Chapitre 2
Je ne pus pas en croire mes yeux. Pas lui. Ce n'était pas possible. Mais qui d'autre ? Je pouvais le reconnaître parmi des milliers grâce à sa longue chevelure blonde qui lui tombait sur les épaules et ses deux mèches brunes. Il prenait plaisir à les éloigner avec son souffle pour mettre en relief ses deux yeux bleu clair, on aurait dit le ciel dans ses plus beaux jours. Et avant tout, je le distinguai par son mètre quatre-vingt, musclé et droit comme un I. Mais pourquoi m'enlever ? Que lui avais-je fait ? Est-ce que c'était ça son cadeau d'anniversaire ? Il était en train de parler avec un autre homme d'une musculature herculéenne.
-Qu'est-ce qu'on va faire de lui maintenant, Tony ? l'entendis-je dire bien qu'ils étaient au coin de la chambre et qu'ils murmuraient à peine.
Mais c'était l'une des dernières choses qui m'intéressaient après ce que j'entendis. Accablé d'une frousse indicible, je fermai les yeux, souhaitant que cela ne soit qu'un cauchemar, qui disparaîtrait dès que je me lèverais.
Malheureusement, ce n'était pas le cas car c'était trop réaliste pour en être un. Tout à coup, j'entendis des pas se diriger vers moi. Réalisant qu'ils s'étaient rendu compte de mon réveil, je paniquai et me mis à me débattre dans tous les sens, espérant me libérer et m'enfuir. Mais peine perdue, les cordes étaient très serrées. Le prénommé Tony arriva au pied du lit et il me dévisagea pour une raison qui m'était inconnue. Et avec tout le mépris que pouvait contenir une voix il me dit :
-Tu es très chanceux petit.
-Hé, prends garde à ta langue, retentit une autre voix.
À cet instant, je me souvins de la présence de Rocky et me retournai vers lui. Mes deux kidnappeurs se lançaient des regards noirs et menaçants. Avec toute l'autorité que j'arrivai à mettre dans ma voix, je leur dis :
-Dites-moi maintenant où je suis, ce que vous me voulez et pourquoi vous m'avez kidnappé ?
Malgré mon effort, la peur et l'anxiété étaient claires dans ma parole mais aussi la déception et la détérioration. En fin de compte, mon meilleur ami m'avait poignardé dans le dos.
-Tu n'es pas dans une situation de donner des ordres, donc tais-toi ou je te règle...
Avant que Tony puisse finir sa phrase, un coup de poing atterrit sur son visage. D'après le sang que je vis et le crac que j'entendis, son nez était sûrement cassé. Quant à moi, je restai bouche bée devant cette violence inattendue. J'avais de plus en plus peur. Tout ce que je voulais c'était rentrer à la maison et oublier cette mésaventure. Ben, oublier serait beaucoup exagéré, mais au moins faire avec.
Étrangement, Rocky ne paraissait pas se soucier des dégâts et Tony non plus. Il n'essaya même pas de rendre le coup et se contenta de quitter la chambre en tenant son visage, sans doute pour arrêter l'hémorragie, et en murmurant des mots inintelligibles. Choqué par cette violence brusque de mon « ami », la boule me montait à la gorge et ma langue se noua. Puis il se tourna vers moi et sa voix était contre mon attente douce et calme:
-Désolé pour cette rancune qu'a éprouvée Tony.
-Ce n'est rien. Tu n'aurais pas dû le frapper, dis-je non pas par compréhension mais plutôt par effroi.
À cet instant, je devais avoir le visage blafard, on disait un vampire, tellement j'étais angoissé.
-Il l'a mérité et je comprends ce que tu ressens. Je te promets que bientôt tu comprendras tout. Et je veillerai à tenir ma promesse. Tu as bien le droit d'avoir peur mais...
-Je n'ai pas peur. Laisse-moi partir tout de suite sinon..., le menaçai-je mais en vain.
-Ne m'interromps plus, tu dois seulement m'écouter, sans m'ennuyer par tes commentaires futiles et inutiles, dit-il en m'étranglant.
Voyant l'angoisse qui m'envahit, il me lâcha, prit une chaise pour s'assoir et ajouta tout en tenant le nez pour se calmer:
-Pardon ! Je me suis emporté, ce type Tony m'a tapé sur les nerfs.
-C'est clair, lui lançai-je une pique.
Je le vis se crisper à ma réponse et serrer son poing tellement fort qu'il dut transpercer sa chair.
Bip ML:
Oui, oui je sais que mettre la personne qui l'a enlevé en rage est la pire idée qu'on puisse avoir. Mais c'était plus fort que moi... Non, je ne suis pas fou...attends, attends ! Si vous savez tout ce qui se passe, alors préviens la police... Mais pourquoi tu ne peux pas intervenir dans mon monde ?... Ah ! Je comprends maintenant. Alors disez à l'auteur de me sauver... Quoi ?! Vous aimez cela. Du suspens ?! Mais vous êtes sadiques vous ! Je pleure maintenant à cause de vous.
Fin bip ML
Regrettant d'avoir énervé Rocky, je décidai de me taire. On sait jamais, il pourrait m'amocher facilement. Tony, qui devait faire trois fois ma force, n'avait pas été épargné, et encore moins moi alors.
