✵ Chapitre 45 ✵ Je t'attendrai


― Dis Noya, demain vous partez à quelle heure ? demandé-je à ce dernier en posant l'un de mes magazines de Volley.

― Oh eh bien... vers 9h00 je crois... dit ce dernier en levant la tête au plafond pour réfléchir.

― Idiot ! Tu devrais être sûr ! rappelé-je à l'ordre en lui cognant la tête.

― Hé tu devrais être douce comme une fleur avec moi ! se plaint le volleyeur en se frottant le dessus de la tête et froissant la page du magazine qu'il tient dans ses mains.

― Rahhh mais attention il est collector celui-là ! rouspété-je.

Je prends le magazine des mains et essaye d'effacer les petites pliures qu'il vient de faire. Je regarde froidement Noya pour lui faire comprendre que je n'aime pas qu'on me froisse mes magazines sachant que certains de mes joueurs préférés sont dedans. Noya se dresse droit comme un I face à ma noirceur, je lui redonne dans les mains gentiment et soupire. Ce n'était pas la mort c'est sûr mais je tiens à ses magazines... Je lis et les relis depuis tellement longtemps que j'y suis très attachée. Je suis un peu trop nerveuse avec lui encore... 

― Désolée, j'aime beaucoup...

― Oui je sais t'inquiète, j'aurai dû faire attention ! m'interromps ce dernier en rapprochant son visage du mien et me glissant un petit bisou sur la joue.

Je sens mes pommettes chauffées tel un soleil en plein été et enfui ma tête dans mon magazine pour me cacher. Je culpabilise d'avoir été si rude avec lui. 

― Je pars à 9h00, je suis sûre Suki ! reprend ce dernier.

Je relève brusquement la tête et l'observe avec de gros yeux étonnés. Nous pensions avec les filles qu'ils partiraient un peu plus tôt mais bon ça nous arrangeait bien car nous pourrons leur dire en revoir devant le bus au moins. S'ils s'étaient levés pour sept heures, je ne pense pas que nous nous serions toutes levées. Puis nous avons un cadeau à leur donner pour leur souhaiter bonne chance... Alors c'est mieux que tout le monde soit présent.

― Pourquoi tu fais cette tête ? ricane ce dernier en me pointant du doigt.

― Mais pour rien, voyons ! J'ai le droit de te regarder bizarrement.

Ça n'a ni queue ni tête ce que je suis en train de dire. Je suis désespérante.

― Oui fin... Je préfère quand tes yeux en bavent pour moi !

Je replonge ma tête dans mon magazine et n'ose plus en ressortir. Je suis encore tellement timide et toute perturbée d'être sa petite amie. J'ai imaginé tellement de scénarios dans ma tête, espérer de pouvoir tout lui révéler... Le fait que tout ça, soit devenu réalité me chamboule encore.

La petite tête de Noya apparaît sous le magazine et je sursaute de plus belle. Il attrape dans la foulée le dessous de la revue et me le prend des mains avec soin. Nous sommes face à face, yeux dans yeux et je sens mon cœur battre la chamade.

― Tu ne voudrais pas te blottir contre moi ? demande ce dernier tout rouge.

― Me blottir ! Euh... Euh oui je veux bien ! bégayé-je en m'agitant dans tous les sens.

― Haru, calme toi... Si tu ne veux pas...

― Si si je veux ! l'interromps-je en devenant plus sérieuse.

Noya se pose alors à côté de moi, il place quelques coussins pour s'adosser et tend les bras pour que je me blottisse contre lui. Je me refugie dans ses bras et me place confortablement. Je sens ses membres qui se resserrent et sa tête se poser sur le dessus de mon crâne. Son odeur me chatouille les narines et mon esprit s'apaise. Je pourrai rester comme ça pendant des heures.

― Dis... Demain tu vas venir me dire en revoir ?

― Bien-sûr ! Nous allons toutes venir vous dire en revoir !

― Mhhh...

BIP BIP

Oh un message ! Cette sonnerie est celle de mon téléphone. Noya l'attrape rapidement sur ma table de chevet et me le passe. J'ouvre le clapet et m'aperçois qu'il s'agit d'un message de ma sœur.

