AURORES
Livre troisième : les phénomènes, ou livre du majeur ; Aurores
Parfois, délivré de misère, la quête trouve sa plaine.
Les soleils sont levants et suspendus à leur messe.
Ils trouvent leur moisson entre leurs doigts ouverts.
Ils mûrissent à leur gré, et pour une fois au moins,
S'attardent à leur main comme ruisseaux à leur rivière.
Des chênes, à leur fronde, inondent leur horizon,
Et fondent, là où ils sèment, des fontaines sous leurs ondes.
Des valses embrumées soulèvent comme des songes
Des brises parfumées, flânant leur escapade.
À l'inspiration de leur courant, elles musardent
À des vagues à l'âme, légers de nonchalance,
Et s'oublient dans leurs errances.
J'ai vu souvent, l'heure attendant encore son sommeil,
Ces ascensions de lumière, allongé sur ma couche,
Et croire qu'enfin ce jour, l'instant serait immobile,
Et m'en plaindre jusqu'au grand jour.
Mais ce matin (est-ce un mirage ?),
Il me semble, dans ce soupir, me vêtir d'éternité.
Sais-je si je m'abandonne, si je déraisonne un peu ?
J'en fermerais presque les yeux pour ne voir que mon désir dans ces caresses boréales.
Pourtant, la foi m'auréole, et je continue d'y croire, encore.
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