi la reine des espiègleries.

-Je ne sais pas si je devais être content pour ton compliment ou triste parce que ça t'a fait mal, même si réellement ce n'est que de la jalousie.

Et pour seule réponse, j'eus un câlin de sa part que je lui rendis avec plaisir.