Chapitre 1
𝗔𝗧𝗧𝗘𝗡𝗧𝗜𝗢𝗡 !
𝗢𝗘𝗨𝗩𝗥𝗘𝗦 𝗦𝗢𝗨𝗦 𝗣𝗥𝗢𝗧𝗥𝗘𝗖𝗧𝗜𝗢𝗡𝗦 𝗗𝗘𝗦 𝗗𝗥𝗢𝗜𝗧𝗦 𝗗'𝗔𝗨𝗧𝗘𝗨𝗥.
𝘾𝙤𝙥𝙮𝙧𝙞𝙜𝙝𝙩 ©A.S SYLA, Septembre 2021 - Auteur Wattpad Lamiss141
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Il faisait nuit noire, et comme à son habitude son père avait veillé à ce que toutes les lumières extérieures soient éteintes. Leïna enjamba au mieux la façade de la villa qui menait jusqu'à sa chambre juste au-dessus de la piscine qui grâce à la lune pleine projetait des reflets qui parvenaient à la guider.
- C'est la dernière fois que je fais ça, marmonna-t-elle en s'accrochant à la balustrade de son balcon.
Leïna roula de son corps sur la droite et tomba sur le balcon en embarquant un pot de fleurs qui se brisa sur le marbre.
De la terre partout, elle épousseta son manteau noir et se leva pour se diriger discrètement dans sa chambre. Seulement lorsqu'elle referma les portes du balcon, une lumière s'alluma et Leïna grimaça légèrement.
- Je t'en prie chérie dis-moi que c'est un cauchemar et que je vais me réveiller bientôt, lança son père depuis le canapé immaculé.
Leïna se retourna en poussant un soupir et fit face à son père, choqué, le teint blême, la toisant d'un regard à la fois inquiet et indigné.
- Ma petite fille, la seule qui a encore la tête sur les épaules dans cette demeure ne s'enfuit pas au milieu de la nuit et n'escalade pas les balcons comme une voleuse ! S'exclama-t-il en se levant lentement. Dis-moi qu'il y a une explication à tout ceci ?
- Oui il y en a une père et elle se trouve au sud de Manhattan dans un bar où la haute société fait la fête jusqu'au bout de la nuit, répondit-elle en retirant son manteau.
Il fallut à son père quelques secondes pour comprendre et lorsqu'il comprit...
- Erika ! Rugit-il poing serré.
Leïna regarda tristement son père qui commençait à rougir de colère. Bien que soucieuse de son état de santé parfois jugé inquiétant, Leïna savait qu'elle n'aurait aucun pouvoir assez fort pour le calmer.
- Comment a-t-elle fait pour partir sans que je l'entende alors que je t'ai entendu toi ? Demanda-t-il en se laissant tomber sur le canapé.
- Parce qu'elle est partie depuis dix-huit heures papa, tu sais quand elle a dit qu'elle allait travailler sur son projet de cosmétiques et qu'il ne fallait pas la déranger.
Leïna essuya ses mains sur sa robe en évitant de le regarder.
- Comment as-tu pu croire une minute qu'elle allait réellement travailler ? Même Nana a éclaté de rire devant toi.
Désespéré Michael Reaser posa ses mains sur son visage en secouant de la tête puis se redressa brusquement.
- Et toi Leïna ? Pourquoi tu...
- Je l'ai suivi pour savoir ce qu'elle faisait et si ses agissements allaient te porter préjudice avant l'arrivée de monsieur Al-Rhayar
- Son altesse Al-Rhayar, rectifia-t-il doucement.
Leïna ne put d'empêcher de frémir et ignore la rectification de son père.
- Un paparazzi l'a prise en photo en train d'embrasser Nick Fordman le PDG d'une entreprise concurrente à la tienne.
Son père bascula contre le dossier du canapé atterré, en colère.
- J'ai dû payer le paparazzi pour qu'il ne diffuse pas la photo dans la presse demain matin, reprit-elle en s'installant à ses côtés. Ces vautours sont redoutables, il m'a fallu du temps pour le convaincre.
Cette fois-ci son père la dévisagea avec inquiétude et rage mêlées.
- Leïna tu t'es exposée et tu as pris un risque considérable, lui as-tu dit qui tu étais ?
- Je n'ai pas eu le choix papa, glissa-t-elle d'un air désolé.