« Ne vous faites pas trop de bisous les amoureux ! »

Le cerveau en ébullition, les joues en feu et le cœur qui va exploser... Je referme immédiatement le clapet, serre très fort le téléphone entre mes mains et le dépose violemment sur ma couette. Elle l'a fait exprès c'est sûr. Elle n'est plus là depuis hier ! Dire qu'elle ne nous a pas lâché les baskets depuis qu'elle est au courant pour nous deux...Mais elle continue encore à nous embêter même à plusieurs kilomètres de nous !

Noya est agité aussi. Je pense qu'il a la même idée en tête que moi, entourer fermement de scotch les mains et la bouche de Mia pour qu'elle ne dise plus de choses aussi gênantes que ça. Qu'est-ce que ça peut être pénible une grande sœur tout de même.

― Elle ne s'arrêtera jamais ! soupire Noya en me serrant un peu plus fort contre lui. Je sens déjà les tonnes de menaces qu'elle va m'envoyer dans la semaine.

― Des menaces ! sursauté-je.

― Oui du style : Comporte-toi bien avec ma sœur ! Ne lui brise pas son cœur, blabla ! Saute pas sur les filles ! J'en ai déjà reçu quelques-unes pendant que tu avais le dos tourné ses derniers jours. Un vrai chien de garde, fait-il en soupirant.

― Irrattrapable, soufflé-je en posant ma main sur le bras de Noya qui entoure mon cou.

Mais soudain, l'idée que Noya se retrouve nez à nez avec une fille là-bas à Tokyo, me glace le sang. La scène m'apparaît comme si elle se passait sous mes yeux. J'essaye de chasser ses idées en secouant ma tête mais l'image reste. Que faire ?

― Dis ? Tu vas bien te comporter ? demandé-je en levant ma tête pour essayer de l'apercevoir.

― Non mais la question ne se pose même pas ! rouspète Noya.

Il dépose un petit baiser sur mon front et me serre contre lui encore. Je lui fais confiance mais je l'ai tellement réprimé sur son comportement avec les filles que c'est difficile de ne pas le voir se jeter sur une. Je sais au fond de moi qu'il ne fera rien, ce sont juste des expériences passées qui reviennent me hanter.

― Je ne serai plus jamais comme ça Suki.

C'est sincère et profond. Il me fait fondre mon cœur. Il va me manquer... Mais je suis tellement fière de lui ! Tellement heureuse qu'il parte affronter de nouvelles équipes à Tokyo. J'aurai juste aimé partir avec lui et pouvoir l'encourager là-bas... Demain je lui donnerai son petit cadeau pour qu'il pense à moi mais aussi pour que ce dernier lui porte chance.

Je me redresse d'un coup pour pouvoir lui répondre mais ma tête cogne à son menton et mon petit libéro se tortille de douleur. Je suis tellement brusque dans mes gestes ! Je m'excuse rapidement et essaye de ramener l'attention de Noya sur moi. Ses yeux pleins de larmes me regardent à présent même si je sais qu'il n'a qu'une envie, c'est de me tuer.

― Je te fais confiance puis tu n'as pas de temps à perdre à batifoler ailleurs ! Tu dois porter fièrement les valeurs de Karasuno ! Être à 200 % de tes capacités et ne rien lâcher !

Noya me répond d'un grand sourire malicieux et lève le pouce en l'air.

― Et comment ! Je suis le meilleur libéro ! Tu vas en avoir des étoiles pleins les yeux devant ton écran ! s'enjaille ce dernier.

― Des cœurs plutôt, rajouté-je timidement et en lui déposant un baiser sur son menton pour m'excuser.

― Oh euh oui... dit-il presque au bord de l'évanouissement.

Je l'enlace de tout mon amour et me blottis contre lui. Je n'ai point de doute là-dessus. Noya sera le plus fabuleux de tout ce tournoi.

***

Le soleil se réveille sur la préfecture de Miyagi et quelques nuages gris recouvrent le ciel. L'air est humide et froid, la neige a un peu fondu depuis sur les toits mais elles couvrent encore une bonne partie du village. Main dans la main, nous nous installons dans le bus avec Noya, où Matsui nous attendait déjà à l'intérieur. Je me suis revêtue de ma plus belle parka beige aujourd'hui. Douce et chaude, elle me protège de ce froid hivernal et me permet de cacher mon petit sac, remplis de mes cadeaux.

Un pour Shoyo, un magazine spécial de volley, avec une interview exclusive du « Petit Géant ». J'ai bien fait attention à ce que celui-ci n'en ait pas un exemplaire ! La revue est assez vieille mais je l'ai très bien entretenu comme toutes les autres d'ailleurs. Puis, celui de Noya est bien emballé...

