Chapitre Dix-huit.
Ma nuque était sciée en deux, mes muscles engourdis, je tentais difficilement de sortir des bras de Morphée. Elle me retenait si fermement que mes paupières ne pouvaient rester ouvertes plus d'une demi-seconde. Jusqu'à ce qu'une lueur orangée vienne illuminer ma vision, elle dansait et crépitait dans cette pénombre calme et apaisée.
La chaleur qui émanait d'elle était à l'origine de la détende intense de mes muscles. Les crépitements réguliers m'étaient familiers, c'était un feu de nuit, celui qui adoucit les peines et charme les cauchemars.
J'arrivais à reprendre petit à petit le contrôle de mes doigts, de mes bras, et enfin, de mon regard.
J'étais lâchement allongée sur une méridienne de couleur sombre. Le tissu était doux et régulier, il ressemblait à du velours. Ma tête reposait sur le dossier gigantesque du fauteuil, je massais ma nuque endolorie. Me redressais prudemment, l'odeur de sucre et d'agrume m'était inconnue.
Je frottais mes yeux secs, tentant de me rappeler de mes aventures de la veille.
Les yeux émeraudes du Prince dans l'ombre de la lune, les hiéroglyphes de Thersaceae, mes mains frôlant les pages des ouvrages millénaires. Merde ! Je m'étais endormie dans le lieu le plus hanté de Rosaceae !
Je me mise debout trop rapidement, me valant quelques vertiges au passage. Mes yeux étant habitués à l'obscurité constante des lieux, je reconnaissais cette pièce et ce grand lit à baldaquin qui se trouvait devant moi.
Satanée d'Eden ! Elle avait profitée de mon sommeil pour me ramener dans sa chambre !
Je m'approchais lentement de l'édredon pour m'assurer qu'il s'agissait bien d'Eden et non d'un nouveau monstre à combattre. D'ailleurs à cette pensée, je sentis la boucle du baudrier contre ma hanche, me promettant que j'étais toujours armée.
Une masse sombre était étalée sur les draps blancs, munie d'une masse capillaire abondamment bouclée, il s'agissait bien de la fille du Diable.
Je l'observais durant quelques secondes, à la recherche d'un plan stratégique convenable. Qu'est-ce que je désirais vraiment ? Rentrer chez moi et regarder les nuits passées, en attendant une nouvelle réponse ? Me laisser périr à petit feu, me regarder mourir chaque nuit un peu plus ? C'était impensable !
Je contournais alors le lit rapidement, pour me placer près de son visage, elle semblait si paisible, son visage de porcelaine était si détendu. Peut-être même trop, étant donné que sa promesse n'était pas encore remplie de tous ses objectifs ! Je mis un genou sur le lit pour arriver à toucher son visage afin de la réveiller.
Son tatouage habillait l'entièreté de son maigre torse. Cela ressemblait à un pommier imposant, centenaire, millénaire. Des milliers de feuilles étaient finement gravées sur sa peau claire. Le tronc de l'arbre était incrusté entre sa poitrine, le drap en soie me cachait la fin de son imposant tatouage.
En la regardant, je me sentais reconnaissante de l'a connaître et de l'aide qu'elle m'apportait. Mais je ne pouvais m'empêcher de penser que toute cette gentillesse pouvait n'être qu'une mascarade !
Mes doigts frôlaient sa peau froide, puis ma main fouetta l'air pour s'abattre sur sa joue dans un claquement vif et rapide.
- Eden ! Réveille-toi ! Tu ne vas pas t'en sortir comme ça ! jurais-je.
Mon plan ? Misérable mais efficace.
Eden murmurait des mots imperceptibles en secouant son visage afin d'éviter mes vains coups. Ses boucles désordonnées effleuraient ses yeux, elle grimaça.
Mes gifles n'étaient plus suffisantes, j'attrapai ses épaules et la secouai énergiquement.
Elle ouvrit de grands yeux noirs, d'abord surprise, lorsqu'elle me reconnue, elle arbora son célèbre sourire pervers.