Son père avait passé ces vingt-quatre dernières années à la cacher de la presse, aucune photo d'elle jusqu'ici n'avait été prise, laissant même penser que sa sœur Erika était la fille unique du célèbre architecte et homme d'affaire Michael Reaser. La seule chose qui était encore capable de prouver qu'elle existait c'était le livre qu'elle avait écris il y a deux ans.
La raison ?
L'exposition médiatique que sa défunte mère avait sacrifié au simple plaisir d'apparaître elle et Erika dans les plus prestigieux magazines. Depuis toute petite sa sœur aînée baignait dans un monde où les crépitements des flashs étaient une routine quotidienne. Erika aimait ça, sa défunte mère aussi. Seulement les conséquences avaient été parfois très sombre sans aucun retour en arrière possibles. Ce soir, Leïna avait dû balayer cette protection pour sauver sa sœur.
- Il y a bien pire, commença-t-elle en se raclant la gorge. J'ai dû prouver mon identité et en échange de son silence je ne l'ai pas seulement payé, je l'ai laissé prendre une photo de moi.
Michael bomba son torse d'une brutale respiration et avant qu'il explose Leïna s'empressa de rajouter :
- De dos, j'étais de dos, j'ai réussi à négocier au moins ça pour qu'il puisse publier son article à la place de celui qu'il voulait écrire sur Erika.
- C'est une catastrophe, lâcha-t-il en se levant pour arpenter sa chambre.
- Je suis désolée je n'ai pas eu le choix, murmura-t-elle en se levant à son tour.
Son père lui adressa un regard soucieux.
- Va te coucher, nous en reparlerons demain matin quand ta sœur sera là.
Il s'en alla, désespéré et inquiet. Leïna maudissait sa sœur d'être à ce point irréfléchie et immature. Dans quelques heures, un homme important allait se présenter ici, pour la rencontrer. Leïna sentait déjà que les choses allaient mal tourner et mettre en péril la réputation de sa famille. Le souverain Al-Rhayar n'était pas seulement puissant dans son pays, il avait de l'influence sur beaucoup de personnes dans le monde des affaires. Ce qui voulait dire qu'il était capable d'abattre l'entreprise de son père d'un seul coup de poing sur la table.
En acceptant l'offre de cet homme, Erika venait de les plonger dans un avenir incertain qui la faisait déjà trembler.
Leïna se jeta sur son lit et nicha sa tête dans l'oreiller, mortifiée de ce qui l'attendait demain matin...
Lorsque ce matin tant redouté arriva, il commença par l'avocat de son père Kellan Gordon qui jeta le journal du New-York Times sur la grande table du salon.
Leïna ne l'aimait pas particulièrement et se rebutait souvent de sa présence mais exceptionnellement, elle dut tolérer sa présence car la situation était plus que palpable.
- Dois-je les poursuivre monsieur Reaser ?
Son père prit le journal pour consulter la page de couverture. Il s'agissait de sa silhouette s'éloignant dans la nuit agitée de Manhattan.
" Rencontre avec la fille cachée du riche homme d'affaire Michael Reaser "
Le titre était pour le moins accrocheur.
- Que dis l'article ? Est-ce que quelqu'un dans cette pièce l'a consulté ? Demanda son père en osant à peine tourner les pages.
- Cette photos est partout sur internet, l'article fait au moins deux pages. Il décrit Leïna comme mystérieuse et soucieuse de l'avenir de sa famille éclaboussée par les scandales répétés de sa sœur, il mentionne avoir traité avec elle pour...
- Ça suffit ! J'en ai assez entendu...
- Cet article se fera très vite oublier, ne t'en fait pas pour ça papa.
- Si jamais il tombe entre les mains de Jafar Al-Rhayar c'est terminé.
- Nous trouverons quoi dire, il suffit juste de dire qu'il s'agit de rumeurs infondés.
Erika entra dans le grand salon en bousculant Nana au passage. Cette femme au grand cœur qui était au service de cette famille depuis plus de treize ans était le chemin qui l'avait guidé à ne pas tomber dans les mêmes travers que sa sœur. Issue d'une modeste famille composé de sept frères et sœurs, Aminata qu'elle surnommait Nana depuis son enfance était le rayon de soleil de cette maison et celle qui l'avait pratiquement élevée.
- Avant d'en prendre plein la figure puis-je avoir de l'aspirine, demanda Erika en se massant les tempes.
