Je me réveillis. Je devrais être mort puisque je ne ressentais aucune douleur. De plus, c'était impossible que je survive à une balle de cette distance et entre les yeux.

Ça reste étais-je au paradis ou à l'enfer, ou n'importe quel endroit qui accueillait les morts des vampires ? Est-ce que je retrouverais ma famille enfin ?

-Bienvenue dans la terre des âmes perdues, me sortit une voix de mes pensées.

-Qui est-ce ?

-Ça ne te fera rien de ne pas poser des questions dont tu n'obtiendras pas la réponse. Je te dirai tout ce que tu dois savoir. Tu n'es ni mort ni vivant, dans un état entre les deux. D'une part ton corps est abîmé et d'autre part ton âme n'a pas rejoint sa place. Et c'est parce que tu es élu et ton âme ne retrouvera pas la paix avant d'accomplir sa mission. Donc tu resteras ici jusqu'à ce quelqu'un accepte te donner son corps lorsqu'il agonise ou qu'on répare ton corps. On a déjà envoyé une équipe pour voir les dégâts... Ah ! Ils sont déjà de retour. Selon leur déclaration tu as une balle dans la tête et un trou béant qui laisse voir à travers toi au niveau du ventre, et impuissance magique par manque de sang. Quelques organes manquants: un œil, trois dents, une jambe et 6 doigts outre la sécheresse du sang. Je n'ai jamais vu pire que ton état. Qu'est ce que t'as subi ?

-Est-ce une blague ? fus-je tellement choqué.

-Est-ce que je semble plaisanter ?

-Je me souviens de la balle et du trou mais la perte de membres dont tu parles ça doit avoir eu lieu après ma mort.

-Oui c'est une hypothèse.

-Combien vais-je attendre ? demandai-je inquiet.

-Ça dépend de toi. Puisque tu es un vampire nous n'avons pas à te trouver des membres. Il ne nous faut que te ressuciter mais le matériel est cher et n'oublions pas la main d'œuvre, ils ne font rien gratuitement. Tu dois faire quelques missions pour te procurer de l'argent et nous payer.

-D'accord donne moi vite ce que je dois faire pour quitter ce lieu là, le plus tôt possible.

-La liste est sur la table de nuit à ton côté, finis là et tu retrouveras la vie immédiatement. Et si tu as besoin de n'importe quoi viens nous demander ici, m'informai-je.

Je pris le bout de papier où vaut mieux dire le bouquin à cause de sa longueur. Ma première tâche était de préparer le petit déjeuner, plus exactement, jus de fraise, du gâteau au chocolat, une tasse de café, plusieurs tartines et enfin une salade de fruit. Je me hâtai rapidement vers la cuisine et j'ouvrai tous les tiroirs mais ils étaient tous vides, on dirait que c'était fait par exprès. Je retournai à ma chambre.

-Tu te demandais comment tu vas préparer tout ce qu'on t'a demandé sans ingrédients. N'est-ce pas ? me lança-t-il.

Il avait de la chance car j'entendais sa voix mais ne pouvait pas le voir. Il parlait par le biais d'un microphone.

-Si ! Et veux-tu me répondre ? grondai-je.

-Premièrement, tu as à me vouvoyer, un peu de respect quand même. Et quant à ta question, tout simplement sors les trouver dans la forêt mais ne t'éloigne pas trop.

Alors je sortis en courant et j'utilisai mon odorat de loup et à ma grande surprise, je gardais toujours mes sens développés mais malheureusement je passai trois heures à flairer la fraise mais je n'avais trouvé aucune trace de ce fruit. Alors je retournai au chateau chaviré entre le désespoir par crainte de ne pas sortir d'ici et la fureur pour m'avoir donné une telle mission impossible. Je me hâtai vers la chambre de communication comme l'appellait le chef des âmes perdues.

-Je ne peux accomplir ces requêtes. Comment vais-je préparer un jus de fraise sans fraises et des tartines sans pain ni confiture et un gâteau sans aucun des ingrédients ? Comme si vous ne voulez pas que je quitte cet endroit.

