Chapitre 12

Je ferme les yeux à mon tour. Je sens la chaleur remonter jusqu'à mon cœur qui commence à s'emballer par ce simple contact. Je le sens se retourner vers moi et se rapprocher. J'ouvre lentement les yeux et croise ses deux lagons bleus. Il me regarde avec intensité. Je sens la réalité s'effacer autour de nous. A cet instant nous sommes seuls dans l'univers. Face à face sur ce canapé. Main dans la main, yeux dans les yeux.

Après quelques temps, je vois ses yeux se diriger vers ma bouche. Je ne peux m'empêcher de me mordre la lèvre inférieure. J'ai chaud, je frissonne.

Il glisse son autre main sur ma joue puis rapproche son visage du mien. Puis ses lèvres frôlent les miennes. Bougeant toutes seules mes lèvres répondent à son baiser. Chaud, doux et terriblement excitant. La seconde d'après je sens une terrible énergie me parcourir, un vent improbable agiter mes cheveux. Il intensifie son baiser, demandant l'accès à ma bouche avec sa langue.

A cet instant je sens une terrible douleur dans mon dos, puis un tourbillon de plumes blanches et noires nous entoure. Je cris de douleur et m'effondre par terre, inconsciente.

*****

Je sens une chaleure rassurante m'envelopper et une douceur exquise. Doucement j'ouvre les yeux et je me retrouve dans un univers plumeux en noir et blanc. Des ailes. Je suis entourée par des majestueuses ailes. Mes ailes.

Incrédule, je dégage mon bras droit pour diriger mes doigts vers ces ailes improbables. Tellement douces.

- Tu es réveillée ! J'ai eu peur. D'habitude la première fois ce n'est pas si douloureux. En même temps tes ailes sont plus grandes et elles ont cette étrange teinte.

- Mes ailes ? Tu veux dire que tu les vois aussi ? dis-je incrédule.

- Bien sûre que je les vois. Et elles sont magnifiques.

- Tu me vois avec des ailes et tu n'es pas du tout surpris ?

- Non à vrai dire j'ai l'habitude. Tout le monde en a autour de moi après tout. Mais j'avoue que les miennes sont plus petites et blanches uniquement. Mais les tiennes sont fascinantes.

- Stop je ne comprends plus rien. Tu es en train de dire que tu en as aussi et que là d'où tu viens c'est tout à fait normal. Tu vas me dire ensuite que tu es un ange et que tu viens du paradis? dis-je sarcastique.

- Tu vas rire... ou pas, dit-il en voyant ma mine dépitée. Mais c'est tout à fait ca. Chut, je sais que tu te poses pleins de questions mais d'abord j'aimerais que tu rentres tes ailes. Paul risque de devenir fou s'il te voit comme-cela.

- Ah euh, oui tu as sûrement raison. Mais je ne vois pas comment faire, dis-je en me levant du sol pour me mettre debout.

Il se lève à son tour, me saisit les deux mains puis me dit d'une voix douce :

- C'est facile. Ferme les yeux et concentre-toi sur quelque chose qui t'apaise.

A cet instant je ne sais pas pourquoi mais la première image qui me viens à l'esprit c'est notre baiser de tout à l'heure. Je sens la chaleur monter à mes joues et je ne peux m'empêcher de me mordiller la lèvre.

- J'ai dit qui t'apaise. Bien que je sois flatté je ne crois pas que ce soit le moment de penser à cela, dit le jeune homme ou devrais-je dire l'Ange en riant virilement.

- Oups, prise la main dans le sac, dis-je en rougissant. Quelque chose qui m'apaise, quelque chose qui m'apaise, dis-je en refermant les yeux.

Je ne peux m'empêcher de penser à Adriel. Après tout je crois que je suis tombé raide dingue amoureuse de lui. Depuis qu'il est rentré dans ma vie il a tout balayé. Mes doutes, ma solitude. Avec lui je me sens entière pour la première fois. Je sens que le creux dans mon cœur a été comblé. Comme-ci il venait compléter une partie de mon âme qui m'avait été arrachée.

Je sens mes ailes se rétracter puis disparaitre.

- Parfait, dit-il en posant une main sous mon menton pour relever ma tête vers lui. Maintenant j'aimerais faire ca.

Puis sans crier gare il dépose à nouveau ses lèvres sur les miennes. C'est tellement exquis. Je ressens une chaleure parcourir tout mon corps. Cette fois quand il glisse sa langue dans ma bouche rien ne se passe. Enfin si je sens mes jambes devenir molles sous moi mais pas de vague d'énergie, pas de vent métaphysique, pas d'apparition intempestive d'ailes. Juste nous deux et c'est bien suffisant. Après quelques minutes il relâche son étreinte pour me permettre de reprendre mon air.

- C'est ce que je pensais, dit-il. C'est vraiment exquis.

- Exquis, répétais-je en rougissant et en portant ma main à mon cou.

A cet instant je remarque que mon collier, celui que ma mère m'a léguée, celui que je n'ai jamais quitté et qui m'a toujours réconforté dans les moments difficiles à disparu.

- Mon collier ! Il n'est plus là, dis-je paniquée en regardant partout.

- Tu es sûre que tu le portais ? Je ne t'ai jamais vu avec un collier, dit-il surpris.

- Mais si je le porte en permanence depuis toute petite. Je l'avais à l'instant avant que... Au mon Dieu il faut le retrouver. C'est la seule chose qui me reste de ma mère, dis-je les larmes commençant à se former au coin de mes yeux.

- Le canapé. S'il est tombé pendant notre baiser alors il doit être sur le canapé.

Sans perdre de temps nous nous dirigeons vers le canapé et commençons à chercher partout. Je retourne tous les coussins, regarde sous la table basse, sur et sous le tapis. Sous le canapé. Dans les creux du canapé mais rien. Perdant espoir je m'effondre en sanglots sur le canapé.

Adriel s'assoit à mes côtés et me frotte doucement le dos avec sa main chaude pour me réconforter. Je ne sais pas combien de temps nous restons comme-cela. Soudain, une clé tourne dans la serrure puis Paul ne tarde pas à passer la porte.

Quand il remarque Adriel il se tend. Puis en me voyant pleurer, je vois la colère traverser ses yeux. Il s'approche vers moi.

- Ecarte toi tout de suite d'elle, dit-il menaçant.

Sans discuter Adriel commence à se lever, mais au dernier moment je le retiens et le tire vers moi.

- Adriel n'y est pour rien. C'est mon collier je l'ai perdu, dis-je en m'essuyant les joues.

A cet instant je vois mon père adoptif, l'homme qui m'a élevé fièrement sans jamais flancher malgré le rejet du monde entier à mon égard. Je vois cet homme blêmir puis s'exclamer :

- Non ne me dites pas que vous avez fait ca !

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top