Chapitre 3
J'ai le trac. C'est la première fois que je vais me retrouver seule avec un homme. J'ai passé la nuit à me retourner dans mon lit.
Ce matin ou je devrais dire cette nuit quand je me suis réveillée j'avais de grosses cernes sous les yeux.
Après avoir pris ma douche et but un café, j'avais vidé mes placards pour essayer une multitude de tenues. Pas de noir ! Elle est bien gentille mais je n'avais presque que cela.
J'avais finalement opté pour un jean slim noir, des chaussures type rangers et un petit haut violet découvrant mes épaules. Cela mettait en valeur mon collier.
Un cristal de roche en forme de goute attaché à une chaine torsadée en argent. Je le portais depuis toute petite, seul souvenir de ma mère. Je ne le retirais jamais même pour me laver.
Après avoir rehaussé mon regard d'un peu de mascara je suis maintenant en train d'attendre patiemment Adriel dans le hall du bâtiment. Les écouteurs dans les oreilles, je me laisse porter par la mélodie.
Après quelques minutes, je sens une présence devant moi et je lève les yeux. Il est à couper le souffle. Il a relevé ses cheveux dégageant son front, il porte un jean noir et une chemise bleu clair faisant ressortir son regard azur.
- Je t'ai fait attendre ?
- Non c'est moi. Je suis arrivée en avance, dis-je en souriant.
- Ok. Allons-y. Ma voiture est au sous-sol.
Je le suis au sous-sol et le vois avancer d'un pas sûr vers une superbe voiture vintage noire.
- Sympas la voiture !
- Merci ! dit-il en souriant fièrement. C'est une mustang Shelby GT500 de 1966. Elle est d'origine. Tu aimes ?
- Oui beaucoup. Je n'y connais rien en voiture mais j'aime bien ce style vintage.
Sans attendre, il m'ouvre la portière passager et m'invite à entrer. Une fois installé, il tourne la clé et le moteur rugit.
- Où va-t-on chère guide ? me dit-il en faisant une petite courbette.
- Je pensais commencer par le centre-ville. La rue principale, puis les rues piétonnes et pour finir le jardin botanique. J'espère que cette fois la verrière seras ouverte au public cela fait des années que je n'ai pas pu y aller et j'adore cet endroit.
- Ca marche, indiques-moi la route.
*****
Après quelques heures à marcher dans les petites rues piétonnes, la faim se fait sentir et nous nous mettons à la recherche d'un café pour manger un morceau.
Adriel insiste pour nous faire rentrer dans le café des Anges. Le nom lui plait bien apparemment.
Le serveur à un mouvement de recul en me voyant entrer, mais rapidement il prend sur lui et retrouve son professionnalisme.
Il nous installe sur une petite table dans un recoin de la pièce. Très intimiste.
En attendant qu'il nous apporte les cartes, je regarde mon environnement. La décoration est toute de bleu et d'argent. Au plafond un ciel bleu avec des petits nuages et des chérubins. Je comprends mieux le nom du café.
Le serveur revient avec les cartes. Je commande un croquemonsieur avec une salade verte et Adriel un hamburger avec des frites.
Quand le serveur repars je tourne la tête vers mon vis à vis et me retrouve né à né avec deux yeux bleu azur.
Gênée je détourne les yeux.
- Désolé je te mets mal à l'aise, souffla le jeune homme.
- Non pas du tout. C'est moi qui ne veut pas te mettre mal à l'aise. Je sais que mes yeux sont horribles je ne veux pas te couper l'appétit.
- Me couper l'appétit ? Rien que ca ! dit-il en riant, levant les yeux au ciel. Et explique-moi pourquoi tes yeux magnifiques me couperaient l'appétit ?
- Tu sais bien pourquoi. Ils ne sont pas normaux, dis-je agacée qu'il fasse l'innocent.
- Tu as les yeux vairons et alors ? Chacun de tes yeux est magnifique, l'un est bleu pâle l'autre est d'un brun chaleureux. L'ensemble te donne un air mystérieux et tout à fait charmant je trouve.
Voyant que je continue à baisser les yeux, il met sa main sous mon menton et me relève le visage pour que je le regarde. Soudain le contact de sa main sur ma peau me donne des frissons et je sens le rouge me monter aux joues.
- Ne soit pas timide avec moi. J'ai envie de te connaître. Et pour ca il faut que tu sois à l'aise.
- Me connaître ? dis-je surprise.
- C'est si étrange que cela ? dit-il en riant doucement de sa voix grave.
- A vrai dire oui. En dehors de mon père adoptif et de Louise personne n'a jamais pris la peine d'apprendre à me connaître.
- Et bah c'est bien dommage pour eux car tu m'as l'air d'être une personne qui vaut le coup d'être connue, dit-il en plongeant ses yeux dans les miens.
- Je suis une fille banale et inintéressante.
- Pas d'après ce que j'ai vu, murmura-t-il pour lui-même.
Sauvé par le gong ! Le serveur arrive avec les plats et j'ai une excuse pour quitter son regard déstabilisant.
Depuis ce matin, je me sens étrange. Mon visage chauffe et mes joues me font mal tellement je ne peux m'empêcher de sourire en sa présence. Je suis anxieuse. Je n'ai pas l'habitude d'être sociable mais bizarrement avec lui je me sens bien. Je ne sens pas d'hostilité ni peur. Juste de la curiosité et de la bienveillance.
- Alors comme-ca tu as été adoptée ?
- Oui...
- Tu n'es pas obligé de me répondre mais as-tu connus tes parents ?
- Ca ne me dérange pas d'en parler. Après-tout je ne les ai pas connus. D'après Paul ma mère est morte en couche et personne ne sait qui est mon père.
- Paul ? dit-il intrigué.
- C'est mon père adoptif.
- Ca ne peut pas être une coïncidence, dit-il tout bas.
- Tu disais ?
- Non rien, je me disais que c'était surprenant que tu l'appel Paul et non papa.
- Bien que je l'ai toujours connu et que je le considère comme un père, c'est lui qui a tenu à ce que je l'appel Paul. Il dit que j'ai déjà un père et qu'il n'est pas là pour prendre sa place.
- Etrange, ca laisse penser qu'il connaissait ton père.
- Oui je me suis souvent demandé mais il refuse d'en parler. Bon parlons de quelque chose de plus gai. Où étais-tu avant ?
- Très loin d'ici dans un endroit totalement différent, dit-il songeur.
- Cet endroit semble te manquer.
- Quand j'y étais je n'avais qu'une envie c'est d'en partir et maintenant que j'en suis loin cela me manque... Mais une fois ma mission terminée j'aurais enfin ce que je veux, dit-il en s'assombrissant.
- Ta mission ?
- Ma mission de professeur, dit-il en se grattant la gorge.
Après cette phrase le silence s'installa entre nous. Mais il n'était pas pesant.
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