Chapitre Vingt-six.
TW : Sexualité.
Eve m'entraîna hors de la salle étriquée, la foule d'amants s'écartait sur notre passage pour nous créer un chemin vers une mort bien sinistre. Lorsque nous atteignons le centre de la pièce, le trône de Callum était vide. Il avait lui aussi déguerpi à l'arrivée de l'Enchanteresse. Il devait y avoir une bonne raison pour que mes mains tremblent autant que les fourmis qui, dans ma nuque, faisaient courir des frissons d'épouvantes dans ma colonne vertébrale.
Je devais me détacher de ce sentiment d'insécurité qui m'enfermait dans mes ressentiments et mes peurs les plus primitives. Je m'efforçais alors, de me répéter les raisons de ma venue, celles pour qui j'étais prête à tomber dans les bras d'un gourou.
C'est pour toi maman. Pour toi je gravirai les montagnes épineuses de Rosaceae, si tu n'as pas pu me garder près de toi, je reviendrai à toi. J'espère que tu seras fière de ce que j'ai pu accomplir.
La peau ébène d'Eve reflétait quelques paillettes dorées qui étaient incrustées dans sa peau. Je me demandais si tout cela était du maquillage ou bien si sa peau était réellement marquée par ces pierres précieuses ? Un parfum d'amande émanait d'elle, aussi sucré qu'amère, il lui allait parfaitement. Aussi magnifique que cruelle, tout ce qui émanait d'elle semblait être un leurre !
Les nymphes ne m'effrayaient plus d'un pouce depuis qu'elle avait enfermé ma main dans la sienne.
Elle me conduisait fermement dans un de ces longs couloirs exigus du sous-terrain où chaque porte renfermait orgasmes et gémissements de toute sorte. Je n'étais pas rassurée. J'étais même en train de me liquéfier intérieurement ! Mais dans mon anxiété grandissante, je me rassurai en me jurant que toutes ces nuits passées auprès du Prince étaient bien plus dangereuses que celle que je passerai auprès d'Eve.
J'évaluais la dangerosité d'un danger par un second tout aussi important, oui, je le savais.
En revanche, je n'avais pas d'autre plan pour fuir à toutes jambes. J'avais accompli des tas de choses ces dernières semaines, mais tenter de séduire une Enchanteresse gourou toute-puissante, cheffe d'un groupe de femmes assoiffées de sexe, c'était bien une première !
Elle s'arrêta près d'une porte peu large au bois noircit par le manque de lumière de l'édifice. Lorsqu'elle tourna le bouton de la poignée, un petit cliquetis se répercuta jusqu'au bout du couloir sombre.
Je déglutissais, car si j'ancrais dans mon esprit le moment où j'entrais dans cette chambre près d'elle, je ne savais rien de la condition dans laquelle j'allais être en ressortant. Pourtant, cette fois-ci je devais le faire pour de vrai, et ne plus laisser ma peur, m'empêcher d'ouvrir les portes de ma vérité.
Elle ouvrit lentement la pièce en prenant soin de vérifier que j'étais à son côté. Je ne voyais pas comment il en était possible autrement, ma main durement coincée dans la sienne. Elle entra en première dans la pièce et prit soin de craquer une allumette pour allumer les mèches d'un bougeoir usé.
Sur le seuil, j'examinais rapidement la pièce. Un lit en bois massif ornait la pièce, il était si imposant qu'il me fallut quelques secondes pour que je m'aperçoive des trois femmes allongées en pleins ébats dans ces mêmes draps. Je refusais d'avancer plus, Eve m'avait proposé de discuter en toute discrétion et nous nous retrouvions face à un dédale d'amour et de bave ! J'eu un haut-le-cœur face à cette vision perverse. J'imaginais le rire et le large sourire d'Eden face à mon expression écœurée. Je me promettais intérieurement que si je sortais vivante de cet antre, je ne me montrerais plus exaspérée face à ses blagues salaces !