- Toi ? Dans mon lit ? chuchota-elle d'une voix encore ensommeillée.
Je redescendais du lit pour me placer face à elle, les bras fermement croisés contre ma poitrine.
- Vous avez profité de ma fatigue pour me ramener dans ta suite, espèce de perverse !
Elle se redressa sur ses coudes, m'observant derrière ses boucles corbeau, puis soupira en se laissant retomber sur ses trop nombreux oreillers.
- Lorsque tu t'es endormie en salle des archives, mon frère et moi avons pensés que tu serais mieux dans ma chambre plutôt que seule dans cette maudite bibliothèque !
Elle se frotta les yeux puis étira ses bras avant de s'asseoir en tailleur sur son matelas.
- Mon frère t'as porté jusqu'ici. Je voulais te déposer sur mon lit, sans arrière-pensées évidemment. Enfin, sauf si tu avais des envies nocturnes...
Callum m'a portée ? J'ai les framboises au bord des lèvres !
Mes bras toujours croisés contre moi, je lui assénai un regard si dur, qu'elle perdit son sourire, soupira, et continua son récit :
- Callum a refusé et t'as déposée sur la méridienne. Il s'est braqué à coup de « lâche l'affaire Eden, tu dragues tout ce qui bouge ». Mais je veux dire, c'est faux, ce n'est pas du tout ce que tu penses en plus de cela...
Je battis des mains pour la faire taire, ce cirque devait cesser !
- Eden, j'ai déjà un petit-ami. avouais-je, durement, pour ne plus laisser vivre ses faux espoirs.
Elle me regarda pendant de longues secondes, aucune émotion ne traversait son visage. Un sentiment de culpabilité m'envahissait soudainement, commençait-elle réellement à éprouver des sentiments pour moi ?
Son visage d'abord surpris, redevint celui que je connaissais. Cette lueur de malice dans son regard, son sourire si franc et dépourvu de malveillance.
- Oh ! Très bien... En tout cas sache que si un jour...
- Eden ! la menaçais-je.
Elle rit et secoua la tête :
- D'accord, d'accord !
Les fenêtres faisaient entrer petit à petit une lumière rosée, l'aube se levait. Il fallait que je retrouve à tout prix ce bouquin pour avoir mes réponses avant le jour !
- Rhabille-toi, il faut qu'on retourne dans la salle des archives pour que tu me lises ce passage me concernant. dis-je, en lui lançant son pantalon de la veille qui gisait au pied de son lit.
- Je... Mes pouvoirs sont devenus limités, je ne suis pas sûre de savoir lire de nouveau le Thersaceae... répondit-elle d'une faible voix.
Je me tournais face à elle, dans l'aube je ne voyais qu'une créature sombre et joyeuse.
- Il te faut des pouvoirs pour pouvoir lire le Thersaceae ? la questionnais-je, naïvement.
Elle me sourit, je voyais ses jambes gesticuler frénétiquement, elle n'était visiblement pas à l'aise. Elle me mentait.
- Et bien... C'est plus compliqué...
- Eden. Hier tu m'as dis vouloir être mon amie, mais à présent je crois que tu me mens et si c'est ça...
Elle se mit debout en un rien de temps et tira sur ses centaines de boucles définies.
Elle attrapa son pantalon et l'enfila tout en secouant la tête, ne souhaitant pas que je termine ma phrase.
- Ca... Roh puis merde !
- Ca, quoi ? Callum ? Je sais que tu me fais croire qu'il répond à une de ses promesses, mais je sais qu'il te donne aussi des directives à mon égard et vraiment, lui et moi c'est...
- Il garde le livre dans sa chambre. avoua-t-elle dans un souffle.
Quoi ? Il manquait plus que ça !
Eden s'approcha de la cheminée pour attraper un bougeoir, elle alluma la mèche à l'aide d'une allumette et me toisa.
- Pourquoi est-ce qu'il le garde avec lui ? demandais-je, pensive.
Eden haussa les épaules et ouvrit son armoire pour y prendre une nouvelle chemise en soie vert sapin.