-Tous les ingrédients sont disponibles, c'est à toi d'ouvrir tes yeux et tu les verras. Est-ce que tu as compté faire des jeux d'enfants pour revenir à la vie après que tu étais mort ? Ce n'est pas un cadeau qu'on offre en anniversaire.

-Soyez un peu plus clair et dites-moi où c'est, vociférai-je rouge de fureur.

-Bien que ton langage est vulgaire nous allons t'aider pour la première et la dernière fois. Mais tu dois me faire rire pour avoir une réponse précise.

-Quelle est l'expression préférée des vampires lorsqu'ils sont énervés ?

-C'est quoi ça ? me demanda-t-il impatiemment.

-Bon sang !

-Hhhhh. Les ingredients sont sous le lit, m'annonça-t-il entre deux rires.

-Quoi ? criai-je surpris.

Mais quelle folie ! Je devais faire vite pour sortir de cet hôpital des psychopathes.

J'introduis ma main sous le lit et sortis tous les aliments dont j'avais besoin et des recettes très faciles et précises au même temps, et le matériel nécessaire tel que le mixeur, des bols, des cuillères, etc. Et sans gaspiller plus de temps, je me précipitai vers la cuisine et commençai mon boulot. Après six heures de cuisine acharnées, le repas était prêt et j'ai profité par la même occasion de faire deux ou trois autres missions : préparer le déjeuner et le dîner. Même si ce n'est pas le temps de le faire mais rien ne m'oblige à faire les choses en ordre ou de le faire à un moment précis non plus. N'étant pas doué du tout c'était un massacre total. Je nettoyai la salle et pris la nourriture à la salle à manger. Ma tâche suivante était de faire le grand ménage. Et quand j'entrai dans la première chambre, je fus choqué, surpris, ébahi, aucun mot ne pouvait décrire mes sentiments. Elle était dans un état indicible de désordre. Pourtant elle m'était familière. Mais bien sûr elle ressemblait trop à la chambre des jumeaux avec leurs vêtements éparpillés partout et des essais d'invention qui vouèrent à l'échec et sans oublier les restes de nourriture d'ici et de là. Je passai aux autres chambres. La plupart étaient sales, pleines de poussière et totalement vides, on dirait que le bâtiment avait été inhabité pour des siècles. Seulement quelques chambres étaient pourvues de lit et d'armoire. Je reconnus quand même un peu des affaires de mes amis. Mais ce n'était pas possible sauf s'ils étaient aussi à la terre des âmes perdues. Alors perturbé par ce que je vis, je me dirigeai vers le responsable pour comprendre la situation.

-Pourquoi les affaires de mes amis sont ici, grondai-je fou de rage.

-Quel ingrat ! Quel stupide ! C'est notre faute. On n'a pas du.

-Qu'est ce que tu dis ? Tu commences à me mettre les nerfs à fleur de la peau, m'énervai-je encore un peu plus.

-Calme-toi, te fâcher ne sert à rien et encore moins me crier dessus, me menaça-t-il.

-Si tu ne me réponds pas tout de suite je te tuerai, l'avertis-je.

-Je suis le seul capable de te sortir d'ici d'une part, d'autre part tu n'arriveras pas à toucher un cheveu de ma tête. D'un simple ordre de ma part tu disparaîtras à jamais. Je serai quand même généreux avec toi. Je t'excuserai et te répondrai si tu demandes le pardon.

-C'est hors question, réfusai-je.

-Alors tu dois subir ma malédiction. Du pouvoir que j'ai sur les âmes perdues, je bannis Victor le vampire de ma terre à minuit. Et la seule manière de briser ce sort est de me demander le pardon de tout son coeur. Et voilà. Au revoir !

-Comme tu es tyrannique ! Et quel opressif tu es ! Jamais de ma vie, je n'ai jamais rencontré un tel exploiteur et un tel injuste.

-Il te reste trente minutes pour contrer le sort. Bonne nuit !

