✵ Chapitre 41 ✵ Un nouvel élan
Après 5 sets...
Après plusieurs arrêts cardiaques, de cris d'encouragement, de joie et de pleurs.
Karasuno a vaincu la terrible académie de Shiratori Zawa et son aigle royale.
Les mots ne sont pas assez forts pour décrire ce que j'ai ressenti à ce moment-là. L'émotion et l'admiration étaient si fortes que nous n'avions pas réussi à retenir nos larmes. Nous, les volleyeuses de Karasuno... Nous étions tellement fières des garçons et nous aurions aimé partager le même moment qu'eux, hier. Tout était à son paroxysme. Ils étaient devenus des vrais champions en l'espace de quelques mois et tous leurs efforts avaient été récompensés.
Cette victoire gravée à même le sol, restera la plus belle récompense des terminales. Je parle bien de Daichi, Sugawara et Asahi. Je crois que même eux n'y croyaient pas et pourtant tout s'est réalisé et concrétisé. C'était si beau. Jamais je n'avais ressenti autant d'émotions en étant spectatrice. Ce que les garçons venaient de nous offrir était grandiose.
***
Nous les avions attendus. Nous étions toutes là, les yeux encore rougis et limite au bord des larmes devant la sortie. Jun me pressait la main si fort, que le sang ne circulait plus. Puis ils sont arrivés en premier. Nos deux amis. Hinata Shoyo et Kageyama Tobio se trouvaient là justes devant nous. Ces deux énergumènes dont nous avons liés une amitié incroyable dès le début de notre rentrée à Karasuno. Nos meilleurs amis concrètement...
Instinctivement nous avons couru à eux et les avons enlacés dans nos bras. Ils étaient un peu choqués au début mais ils ont vite réalisé à quel point nous étions fiers d'eux et nous ont alors enlacés timidement à leur tour. Nos coéquipières sont vite venues à leur rencontre aussi puis l'équipe des volleyeurs s'est retrouvée vite au complet.
Quand je me suis détachée de notre étreinte avec mes amis, le visage de Noya est apparu dans mon champ de vision. Le libéro attendait sagement à quelques mètres des garçons. Lorsqu'il s'est aperçu que je le regardais un petit sourire s'est dessiné sur ses lèvres. J'ai souri à mon tour tellement heureuse de le retrouver.
Je me suis précipitée sur lui et je lui ai offert mon cœur. Mes bras se sont entourés à son cou et mon corps a rencontré le sien dans un élan de passion. Il m'a enlacé à son tour avec tellement de fougue et m'a fait tournoyer avec lui. Je ne le lâchai plus et lui non plus. Sa tête réfugiée dans mon cou, son souffle caressant ma peau et ses mains agrippant mes flancs me rendaient complètement folle.
Rien ne pouvait arrêter ce moment, rien ne pouvait nous séparer.
Le monde autour de nous n'avait plus d'importance car j'étais loin là-haut parmi les anges.
***
Après cette retrouvaille, les garçons sont repartis à Karasuno en car et sont allés manger au Bar Osuwari. Nous étions rentrées en train avec les filles. Les discussions ne s'arrêtaient plus. Nous étions encore sous l'euphorie de leur victoire. Notre défaite était presque un lointain souvenir mais... lorsque nous sommes arrivées à la gare et au moment où nous allions partir, Michimiya nous a annoncé que lundi nous aurions une discussion au gymnase. Nous savions toute très bien de quoi il s'agirait mais notre capitaine nous a assuré de ne pas s'inquiéter. Alors nous sommes parties le sourire aux lèvres mais avec une légère nostalgie au fond de la gorge.
Aujourd'hui c'est dimanche, la veille Noya m'avait envoyé un texto pour me proposer une balade sur la plaine de notre petit village. J'étais assez anxieuse de me retrouver seul à seul avec lui car notre dernier face à face s'est terminé en pleurs... Mais lorsque l'on s'est rejoint tout mon stress est parti dans le vent.
Nous marchons depuis quelques minutes déjà mais nous sommes bientôt arrivés au sommet. Le silence est maître et aucun de nous deux n'ose regarder l'autre. Peut-être à cause de notre câlin d'hier ? et des réflexions des autres...
Tel que celle de Tanaka-san : « Purée !!! Je le savais, vous êtes enfin ensemble ! »
Nous avons été très gênés et pour dire nous n'avons plus osé s'approcher l'un de l'autre. Le pire c'est que nos coéquipiers ne nous lâchaient plus la grappe au grand bonheur de Tsukkishima qui avait enfin ce qu'il voulait. Nous ne pouvions plus nous cacher.
― Je n'arrive encore pas réaliser...
