Chapitre 1 : Une découverte incroyable
« Pourquoi sommes nous obligées de rester dans ce village avec cette "tante" ? »
Cette phrase venait d'être prononcée par ma grande sœur, Sophia, une jeune fille aux longs et épais cheveux bruns et aux yeux noisettes. Elle avait 12 ans et elle était en 5e dans le collège du quartier avec moi, Élisa.
J'avais des cheveux bruns mi-longs assez fins et des yeux marrons presque verts. J'avais 11 ans et j'étais en 6e.
Nous avions une petite sœur, Julie, un vrai petit ange aux cheveux châtains clair et aux yeux de la même couleur. Elle venait d'entrer au CP mais savait déjà lire et écrire plutôt bien pour son âge.
Nous avions toutes les trois les même tâches de rousseurs que notre père et le même sourire que notre mère.
Nous vivions dans une maison avec notre soit disant "tante" qui nous servait de tutrice, à moi et mes sœurs. Être sévère, soit, mais nous demander de faire toutes les corvées de la maison toutes seules, surtout à l'âge de Julie, c'était inadmissible ! Et on nous laissait subir ses caprices car nos parents ont été portés disparus depuis peu.
Elle n'était même pas vraiment de notre famille puisque c'était la cousine éloignée au quatrième degrés du cousin du frère de notre père. Mais bon, nous faisions avec tous les jours.
Tout en nous dirigeant vers la maison de notre tante, je répondai à Sophia :
« Tu le sais très bien, et nous aussi. Malheureusement, si nos parents ne reviennent pas avant le 1er jour du mois de mars de cette année, et bien... Et bien espérons que ça n'arrivera pas.
- Moi j'aimerais sortir de cette prison appelée village pour... tout simplement pour échapper aux cris de tante Agathe, dit Julie.
- C'est sûr, lui répondit Sophia, quiconque sain d'esprit n'irai même pas aux enfers chez elle.
- Je pense que tout le monde est d'accord, sinon hyper méga d'accord, dis-je.
- Bon, je sais pas vous mais j'ai pas envie de me faire passer un savon par tante Agathe. Si on ne veux pas être en retard, il va falloir courir, et vite, fit remarquer Sophia. »
Nous nous précipitâmes vers la maison, aussi vite que nos jambes nous le permettaient. Une fois arrivées, Sophia appuya sur la sonnette et attendit. Le verrou cliquetta dans la serrure et la porte s'ouvrit sur le visage rond et mal soigné de notre terrible tante Agathe.
Sans son regard sévère et impitoyable, elle ne ferait pas peur à un enfant, avec son petit gabarit rondouillard. Elle dépassait Sophia de seulement quelques centimètres, mais cela suffisait à nous intimider.
« Les enfants, vous êtes en retard ! tonna la voix grave de notre tante. Vous savez ce que cela implique ! »
Nous nous jetâmes un regard désespéré en songeant aux longues corvées qui nous attendaient.
Après avoir posé nos affaires d'école dans l'entrée, nous nous aquitâmes chacune à nos tâches respectives. Tantôt lavant les vitres, tantôt cirant le carrelage, nos mains s'usaient sous l'éprouvant travail qui nous lassait de jour en jour. Une fois toutes les tâches accomplies, Sophia et moi nous dirigeâmes vers la cuisine pour préparer le dîner pendant que Julie faisait la toilette de tante Agathe qui regardait une émission à la télévision.
Quelques minutes de cuissons plus tard, les pâtes et la viande furent servis à table dans le plus profond silence. Seul le bruit des fourchettes et couteaux s'entrechoquant brisaient le silence qui régnait dans la triste maison. Tante Agathe rompit le silence :
« Et, toi, là ! Sophia ! Passe-moi le sel !
- Euh, tante Agathe, je m'appelle Élisa...
- C'est la même chose, passe-moi le sel et que ça saute, la mioche. »
Tout en lui tendant le sel du bout de la main, je jetai un regard désespéré à mes sœurs.
« Tante Agathe, pouvons-nous sortir de table ? Nous n'avons plus très faim et... risqua Sophia.
- Hors de question, finissez vos assiettes et ensuite débarrassez la table. Je ne veux pas une miette sur cette table quand je reviendrai. Dépêchez vous. »
Mes sœurs et moi rangeâmes l'argenterie dans l'évier et nettoyâmes soigneusement la table. La vaisselle attendrait. Tout en montant les escaliers qui menaient à notre chambre, je vis du coin de l'œil, une silhouette passer devant notre fenêtre. Vite, j'allais prévenir mes sœurs que quelqu'un était dans notre jardin.