- Je t'en prie, ne prête pas attention à mes élues, malgré leurs occupations, elles te souhaitent la bienvenue ! affirma Eve, en tirant sur ma main pour m'inciter à entrer dans le bordel des « élues » de l'Enchanteresse.
- Il me semblait que vous vouliez vous retirez pour qu'on puisse échanger en toute intimité. tentais-je de reformuler pour qu'elle puisse m'offrir un endroit moins... Charnel.
Un rictus illumina son visage symétrique, elle mordait ses lèvres et m'attira à l'intérieur de la pièce en affirmant d'une voix suave :
- Elles seront muettes comme un crapaud. Tu sais, Eden était à leurs places il n'y a pas si longtemps, tu ne devrais pas les juger. Installe-toi.
Elle lâcha enfin ma main et m'indiqua le petit salon restreint placé face au lit bien occupé présentement. Je m'installai sur la méridienne bleu céladon près de la petite desserte où bon nombre de bouteilles d'alcool et de lingerie gisaient sciemment. Je l'observai refermer discrètement la porte, comme pour ne pas que l'on apprenne sa présence ici.
Dans cette pièce voutée par la pierre, elle paraissait bien plus grande que lorsque j'étais debout sur l'estrade. Elle était musclée, et je comprenais pourquoi sa posture faisait taire les amants les plus bavards. Je croisais discrètement les jambes afin de trouver une position confortable dans cette tenue dénudée.
- Eden a toujours eu des goûts remarquables pour habiller ses amantes. affirma Eve, dos à moi, en train de se remplir un verre en cristal d'un alcool aux notes mentholées de sapin.
- Pardon ? faisais-je répéter, complètement tendue dans cette tenue, prête à poser les questions qui me brûlaient les lèvres.
Eve s'approcha de moi en souriant et s'assit à mes côtés sur la méridienne. Si près que son genou droit frôlait le mien. Cela avait le don de me rendre encore plus immobile. Elle me tendit son verre que je refusais d'un signe de tête assuré.
- Cela m'étonne d'Eden qu'elle te trouve à son goût. Elle m'a habituée à plus d'assurance, plus de paillettes, plus d'artifice ! siffla Eve, en ajustant son bustier du bout des doigts.
Elle était si sûre d'elle, ses mots si appuyés, pensés à l'avance, elle connaissait la vérité. Elle pressentait le mensonge ou bien je transpirais la peur et le faux. Quand bien même, je gigotai nerveusement sur mon assise et croisai mes mains contre mes genoux pour lui répondre fermement :
- Je ne vois pas de quoi vous parlez et je ne suis pas là pour ça dans tous les cas !
Peut-être trop fermement, car elle posa son verre sur la desserte et soupira bruyamment en observant ses disciples s'adonner en silence au plaisir de la chair.
- En effet. Dites-moi ce qui vous pousse à m'offrir votre vie contre une réponse éternelle ? demanda-elle, ses iris assombris de gravité.
Son vouvoiement soudain me surprit. Elle oscillait entre une distance correcte et pas de distance du tout.
Je déglutissais et tentais de faire abstraction des légers gémissements qui naissaient sous l'édredon du matelas plein d'amour et de volupté :
- Vous m'inspirez ! mentis-je pleinement, muni de mon plus beau sourire aux lèvres, que j'avais appris à créer grâce aux talents d'Eden.
Elle m'inspirait c'était en partie vrai. Elle m'inspirait le dégoût, le pouvoir malsain qui régnait sur ces lieux. Elle ne m'inspirait rien de bon, mais cela, elle n'était pas obligée de le savoir.
Elle haussait un sourcil et jouait frénétiquement avec la couture des jupes de sa robe. Elle s'amusait à faire virevolter le bas de son tissu afin de m'offrir une vue prenante sur plus d'intimité. Complétement abasourdie et outrée de ce comportement, je détournais les yeux et restais concentrée sur ma mission.
- Vraiment ? demanda-t-elle, en caressant la peau fine de l'intérieur de sa cuisse.
Je peinais à la toiser aussi courageusement que je devrais le faire. Ma respiration était trop courte, trop rapide, pour me permettre de garder le contrôle sur une voix douce et ferme.
