Chapitre 5 : De l'ordinaire à l'extraordinaire

     Voilà maintenant 6 jours que nous nous entraînions à maîtriser notre magie. J'avoue que j'ai été un peu déçue de cet entraînement si... banal, si l'on peut utiliser ce mot.

Je suis persuadée que maintenant, je pourrais le vaincre, ce monstre ! pensais-je. Enfin, avec l'aide de mes sœurs et des autres, bien sûr.

     Mme Reynoir nous apprenait des tours de magie...comment dire... nuls.
Évidemment, nous avons beaucoup de choses à apprendre, mais elle nous demandait de faire des choses en répétition perpétuelle. Par exemple, à quoi faire pousser des plantes, faire l'éviter un verre d'eau et faire apparaître de petits nuages d'orage pourra nous aider à vaincre ce monstre si puissant soit-il ?

     Bon, retournons en au faits. Nous étions, les sœurs et moi, allongées dans notre lit. Je m'etirais en regardant les rayons de soleil filtrés par la fenêtre. Après un instant dans le monde du sommeil, je me décidai à aller vers l'armoire prendre de quoi me vêtir.
Un pantalon et un pull feront l'affaire. Pour le moment, tout ce passait comme les derniers jours, j'allai faire la toilette dans la salle de bain, nous allions manger le petit déjeuner avec mes sœurs, Mme et M. Reynoir et Charles.

     D'ailleurs il était très bon aujourd'hui, le petit déjeuner. Des pancakes noyés dans du sirop d'érable accompagnés d'un jus d'oranges du jardin ! Hmmmm ! Miam !
     Après ce petit plaisir matinal, Mme Reynoir nous invita à pratiquer de la magie un peu plus complexe. Bien sûr, mes sœurs et moi fûmes baux anges. Enfin de la magie intéressante !

« Les filles, dit Mme Reynoir. Vous avez maintenant toutes les trois le niveau pour effectuer un sort de telle envergure. Je vais d'abord vous montrer, regardez »

     Elle s'écarta de nous et se concentra. Rien ne se passa. Puis, au moment où l'on s'attendait le moins, elle changea d'apparence. Elle se transforma en serpent. Ses jambes et ses bras s'allongeaient pour ne former qu'un seul membre long et fin. Des écailles apparaissaient sur tout son corps et sa tête devint minuscule. Elle rampa vers nous et Julie poussa un petit cri.

« Calme toi, Julie, dit Sophia. C'est Mme Reynoir, tu te souviens ?
- Oui, c'est vrai... arriva à articuler Julie »

     Mme Reynoir reprit son apparence humaine.

« Vous avez vu ? Désolé si je t'ai fait peur, Julie. C'est à la fois simple et compliqué. C'est plus facile pour commencer de se transformer en animal que l'on connait bien. Par exemple un chat. Vous connaissez bien les chats ?
- Oui ! nous criâmes en cœur.
- Très bien alors pensez que vous êtes un chat, que vous avez des pattes de chat, pensez comme un chat... »

     Je fermai les yeux pour mieux visualiser un chat. Un beau chat blanc et gris. À la queue douce et duveteuse. Son museau rosé humide. Son pas majestueux.
     Quand je rouvrai les yeux, je senti une sensation bizarre, même désagréable. Je regardai autour de moi et...
     Tout avait grandi tous les meubles faisaient au moins 4 fois la taille ! Que se passe-t-il ? Je suis censée me transformer en animal, pas rétrécir ! Je tournai la tête pour voir les sœurs et c'est la que je le rendu compte que je n'avais pas rétréci, mais que j'avais l'apparence d'un animal. Baissant la tête pour regarder mon corps, je lâchai un aboiement de frayeur : j'étais devenu un chien ! Un chien couleur crème et doré, sûrement un labrador ou un golden retriever, je n'arrivais pas à me voir en entier.