Le poing de son père frappa la table en verre si fort que la vaisselle vacilla.
- Ce que tu viens de faire Erika ne passera pas ! Gronda-t-il en la pointant du doigt.
- Qu'est-ce que j'ai fait encore ?
- Tu es sortie, tu m'as menti ! Ta sœur s'est mise en danger pour réparer encore un de tes nombreux dégâts !
Feignant de ne pas comprendre Erika fronça des sourcils en prenant un air innocent.
- Toi assise à califourchon sur Nick Fordman, ça ne te dis pas quelque chose, dit Leïna en levant un sourcil.
Erika se gratta le front en esquissant une petite grimace.
- Je ne savais pas que c'était lui, j'étais un peu...ivre et...
- Ivre ou pas cette photo aurait pu compromettre énormément surtout que cet homme est l'un concurrent direct de ton père, coupa Kellan Gordon.
- Ta sœur a dû payer le paparazzi et négocier cet article pour étouffer ce nouveau scandale !
Erika consulta la page de couverture avec un sourire en coin.
- Enfin tu as une identité Leïna il était temps, nombreux sont ceux qui se posent encore la question de savoir si tu existes bien. Voilà maintenant que cette photo va relancer le débat, se moqua-t-elle.
- Je préfère être dans l'ombre si ça ne te dérange pas trop, répliqua Leïna en lui rendant son sourire détestable.
- Mais c'est trop tard maintenant.
- Ça suffit ! Assez ! Explosa Michael. Tu nous a mis dans cette galère et tu vas nous en sortir Erika !
- Pourquoi as-tu accepté de devenir la potentielle fiancée d'un homme aussi redoutable que le souverain Al-Rhayar ? Comment as-tu pu perdre à ce point l'esprit ? Répliqua Leïna voulant désespérément comprendre le choix de sa sœur.
Erika se mit à rougir, outrée.
- Son conseiller m'a téléphoné, il m'a dit que je faisais partie des femmes connues qui avait retenu l'intention de son altesse, il m'a demandé si j'étais intéressée d'être sa femme que cela pourrait être rentable pour papa s'il y avait une fusion. N'importe quelle femme aspirant à gravir l'échelon supérieur aurait sauté sur l'occasion !
- Et tu ne t'ai pas soucié de savoir de qui il s'agissait ? Ni même à quoi il ressemble ? Tu as dit oui pour devenir la femme d'un homme dont les photos sont si rare que tu ne serais même pas le reconnaître s'il frappait à notre porte.
- C'est sûr que toi Leïna tu aurais dit non, tu es l'exemple parfait de la réussite sentimental, répliqua Erika en découpant ses œufs rageusement.
Leïna refusa de relever même si cette attaque venait de la blesser.
- Il ne s'agit pas de ça Erika, il s'agit de notre famille. Tu as accepté une fusion qui pourrait faire tomber papa si jamais tu fais un seul faux-pas.
Erika s'arrêta net de découper ses œufs et regarda son père le teint blême.
- Papa tu es encore riche n'est-ce pas ? Et tu vas le rester ?
Leïna roula des yeux.
- Si tu continues dans cette direction tu devras travailler pour gagner ta vie ! Tu ne réalise pas ce que tu as fait, Jafar Al-Rhayar a pour réputation d'être un homme qui n'a aucune pitié. Il a vécu la guerre, s'est battu pour son pays, s'il doit nous écraser il le fera.
Prêtant une attention particulière à ces détails qu'elle apprenait en même temps que sa sœur, Leïna déglutit péniblement en posant sa tasse de thé.
- Est-ce que c'est vrai ? Demanda-t-elle aussitôt.
Son père jeta un regard inquiet en direction de Kellan puis acquiesça silencieusement.
- Il a été marié une première fois et elle lui été infidèle, cette trahison a été jusqu'à soulever le pays, elle a été chassé par le peuple, banni, dépourvue de sa richesse et de ses titres. Les rumeurs de l'époque racontaient que sa première femme n'avait aucune chance de rester souveraine parce qu'il n'y avait aucun lien émotionnel entre eux. Jafar Al-Rhayar l'a prise par devoir mais espérait que la situation se renverse comme ça l'avait été pour ses parents. Son adultère à profondément marqué cet homme qui désormais n'espère plus rien d'une femme si ce n'est le devoir. De plus cette femme avait des connaissances qui venait d'un milieu terrible et ça c'est très mal fini, je n'en sais pas plus malheureusement.