- Pour qui n'êtes-vous pas un modèle ? demandais-je, faussement.
Je la soudoyais jusqu'au plus profond de son âme. Son égo était bien la seule chose qui dictait ses actes. Je tenais bon, face à elle, son Aura faisait peser une bien lourde pression contre mon thorax mais le tissu confortable de la méridienne m'aidait à garder les pieds dans l'instant présent.
Elle frappait à la porte de mon mental, de ma force de persuasion, elle devait me sentir terriblement influençable. Je sentais que mes barrières d'avertissements s'effritaient au fur et à mesure de ses paroles. Je sentais ses pouvoirs tenter de prendre le dessus sur mon contrôle déséquilibré.
- Baliverne ! affirma-t-elle bruyamment, me faisant sursauter.
Elle me toisa si durement que je crus entendre mon courage se briser au fond de mon bas-ventre.
Le silence régna soudain, lourd et angoissant. Mes mains serraient fermement l'accoudoir de l'assise où nous étions installés. Avant que mon souffle ne devienne trop douloureux et le silence trop pesant, l'Enchanteresse se mit à s'esclaffer. Si puissamment et de façon si inattendue, que je rencontrais des difficultés à percevoir si cela était un rire cruel ou réellement empreint d'humour.
- Tu n'es pas là pour ça, on le sait toutes les deux, tu l'as toi-même dis. Ne me mens pas, je n'ai pas besoin de ça. Tu peux être qui tu veux près de moi, demande-moi ce que tu as en tête ! ordonna-t-elle d'une voix cotonneuse.
Des griffes dans un gant de satin.
Devais-je vraiment lui avouer mes raisons de me tenir si près de son harem contagieux ? Si je lui accordais ma confiance, je serais complétement à nue, tombant dans ses mains maléfiques. Alors que je perdais le contrôle de mes pensées, prête à lui offrir mon âme, j'observai sa main ornée de bijoux précieux, s'approcher de ma hanche.
Son petit doigt caressait la peau nue de ma jambe sans aucun doute et tremblement.
Il fallait que j'agisse rapidement !
- Elle était si libre, si tourbillonnante, un vrai courant d'air de fraîcheur ! affirma Eve, en continuant sa route sur ma peau apeurée.
Mon cœur eut un loupé si fort que j'eus l'impression de tomber d'une dizaine de mètres sans protection. Mes côtes me blessaient à force de manquer d'air.
De qui parlait-elle au juste ? Est-ce qu'elle parlait d'Elle ? Ma mère ?
Mes pensées divagantes, je sentais ses pouvoirs caresser sensuellement mes faiblesses. Elle avait un poignard sur mon plus grand espoir. Elle détenait ma vérité dans ses grandes mains perverses. Je signais mon arrêt de mort, de liberté. Je lui donnerais bientôt mon indépendance, mes pensées les plus profondes, mon bon sens, si elle me dictait la vérité.
- Elle est morte ? Vous...Vous dites elle était, où est-elle ? demandais-je, dans un dernier espoir de bienveillance.
Je sentais mes lèvres trembloter et mes yeux s'embuer lentement. Des frissons de fatigue et de peur couraient délicatement sur ma peau, tous mes sens étaient en éveil. Mon ouïe plus que tout, accroché à ses lèvres maquillées, elles tenaient les secrets les plus enfouis sur sa langue de vipère. Je devais me reprendre ! Je ne pouvais pas tout abandonner de la sorte ! Elle jouait avec mes émotions aussi rapidement qu'un pianiste en transe. Mon bouclier émotionnel n'était pas encore bien épais mais si je le laissais tomber maintenant, je risquai de tout perdre.
