Chapitre 5
Le lundi suivant quand j'arrive à la fac j'entends des rumeurs autour de moi. Tout le monde parle de la jeune femme qui s'est fait agresser. Elle aurait été sauvée par un homme aux yeux enflammés.
Je souris à cette allusion. Bon en même temps personne n'allait faire le lien avec moi.
- Lyah, je me suis inquiété pour toi. Avec l'agression de cette femme et toi qui ne réponds pas, dit Adriel en s'avançant vers moi.
- Désolée j'ai eu des choses à faire et je n'ai pas trop regardé mon téléphone.
- Tu étais censé me dire quand tu arrivais chez toi.
- Désolée j'ai oublié. Mais je vais bien comme tu le vois.
- Que penses-tu de ce justicier ? On dit qu'il avait des flammes dans les yeux, dit-il en me regardant attentivement.
- Cette femme a dû halluciner avec la peur, dis-je en rigolant.
- Oui sûrement, dit-il d'un air sombre.
Sans perdre plus de temps je vais m'asseoir à ma place et sors mes affaires. Adriel commence son cours, posant un regard pensif sur moi à plusieurs reprises.
*****
Quelques jours ont passés depuis cette histoire. Les gens étaient déjà passé à un autre sujet. Ce matin les journaux parlent de l'arrestation des trois hommes. La description de la jeune femme avait permis leur interpellation. Mais comme d'habitude, ces hommes allaient ressortir dans quelques mois pour reprendre leurs activités. Ces injustices me mettaient en rage.
Ce soir je vais fêter l'anniversaire de Louise chez ses parents. Elle a invité Adriel. Nous avions donc décidé de faire le trajet ensemble pour rejoindre le domicile familial de mon amie.
Cela fait dix minutes que j'attends sur le parking de la faculté quand je vois Adriel arriver d'un pas pressé.
- Désolé du retard, une élève m'a posé des questions à la fin du cours, dit le brun en s'excusant. Jolie robe.
- Merci, dis-je en rougissant discrètement.
Sans plus attendre, il m'invite à monter dans sa voiture puis nous partons en direction du quartier de mon enfance. Cela fait trois semaines que je n'ai pas vu Paul, j'ai bien envie de passer le voir. Arrivé à destination, j'indique la maison de Louise à Adriel et me dirige vers la maison voisine. Sans faire de bruit j'entre et me dirige à l'étage.
Arrivée dans le couloir je me dirige vers la pièce du fond. Comme prévu il y'est. Je me faufile dans la pièce et me dirige vers le vieil homme par derrière. Je glisse mes mains sur ses yeux et dépose un baiser sur son front.
- Lyah, ma chérie. Je ne m'attendais pas à ta venue, dit-il en se tournant vers moi.
- C'est l'anniversaire de Louise, j'en ai profité pour venir te voir, dis-je en souriant.
- Alors comment se passe la fac ? Tes cours sont intéressants ?
- Oui très. Surtout la neuropsychologie de la conscience. Le prof est vraiment super, dis-je songeuse.
- Lyah aurais-tu un rapport avec l'arrestation des trois hommes de ce matin ? dit-il en faisant les gros yeux.
- Oui... dis-je doucement. Mais je n'ai pas pu me retenir. Tu aurais vu la peur dans les yeux de cette femme.
- Je sais bien mais tu dois essayer de te maitriser. Personne ne doit voir tes yeux dans cet état, dit-il. Une jeune femme avec une grande force, des yeux vairons et un oeil avec des flammes au fond ca ne court pas les rues. Je comprends ton besoin de justice mais essaye au moins d'être plus discrète.
- Je sais Paul. Mais l'homme avait un couteau et ne me prenait pas au sérieux. Ca m'a vraiment énervée.
- Bon je te pardonne pour cette fois. Après tout il y'a une amélioration, l'homme que tu as envoyé à l'hôpital n'y est resté qu'une nuit, dit-il en relativisant.
- Je sais la dernière fois m'a servie de leçons.
- Hum, désolé de vous déranger mais Louise s'impatiente, dit Adriel en rentrant dans la pièce.
Paul et moi nous tournons vers le nouvel arrivant. J'espère qu'il n'a rien entendu. Paul semble très surpris par l'arrivée de cet homme. Si je ne le connaissais pas aussi bien j'aurais même dit qu'il semblait paniqué. Le silence s'installe et je le romps en faisant les présentations.
- Paul, je te présente Adriel Morange mon professeur de neuropsychologie de la conscience et mon ami. Adriel voici Paul mon père adoptif.
- Que fais-tu ici? s'empressa de dire Paul sortant de sa torpeur.
- J'ai été envoyé en mission, répondit Adriel.
Les deux hommes s'échangent des regards hostiles. Je ne comprends rien à cet échange.
- Vous vous connaissez ?
- Euh oui, nous avons travaillé ensemble dans le passé, répondit Adriel en me faisant un sourire reprenant sa contenance.
- Tu as étudié l'histoire Romaine alors ? Tu as un double cursus ?
- Oui Adriel était l'un de mes assistants, répondit Paul en lui faisant des gros yeux.
- Vous ne semblez pas avoir terminé votre collaboration en bon terme.
- Disons que Paul a disparu abandonnant le projet et que maintenant c'est à moi de recoller les morceaux, répondit Adriel en lui faisant un sourire lourd de sens.
- Ce n'est pas ce que tu imagines. Je ne pouvais pas accomplir ce projet car il aurait été contre tous mes principes. Et vu que tu te trouves devant moi aujourd'hui je pense que tu as toi aussi compris que les apparences sont trompeuses et qu'elle mérite un autre destin.
- Cela reste encore à être déterminé mais je te le concède. La situation n'est pas aussi simple que ce qu'on m'avait présenté et j'ai décidé d'analyser les choses en profondeurs avant d'agir, répondit Adriel tout aussi énigmatique.
A cet instant je vois Paul relâcher sa respiration, soulagé par les paroles du plus jeune.
- Bon Lyah nous y allons à cette fête ? Louise nous attend, dit le brun en me faisant un sourire radieux avant de quitter la pièce sans un regard pour Paul.
- Oui allons-y. Paul, à bientôt. Je t'appellerais ce weekend, dis-je en lui faisant un bisou sur la joue avant de me retourner.
Je sens une main me retenir le poignet. Je me tourne et croise le regard soucieux de mon père adoptif.
- Ma chérie, je sais que tu n'as pas beaucoup d'amis et que tu dois être contente d'avoir rencontré Adriel. Mais crois-moi il n'est pas celui qu'il prétend être. Méfie-toi de lui.
- Paul, comme tu viens de le dire Adriel est mon ami et je sens que je peux lui faire confiance. A vrai dire c'est dur à expliquer mais avec lui je me sens apaisée. Comme-ci j'avais toujours attendu sa venue.
- Je vois, dit-il songeur. Sois prudente néanmoins.
- D'accord, dis-je pour le rassurer. Bon j'y vais.
Cette fois-ci il me laisse quitter la pièce. En bas des escalier Adriel m'attends patiemment. Sans plus attendre nous sortons et nous dirigeons vers la maison voisine.
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