Chapitre Dix-sept.

Callum était penché au-dessus du registre où était gravé le trésor qu'on recherchait activement. Mon trésor.

Il m'avait ordonné de me taire afin qu'il puisse vérifier en paix les symboles inscrits sur la page jaunie, et par la même occasion, pour ne pas me donner de faux espoirs.

J'étais debout près de lui, tremblante, tremblante d'enfin avoir entre mes mains, de possibles réponses. Ressemblant à ces monstres à la peau grisâtre, suppliant pour un dernier verre, promettant qu'il n'y en aura pas d'autre, addict aux mensonges pour survivre. 

J'étais addict, addict à la vérité.

Accrochée à ses lèvres bien trop symétriques pour être vraies, les secondes prenaient des heures avant que son regard croise le mien. Mon cœur manqua un rebond, trop excité et apeuré par cette découverte.

Lorsque Callum soupira, je tentais, trop impatiente, de croiser ses pupilles émeraude. Les narines dilatées, la mâchoire serrée, j'avais de l'espoir. Je nourrissais mon désir d'une envie de réponses satisfaisantes, d'un premier pas tant attendu.

- C'est bien de vous dont il s'agit ici.

Il l'avait lâché si durement, si solennellement, que le temps s'arrêta sous mes yeux vitreux d'émotions et de fatigue. Son regard était si puissant, si criant d'émotions, que je ne savais pas quoi y déceler. Ses yeux m'attrapèrent et bloquèrent ma respiration, mon être et mes pensées, durant de longues secondes.

Les mots, les questions butaient dans mon esprit, aux creux de mes lèvres, j'avais tant à demander, tant à déchiffrer sur cette page griffonnée de noir. Mais j'avais tant espéré ce jour, où une première partie de la vérité se dévoilerait à moi. Me donnant la force de continuer, l'énergie de me battre, l'espoir de renaître, l'intelligence d'y croire.

C'était maintenant. C'était dans cette nuit noire que mon rêve le plus cher se révélait à moi. J'aurais voulu hurler, crier ma joie, tenir Callum en otage pour qu'il me lise à la virgule près, les lignes écrites à mon sujet. Mais l'émotion était puissante, qu'aucun mot, ni aucun son ne sortirent de ma bouche.

- Attention ! Vous vous sentez bien ? M'agrippa Callum pour m'aider à m'asseoir sur un siège, mes genoux flanchant sous l'émotion.

Son contact m'électrisa et me sorti de ma stupéfaction émotionnelle.

Un souffle frais sorti de mes lèvres et dynamisa ma parole puisque j'arrivais de nouveau à articuler :

- C'est vraiment de moi dont on parle ?

Le regard du Prince était profond et clair, il n'y avait plus aucun doute. Mais je voulais l'entendre encore, me l'affirmer encore une centaine de fois, voir son visage me toiser si durement face à la vérité.

C'était stupide, de m'accrocher à lui face à cette nouvelle vérité. Mais il n'y avait que lui et moi dans cette nuit révélatrice. J'aurais voulu affirmer qu'il y avait bien une vérité, MA vérité derrière toutes ces mises en garde. Mais seulement nous deux, étions secrètement resté veiller dans cette pièce où des milliers de pages de vie étaient finement rangées. Prêts à braver les interdits, prêts à cacher un corps pour qu'il puisse tenir sa promesse et que je puisse obtenir ce que j'attendais depuis des années.

C'était si idiot que j'étais accrochée, droguée à sa voix profonde qui prononçait ces mots si importants, si lourds de sens.

- C'est bien la page relatant les informations de votre naissance. Répéta Callum en hochant la tête.

Je marquai de nouveau une pause pour encrer ses paroles dans mon esprit. Je passais une main dans mes cheveux en tirant mes racines pour être sûre que je ne sois pas en train de rêver.

Je secouai la tête, je n'en croyais pas mes yeux. C'était ce que j'avais désiré autant que possible  depuis des mois et c'était enfin sous mes yeux !

- Lisez-moi ce qu'ils ont écrit à mon sujet. Ordonnai-je au prince, impatiente et anxieuse de savoir si le nom de ma mère s'y cachait, ou si j'avais bien fêté ma vingtième année quelques jours auparavant.

Callum s'assit face à moi et empila les autres ouvrages devenus désormais inutiles. Il soupira bruyamment et joua nerveusement avec le bout de papier qui nous avait servi de modèle pour trouver mon nom.