Eve posa franchement sa main sur ma cuisse, ses doigts tièdes agrippèrent ma peau telle une proie se renfermant dans son piège. Elle me regardait si intensément que je pouvais sentir mon âme hésiter à quitter mon corps pour aller la rejoindre. Elle, qui était si puissante, confiante, charismatique, sa peau si éclatante que mes mains tremblaient sensuellement à l'idée d'effleurer sa peau. Qu'est-ce qu'il me prenait de nouveau ? Son contact m'écœurait franchement mais je ne pouvais pas m'en empêcher de fantasmer sur elle. Mon esprit s'embuait d'images charnelles et beaucoup trop explicites pour qu'elles viennent de mon propre subconscient.
- Offre-moi un seul baiser et tu auras toutes les réponses que tu convoites depuis si longtemps ! proposa Eve, en susurrant ses paroles pleines de pouvoir au creux de mon oreille.
« Certains disent qu'un baiser échangé avec elle c'était la mort assurée. » disait Eden l'autre fois, nous y voilà, le soir de ma mort était enfin venu. J'ai cru mourir des dizaines de fois depuis le début de cette quête, mais ce soir, était le jour J. J'allais mourir à la suite de ma vérité, qui y-avait-il de plus beau ? C'était tout ce que je désirais finalement, la vérité, sa présence près de mon corps et la vérité. Oui, j'allais l'embrasser !
Ma peau réagissait si puissamment à son contact que tout ça n'avait rien de naturel. Ses pouvoirs s'engouffraient dans mon âme, dans ma peau, je n'avais aucune porte de sortie.
Ses cheveux bleuâtres, avaient l'air si soyeux, si doux, ils étaient parfaits pour mes mains en manque de douceur.
L'envie démangeait mes mains. Mes lèvres que je léchais par avidité. Ma gorge s'asséchait de désir. Je devais consumer ce désir si précieux, si unique, après tout, avec la vérité, je n'avais besoin de rien d'autre dans ma vie. Offrir mes lèvres pour être enfin sereine et connaître ma mère, cela me paraissait être un bon deal.
Je la regardais me sourire, de ses grandes iris dorées qui transpiraient le désir pour moi. Je n'en pouvais plus, je ne pouvais plus me passer d'elle, je devais le faire, maintenant, pour ma vérité !
Je délassais mes jambes coincées dans ma robe, me rapprochais d'elle. Je sentais son puissant parfum d'amande amère. Je salivais juste en humant son odeur si singulière. Mes fines mains, pourtant si peu assurées, trouvèrent le chemin de ses doux cheveux que j'agrippais fermement. Ils étaient comme du coton enroulant mes mains de volupté, j'avais l'impression de toucher les nuages du ciel brumeux de la Vallée Epineuse. Lorsque mes doigts se refermèrent sur sa chevelure étincelante, je l'entendis gémir. C'était un gémissement brutal, sauvage, tout droit venu du fond de sa gorge. Il ne m'en fallait pas plus pour l'enjamber. A califourchon sur elle, j'écrasais violemment mes lèvres contre les siennes. Ses lèvres fermes pincèrent les miennes et les emprisonnaient brutalement contre son corps tiède. Ses mains griffèrent la peau nue de mon dos, je râlais si bruyamment que je me demandais si le Prince disparu pouvait m'entendre batifoler de l'autre côté de la pièce aux amants. Mon regard se perdit dans le sien, ses iris dorées n'étaient plus de l'or en fusion, ils ressemblaient davantage à une pierre froide et sans remords.
Je me reculai, pour l'observer davantage, je m'essuyais les lèvres sur mon bras à la suite de notre baiser fougueux et lui demandais :
- Quelque chose ne va pas ?
Elle m'observait à son tour, si intouchable, ses lèvres gonflées par notre baiser, elle laissait apparaître ses dents acérées et se jeta violemment sur moi pour m'arracher le cœur.
- Tout va bien Angèle Hills ? Un peu d'alcool peut-être ? me proposa-t-elle, en me tendant son verre auparavant déposé sur la desserte.
Tout ça n'était qu'une hallucination !
Au bord de la crise d'angoisse, je tentais de reprendre discrètement mon souffle. Elle ne devait pas voir que ses pouvoirs avaient franchi une nouvelle barrière de sécurité dans mon esprit. Je secouais la tête lentement pour remercier son invitation à me droguer à mon insu.