     Encore sous le choc, je n'avais pas remarqué que mes sœurs aussi avaient réussi à se transformer en animal.
     Sophia, la plus douée de nous toutes en magie, était devenu un magnifique chat gris aux yeux bleu ciel, et Julie une... Souris ? Oh non ! Tout à coup, les instincts de chien prirent le dessus et j'eus subitement envie d'attaquer Sophia. Je la poursuivis en courant, japant de plus belle. Celle-ci feulait si fort que mes oreilles sifflaient, mais je continuai tout de même. Je ne l'avais pas remarqué auparavant, mais on dirait bien que Sophia suivait Julie ! La pauvre, en souris elle allait se faire manger ! Vite, je poussai un dernier hurlement qui le donna à moi même la chair de poule. Mes sœurs et moi nous arrêtâmes brusquement, tellement que nous nous rentrâmes les une dans les autres. Mme Reynoir, au bord de la panique, jeta un ultime sort dans l'espoir de nous arrêter. Tout d'abord, je ne senti rien de particulier, puis je le rendi compte que mon corps s'allongeait, grandissait et faisait basculer mon équilibre sur mes deux pattes arrières devenues des jambes. Mes soeurs aussi avaient repris leur apparence humaine.

« Les filles, vous allez bien ?
- Oui Mme Reynoir, ne vous inquiétez pas, lui répondit Sophia.
- Tant mieux, mais ne me refaites plus jamais une pareille catastrophe ! Vous vous rendez compte de ce qui se serait passé si Élisa avait rattrapé Sophia ou si Sophia avait rattrapé Julie ? »

     Mon coeur battait si fort, mes mains étaient tellement moites que je n'osai même pas y penser de peur de tomber dans les pommes. Je repris la respiration dans un silence sépulcral, personne ne parla pendant au moins une minute.
Après avoir repris nos esprits, Mme Reynoir nous dit :

« Mais c'était très bien quand même. À partir d'aujourd'hui, nous ferons des entraînements individualisés par rapport à votre niveau et aux conséquences qui pourraient arriver si l'une de vous fait une bêtise. En attendant le déjeuner, allez vous reposer dans vos chambres. »

     Nous ne nous le files pas répéter une seconde fois. Avec les sœurs, nous nous dirigeâmes vers notre chambre et nous asseyâmes face à face sur nos lits. Nos cheveux étaient tout ébouriffés et nous visages en sueur mais nous ne bougeâmes pas jusqu'à ce qu'on entende Mme Reynoir nous crier de venir manger. Une fois dans la salle à manger, je m'assis sur la chaise la plus proche et commença à déguster ce délicieux repas.
À peine avais-je englouti deux bouchées de viande, que du bruit venant de l'extérieur se fit entendre. Des personnes discutaient entre elles et j'entendis la sonnette retentir. Mme Reynoir s'excusa et se leva précipitamment. Quand elle ouvrit la porte, je perçus des voix adultes qui, apparemment, connaissaient Mme Reynoir et la saluèrent chaleureusement. J'entrevis Mme Reynoir faire un geste les invitant chez elle. Quand les nouveaux arrivants passèrent le palier, je fus assez surprise.

     En premier venait un grand homme, de la même carrure que Gustave, habillé d'un simple costume noir. Suivait ensuite une jolie dame, qui devait être sa femme. Elle était coiffée d'un grand chapeau à plumes de paon avec une longue robe pâle. Ils étaient simple, mais avaient assez de moyens pour s'acheter de magnifiques vêtements. Gustave et Charles les saluèrent gaiement en les invitant à s'asseoir pour manger.

« Ce soit être les jeunes filles Boréal ! dit l'homme. Enchanté, je m'appelle M. Grant, mais vous pouvez m'appeler Sylvain. Voici la femme, Éléonore, et mon fils, Jules.
- Enchantée, nous dit Éléonore.
- 'lut, nous fit Jules. »

     Avant que Sylvain et Éléonore se soient assis, je n'avais pas remarqué Jules. Il était vêtu d'un simple jean bleu et un tee-shirt noir avec une veste de la même couleur. Son visage demeurait indéchiffrable et il avait l'air mystérieux. Quand il s'approcha de moi, je rougis jusqu'au oreilles.