Avant le réveillon, je me suis sentie un peu honteuse de n'avoir rien offert à Noya à Noël donc je me suis dis que pour son départ, je lui offrirais quelque chose. J'ai amené avec moi Matsui et ma sœur à Sendai pour trouver le cadeau idéal. Finalement à la fin du shopping, j'avais craqué pour un petit porte-clé avec un Maneki Neko blanc super mignon soutenue d'une petite corde fine rouge, lui donnant ainsi tout son charme. Puis, nous avions pensé à offrir à nos deux amis Kageyama et Shoyo, un onomari chacun, rouge pour le rouquin et bleu pour le noiraud. Au moins, ils seront bien distincts. Jun quant à elle avait acheté un onomari supplémentaire à Sugawara, d'une couleur verte assez claire rappelant la couleur du printemps.

Le sourire aux lèvres et le cœur vaillant dans la poitrine, je me sens sereine aujourd'hui malgré le fait que Noya part à des kilomètres de moi. C'est une chance incroyable pour l'équipe de volley masculine de Karasuno de disputer ce Tournoi ! J'en ai bien conscience et c'est pour cela que son départ ne m'attriste que très peu. Noya allait vivre une chose si formidable, je n'avais pas le droit d'être triste aujourd'hui pour lui !

Nous sommes seuls, personne ne semble s'être réveillé ce matin mais notre présence suffit à faire vivre le bus. Entre Matsui qui nous taquine sur notre relation et notre arrivée main dans la main, Noya qui s'agite dans tous les sens car mon amie le rend nerveux, Moi qui ne cesse de nous défendre ! Le chahut est vite parti et jusqu'à qu'on arrive devant le lycée Karasuno.

Nous sommes éloignés légèrement Noya et moi à la sortie du bus. Matsui, au milieu de nous deux ne cesse de râler sur notre stupidité. La veille nous nous étions mis d'un commun accord avec Noya de ne pas trop se montrer devant les autres, nous appliquons notre décision, c'est tout ! Mais peut-être un peu trop à lettre ?

— C'est ridicule ! Les autres vont remarqués que quelque chose de louche se passe entre vous ! soupire Jun en se tapant d'une main le front.

— Mais il n'y a rien de bizarre ! ronchonné-je en nous défendant encore.

— Non c'est sûr ! J'ai juste l'impression d'être un poteau qui vous sépare ! rouspète plus fort la noiraude.

— Chut ! On arrive devant les autres, se tortille Noya en accélérant le pas comme pour nous distancer.

— Vous êtes fatigants !

— Suzu ! Matsui ! s'écrit Michimiya au loin.

Notre capitaine, nous rejoint avec la ribambelle de volleyeuses derrière elle. Nous nous saluons et observons fièrement les garçons qui eux sont agités comme des puces vers le bus.

— Nous aurions pu être avec eux, fait remarquer Michimiya en s'adressant à nous toutes. Mais aujourd'hui ! Nous allons leur porter toute la chance qu'il soit possible pour qu'il aille le plus loin !

— Bien dis Michimiya ! confirme Saito à ses côtés.

— J'ai trop hâte qu'on leur montre leur..., s'enjaille sur le côté Okada avant de se faire couper par Ishikawa.

— Tais-toi ! Tu parles un peu trop fort ! rappelle à l'ordre Ishikawa en laissant sa main sur la bouche de Okada.

— Pour une fois que ce n'est pas Suzu-chan ! rétorque Fujita en croisant des bras.

— Hé !!!! m'énervé-je même si mon ainée a raison.

— Bien bien ! On va peut-être rejoindre les garçons ! intervient Ikeda en nous faisant signe de la suivre.

Sans plus attendre, nous rejoignons les volleyeurs, Monsieur Takeda, leur coach et leurs deux manageuses. Ils semblent un peu tous étonnés que nous nous soyons levés de bonne heure pour leur dire en revoir. Mon petit rouquin ne tarde pas à me trouver et à sautiller dans tous les sens devant moi. Kageyama non loin se rapproche de nous deux et Jun surgit de derrière moi.

— Vous êtes venues ! s'enjaille ce dernier des étoiles plein les yeux.

— Bien-sûr ! Nous avons quelque chose à vous donner ! annoncé-je d'un grand sourire.