-D'accord ! Désolé, sifflai-je entre mes dents.

-Répète-le à haute voix et ajoute maitre.

-Désolé maître, criai-je. Sale !

-Très bien, les chambres ressemblent à celles de tes amis parce qu'on a voulu te faire ressentir que tu es chez toi. Et puisque votre dernier château est réduit en poussière. On a juste copié les affaires.

Rassasié par la réponse, je quittai la pièce sans rien dire et repris ce que je faisais avant cette dispute. La chambre "des jumeaux" était tellement dessus-dessous que j'ai passé trois heures à la ranger, elle seule. Puis je passai aux autres chambres qui étaient heureusement beaucoup plus propres. Au bout de huit heures, je finis tout le chateau puisque le chef m'obligea de ne manquer aucune salle et de ne plus user de ma magie car ça risquait de m'emprisonner dans ce monde à jamais. Puis je dus redresser tous les murs qui étaient tous fissurés, troués même voire manquant quelques fois tout un bout. Et de plus de les raccomoder, il fallut que je les peigne avec des couleurs choisies. À la fin de la journée, je finis tout ce qui m'était demandé sauf une qui me parut facile. Je me dirigeai alors vers ma chambre.

-J'ai tout fait.

-C'est à dire il ne te reste que de trouver la solution de notre devinette. Mais je te préviens, tu as trois chances jusqu'à minuit. Si tu ne resous pas l'énigme, tu devras recommencer de zéro.

-Dites la vite. J'ai hâte de finir ce cauchemar.

-Je suis composé de 4 jambes, 4 bras, 2 têtes et 2 bouches mais n'avais que la moitié. C'est à dire 2 jambes, 2 bras ainsi de suite.

-C'est illogique.

-Faux.

-Non, c'est rien.

-Faux.

-Quel inique !

-Et encore faux.

-Je parlais de toi pas de la réponse. Alors j'ai mes 3 tentatives.

-Je serai Clément avec toi et te donnera une dernière chance. Tu peux quitter, si tu trouves la réponse dis la moi sinon je te reverrai demain avec une nouvelle liste et toujours la même devinette.

Je quittai la pièce inquiet. Qu'est-ce ça pouvait être ? Je répétais l'énigme mille et une fois dans ma tête sans obtenir la moindre idée sur la réponse. Mes tâches du lendemain étaient plus facile. Je n'avais qu'à préparer la nouriture et raconter les blagues au chef. Mais le troisième jour était le pire de tout car j'ai à faire des choses les plus humiliantes au monde.

-Est-ce que vous vous moquez de moi ? Vous m'avez donné une devinette impossible et je suppose qu'elle n'a pas de solution. Tu es en train de m'utiliser. Jamais je ne ferai ça seulement pour vous faire plaisir.

-Tu es venu au bon moment je t'attendais. J'ai reçu un rapport plus tôt sur les événements sur terre. Je te le lirai à haute voix.

"Le demon a emprisonné la famille du vampire et est entrain de les torturer à mort. Demande lui de faire vite et accomplir ses missions pour venir à leur aide.
Messager de la terre des vivants."
Qu'est-ce que tu étais entrain de dire ?

-Je disais que tu es un sale exploiteur.

Je lui lançai plusieurs jurons. Mais il s'en foutait puisqu'il devait se tordre en deux en me voyant porter une robe et faire la princesse, puis jouer le rôle d'un chien errant et enfin faire semblant d'être une gamine qui pleurniche sans cesse.

-Je n'ai jamais ri autant et c'est pourquoi je t'exempte de résoudre la devinette. J'appellerai l'équipe il viendront dans quelques minutes et tu reviendras vivant. Tu me manqueras trop.

Ivre de joie, je m'étalai sur le lit attendant l'arrivée de ces gens-là. Et exactement, sept minutes plus tard, on frappa à la porte. En un éclair j'allai ouvrir. Mais quelle surprise, si j'étais vivant, j'aurais mouru par le choc. Était-ce un cauchemar ? Non je ne dormais pas donc cette hypothèse était éliminée.