J'avais vu juste, l'inconnu sonna et attendit sur le palier de la porte. Tante Agathe se leva du divan en grommelant des injures. Elle se dirigea vers la porte d'un pas somnolent et l'ouvrit. Du haut de l'escalier, j'entrevis un grand monsieur vêtu de noir, accompagné d'un plus petit homme qui portait une valisette grise. Intriguées, nous tendîmes l'oreille pour entendre la conversation.
« Bonjour, dit l'homme en noir, excusez nous du dérangement, mais les demoiselles Boréal sont-elles là ?
- Nan, dégagez de chez moi, elles sont pas là.
- Bon, et bien nous reviendrons une autre fois...
- Ne remettez jamais les pieds ici, compris !! »
L'homme allait s'en aller, quand soudain, Julie respira de la poussière et éternua si faiblement que moi même eus du mal à l'entendre. Pourtant, l'homme devait avoir une bonne ouïe car il dit :
« À vos souhaits, euh... Qui vient d'éternuer ?
- Personne, allez vous en, j'ai dit, s'énerva tante Agathe. »
Et elle claqua la porte au nez de ce mystérieux individu. Nous retournâmes ni vues ni connues dans notre chambre et fîmes nos devoirs pour le lendemain. Nous attendîmes que tante Agathe se couche pour nous asseoir sur nos lits respectifs pour parler. Sophia fut la première à dire un mot :
« C'était qui cet homme ? chuchota-t-elle. Et comment se fait-il qu'il nous connaisse ?
- Je ne sais pas mais il a l'air bizarre, lui répondis-je.
- Peut être qu'il veut nous capturer ! s'affola Julie.
- Mais non, je suis sûre qu'il y a une explication, la rassura Sophia.
- Peut être que... »
Je n'eus pas le temps de finir ma phrase qu'un léger bruit de fit entendre. Nous nous figeâmes un instant, puis le bruit recommença. Il venait de la porte arrière de la maison et ressemblait au bruit que faisait les portes en bois quand quelqu'un cogne dessus.
« Pssst ! Psssst ! Ouvrez-nous ! murmura une faible voix familière aux trois sœurs.
- C'est le monsieur qui veut nous capturer ! s'alarma Julie.
- Restons calmes, dit Sophia, il ne peut pas entrer tant que nous n'ouvrons pas la porte.
- Qu'allons nous faire ? m'inquiètais-je. Nous ne pouvons tout de même nous faire comme s'il n'était pas là !
- Chut les enfants ! cria tante Agathe depuis sa chambre. Je n'arrive pas à dormir avec tout le bruit que vous faites !
- Bon, d'accord, accepta Sophia en chuchotant, allons-y, mais pas un mot ! »
Nous sortîmes de nos lits à pas de loup pour nous diriger vers la porte arrière qui menait au jardin derrière la maison. Nous descendîmes les dix marches qui séparaient notre chambre de la porte (c'était clair que tante Agathe nous avait installées dans cette chambre pour que si jamais quelqu'un passait par là porte de derrière, nous soyons les premières averties) et Sophia chuchota :
« Nous sommes là, que voulez-vous !
- Ouvrez-nous et nous vous expliquerons, répondit une voix. »
Sophia hésita un instant, mais finit pas répondre :
« D'accord, mais ne faites pas de bruits, dit Sophia. »
Elle ouvrit la porte qui lui obéi en un grincement. L'homme en noir approcha et leur fit signe de les suivre dans le jardin :
« Nous serons plus tranquilles dans votre jardin, dit-il. Suivez nous. »
Nous le suivîmes dans le plus grand silence, en pyjama dans la nuit sombre et ténébreuse. Une fois assis dans l'herbe fraîche de la nuit, l'homme en noir commença à parler :
« Mesdemoiselles Boréal, dit-il, j'ai l'honneur d'enfin vous rencontrer. Je m'appelle M. Reynoir, mais vous pouvez m'appeler Gustave, et voici mon ami, Charles. Je suis venu pour que vous nous aidiez à retrouver vos parents.
- Vous les connaissez !? dit Sophia.
- Vous savez où il sont !? dis-je à mon tour
- Pourquoi ils sont pas là ? demanda timidement Julie.
- Je vous expliquerai si vous acceptez de me suivre, mais il faut que vous sachiez qu'ils courent un grand danger. Il faut que vous sachiez aussi autre chose... »
Il regarda autour de lui comme si quelqu'un les écoutait.
« ...Vous avez, en étant les filles de M. Et Mme Boréal, reçu quelque chose en héritage...
- Quel genre d'héritage ? demanda Sophia.
- De l'argent ? questionnais-je moi aussi.
- Beaucoup beaucoup d'argent ? demanda Julie.
- ...Ce n'est pas de l'argent, non...c'est... de la magie... de la vraie magie... »
Toutes aussi surprises les unes que les autres, nous criâmes en même temps : « De la magie !? »
Un silence de mort s'installa.
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