Chapitre Quinze.

Des bruits de cristaux me sortirent difficilement de mon sommeil profond. Ma vision était brouillée et un poids important pesait sur mon crâne.

Des pantoufles roses passaient sous mon regard hagard. Je clignai plusieurs fois des yeux et observai difficilement la mère de Sohann s'afférer à ranger les cadavres de bouteilles qui gisaient au sol. Je m'étais endormie dans le petit sofa du cottage tandis que Sohann décuvait au sol, dos au pouf en tissu.

Je me frottai les yeux pour m'aider à me réveiller et tentai de me redresser. Je poussai un râle de douleur quand je me rendis compte que le poids qui pesait sur mon crâne était le résultat des bouteilles vides à mes pieds.

Je massais mes tempes pour calmer mon mal de crâne, remarquant que ma robe était tachée d'un liquide foncé. Au vu des victimes que j'avais devant moi, je soupçonnais la liqueur de pin d'en être l'origine.

- Tiens, bois ça. m'ordonna la mère de Sohann en me tendant une tasse d'une infusion inconnue.

- Merci Isabella. souriais-je poliment.

- C'est une infusion de feuilles de framboisier. La seule solution est de bien t'hydrater ! chuchota-elle.

J'observai Sohann encore endormi, ses deux bras réunis sous son visage de porcelaine l'empêchaient de subir la dureté du sol. Ses cheveux ressemblaient à un nid de corneilles en feu. Il paraissait paisible et reposé.

Isabella dû suivre mon regard sur son fils, puisqu'elle s'assit près de moi sur le sofa et affirma :

- Ça me fait du bien de te revoir par ici.

Je lui souriais, reconnaissante de m'avoir toujours accueillie auprès de Sohann sans jamais nous tenir rigueur des alcools qu'on lui dilapidait.

Isabella n'était qu'une version féminine de Sohann, ses longs cheveux de feu étaient peignés en chignon, elle portait son joli tablier blanc en satin. Sa tenue réglementaire lorsqu'elle se rendait au château. Je me demandai si elle venait de revenir de son service du midi ou si elle se préparait à laisser le cottage, avant de nous apercevoir gisant dans son salon. Son visage était chaleureux et bienveillant, ses doigts étaient légèrement griffus, ils étaient le seul signe de sa nature certaine.

- A moi aussi, ça me fait beaucoup de bien de me réveiller dans votre salon. riais-je, en soufflant sur ma boisson.

L'eau brûlante réveilla ma gorge et m'aida à reprendre le contrôle de mon corps endolori.

- Tu restes dîner avec nous ? demanda Isabella.

Merde.

Combien de temps avions nous dormi ? Les étoiles avaient-t-elles commencées à briller ? Le peu de lumière traversant le cottage ne m'aidait pas, il faisait gris et humide.

- Je regrette j'ai un rendez-vous en début de soirée... Je suis peut-être déjà en retard ! dis-je, en posant ma tasse d'infusion sur l'accoudoir du sofa.

Isabella se leva et m'accompagna jusqu'à la porte d'entrée, me rassurant :

- Il doit être aux alentours de dix-sept heures, vous étiez encore éveillés quand je suis partie travailler à l'aube ! affirma-t-elle.

J'avais donc encore quelques heures devant moi avant de rejoindre la fratrie royale. Mais il fallait que je reprenne des forces et que l'alcool ait le temps de se diluer dans mes veines.

- Dites seulement à Sohann que j'ai rendez-vous avec celle que tout le monde connaît. Il comprendra sûrement. dis-je à Isabella, en la remerciant de son accueil.

Le ciel était orageux et le retour se fît les pieds dans la boue. Eden avait raison, je ressemblais à une triste cendrillon, la robe tâchée d'alcool, les cheveux emmêlés, mon visage blafard à cause des nombreux verres de trop. Je rentrai dans une chaumière silencieuse, seulement Isaac était attablé dans la cuisine pour trier le courrier du jour.

Il posa un regard sur moi, je devais sentir l'alcool à plein nez, je lui souriais seulement et lui demandais :

- Il y a quelque chose pour moi ?

Il tria une nouvelle fois les lettres posées devant lui et secoua la tête :

- Non ma chérie, pas pour aujourd'hui, désolé. souria-t-il.

