LE CHÂTIMENT D'ORESTE

Chapitre premier : les Analogues, ou livre de l'opposable : chapitre 3 : Cycle des Solitudes ; le châtiment d'Oreste

(Oreste, assassin de sa mère, en proie aux remords. Ce texte parle du sentiment de culpabilité de ce que l'on porte en son identité.)

Il y a ça, que je suis, et que je ne danse pas.
Alors, je vous écoute,
Et je ne me souviens pas.
Des heures entières
Les mots se suivent pour ma solitude amère.
Et je crois qu'ils chantent,
Et je crois qu'ils me parlent,
Et je ne les entends pas.
Faut-il que je sois ce qui me blesse si sûrement ?
Pour un temps cesse le lancinant cri de mes tempes.
Pour un temps, je le crois,
Pour un temps, je l'oublie,
Et je parle d'autres choses qui n'appellent pas mon nom ;
Flot ridicule où délibère ma respiration.
Et je parle du vent qui porte les mots qui ne disent pas mon silence.
Mais saurez-vous jamais ?
Parfois, j'ai peur que d'être su me consume obstinément.
Parfois, je mens que je ne suis pas ce qui violemment me lacère.
Parfois, je ne veux pas, et parfois je ne peux plus.
Parfois je crois percevoir le regard de mes juges intérieurs,
Alors, je me hais tant j'ai honte,
Et j'ai honte tant je me hais.
Me jugerez-vous, austère inquisition, à l'autel de votre pitié ? Puisqu'au temple, je me suis déjà condamné !
Et j'en pleure.
Et j'en pleure.
Et j'en pleure.
Et j'en pleure.

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