- Alors, un baiser pour un monde sans ombre ni secret ? répéta Eve, le timbre de sa voix accéléré.
Trop impatiente à l'idée de me posséder, moi et mon esprit.
Mon cauchemar éveillé m'avait bien assez mis en garde sur ce qu'il m'attendait aux creux de ses bras faussement confortables. J'étais prête à bien des choses pour mettre le doigt sur mes réponses. Mais elle ne valait pas le sourire de Simon, le rire de Sohann ou bien même la drague salace d'Eden.
Et mon instinct vibrait aux creux de mon estomac. Elle n'en savait pas autant qu'elle le prétendait, et j'en avais assez de devoir supporter les gémissements de ses disciples en fond sonore ! J'allais jouer la carte de la franchise, pour sortir rapidement d'ici et surtout, pour qu'elle enlève sa sale patte de ma cuisse.
- Eden n'est en rien mon amante. Nous vous avons dupée afin que vous vous intéressiez à moi ! avouais-je, moins apeurée qu'auparavant, et plus courageuse, prête à faire face au vrai monstre qu'elle était, sans ses pouvoirs de manipulation.
Je sentis sa main se crisper violemment sur ma cuisse, pourtant son visage et son regard de feu, feignaient l'indifférence.
- Tu es complétement suicidaire, Eden aurait mieux fait de t'emmener près du Brasier des Flammes Brûlantes plutôt que de t'envoyer te jouer de moi ! susurra Eve, le regard fermé par la rancœur.
Elle me toisait sèchement, en pleine réflexion du sort qu'elle allait me réserver, sa main libéra enfin ma cuisse innocente. Sans ses pouvoirs de manipulation, elle ne pouvait pas grand-chose pour moi, à part m'étrangler à main nue avec l'aide de ses disciples transpirantes.
Une lueur maligne traversa ses iris brûlantes et je compris qu'elle hésitait encore à me manipuler pour que je puisse tomber dans ses filets. Mais qui voudrait d'une disciple qui à la première heure nous planterait un poignard dans la carotide une fois qu'elle aurait obtenu ses réponses ?
Elle inspira bruyamment, tendant ses pommettes arrondies, elle siffla en un rien de temps son alcool distillé. Elle allait bientôt m'annoncer de quelle façon elle allait mettre fin à mes jours de mortelle, ne supportant pas son regard pensif, je me concentrais sur mes pieds rougis de douleurs.
J'étais si inconfortable dans cette pièce, où seule l'odeur de sexe me prouvait qu'une forme de vie régnait, que je songeais à quel point Anastasia et Helena étaient des adorables dames de chambre.
Mon esprit divaguait clairement pour m'empêcher de sombrer dans une peur sans fin.
J'entendis déglutir l'Enchanteresse près de moi et m'autorisais à la regarder de nouveau. Son visage inexpressif semblait s'être remis du faible stratagème qu'avait mis en place son Ex pour que je puisse librement utiliser ses pouvoirs.
Un fin rictus dénouait son air coincé et elle demanda d'un claquement de langue :
- Tu veux savoir la vérité ? La véritable vérité ? Celle que tu n'aimerais pas entendre ?
- Evidemment ! hurlais-je, presque face à cette question bien trop rhétorique.
Elle sourit alors de ses pleines dents blanches et sanguinaires, se pencha près de moi et je remarquai que je l'imitais, pendue à ses lèvres. Nous étions si proches l'une de l'autre que je pouvais sentir le souffle sortant de ses narines symétriques, fouetter mon visage fatigué. Elle aurait pu m'assassiner facilement, planter un pieu dans ma gorge, m'étrangler à mains nues, arracher mes globes oculaires de ses grands ongles mais elle se contenta d'affirmer :
- Je pense que tu n'es pas à la recherche de la bonne vérité, tu utilises passionnément celle-ci pour ignorer toutes les autres qui s'offrent à ton esprit !
Je battis plusieurs fois des cils pour appréhender ce qu'elle venait de me révéler.
Sérieusement, c'était cela sa vérité ?
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top