« Me feriez vous l'honneur, mesdemoiselles Boréal, de m'asseoir à côté de vous, dit-il.
- Euh...je... commençai-je.
- Mais bien sûr, assis-toi ! dit poliment Sophia en souriant. »

     Jules s'assit et Mme Reynoir lui servit une assiette de ce délicieux plat et il commença à manger.

Il est beau avec ses cheveux noirs qui tombent sur ses yeux...
Mais à quoi je pense, moi ! Aller, mange au lieu de faire du fantasme sur un garçon que tu viens de rencontrer.

     Je replongeai mon attention sur mon assiette en essayant d'oublier le mystérieux Garcin qui était a côté de moi. Tout le monde discutait entre eux, sauf moi. Quand je relevai la tête, je vis que Sophia et Jules riaient ensemble. Cela le fit mal au cœur, alors que je ne connaissais même pas ce garçon ! En plus, c'était évident qu'il était plus âgé que moi. Je patientai jusqu'à la fin du repas pour filer discrètement dans notre chambre. J'etais partie un peu trop vite, car à peine étais-je arrivée dans l'angle du couloir que je trebuchai sur une planche en bois du parquet.       
     Heureusement, Jules allait lui aussi dans sa chambre et me rattrapa par le bras.

« Attention princesse, il ne faudrait pas que tu te casses la figure, me dit-il. Au fait, comment tu t'appelles ? Tu n'as adressé la parole à personne pendant le repas.
- Euh, Élisa, lui répondit-je.
- D'accord, ravis de faire ta connaissance, euhÉlisa, plaisanta-t-il.
- C'est pas drôle ! lui dis-je en faisant mine de paraître en colère. »

     Nous rigolâmes de bon cœur et il me dit :

« Si tu as besoin de moi, je suis dans la chambre à côté en train de défaire mes bagages. Et cette fois ne tombes pas !
- Promis, dis-je. »

     Chacun retourna dans sa chambre, le coeur en joie. Après m'être assise sur mon lit, je poussai un soupir de satisfaction.

Il est drôle... Mais pourquoi je pense tout le temps à lui !?

     Peu de temps après, j'entendis Sophia parler avec Jules. Ils rigolèrent et j'eus l'impression d'être délaissée. J'eus envie d'être à la place de Sophia. Perdue dans mes rêveries, je n'entendis pas Julie s'asseoir à côté de moi. Elle me dit :

« Il a l'air gentil... Tu ne trouves pas ?
- Si si, dis-je d'un ton vague, il est sympa.
- Si tu veux on a qu'à aller le voir dans la chambre d'à côté, me dit-elle.
- Oui, bonne idée, répondis-je vivement. »

     Je me levai rapidement, marchant à grands pas vers la chambre voisine, Julie sur mes talons. Une fois sur le palier de la porte, je dis :

« On peut entrer ?
- Oui, bien sûr, me répondit une voix masculine. »

     Quand j'ouvris la porte, je trouvai Sophia assise sur le lit de Jules et lui même en train de ranger dans vêtement dans un placard. La chambre était spacieuse et agréablement lumineuse. Il y avait à quelques endroits des posters sombres, comme pour faire un contraste avec les couleurs. Les draps du lit étaient rouges, avec quelques tee-shirts entreposés dessus. Jules Nous proposa de nous asseoir, ce que nous fîmes.

****** Quelques instants plus tard ******

     Cela faisait presque une heure que l'on discutait avec Jules, mes sœurs et moi. De la fenêtre ouverte, nous entendîmes Mme Reynoir nous crier de la rejoindre dans le jardin. Je me précipitai dehors pour laisser le temps à Jules de nous rejoindre. Mes sœurs arrivèrent peu après moi et nous attendîmes la famille Grant dans le silence complet.
      Jules fut le dernier à arriver et se plaça à côté de Sophia. Mme Reynoir adressa un coup d'oeil à Sylvain et Éléonore qui ochèrent la tête.

