Chapitre 18
Demain, je dois rendre un devoir de philo. J'ai donc besoin d'utiliser l'ordinateur de mon frère. Je le saisis et l'ouvre. Je tombe directement sur un post instragram :
Un, deux, trois rêves pleins la tête.
Un, deux, trois amis sur qui compter.
Un, deux, trois sourires chaleureux.
Un, deux, trois visages rayonnants.
Un, deux, trois souvenirs importants.
Une, deux, trois larmes ruisselantes qui coulent le long de tes joues pour évacuer ta peine.
Une, deux, trois crises d'angoisses, face à l'avenir qui nous attend.
Une, deux, trois conneries face à la tristesse qui te consume à petit feu.
Un, deux, trois excès de colère.
Une, deux, trois disputes avec les gens que t'aimes.
Une, deux, trois remises en questions. Une, deux, trois émotions fortes.
Une, deux, trois excuses impardonnables.
Un, deux, trois cœurs brisés.
Un, deux, trois moments envolés.
Un, deux, trois instants effacés.
Une, deux, trois vies condamnées à jamais.
Une, deux, trois injustices.
Un, deux, trois remords.
Une, deux, trois pensées se bousculant dans la tête.
Un, deux, trois mal de crânes à force de ressasser cette soirée.
Une, deux, trois fois il est dévasté.
Une, deux, trois fois il est rongé par la culpabilité.
Une, deux, trois fois il est dégoûté de l'homme qu'il est devenu.
Une, deux, trois fois il ne pouvait se regarder dans un miroir tant il méprisait son reflet.
Une, deux, trois fois il a tant voulu les rejoindre.
Une, deux, trois fois il a pensé à ce petit garçon si bienveillant et attachant qu'était son frère.
Une, deux, trois fois il s'est fait la promesse de ne plus jamais le laisser tomber, de ne plus le décevoir.
Une famille, une vie, c'est tout ce que l'on a. C'est tout ce que dieu nous a donné, et nous devons la protéger et l'aimer jusqu'à ce que la mort nous sépare. Je n'ai pas rempli mon rôle et je les ai laissé mourir sous mes yeux sans agir. Je suis qu'un lâche, un moins que rien. Je me haïs, du plus profond de mon cœur. J'aurai préféré être à leurs places pour qu'eux puissent profiter de la vie et moi être condamné car je ne mérite pas d'être en vie. J'espère juste qu'un jour je trouverai la paix intérieur et qu'on me pardonnera de mon comportement irresponsable...
A.S Publié il y a 12 heures...
Je lis et relis le post. J'en ai les larmes aux yeux. C'est Aaron qui a écrit cela ? Je ne le pensais pas poète, ou écrivain ! Ces mots sont si puissants, si forts ! C'est beau tout simplement. Je regarde le compte instagram qui a publié ce post et je constate qu'il est anonyme. Il y a juste cette publication et rien d'autres animent le compte. Voilà ce qu'il trafiqué hier soir sur son ordi. Toujours pas remis de mes émotions, je ne remarque pas la présence de mon frère dans la cuisine.
Ce dernière s'assoit à mes côtés et me sort de ma contemplation :
" Maël ? Tu m'entends ?
— C'est toi qui l'a écrit ? Je le questionne voulant avoir les réponses à mes questions.
— Écrit quoi ? Me demande t-il perplexe.
Je lui montre l'ordinateur et ses joues virent immédiatement aux rouges en voyant le poème affiché à l'écran.
Gêné, il me répond :
— Je ne voulais pas que tu le vois !
— Pourquoi ?
— Je voulais le garder pour moi. Il y a bien une raison du fait que j'ai créé un compte instagram anonyme non ? Pour ne pas qu'on découvre mon identité ! Explique Aaron embarrassé.
— Depuis quand tu écris ? Je lui demande étonné.
— Depuis hier soir. Je ne sais pas, j'ai eu une vague d'inspiration et les mots sont sortis tout seul. Je crois que j'avais besoin d'évacuer tout ce que je ressentais sur le cœur, toutes mes émotions. Et j'ai eu le besoin de le faire partager, je ne sais pas pourquoi... m'affirme t-il confus.
— Il y a juste une chose sur laquelle je voudrais revenir sur ton poème. Je déclare.
— Quoi donc ?
— Fourre toi dans le crâne que ce n'est pas de ta faute s'ils sont morts. En aucun cas c'est de ta faute, tu n'y es pour rien Aaron ! Si tu redis ne serait-ce qu'une seule fois que tu es responsable de leurs morts je te donnerai une bonne leçon et tu t'en souviendras toute ta vie. Crois-moi ! Je lui hurle dessus, hors de moi.
— J'entends ce que tu me dis, je le comprends mais je ne peux m'empêcher de penser... dit-il d'une toute petite voix.
— Stop, ne dis pas un mot de plus Aaron ! Je le coupe en haussant le ton.
— Ok, j'ai compris ! Dit-il en me regardant droit dans les yeux.
— Et une dernière chose.
— Laquelle ?
— Tu as vraiment envisager la mort comme une solution ? Je le questionne d'une voix tremblante.
— J'étais mal Maël ! Alors oui je l'ai envisagé 2 secondes quand on nous a annoncé à l'hôpital qu'ils étaient bel et bien décédés. J'étais dans ma bulle et après je me suis souvenu que tu étais dans mes bras et que tu étais là. Que tu étais en vie et qu'il fallait que je reste en vie pour toi... " m'avoue t-il d'une voix tremblante, les larmes aux yeux.
Ému par ses paroles, je l'enlace et je ne le lâche plus. Il se laisse faire et après cette étreinte, il se décale délicatement et essuie ses larmes d'un geste vif.
Ensuite, il se reprend et déclare enthousiaste :
" Bon finit le mélodrame, on doit aller de l'avant ! Ça te dit une partie de Playstation comme au bon vieux temps ?
— Et comment. Je vais te mettre la raclé de ta vie ! Je réponds pour le provoquer.
— .C'est moi qui va te mettre la misère plutôt ! " Riposte t-il en plaisantant.
Nous allumons la télé, prenons les manettes et la guerre commence...
***
Voilà le chapitre 18 !
Il est un peu différent de d'habitude haha , j'espère que vous avez apprécié le texte d'Aaron !
J'ai beaucoup aimé écrire ce chapitre, j'espère de tout coeur qu'il vous aura plu !
N'hésitez pas à me donner votre avis là-dessus, je serai heureuse de le connnaître :)
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top