- C'est assez pour aujourd'hui il me semble. Nous reprendrons dans les nuits à venir. Lâcha-t-il sèchement.

Surprise par sa réponse, je me remise droite sur mon siège pour mieux le toiser. Il s'apprêtait à refermer le fameux registre, celui de toutes les réponses, mon registre. La rage et le courage qui m'envahirent à la suite de cette nouvelle découverte, bouillonnaient dans mes veines. Il était hors de question que j'attende une minute de plus pour connaître ces informations !

 Pleine de culot, j'attrapai son avant-bras avant qu'il ne commette le geste fatidique de refermer le livre. Mes doigts s'accrochaient autour de sa peau tiède, mon geste me surpris autant que lui.

 Il m'observa à quelques centimètres de mon visage, ses mains encore autour de l'ouvrage, je resserrais ma prise sur son bras. 

Mon cœur au bord de l'implosion, apeurée d'avoir osé toucher le Prince des Abîmes, courageux de vouloir connaître le reste de ses secrets.

Mes mains devenaient moites et ce contact semblait durer bien trop longtemps. Mon souffle devenait court, j'étais sur le qui-vive, prête à sortir mon arme au moindre mouvement du Prince des monstres.

 Mais il n'en fit rien, le fracas de l'ouvrage tombant sur le bureau me fît sursauter. Ma main libéra alors sa peau dorée, nos pupilles se défièrent toujours, j'allais plaider ma cause lorsque je vis ses lèvres bien trop pleines, s'entrouvrirent :

- Je crois que vous n'avez aucune idée de ce que vous venez de faire. Affirma-t-il, le regard plein de malice.

Instinctivement, je reculai d'un pas en m'accrochant aux rebords du bureau dont les quelques échardes présentes, m'écorchaient les doigts.

Mon souffle était plus bruyant qu'habituellement, je gardais mon bras gauche proche de ma hanche, prêt à soulever ma jupe afin d'arracher la lame accrochée à ma peau.

Le Prince des Abîmes était dans ses paradoxes quotidiens, mais face à moi ce n'était pas le Callum emprunt de tristesse qui me souriait si férocement. Non, il s'agissait de son côté le plus bestial, celui qui me donnait des envies d'assassinat, d'étouffement rapide, de lignée royale détruite.

J'avais peur, j'appréhendais désormais les résultats de mon geste. 

Il avait raison, je n'avais aucune idée des actes que je commettais. Mais il ne le saurait jamais, pas une once de peur émanerait de mon comportement, il aimerait trop ça, se sentir puissant, se sentir si unique dans son statut.

- Je vous demande de me donner les informations dont j'ai besoin pour vous laisser en paix. Répondis-je, paraissant trop sûre de moi pour être honnête.

Ses iris prirent un éclat si clairs et brillantes que je savais d'ores et déjà, que la bataille serait vaine.

Son sourire étirait son visage si parfaitement sculpté, ce qui devait paraître magnifique, était désormais devenu motif de frayeur.

- J'ai plutôt l'habitude que l'on s'agenouille devant moi plutôt que de répondre aux ordres de mes sujets. Observa-t-il, en arborant une voix suave que je ne lui connaissais que trop peu.

Ses sujets ?

J'émis un rire surpris, pour qui se prenait-il ? Il n'avait que très peu fait référence à son statut, mais on y était, on touchait à vif, l'égo de la famille royale de Rosaceae !

J'attrapais le fameux ouvrage qu'il avait fait retomber sur le bureau et posa ma main sur les écritures de mon nom. J'eu un frisson au contact des pages, je touchais littéralement du doigt une vérité que je redoutais tant.

- N'y pensez même pas. Eden attend de vous que vous accomplissiez votre promesse. Persiflai-je, les épaules tendues.

Callum s'avança d'un pas, ruinant alors le peu de distance respectable que j'avais tenté de regagner quelques secondes auparavant.

- Vous êtes consciente qu'en un claquement de doigt... S'arrêta-t-il en me toisant, vicieusement amusé.

Je me tenais si droite pour paraître assurée, que ma colonne vertébrale devenait douloureuse. Inconsciemment, ma joue s'étirait dans un jeu qui ne plaisait guère à ma peur naissante. 