- Il m'a dit qu'il serait plus en sécurité près de lui. Mais ce n'est pas un souci, nous allons aller le récupérer !
Elle était devenue complétement irrationnelle ou alors elle ne se doutait absolument pas de la faiblesse qui m'habitait en ces lieux : ma mortalité !
- C'est impensable ! S'il nous surprend on sera cuite ! dis-je, inquiète.
Eden pouffa et affirma naïvement :
- Callum, faire du mal à une mouche ? , s'esclaffa-t-elle, Il essaie toujours d'éviter la violence ! Il nous fera juste la gueule, un peu plus ou un peu moins ! affirma-t-elle en levant les yeux au ciel.
Le contact que j'avais échangé avec lui lors de l'évocation de la disparation du garde qui m'avait agressé, ne faisait plus aucun doute. Callum usait de la violence, de ses propres mains ou par ses ordres, il était un assassin !
L'image de son regard brillant caché derrière ses sourcils fournis, preuve de la haine qui l'animait toujours lorsqu'il m'avait assuré qu'il était "occupé" la nuit suivant mon agression, tournait sans cesse dans mon esprit.
- Je crois que tu te trompes. chuchotais-je en direction d'Eden.
Stressée par le plan suicide qu'élaborait Eden en lassant ses bottines en cuir noir, je caressais ma nuque tentant de me rassurer ou de trouver une idée moins terrible pour nous venir en aide. Ma peau était incroyablement douce et lisse. Le tissu de mes vêtements reposait parfaitement contre ma peau fine, sans tiraillements, sans irritations.
Sans boursouflures ? Sans sensation de feu persistant ?
Surprise, j'accourais devant le miroir d'Eden et plissait le regard pour examiner ma peau. Plus aucune trace des brûlures du bijou offert par Aaron. Ma peau semblait parfaite, sans une seule égratignure, peut-être même plus belle qu'avant cette blessure. Le souffle court, je me tournais vers Eden, mais qu'est-ce qu'ils m'avaient fait ? Et s'ils m'avaient fait du mal ?
Eden avait compris mes centaines de questions dans mon regard inquiet.
- Mon frère sait faire des choses incroyables avec ses doigts ! répondit-elle, un large sourire mystérieux aux lèvres.
Son... Callum avait fait plus que m'allonger sur ce foutu fauteuil ! Il avait pansé ma blessure, lorsque je relevais ma jupe, il n'y avait plus aucune trace de la coupure que je m'étais faite avec ma lame. Il avait fait s'envoler toutes les traces, les preuves de mes dernières batailles.
Était-ce une preuve d'une certaine gentillesse ? Ou était-ce un avertissement sur l'ampleur de ses pouvoirs ?
- Qu'est-ce que vous m'avez fait ? Je vous interdis de me toucher de la sorte ! me vexais-je, déçue de ne pas pouvoir faire pleinement confiance à Eden.
Elle s'approcha de moi, serra mon épaule et tenta de me rassurer :
- Tu as beaucoup à apprendre de nous Angèle. Nous ne sommes pas tout le temps des monstres ! En revanche, si tu veux éviter de tomber sur de véritables bêtes démoniaques, on ferait mieux de se bouger !
« Pas tout le temps », serait-ce un aveu de quelques actes horribles qu'ils font légitimement ?
Mais je n'ai pas d'autre choix que de suivre Eden dans le couloir semblant s'éveiller à petit feu. Je voulais des réponses, et elles étaient coincées dans l'antre du Prince le plus terrifiant du royaume ! Au point où en était notre relation, s'il me haïssait un peu plus, cela l'empêcherait peut-être de venir panser mes blessures lorsque je dors !
« L'amour ne devrait pas blesser », tu parles, le fils du Diable ne devrait pas venir les soigner en cachette !
Nous avions emprunté le prochain couloir à droite de la chambre d'Eden. Le château restait calme mais des chuchotements et des claquements de porte faisaient penser que les servants du royaume s'éveillaient pour servir leur roi.