Cela faisait déjà quelques jours depuis cette après-midi auprès d'Aaron. J'espérais avoir de ses nouvelles rapidement, le vain désir que sa promesse ne soit pas faite que de vide.

- Ce n'est pas grave. finis-je par répondre.

Je n'avais pas vu Isaac depuis quelques jours et il paraissait vieilli de dix ans. Ses cheveux blancs soigneusement coupés par Martha, ses rides d'inquiétude sur le front le faisaient paraître plus sénile qu'il ne l'était.

Je savais qu'il s'inquiétait bien plus que Martha, il a toujours cru que me faire vivre recluse dans la contrée était la meilleure solution. La liberté et l'indépendance à mon sujet, le terrifiaient. Je suis sûre que la vue d'Aaron sur la pallier lui a donné des milliers de cauchemars et des maux de tête.

- Est-ce que je peux faire quelque chose pour toi ? Tu n'as pas l'air dans ton assiette !  demanda-t-il, le regard soucieux.

Je commençai à monter dans l'escalier de l'étage supérieur pour aller me rafraîchir.

- Non tout va bien, c'est seulement un verre de trop. dis-je, exagérément détendue pour ne pas l'inquiéter davantage.

Je l'entendis se lever de sa chaise pour apparaître en bas des marches que j'avais déjà commencées à gravir.

- Tu sais ma puce, les temps difficiles sont propices à toute sorte de mauvais comportement... L'alcool ne t'aidera pas indéfiniment. m'avertissait-t-il.

Je me retournai face à lui, il pensait que j'étais devenue une alcoolique ! Addict à tous les péchés ! La journée accompagnée d'un amant, le soir enivrée plus que de raison.

- Isaac, il s'agissait uniquement d'une soirée festive avec Sohann. Il ne me semble pas que je descende siroter tes alcools la nuit ! me défendis-je.

Il voulut répondre mais se ravisa et se contenta de me sourire poliment, ravalant ses pensées négatives à mon sujet. Je l'observai du haut des marches rejoindre sa place dans la cuisine. Une pointe d'aigreur me frappa. Je le décevais, je le décevais uniquement parce que je prenais mes propres décisions et mes propres choix !

Je m'assis sur la chaise de ma coiffeuse, les genoux contre ma poitrine. Réfléchissant à la conversation que l'on venait d'avoir.

Un coup d'œil dans le miroir, j'observai combien je paraissais maigre et fatiguée, maigre et déterminée. Mon regard était dur, plus dur qu'à son habitude, il semblait pouvoir gravir des montagnes et pouvoir toiser de nombreux Princes des Abîmes.

Était-ce désormais de cette façon que me percevaient les personnes qui m'entouraient ? Une femme déterminée et impassible dans ses décisions ? Une femme trop déterminée et trop impassible dans ses décisions oui ! Ignorante des évènements qui m'entouraient j'étais si malléable, une véritable poupée de chiffon.

Pourtant Sohann l'avait compris, il s'était rendu compte de combien tout ça m'importait. Les personnes qui m'aimaient vraiment finiront par le comprendre également !  J'espérai croiser mon ami quelques secondes cette nuit, dans le château, afin de pouvoir me donner une once de courage pour affronter une seconde fois, cette salle noire et bien trop grande.

Nous avions rendez-vous lorsque la première étoile illuminerait le ciel noir de la contrée. Et je n'avais foutrement aucune idée de quand cela devait arriver !

Je me penchai à la fenêtre de ma chambre pour observer le ciel, il était toujours empreint de ses tons grisâtres mais il n'y avait pas encore de signe de nuit profonde.

J'avais bien assez de temps devant moi pour faire disparaître cette immonde odeur d'alcool et me passer une tenue propre.

Le bain rinça tous mes péchés de la veille et m'aida à regagner l'énergie dont j'avais besoin pour les prochaines heures.

J'optai pour une tenue bien plus confortable que celle que j'avais portée lors de notre rendez-vous à la caverne. J'enfilai une jupe longue en velours noir assorti à un bustier en lin blanc, il n'avait pas le mérite de soutenir ma poitrine mais il la cachait mieux que la chemise blanche d'Eden !