Je souriais au Prince, le défiant de terminer sa phrase.

Ma réaction sembla le décontenancer car une lueur inconnue traversa son regard vif de provocation. Il devait être si habitué aux monstres abaissants le regard sur son passage, aux crânes chauves se penchant dans une révérence hypocrite, que mes réponses devaient le désarçonner. Surpris ou non, chacun de mes mots semblaient avoir le don de l'amuser encore plus.

Il inspira si bruyamment que je cru sentir son souffle frais s'abattre contre mes frêles clavicules.

- Je pourrais faire tellement de choses de votre âme.. Je pourrais la transformer, la soudoyer, la modifier selon mes goûts... Mais je crois que ce que je préfère, c'est vous observer vous battre contre la terreur que je vous inspire. Dit-il, râclant chacun de ses mots.

Sa voix était semblable à des notes de pianos courants le long des murs gigantesques de la pièce. 

 Oui, ses mots résonnaient dans mon âme, effleurant ma peine et mon courage.

Il avait vraisemblablement accès bien trop facilement à mes ressentis.

- Vous êtes un véritable livre ouvert. Affirma-t-il tout sourire, fier de me voir me liquéfier à mesure où mon courage m'abandonnait lâchement.

Eden commençait presque à me manquer, son frère était un véritable calvaire, à l'image du rôle qu'il endossait !

- Vous n'avez aucune idée de ce que je suis. Persiflai-je, en haussant la voix à chaque nouvelle syllabe.

La porte s'ouvrit dans un fracas épouvantable. Callum me tira fermement dans une allée de livre et articula silencieusement : « Ne bougez pas ».

Nous étions si proches que nos épaules se touchaient presque. Tous les deux dos aux ouvrages précieusement rangés. Je songeais presque à combien le poignarder dans cette position serait simple, je pourrais tenter de toucher directement sa carotide.

Mais avant que je n'eu le temps de comprendre ce qui se passait et de quel corps nous devrions encore nous débarrasser, une voix si singulière, chuchota maladroitement :

- Callum ? Boucle d'or ?.... Angélina ? Putain mon crâne...

- Et les gars montrez-vous j'ai gravi ces marches avec la nausée, juste pour vous ! Se mit à hurler Eden.

Callum leva les yeux au ciel et se releva dans sa direction en un rien de temps.

- Bordel Eden, va brûler dans les Brasiers ! Jura Callum.

J'entendis son rire cristallin faire de l'ombre au silence, tandis que je me relevais difficilement, envahie par la fatigue des dernières heures.

- Tu voulais me poignarder ? Sérieusement grand-frère ? Tu me déçois ! Après tout ce que j'ai fait pour toi ! Rit-elle bruyamment, visiblement éméchée une fois de plus. 

Je remarquai une dague en argent briller dans la lumière de la nuit, alors que le Prince s'empressait de la ranger dans son étui en s'approchant de sa sœur.

Il préférait donc réellement assassiner un innocent sous mes yeux plutôt qu'on prenne le risque de l'apercevoir auprès de moi.

M'enfin, il m'aurait sûrement assassinée à mon tour si j'avais vu combien cet homme était mauvais.

Je me trouvais à la hauteur de Callum et de sœur, les yeux d'Eden se posèrent sur moi. Son regard sombre était injecté de sang, elle était enivrée plus que de raison.

- Tu es encore saoule. Observais-je, peinée de la voir dans cet état.

Elle détaillait mon corps avec insistance, l'alcool accentuait ses vices de perversité.

- Je n'arrivais pas à effacer ton image de mon esprit en enchainant les cocktails. Répondit-elle, un sourire sauvage sculpté sur son visage de porcelaine.

Je toisais Callum pour lui faire porter tout le poids des faux espoirs qu'avait désormais sa sœur. Il se tenait appuyé contre le mur de la bibliothèque, ses cheveux sombres se mêlèrent étrangement à la nature morte exposée dos à lui. Nous échangions un regard plein d'animosités, je pouvais entendre les pensées qu'il hurlait à mon égard : « Vous aviez une meilleure idée madame l'assommeuse de garde ? ».

Je secouais la tête, fatiguée, et détournais mes yeux du Fils du Diable. Je souriais à Eden, consciente des services qu'elle me rendait malgré ses addictions bien présentes.

- Eden... Je... J'ai déjà...