Choquée, Leïna frissonna en réalisant que la situation était bien plus dramatique qu'elle l'avait imaginé.
- Ces informations je me suis bataillé pour les obtenir, reprit son père. Tout comme j'ai eu vent que tu n'étais pas la seule candidate à avoir accepté cette offre, autrement dit Erika tu n'es qu'un nom sur une liste et je prie le seigneur pour qu'il ne te retienne pas et que cette histoire se termine mais si jamais il...
Son père s'arrêta en se passant une main sur le visage.
- Si jamais son choix s'arrête sur toi, les intérêts de l'entreprise de ton père seront pris en compte et si jamais tu lui fais front, cet homme détruira tout ce que votre père a bâti comme il n'a eu aucun scrupule à le faire avec un certain Peter Fall il y a deux ans, poursuivit Kellan Gordon.
La gravité de la situation prenait alors tout son sens. Leïna regrettait amèrement de n'avoir pas pu arrêter sa sœur pendant qu'il en était encore temps. Elle priait même pour que cet homme jusqu'ici sans visage ne ressente aucun intérêt pour sa sœur. Seulement Leïna connaissait que trop bien Erika et savait que son seul désir était de monter plus haut dans la société, heurter le plafond de verre peu importe les dommages qu'elle pouvait laisser derrière elle.
Leïna observa son père avec inquiétude car la charge de travail qu'il s'imposait en ce moment n'avait aucunement besoin d'être augmenté par toutes les folies de sa sœur hélas il était trop tard.
Erika de son côté avait reprit des couleurs et mangeait ses œufs tranquillement.
- Je serais reine de son pays et il ne pourra plus se passer de moi, je serais plus riche et encore plus célèbre tout le monde y gagne.
- Jusqu'à ce que tu le trompes et qu'il te jette en prison pour adultère.
- Ce que tu peux être dramatique Leïna, soupira-t-elle.
- Erika si jamais tu fais un seul faux pas, si jamais tu déshonores cette famille au nom d'un petit caprice, je jure devant dieu que fille ou pas, je ne veux plus jamais te revoir.
- Papa tu n'es pas sérieux, souffle Erika en réalisant enfin à quel point la situation était sérieuse.
- Si, je suis très sérieux et tu pourras dire adieu au cinq cent mille dollars que je te verse chaque mois.
Un silence assourdissant frappa le salon. Erika dévisagea son père avec inquiétude et colère mêlées sans doute parce qu'il était en train de l'humilier devant Kellan Gordon.
La seule à savoir pour leur brève liaison c'était elle et Leïna n'avait jamais rien dit à son père.
- Il m'a choisi moi parmi des tas d'autres femmes, je suis sûre que son choix est déjà fait et je te jure que tout se passera bien papa inutile de dramatiser.
- Dans ce cas tu vas obéir et laisser Leïna sauver ta réputation. Tu vas prendre quelques conseils de sa part, tu vas l'écouter attentivement pour être irréprochable. Je te rappelle qu'il arrive ce soir et restera ici pendant trois jours. Il va te tester et si jamais tu échoues...
Michael ne termina pas sa phrase la laissant planer comme une menace.
- Sans vouloir offenser Leïna, je doute qu'elle puisse m'aider, elle ne vit pas sur la même planète que moi et cinq ans nous séparent. Elle ne sait même pas comment séduire !
- Au contraire c'est là que tu te trompes, rétorqua-t-il froidement. Leïna n'a pas besoin de séduire et ne cherche pas à le faire ce qui est tout le contraire de toi. Tu as besoin d'apprendre à être naturelle, tu as moins de sept heures pour tirer le meilleur de ces atouts et en faire les tiens sinon c'est au couvent que tu finiras !
Son père quitta le salon d'un pas furibond en ne lui laissant pas le choix que d'accepter cette mission.
Les deux sœurs s'échangèrent un regard. L'un était désemparé l'autre défiant.
- Je n'ai pas besoin de tes conseils petite sœur, cet homme tombera sous mon charme en un rien de temps.
Sur ce elle partit fièrement et confiante alors que Leïna elle, redoutait l'arrivée sous peu de cet homme dont l'histoire laissait entrevoir un avant-goût de ce qui les attendait...
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