Après quelques pas de loup en direction du couloir d'en face, nous empruntions l'aile à notre gauche. Lorsqu'Eden s'arrêta face à une porte à la peinture sombre, aux gravures de ronces et aux empreintes de papillons dorées, je remarquai que la chambre du Prince était à l'exacte opposée de celle d'Eden. Il suffisait de nous retourner pour observer la chambre d'Eden de l'autre côté du patio.
- A genoux. m'ordonna Eden.
Je riais nerveusement face à son plan pitoyable qui allait nous mener directement dans la gueule du loup qu'était son frère !
- Sérieusement ? C'est ça ton plan ? Ton frère nous a surement déjà entendu ! chuchotai-je, terrifiée.
Elle secoua son nid de corneille et articula silencieusement « Fais-moi confiance ! ». Objectivement, je n'avais pas d'autres choix que de l'écouter.
Je posais mes genoux au sol, ma jupe m'empêcherait d'avoir des mouvements amples et réguliers. Un véritable plan mortel, voilà ce que je m'apprêtais à faire !
Eden ouvrit délicatement la porte, sans un bruit, je me glissais derrière elle à quatre pattes. Je ne croyais pas une seule seconde ce que j'étais en train de faire ! Je devrais faire demi-tour et retourner chez moi dormir trois heures de plus, mais la porte se referma dans un cliquetis discret.
La chambre était sombre, d'épais rideaux vert scarabée retenaient la lumière de l'aube. La pièce était nettement plus grande que celle d'Eden ou alors était-ce le fait que je sois rendue à quatre pattes qui me donnait cette impression de grandeur.
Je devinais un large bureau à ma gauche, un vaste fauteuil en cuir molletonné était précieusement rangé sous le meuble en bois vernis. Je pensai alors, que c'était ici que Callum devait prendre ses nombreuses – et sûrement stupides- décisions quant au Royaume.
Nous avancions à tâtons sur le parquet de la pièce, mes genoux à nus, ils brûlaient à cause des frottements contre le bois.
Je suivais les bottines d'Eden qui claquetaient discrètement contre le sol vernis. Nous passions devant un petit salon où reposaient quatre fauteuils de la même couleur que les rideaux.
Les tissus étaient imprégnés de l'odeur du Prince, un mélange unique de Bourbon et de sous-bois. Répugnant.
De nombreuses flammes illuminaient la pièce, je devinais plusieurs chandeliers placés de part et d'autre de la chambre. La cire des bougies arrivait à la fin de leur nuit.
Je n'osais même pas respirer de peur que le Prince me flaire, d'ailleurs qu'en était-il de mon odeur ? Elle qui pouvait me trahir en un coup de vent. Eden avait pensé à rien d'autre qu'à me prouver son amitié et son dévouement, au delà même des risques que l'on prenait !
Savait-elle d'ailleurs où se trouvait ce registre de l'enfer ? Quelle idée avait Callum de le prendre près de lui ? Même sa logique était d'un exécrable assuré !
Je manquais de trébucher sur un tissu épais, au toucher plus doux et plus confortable, je devinais un tapis de lit.
De lit ? Merde ! On s'approchait dangereusement !
Je tentais de tirer le pantalon d'Eden pour attirer son attention mais elle donna un discret coup de menton en direction du lit du Prince.
C'était un lit à l'ampleur de son égo, il était gigantesque, pouvant contenir un harem entier !
Sa tête de lit était faite de racines de ronces cristallisées, les épines semblaient être tout aussi tranchantes que des ronces bien vivantes. Recouvertes de feuille d'or, ce lit était aussi magnifique que redoutable, comme l'homme qui dormait présentement dedans !
Mais ce n'était pas ça qu'Eden tentait de me montrer, non, ça n'avait aucune importance de savoir si le lit de son frère était confortable ou non.
J'examinais alors plus précisément les lieux, le tapis clair entourait le lit et laissait assez d'espace pour que Callum puisse en profiter en sortant de ses draps.
Un grand chandelier à six branches était posé sur une table de chevet en racine de sapin majestueux. Le meuble paraissait imposant mais sa surface était occupée par un objet massif et épais.