— Quelque chose ? s'interroge Kageyama.

Ma meilleure amie sort de son petit sac deux petits sachets bien emballés et entouré d'un ruban d'orée. Nos deux amis sont étonnés face à ses cadeaux et semblent presque intimidés. Ils n'osent même pas les prendre des mains de la volleyeuse. Cette dernière prend les devant et dépose le cadeau qui leur est destiné dans leur main. Ils détachent avec une grande finesse le ruban, déplient le papier et se retrouvent nez à nez avec leur onomari.

Leur visage montre à quel point, ils sont touchés de cette attention et ils rougissent légèrement.

— C'est pour que la chance soit à chaque instant à vos côtés ! informé-je voyant que les deux secondes ne réagissent pas.

— J'espère qu'ils vous plaisent ! intervient Matsui, déconcertée de voir les garçons si muets.

Ils se regardent tous les deux et annoncent en chœur un grand « Oui ! », nous étonnant à notre tour.

— Merci ! Je vous promets de tout donner ! annonce Shoyo le poing en l'air.

— Merci, répond Kageyama en accrochant déjà le onomari à son sac.

Nous sommes aussi touchées qu'eux. Le sourire jusqu'aux oreilles, leur remerciement réchauffe le cœur.

— Shoyo, j'ai autre chose pour toi ! Je suis persuadée que ça te plaira, j'espère quand même ne pas m'être tromper !

Je sors comme par magie le magazine de mon sac et les yeux du rouquin pétillent de joie. Je suis sûr qu'il connaît ce numéro de série ! Il est rare à trouver maintenant !

— Mais où l'as-tu eu ?

— Eh bien je l'ai depuis longtemps chez moi ! C'est un cadeau de mes parents ! Il est très bien entretenu... Une interview de ton idole est dedans ! confié-je au rouquin.

— Je sais !!! Oh Merci Suzu-chan ! Je suis trop content ! sautille le rouquin avec le magazine dans ses mains.

Le rouquin lève la main en l'air pour un high-five de l'amitié. Sans attendre, je réponds à son appel et nos mains se rencontrent. J'essaye de lui donner à travers cet échange toutes mes forces pour qu'ils puissent les utiliser et briller lors de ce Tournoi. Il part réaliser l'un de ses rêves, dévorer des yeux toutes les attaques des joueurs et s'inspirer d'eux pour progresser. Je sais au fond de moi quand je le reverrai, il sera bien plus fort ! Alors je ne dois pas trop me laisser distancer et progresser de mon côté lors de nos entraînements.

— S'il vous plait ! avertit notre capitaine en claquant des mains. Nous avons quelque chose à vous donner avant que vous partiez !

— Encore un cadeau ! s'exclame mon ami en s'immobilisant sur place.

Tout le monde écoute et le silence fait place. Je me précipité avec Jun aux côtés de ma capitaine. Toutes les filles sont face à nos volleyeurs. Aujourd'hui il ne s'agissait pas de révéler une défaite mais de leur souhaitez nos sincères encouragements.

— Pour vous rappelez à quel point, nous sommes fiers de vous ! Voici un cadeau de notre part. Nous avons passés du temps à la confectionner chaque soir après nos entraînements. Vos deux manageuses nous ont beaucoup aidées aussi alors pensez à les remercier ! Je vous présente...

Ishii et Ikeda apportent fièrement dans leur bras la banderole que nous avions réalisée ses dernières semaines. Elles se mettent devant nous et chacune prend un côté pour la dérouler fièrement.

— Votre nouvelle banderole ! révèle avec beaucoup d'enthousiasme Michimiya.

« Envolez-vous encore plus haut ! »

Le message est clair et plein de force. Je me sens tout excitée et observe attentivement Noya totalement ahuri face à leur nouvelle banderole. Les volleyeurs sont très touchés et sont à court de mots. Daichi prend alors la parole pour nous remercier et les garçons nous saluent avec beaucoup de gratitude.

— C'est un beau cadeau, que vous leur faites ! Merci, salue à son tour Monsieur Takeda.

— Oh mais il n'y a pas de quoi ! Nous sommes ravies de vous l'offrir ! ajoute Saito la main sur le cœur.

— Merci beaucoup les filles ! Cette banderole est un cadeau plein d'espoir et de chance ! Nous l'afficherons fièrement dans les tribunes, renchéri le coach Ukai en aidant Ishii et Ikeda a enroulé le tissu.