- As-tu trouvé ce que tu cherchais ? Me coupa-t-elle, la voix enrouée.

Je m'assis sur un siège posé contre une étagère, molletonné, il était plus confortable que les chaises des bureaux. Je me laissais glisser jusqu'à trouver une position supportant le poids de mon corps exténué.

- Oui... Oui j'ai trouvé ma...

Je soupirais bruyamment et frottais mes yeux qui commençaient à me brûler à force de devoir s'habituer à la pénombre constante.

- Ton frère ne semble plus vouloir continuer notre collaboration. Et... ça me peine vraiment... J'ai vraiment fait des efforts tu sais... Dis-je de ma voix la plus mielleuse possible tout en l'implorant du regard, consciente de la colère qui émanerait chez son frère.

Je l'entendis se redresser et émettre un rire furtif.

Un feu terriblement meurtrier, naissait dans mon ventre.

Eden se frottait le menton, visiblement pensive. Elle hocha la tête à plusieurs reprises puis se tourna en direction de son frère, les bras croisés contre sa poitrine.

- Des efforts ? Vous devez fournir des efforts pour me supporter ? Objecta férocement Callum.

Mon poing soutenait mon visage refroidi par ma baisse d'énergie. Je ne voyais plus que les souliers en cuir du Prince caché dans la pénombre. J'avais conscience que lui et sa sœur devaient m'observer comme en plein jour.

Je roulais des yeux en direction du haut plafond de la salle et secouais la tête, faussement exaspérée.

- Tu dois tenir ta... Merde... Ta... Bégaya Eden, rongée par le Bourbon.

- Promesse ? Proposa Callum. Laquelle au juste ? Celle où je dois l'aider jusqu'à la fin de ma vie ou celle où je n'ai pas le droit de la noyer dans les Abysses ? Car dans les deux cas, ma vie semble devenir bien inutile si je dois les respecter à la lettre ! Persifla-t-il.

Je me redressais sur mon siège, de nouveau sauvagement piqué en plein dans mon maigre égo.

- Oh si vous n'étiez pas d'un sang si bleu, je n'aurais aucun scrupule à utiliser le présent que m'a offert votre très chère sœur ! Répondis-je vivement, les dents serrées d'agacement.

Callum se mit à rire furtivement, faussement dépassé, il se tourna en direction d'Eden :

- Elle ne sait absolument pas à qui elle parle ! Qui oserait nous menacer d'assassinat ? S'insurgeait le Prince.

- Qui d'autre ? Répondit Eden, un sourire de fierté accolé à son fin visage.

Elle s'approcha de moi et s'assit sur l'accoudoir de mon siège, m'obligeant à faire reposer mes bras sur ma jupe.

- Tu n'en as pas marre que l'on nous regarde avec des grands yeux ronds à chaque sortie ? Qu'on nous baise les mains hypocritement pour nous demander une faveur ? Que l'on nous fasse l'amour uniquement par désir de pouvoir ? Demanda-t-elle à son frère, semblant avoir retrouvé une certaine raison.

Nos discussions la désaoulaient et j'étais terriblement gênée à l'évocation de sa dernière phrase. Je gesticulais de malaise sur mon siège en m'obstinant à défroisser ma jupe du revers de la main.

Un silence s'installa dans la pièce, Callum déboutonna le premier bouton de sa chemise en lin, libérant son cou. L'alcool avait creusé les cernes d'Eden, et je luttais contre ma nuque ensuquée, prête à succomber à la tentation que me soufflait Morphée.

- Tu es malheureuse. Soupirai-je en direction de mon amie.

La détresse d'Eden me retournait l'estomac car son air jovial et sa légèreté quotidienne semblaient cacher de bien sombres côtés. Je me rendais alors compte que l'espace d'une rencontre, j'avais pu tomber dans le panneau de ses addictions malsaines. Elle devait se battre tous les jours afin de noyer tous ses souvenirs dans l'alcool à outrance !

- Et toi dont Cendrillon... Répondit-elle, la gorge serrée par mon observation.

Je ne savais pas où regarder dans la pénombre afin de la toiser. Je me contentai de regarder mes doigts entrelacés, tentant de remettre mes idées en place.

- Eden.. Qu'est-ce qu'on a bien pu te faire subir pour que tu sois obligée de cacher qui tu es vraiment ? Demandai-je, gênée de mettre les pieds dans le plat de cette façon.