Epais et massif comme un registre ! On l'a !
Je retenais un cri de joie et échangeait un regard avec Eden qui me faisait signe de me remettre sur mes pieds discrètement.
Mon angoisse était à son apogée, une fois debout, s'en était fini pour moi. Ma présence le réveillerait en un rien de temps !
Eden se levait lentement, sur la pointe des pieds, elle me tendit sa main pour que je puisse prendre appui sur elle. Je la serrai si fermement par peur de tomber, que je la voyais grimacer dans la pénombre.
C'était le registre que je devais avoir sous les yeux, mais ce fut une autre vision d'horreur qui s'offrait à moi.
Callum pleinement endormi, ses boucles semblables à celles de sa sœur tombaient parfaitement sur son oreiller en coton. Son bras droit recouvrait parfaitement la poitrine nue d'une nymphe dormant à ses côtés. Ses longs cheveux blonds se mélangeaient à ceux de Callum. Si ses cheveux ressemblaient aux miens, son visage était tout à fait différent. Elle paraissait plus...Femme que moi. Ses lèvres charnues étaient recouvertes d'un maquillage couleur mauve qui avait bavé, sûrement à cause du reste de la nuit qu'elle avait passé avec le Prince. Ses joues bombées et ses longs cils recourbés faisait d'elle la nymphe parfaite. Sa poitrine était parfaitement sensuelle, assez pour soudoyer un prince de la mettre dans son lit.
Eden sembla surprise elle aussi, car elle marqua un temps d'arrêt en se rendant compte que son frère n'était pas seul. Mais elle devait sûrement y être habituée car je l'observais s'avancer prudemment de la table de chevet pour y récupérer le registre.
Elle était désormais à un pas de réussir notre mission périlleuse, et je ne pouvais détourner les yeux de l'image de Callum et de cette femme. Moi qui le croyais malheureux, maussade, je crois que la perversité est un trait qu'il partage avec sa sœur ! Regardez-le, ses mains sur le corps trop parfait de son amante... Le visage reposé de la détente qu'il avait dû vivre avant son sommeil alors que moi je...
Qu'est-ce que ça peut me faire au final ? Concentre toi Angèle !
Alors qu'Eden soulevait silencieusement l'ouvrage, j'entendis les draps bouger. Était-ce Callum qui bougeait dans son sommeil ? Non, il paraissait encore pleinement endormi et la masse qui se déplaçait sous la couette était bien plus grosse que cela.
Eden se stoppa net dans sa mission, elle aussi, étonnée de ces mouvements inconnus.
Le cœur au bord des lèvres, je manquais de vomir de peur, je voulais sortir d'ici maintenant, avant qu'il ne soit trop tard !
Nous ne bougions plus d'un pouce, ressemblant à deux statues d'argile, nous observions notre mort s'avancer près de nous.
Un léger grognement se fit entendre et le drap se souleva pour y révéler une seconde femme aux cheveux roux. Nue, elle s'approchait du Prince déposant des baisers sur son dos nu.
Surprise et choquée par ce retournement de situation, que ni Eden, ni moi, avions perçue, j'eu un mouvement de recul.
Soudain, je sentis mes jambes perdent leur équilibre, trébucher sur le tapis de lit, je battis des bras pour me tenter de me rattraper.
Du coin de l'œil j'avais remarqué qu'un meuble se tenait dos à moi. Eden secouait la tête pour m'empêcher de tomber plus bas, les yeux ronds, elle savait que j'étais sur le point de ruiner notre plan.
Mes mains accrochèrent le meuble derrière moi. Mais lorsque les notes graves du piano sur lequel je m'étais appuyée, résonnèrent dans la pièce, j'hurla de terreur, Eden hurla de stupeur, les nymphes -et amantes de Callum- hurlèrent de surprise.
Callum lui, se redressa à toute hâte de son lit, son regard croisa directement le mien, la rage bouillonnant dans ses pupilles. Eden et moi étions foutues.
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