Je descendis prendre de quoi grignoter du haut de ma fenêtre, lorsque j'attendrais patiemment que les étoiles illuminent le ciel de Rosaceae. La chaumière était alors étrangement vide et silencieuse, je soupçonnai Martha de tenir Simon à l'écart afin qu'il remarque mes absences le moins possible. J'eu un pincement au cœur lorsque j'observai cette table où nous partagions nos repas tous ensemble autrefois. 

Quand je remarquai que la lumière du jour commençait à s'assombrir, mon courage vibra de nouveau dans mes veines.

Je le faisais pour moi, pour nous, enfants du secret !

Dans un bol en porcelaine, reposaient quelques framboises scrupuleusement nettoyées par Isaac, je les embarquais avec moi pour en faire mon maigre repas sur le chemin.

Un minuscule point doré rendait la nuit plus sublime que jamais lorsque je me glissais, à mon tour, dans la pénombre pour rejoindre le château.

L'air était plus frais qu'habituellement et je regrettais de ne pas avoir protégés mes épaules de la brume du clair de lune.

De légers échos de foudre s'abattants sur le Brasier des Flammes Brûlantes se faisaient entendre sur le sentier de la Vallée Epineuse, m'obligeant à presser le pas afin de ne pas mourir carbonisée entre la cime des arbres !

Le chemin fût moins long mais plus angoissant que lorsqu'Eden m'avait raccompagné chez moi,  prenant soin de rester à une distance convenable de la chaumière.

Le château paraissait plus sombre que les jours précédents, ses pierres noires le rendaient presque invisible dans la nuit ténébreuse qui recouvrait Rosaceae.

Je frappais deux fois à l'aide du serpent en bronze sur la porte cachée du château. Otos m'ouvrit de suite, lorsqu'il m'aperçut, il semblait anxieux, inquiet, son crâne chauve était plissé et sa peau verdâtre avait mauvaise mine, enfin plus qu'à son habitude.

Il hocha la tête et s'écarta du couloir pour me laisser passer. Je cherchais du regard Callum ou Eden mais aucun d'eux n'apparaissaient dans le patio éteint. Le château était terriblement silencieux, seule la musique de la caverne et les orages alentours, offraient un bruit de fond à la fontaine faiblement éclairée par les quelques étoiles dominants désormais l'édifice.

Callum m'avait clairement signifié qu'il m'attendrait à la même entrée, au même lieu que la nuit où il m'avait aidé à cacher un corps lâchement assommé.

Il avait visiblement prévenu Otos qui sentait l'angoisse à plein nez.

Je me décidai à emprunter le même itinéraire que celui que j'avais pris entourée d'Eden et de son frère pour faire mes recherches dans la salle des archives. Je marchai sur des œufs lorsque je gravissais l'escalier en colimaçon, je tentai de faire le moins de bruit possible afin de ne pas finir ma nuit dans un cachot humide. Le couloir au premier étage était lui aussi terriblement sombre et sans aucun bruit. J'osais à peine respirer lorsque je franchis le parquet foncé du couloir.

Quelques minutes s'écoulaient durant lesquelles je tentais de retrouver le chemin qu'avaient emprunté les enfants du diable pour me conduire à la bibliothèque. Je passai une seconde fois devant le même tableau fleuri, complétement prise au piège dans ce labyrinthe maudit ! Je jurai et plissai les yeux pour tenter d'apercevoir où menaient les deux couloirs habités par la nuit, qui s'offraient à moi.

Une porte claqua dans un coup de vent, me faisant sursauter si fort que je dû me rattraper sur le petit fauteuil en cuir, placé au bout du couloir afin de ne pas glisser sur ma jupe.

Je me collais à la tapisserie face à l'assise, pour tenter de paraître inaperçue dans la pénombre. Je massai mes tempes pour m'aider à réfléchir à un détail, un souvenir, qui pourrait m'aider à retrouver le chemin de la salle des trésors.

- Bonsoir.

Un cri étouffé caché par mes mains collées sur ma bouche, brisa le silence. Eden était assise sur le même fauteuil qui m'avait sauvé quelques secondes auparavant. Sa pâleur et sa voix étaient les seuls indices qui m'aidaient à reconnaître mon interlocutrice.