Mais l'air lourd et empreint d'une tristesse sans fond, m'obligeait à arrêter de juger Eden pour ses démons. Qui étais-je pour juger qui que ce soit autour de ses tourments ? Je voulais pouvoir mieux la comprendre pour pouvoir l'aider à mon niveau. Cela n'avait plus rien d'une simple relation, cela était lié à l'amitié profonde qui commençait à m'animer lorsque je le voyais s'approcher de moi.

- Angèle... Qu'est qu'on a pu te faire endurer pour que tu sois si apeurée de toi-même ? Tu pourrais briser bien des âmes ici. Pourtant, tu t'accroches à croire, croire aux bonnes âmes et aux bonnes intentions. Qui répand ce poison dans tes veines et t'empêches d'être pleinement qui tu es ? Angèle, qui es-tu vraiment ? Demanda-t-elle, sa voix cristalline appuyant chacune de ses phrases.

J'aurai pu me vexer face à ses réflexions tranchantes et intimes, mais le fait est que sa façon de me percevoir, serra davantage mon cœur et j'avais maintenant, la ferme impression d'être enfermée dans le mauvais corps. J'étais, cependant, incroyablement gênée que cette conversation est lieu près de Callum. Je refusai qu'il puisse m'observer en étant si faible. La chaleur qui imprégnait mes joues m'empêchait de réfléchir sereinement. La pénombre complète me laissait penser qu'Eden et son frère étaient en train de m'observer fondre sur place.

- Et toi Eden ? Derrière ta séduction poussive, tes nombreux Bourbons, ton sourire pervers, qui es-tu ? Cette histoire de liberté est liée à un amour passé n'est-ce pas ? Continuais-je, dans mes nombreuses théories à son égard.

Cette conversation, dans le noir complet, aurait pu m'effrayer, me faire courir jusqu'à la sortie de la bibliothèque. Or, je savais au fond de moi que nous touchions à des choses fragiles mais réelles. J'avais besoin d'être proche d'Eden. J'avais besoin de la comprendre, car il s'avérait que mes liens avec la fratrie Wood semblaient plus nombreux que ce que je pensai.

- Tout est lié à l'amour Boucle d'Or. Personne dans cette pièce n'est pas en train de se battre contre les désastres d'un amour. Affirma-t-elle, la voix apaisée face à notre dialogue.

Comment ça les désastres d'un amour ? Je ne subis rien de tout ça ! 

Excepté si cela inclut l'amour familial... Mais mon adoption n'a rien à voir avec l'amour, mes parents n'avaient pas le choix ! 

Et Callum ? Pourquoi ne nie-t-il pas les dires de sa sœur ? Subissait-il lui aussi les désastres d'un amour ? Pouvait-il aimer autrement que de façon physique ?

- Eden... Callum est-il toujours là ? Chuchotai-je, espérant qu'il ne m'entende pas s'il s'avérait qu'il parcourait encore le noir complet.

Personne ne répondit franchement, seul le son du Prince s'éclaircissant la gorge me fit frémir. Il n'avait pas nié. Je restai là, surprise et mal à l'aise face à ces dernières révélations.

Et si tout ce qui me liait à eux, était la souffrance ? Ou bien, l'amour ? Dans tous les cas, cela n'annonçait rien de bon.

J'entendis Eden déglutir et s'apprêter à briser le silence pensif qui nous habitait :

- Tiens, en montant vous rejoindre, j'ai entendu la garde royale parler de la disparition de l'un de leur homme. Je trouve qu'il se passe de plus en plus de choses étranges ces derniers temps.

Elle se mit à bailler bruyamment puis continua ses observations :

- Tu devrais peut-être y jeter un œil grand-frère.

Le frisson de frayeur qui m'envahit, parcourra ma nuque, mes bras nus, pour finir par s'échouer dans le bas de mon dos.

« Non, demain j'ai d'autres... Projets » m'avait-il répondu lorsque je lui avais demandé de l'aide durant les dernières nuits.

La disparition ne m'inquiétait guère, cela devait être courant à Rosaceae.

En revanche, la main ferme que Callum déposa sur mon épaule, me glaça le sang et rongea mes tripes.

Le Prince des Enfers n'était pas différent, non, c'était peut-être même pire que cela, c'était un meurtrier. 

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