« Comme vous le savez déjà, Sylvain et Éléonore sont les des protecteurs eux aussi, commença Mme Reynoir. Tout comme vous, Jules est leur descendant, il a lui aussi de la magie. Le destin fait en sorte que tous les protecteurs ont en tout sept enfants, qui les succéderont. Donc Sophia, Élisa, Julie et Jules, faites en sorte de bien vous entendre car à l'avenir vous travaillerez ensemble. »

     Elle hésita avant de poursuivre.

« Comme vous avez presque le niveau de Jules, Dit-elle en nous regardant, je vous propose de tenter quelque chose de plus dur, que vous ne pourrez réussir qu'ensemble. Trois d'entre vous devront essayer de voler et de porter la personne restante. Commencez par porter Julie, c'est la plus légère. Le but n'est pas d'aller le plus haut possible, mais le plus loin. »

     Elle désigna un parcours un peu plus loin d'ici. Il y avait toutes sortes d'obstacles magiques qui formaient un parcours.

« Très bien, fit Jules. Venez les filles, je sais comment faire. »

     Nous nous dirigeâmes vers l'étrange parcours sous l'oeil attentif des adultes. Plus on se rapprochait, plus le parcours semblait dangereux et périlleux. Mes mains devinrent moites et l'air de réchauffa d'un coup.
On aurait pu se croire dans un jeu vidéo, avec tant d'obstacles qui se déplaçaient en même temps. Jules semblait savoir ce qu'il faisait, alors nous le suivîmes. Non loin de là se trouvait une sorte de petite plateforme circulaire en bois où un trait était peint, et inscrit d'un seul et unique mot qui nous indiquait que nous devions nous placer sur celle-ci : Départ.
     Gravissant la marche qui nous séparait de la plateforme, Jules Sophia et moi nous plaçâmes aux côtés de Julie. Jules l'agripa par la taille et nous dit de lui prendre les bras. Je lui tenai fermement le bras gauche prête à montrer de quoi j'étais capable.

« À mon signal, concentrez vous sur votre corps qui s'élève dans les airs, nous lança Jules. Nous allons passer par dessus cette barrière, dit-il en montrant de son doigt le premier obstacle. »

      Nous lui lançâmes un regard entendu et il regarda en direction de la deuxième plateforme. La barrière n'était en apparence pas très haute. Elle ne se déplaçait même pas. Mais elle l'était suffisamment pour me faire trembler d'effroi. Le sortant de ma stupeur, Jules cria :

« Maintenant ! »
    
     Je me concentrai de toute mes forces sur mes pieds, se soulevant du sol. Au début, seul Jules se souleva de quelques centimètres. Puis, petit à petit, Sophia le rejoignit dans les airs. Je n'eus pas à me concentrer d'avantage : une seconde plus tard et je décollait lentement mes pieds du sol. Quelle étrange sensation que de flotter en suspension dans l'air !
     D'abord mal assurée, je m'élevai dans le ciel tout doucement. Puis, prenant confiance, j'accelerai un peu pour être à la même auteur que Jules. Sophia fit de même, et nous nous dirigeâmes pas à pas vers la deuxième plateforme du parcours. Jetant un regard vers ma droite, je vis que Julie était toute crispée et tendue. Elle tourna la tête vers moi et je lui souris.

« Nous sommes presque arrivés, courage, nous murmura Jules. »

     Toujours en élévation, nous passâmes par dessus la barrière et redescendîmes de l'autre côté. La seconde plateforme n'était maintenant qu'à quelques dizaines de centimètres en dessous de nous. Quand mes pieds touchèrent le bois solide de la plateforme, je poussai un soupir de soulagement, enfin détendue. Nous avions réussi !

« Bravo les filles, nous félicita Jules, à peine essoufflé. Prêtes à continuer ?... »

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Voilà déjà la fin de ce chapitre ! Encore désolée et mille fois désolée pour ne pas avoir posté pendant un très longue période mais c'est plutôt compliqué pour moi en ce moment...

N'hésitez pas à commenter, voter et vous abonner si mes écrits vous plaisent !

Bisous masqués et rendez vous au prochain chapitre ! 😘❤️

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