- Vous m'avez foutu une de ces trouilles ! affirmai-je, le cœur battant de peur.

Elle se leva de son assise et montra ses deux paumes de mains, face à elle :

- Ce n'est que moi. me rassura-t-elle.

Sa présence me détendit instantanément et m'enleva une belle épine du pieds !

Je me rapprochais afin de me tenir face à elle et avouai :

- Je me suis perdue... J'ai cru qu'il fallait tourner à gauche en montant des escaliers mais...

Elle claqua de la langue et me sourit vicieusement en épiant la tenue que je portais. Je la toisai, cherchant une explication à cette soudaine réaction. Je levai les yeux au ciel quand je compris qu'elle était encore en pleine crise de séduction.

- Vous êtes magnifique ! souffla-t-elle, en se rapprochant de moi.

- Merci je suppose... répondis-je, quelque peu gênée.

Son bras gauche scintillant de sa blancheur s'élança au-dessus de ma tête, je l'observai perplexe, elle haussa les sourcils pour m'inciter à attraper sa main. Ses doigts entrelacés dans les miens étaient froids et forts, elle attrapa fermement le bout de mes phalanges et me fit tourner sur moi-même pour observer les mouvements de ma jupe dans l'air. Elle entama le second tour quand je l'arrêtai en lâchant sa main. Elle paraissait alors, soudainement déçue et vexée. Mais il était vraiment temps que je retrouve son frère et qu'elle arrête ses badinages !

Mes mains posées sur mes hanches, elle retrouva son sourire charmeur, fière de la petite danse que je lui avais offerte :

- Vous êtes un ange... Angèle ! lâcha-t-elle, en appuyant fermement ses syllabes lorsqu'elle prononça mon nom. Son haleine mentholée fouetta mes joues.

- Très bien. Merci de votre intervention Eden ! Auriez-vous l'amabilité de m'indiquer où se trouve Votre chère Majesté de frère ? demandai-je, amusée et fatiguée d'avance.

Elle recula pour poser son dos contre la tapisserie et soupira bruyamment.

Je n'étais donc visiblement pas sortie d'affaires avec elle !

Elle arbora un sourire en coin et me répondit :

- Bien que vous soyez le plus sage des anges de cette vie indigne, vous savoir en danger la fois dernière ça m'a... Vraiment inquiété pour vous ! Je regrette de ne pas avoir été plus rapide ! Mais mes pouvoirs et mes droits sont tellement inhibés depuis... Que j'ai choisi la liberté.

La liberté ? A quoi faisait-elle référence ?

J'étais véritablement perdue dans son flot de paroles et dans la nuit qui commençait cruellement à se rafraichir !

Je secouai la tête, frileuse et tentait de comprendre son intention :

- Où voulez-vous en venir ?

Elle dénoua ses longs bras qui étaient posés dans son dos et sortit de sa poche un fin baudrier en cuir noir ainsi qu'un petit canif en bois noir, sa lame brillait dans l'obscurité. Elle paraissait aussi tranchante qu'une épine de rose.

- Malgré le fait que vous vous en soyez très bien sorti sans nous et que vous l'ayez très bien remis en place, je serais rassurée si vous portiez une arme, même la plus petite soit-elle ! répondit-elle en me tendant la lame et son étui.

Elle savait alors que j'avais assommé cet homme et que le Prince m'avait aidé ! Même si je ne doutais pas de ses bonnes intentions, son addiction certaine à l'alcool pourrait ébruiter la scène d'agression maquillée !

- L'avoir remis en place ? répétai-je, décontenancée.

Elle me souriait et jouait avec une de ses boucles serrées :

- Oui, Callum m'a dit que vous aviez dissuadé votre agresseur en lui disant que j'étais votre amante. J'avoue que c'était très ingénieux de votre part ! avoua-t-elle, en riant sincèrement.

Il a dit quoi ?

Outrée, je restai là, à l'observer se noyer dans son discours d'admiration et de faux espoirs qu'avait fait naître son traitre de frère. J'étais incapable de lui prêter plus d'attention, je ne voulais qu'une chose, retrouver le Prince et avoir de vraies explications avec lui ! S'il croyait que je n'oserai rien lui dire juste à cause de son statut, il se trompait sur mon compte !