Après quelques secondes de silence qui me parurent des heures, il brisa ce calme effrayant :
-On a reçu l'ordre de ne rien te dire, m'avoua-t-il en scrutant ma réaction.
-Qui "on" ? ne pus-je m'empêcher de demander.
-Si tu veux avoir quelques informations et ne pas te laisser noyer dans le vague, ne me pose aucune question. Déjà je risque trop en menant une discussion avec toi, laisse-moi parler et gare à toi si tu m'interromps une autre fois, me rétorqua-t-il d'un ton à la fois doux mais autoritaire qui laissa une peur atroce me traverser et me coupa la langue.
C'est pourquoi je me contentai de hocher la tête.
-Je vais t'expliquer quelques points, mais essaie de ne pas évoquer ce que tu vas apprendre de ma part pour ne pas me causer une autre punition, dit-il en laissant un petit sourire paraître sur son visage. Je vais répondre tout d'abord à ta deuxième question, nous ne te voulons que l'obéissance, pas au sens propre du mot, ce n'est que dans le but de nous faciliter la tâche et aussi pour ton propre bien. D'ailleurs, je te conseille d'éviter de provoquer encore des soucis avec ces gens-là. Quant à ta dernière question, nous ne t'avons pas enlevé. Et ça doit te suffire que je te l'ai affirmé, tu n'as qu'à me croire.
À chaque fois, j'ouvrais la bouche pour poser une question, mais soit il me répondait sans avoir pris la peine de l'entendre, soit je me retenais en me remémorant sa menace. Déjà je trouvais bizarre qu'il se rappelait mes questions, même moi j'eus quelques difficultés pour m'en souvenir.
Je levai le doigt pour demander la parole, mais au même temps d'une façon ironique, et je ne pus pas trouver une meilleure vengeance pour m'avoir étranglé. Il ne remarqua pas le sarcasme dans mon geste ou plutôt le négligea car il me donna la parole. Je fus soulagé qu'il reprit ses esprits. Profitant de son calme, je le questionnai :
-Et la première question ?
-Je t'ai cru suffisamment intelligent pour conclure que je ne répondrai pas à celle-là. Tu n'as pas beaucoup de temps pour le gaspiller, je te conseille de bien en profiter, rétorqua-t-il en tendant la main en avant pour m'inciter à continuer.
Bip ML
Vous vous demandez sûrement pourquoi je suis aussi calme. Évidemment je ne lui ai rien pardonné, et au fond de moi, je bouillonnais de rage. Mais, je devais avoir le plus d'informations possibles pour pouvoir m'échapper. Me quereller avec Rocky ne m'ajouterait rien sauf des soucis.
Fin bip ML
-Qu'est-ce que tu fais là ? Pourquoi je dois craindre ces gens-là ? Qui sont ces gens-là ? m'emportai-je dans un cri mélangé entre la colère, l'impuissance et le désarroi.
-OH ! Calme-toi. Tout d'abord, tu ne dois pas les craindre, tu dois juste te méfier et rester sur tes gardes, pas trop, mais ils ne t'apprécient pas vraiment, donc ne leur donne pas une excuse pour te bannir.
-Me bannir d'où ? Et les deux autres questions ?
-Si je n'ai pas déjà répondu, c'est que le moment adéquat pour te rendre compte de ces informations n'est pas encore venu. Sinon te bannir de là, me répondit-il en levant les yeux au ciel.
-Où "là" ? continuai-je à vociférer.
-Si tu continues selon ce rythme, je te laisserai et quitterai la pièce, m'avertit-il en me dominant par sa carrure.
Là, c'était la goutte qui fit déborder le vase. Une colère indescriptible m'envahit, mais voulant en savoir plus sur mon sort et étant incapable de faire quoi que ce soit, je cédai à la faiblesse, à la tranquillité et me contentai de l'interroger.
-Y a-t-il d'autres informations que je peux savoir ?
-Le mot magique, dit-il d'un ton moqueur en dessinant un sourire au coin de ses lèvres.
-S'il te plait, sifflai-je entre mes dents.
-Une très bonne question, ils viendront très bientôt et ils t'expliqueront tout, sois poli, ne les provoque pas surtout, ne pose aucune question, ils laisseront paraître toute la haine et la sévérité du monde, moi y compris, mais crois-moi, je suis de ton coté et sois sûr qu'ils ne te feront aucun mal à moins que tu ne les gênes, m'expliqua-t-il en mettant une main rassurante sur mon épaule.
-Pourquoi tout ça ? questionnai-je. Pourrais-tu me détacher au moins ?...S'il te plait.
Je ne savais pas pourquoi je lui faisais confiance, comme si ça provenait du fond de moi, un jugement creusé dans mon subconscient.
-Bien sûr...que non, se moqua-t-il de moi.
-Ça valait le coup. Et quant à les desserrer un tout petit peu, est-ce possible ?
-Arrête de te plaindre, je plaisantaus avec toi. Tu ne changeras jamais ,mon cher, dit-il en affaiblissant la prise exercée sur mes membres et en me tenant la main en guise de soutien.
Je me détendais un peu ,attendant l'arrivée de je ne sais pas qui.
___________________________________
N'oubliez pas la petite étoile si le chapitre vous plait, et surtout n'hésitez pas à me critiquer, ça m'aidera à m'améliorer.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top