— Nous allons devoir y allez ! rappelle Shimizu en regardant sa montre.

— Oh oui ! Allez en route ! certifie Monsieur Takeda avant de se placer devant la porte du bus.

Noya se précipite vers moi mais il s'arrête à quelques centimètres, il semble hésité. Je pense que nous avons la même envie en tête : De nous serrer fort l'un contre l'autre. Mais devant tout le monde s'est un peu gênant... Puis les filles ne nous lâchent pas du regard vu l'attitude de Noya quand il est arrivé.

— Laissons-les tranquille ! intervient Michimiya en poussant ses camarades vers le bus pour saluer les garçons.

— Mais !!! rouspètent-elles en essayant de faire marche arrière.

Des vraies commères ! Je m'attends bien à ce qu'elles me bombardent de question juste après de toute façon. Jun se rapproche de moi rapidement et en me glisse à l'oreille qu'elle va essayer de donner discrètement le cadeau à Sugawara. Je sursaute face à cette révélation mais l'encourage d'un simple regard. Elle part pleine d'entrain vers l'argenté avant qu'il ne monte dans le bus.

Je me retrouve alors seule avec Noya. Je dois savourer chaque instant de ce moment car après il sera loin. Finalement, cela s'avère plus dur que ce que je pensais... Je n'ai plus trop envie qu'il parte tout d'un coup. J'aimerai même l'emmener loin d'ici... loin de ce bus.

— Yu... J'ai quelque chose pour toi ! Ne crois pas que je t'ai oublié !

— Mmh... Je ne te cache pas que j'ai eu peur... Voyant que tu offrais des cadeaux aux autres mais pas à moi ! ronchonne ce dernier en croisant des bras et faisant le mue.

Je souris de plus belle et lui tends alors son cadeau. Ses paupières s'écarquillent aussitôt - certainement surpris et à la fois touché du geste - puis avec délicatesse je lui pose dans ses mains.

— Ouvre-le ! l'invité-je alors.

Il l'ouvre sans tarder et découvre le porte-clé Maneki Neko blanc pendu de la petite corde rouge. Ses yeux scintillent comme si mon cadeau était une pierre précieuse brillante de mille éclats, faisant valser mon cœur de bonheur. Il semble émerveillé et complètement dépassé par le moment. Je prends avec douceur l'anneau en fer et ainsi l'attache à la fermeture de son sac de sport. Il m'observe tout le long comme étant complètement touché par mon geste. Je me relève et empoigne fermement ses mains dans les miennes.

— Ce petit chat te portera chance, bonheur et de bonnes énergies ! Puis il te fera penser à moi comme ça...

— Bien sûr que je penserai à toi ! Chaque seconde ! renchaine ce dernier en passant ses mains au-dessus des miennes. Merci pour ton cadeau même si c'est toi mon plus beau ! confie ce dernier le rouge aux joues.

Mon petit cœur fond sur place. J'ai perdu la voix même. Impossible de lui répondre tellement c'est euphorie à l'intérieur de moi. J'aimerai l'embraser et le serrer dans mes bras pour lui donner encore plus d'amour. Mais trop de monde est autour de nous.

— Noya ! Nous allons partir !

Oui. Tout le monde l'attend. Shoyo est encore dehors avec Monsieur Takeda, les filles font de grands signes de mains aux garçons qui sont dans le bus et Jun a les mains croisées devant la poitrine tout en regardant Suga. Elle a donc réussi sa mission !

— Suzu-chan ! A bientôt ! me fait signe de la main le rouquin avant de monter dans le bus.

— A bientôt Shoyo-kun ! répliqué-je.

Noya me lâche les mains et m'annonce d'un grand sourire aux lèvres.

— Quand je reviendrai, je te lâcherai plus !

— Moi non plus, lui confié-je d'un tendre sourire.

Nos yeux s'embrassent et se disent en revoir. Il tourne les talons et se retourne de trois-quarts pour me faire un petit signe discret de la main. Je l'observe partir les lèvres remontées jusqu'aux oreilles mais le cœur pleurant son départ. Il manque quelque chose...

— Nishi !!! hurlé-je avant qu'il ne pose un pas sur la marche du bus.

Il se retourne alors tout désorienté et ses yeux s'écarquillent face à mon geste.