Tandis qu'elle continuait son speech, je lui tournais le dos, trop impatiente et énervée pour attendre une minute de plus.

Je l'entendis marquer un temps d'arrêt, surprise de ma fuite, elle me suivait à grandes enjambées :

- Où allez-vous ? demanda-t-elle, essoufflée par ses longs discours.

- Rencontrer sa Majesté une nouvelle fois. persiflai-je les dents serrées, terriblement agacée.

- Oh... Je vous accompagne ! En revanche, sans vouloir vous offenser, c'est de l'autre côté qu'il faut se rendre... souffla-t-elle.

Je soupirai bruyamment et fit demi-tour en levant les yeux au ciel. Cette fratrie s'avérait encore plus épuisante que tout ce que j'avais pu imaginer ! Elle me suivit en silence et me donnait de vagues indications sur quel couloir emprunté et quel balcon nous devions éviter.

Ne voulant pas la blesser en ayant mis fin à sa sérénade romantique, je lui demandai :

- Pourquoi me tutoyez-vous uniquement lorsque vous êtes ivre ?

Elle s'éclaircit la voix et dit :

- Tournez à droite dans deux portes. Et bien, vous aussi vous aviez commencé à me tutoyer si je me souviens bien ! Je ne veux paraître trop entreprenante en vous tutoyant, voilà tout. Même si cela serait un véritable plaisir que de me défaire de ces normes de politesses ingrates ! affirma-t-elle, heureuse d'aborder le sujet.

Nous avions enfin retrouvé notre chemin, la vaste porte reconnaissable parmi mille autre, se tenait face à nous.

- Alors c'est ici que tu me laisses. dis-je, pour m'assurer qu'elle ne nous suivrait pas pendant que je m'expliquerai brutalement avec son frère.

Lorsqu'elle m'entendit la tutoyer, son visage retrouva ses traits joyeux. Elle pouvait sembler si sombre et dure à certains moments. Mais son comportement l'illuminait, elle ressemblait, finalement, davantage à un elfe sournois qu'à la fille du diable.

Elle hocha la tête et reculait dans l'obscurité en soufflant :

- Fais attention à toi, j'ai fait promettre à mon frère que personne ne devait toucher à un seul de tes cheveux dorénavant. dit-elle, en me remettant l'arme et son baudrier que je n'avais pas pris le temps d'attraper.

- Pourquoi fais-tu tout ça pour moi ? chuchotai-je, désormais seule dans le noir.

Je l'entendis rire au loin et me répondre :

- Je suppose que tu ferais une très bonne amie.

Je secouai la tête, elle ne s'arrêtait jamais ! Je ne pouvais pas tout mettre sur le compte de l'alcool, elle était la séduction et l'extravagance incarnée ! Avant d'ouvrir la pièce qui deviendrait mon antre pour la nuit, je dissimulai discrètement mon arme en accrochant le cuir autour de ma hanche.

Si Callum lui avait promis que personne ne toucherait à un seul de mes cheveux, il n'en était pas de même pour lui. Je pensais à combien cette lame pourrait le blesser d'avoir dit une si grosse connerie ! C'est à cause de lui si Eden semble si amourachée ! Je n'aimais guère la colère impolie qui m'envahissait lorsque je pensai à lui.

Une main sur la poignée de la porte gigantesque, l'autre poing serré de colère, je m'apprêtai à enfin affronter cet idiot de prince ! Lorsque j'entrai, la pièce semblait vide de toute autre vie. La porte se referma dans son fracas habituel et je cherchai du regard celui qui était devenu mon ennemi numéro un.

- Vous êtes en retard.

C'est sous un des rares rayon de lune que se trouvait assit, Callum. Ses cheveux noirs scintillaient sous la faible lumière de la nuit. Et si je m'apprêtais à lui hurler dessus en l'injuriant pour sa stupide idée, j'avais omis combien sa beauté était un fantasme à elle toute seule, me faisant perdre tout moyen de parler.

Ses yeux émeraudes croisèrent et défièrent vigoureusement les miens. Il savait parfaitement que son mensonge attiserait ma colère.

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top