Le pouce en l'air éclairé par le soleil accompagné de mon plus beau sourire. C'est ça ce qu'il manque à son départ. Notre signe d'encouragement et de force, celui que nous sommes faits tant de fois depuis que je le connais.

Et puis dans un élan de folie, je le vois déposer son sac et courir à moi. Je le rejoins de quelques pas, il me rattrape vite et m'enlace dans ses bras d'une telle fougue, que j'en perds la tête.

Je ferme les yeux et le serre de tout l'amour que j'ai pour lui. Tous mes sens se réveillent et profitent de cet instant magique avec lui. Mon corps entier épouse le sien et j'ai l'impression que ce moment dur une éternité. Il me relève le menton et me dépose un doux baiser sur mes lèvres. J'entends des cris de surprise et de joie au loin mais je me reconcentre vite sur ce contact brûlant de passion. Je dépose une main sur sa joue instinctivement et il met fin au baiser. Son front se lie au mien et il me dit tout bas :

— A très bientôt Suki !

Il se détache avec douceur. Il part à présent mais je suis soulagée d'avoir eu ce dernier contact avec lui. Il se retourne une dernière fois et lève le pouce en l'air à son tour ajoutant son plus beau sourire. Je sens tout mon être qui pétille de bonheur.

Mes coéquipières sont complètement surexcitées à côté tandis que Jun se marre tout en délicatesse. Okada se précipite sur moi suivit de Ishii, Michimiya et des autres ! Ma libéro m'enlace ainsi que les autres, toutes aussi heureuses pour moi. Le bus démarre. Noya est près des fenêtres et me fait un grand signe de la main. Shoyo se précipite aussi sur les vitres et brandit ses bras dans tous les sens.

« Je vous attendrai patiemment les garçons ! Je t'attendrai Noya. »

Je n'aurai jamais imaginé que la vie d'une adolescente pouvait être aussi compliquée. Je suis rentrée dans le lycée Karasuno en pensant intégrer le club de volley-ball féminin et vivre mon année de seconde tranquillement. Finalement mes mensonges, mes sentiments et mon secret m'ont rattrapé bien plus vite que je ne le pensais et ont bien mouvementé mon année. Malgré mes erreurs... J'ai croisé la route de gens merveilleux et dont certaines je ne reverrai jamais. Je ne peux pas dire que toutes mes rencontres étaient fantastiques, l'une en particulier m'a bien donné du fils à retordre mais elle m'a permis de me surpasser, d'apprendre et de m'écouter.

J'ai encore tant de chemins à parcourir, tant de choses à apprendre et à voir !

Aujourd'hui, je remarque même à quel point je suis bien entourée et à quel point ma vie a pris un tout autre tournant. J'ai toujours été effrayée de me retrouver seule, que les personnes m'abandonnent au bout d'un certain temps et ne reviennent plus vers moi...Mais, l'amour que je reçois en ce moment même me prouve que malgré ma personnalité enfantine, étourdie et sensible, j'ai une place dans le cœur des gens comme eux ils ont une place dans le mien.

Quelqu'un en avait une bien particulière depuis si longtemps. Une place d'amour que j'avais dû mal à faire ressortir... à dévoiler. Nous nous sommes déchirés à travers nos mensonges mais nous nous sommes retrouvés encore plus soudés que jamais. Noya est mon premier amour et je pense qu'il le restera pour toujours. Personne d'autre dans cet univers ne peut prendre sa place... Un lien indestructible nous unit et ce lien s'est formé à travers un ballon aux couleurs jaunes et bleues. Notre passion pour le volley nous a transportés jusqu'ici malgré toutes les tempêtes qui nous ont attaqués. Elle nous a fait grandir ensemble et nous a permis de nous retrouver. Quoi qu'il en coûte je sais que l'on se retrouvera toujours.

Alors, j'attendrai patiemment son retour en continuant de lancer le ballon sur mon mur de maison. J'attendrai qu'il revienne et à ce moment là, lorsqu'il sera face à moi, je lui ferai une passe sans hésiter avec mon plus beau sourire.


FIN




🌟 🌟 🌟 

Et voilà... C'est la fin de cette fanfiction. J'espère que ce chapitre vous a plu, si oui, n'hésitez pas à laisser une petite étoile ou un commentaire pour faire part de vos ressentis. Les remerciements sont postés juste après ce chapitre. Sur ce, j'espère que vous avez passé un Joyeux Noël, du bon temps avec vos proches et que vous aviez été gâtés !


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