Je sursaute en entendant les premiers mots énoncés par Nishi depuis le début de notre marche. Étant légèrement plus en arrière, je m'avance un peu plus pour lui parler côte à côte.
― Tu parles pour votre victoire ? demandé-je.
― Oui ! Je suis encore tout troublé, me confie celui-ci des étoiles dans les yeux.
― Je te comprends ! Vous avez battu une grande équipe ! m'exclamé-je. Puis tu as été extraordinaire sur tes récep ! rajouté-je enjouée.
― J'ai pas abandonné et j'ai carrément géré ! annonce ce dernier en se créant des allures de beau gosse.
― N'abuse pas trop non plus Nishi ! soupiré-je en le voyant partir dans son délire.
Il fait volte-face et prend des airs de mannequins.
― Tu as devant toi le plus doué et le plus fabuleux des libéros MAdemoiselle ! Tu devrais me vénérer ! Je suis le Dieu de la défense ! L'aurais-tu oublié ?
Là, sans était trop. Je lui cogne le dessus de la tête de mon poing pour le calmer et qu'il arrête de divaguer trop loin.
― Et puis quoi encore ? Tu veux une couronne de laurier aussi ? Un trône et des nanas à tout va ? Des pompons girls par exemple ? rétorqué-je d'un regard enragé.
Il a du mal à ravaler sa salive. Je crois qu'il a compris de quoi je parlais. Le pataquès qu'il a fait avec Tanaka juste parce qu'il y avait des pompons girls. Ça m'avait bien mis en rogne et je comptais bien lui faire savoir.
― Euh non ça ira, dit-il en se faisant tout petit et se frottant le dessus de la tête. Mais bon il me semble que les Dieux ont le droit à quelques pompons girls...
― Nishiiiii !!!! crié-je enragée.
Le libéro file à toute allure sur le sommet de la plaine. Il pense pouvoir m'échapper mais je ne compte pas le laisser sans sortir comme ça ! Comme ose-t-il ? Puis n'aurait-il pas oublié que je cours aussi vite que lui ? C'est pas une petite côte qui va me faire peur, rien à voir avec la « colline de la mort » de Karasuno.
Noya arrive enfin au sommet, il se retourne et reste scotché face à la vue. Malheureusement pour lui j'arrive comme une furie et l'assomme d'un coup de tête dans le ventre. J'espère qu'il retiendra la leçon avec ça. Mais rien ne suffit avec lui. Il m'agrippe le bras à son tour et me pousse au sol avec lui. Noya tombe le premier et je le suis dans sa chute ne pouvant me défaire de son étreinte.
Il rigole. J'entends l'écho de son rire à travers son torse puis je ressens ses côtes qui se gonflent et se dégonflent. Je suis aussi silencieuse et pétrifiée qu'une statue. Je n'ose plus bouger tellement je me sens bien contre lui. Sa main caresse soigneusement mes cheveux attachés d'une queue de cheval. Puis le calme revient. Je me relève de mes deux mains lentement. Noya pose son bras parterre.
Nos regards se rencontrent enfin. Yeux dans yeux comme hier, plus rien ne compte pour nous. Nous sommes dans notre univers.
― Suki... Regarde le ciel, me dit-il en pointant dans la direction où il regardait quelques instants avant.
Je l'écoute et je chavire de l'autre côté. Comme une mer agitée, les nuages forment de gigantesques vagues rondelettes et épaisses. Le soleil se cache à travers eux car c'est bientôt la nuit. Une magnifique couleur orangée décore le ciel sur son lit de rouge flamboyant. La vue est époustouflante. Je n'arrive plus à m'en détacher.
Nous restons un moment tous les deux, côté à côté les jambes croisées à contempler ce paysage. Au-dessus de tout, l'ombre de la colline en face de nous, ne nous a pas encore engloutis avec elle. Je pourrai rester encore des heures comme ça, jusqu'à que les étoiles apparaissent.
― J'aimerai voyager avec le soleil, déclare Noya sans perdre de vue le ciel.
― Sans la nuit, le monde ne s'endormirait jamais, lui fais-je remarquer. Moi j'aime le soleil mais je trouve que la nuit... apaise les esprits, formulé-je d'une voix posée.
Je sens que Noya me regarde à présent. Je détache mon menton de mes avant-bras - qui me permettait de poser ma tête vue dans la position assise que j'étais, puis croise son regard peint par la couleur du ciel.
― Tu as raison. La nuit porte conseil ! C'est bien pour ça que ce dicton existe, remarque ce dernier d'un air tout fier.
Décidément il ne s'arrêtera jamais.
― Hier j'ai un peu déconné c'est vrai avec les pompons girls mais en aucun cas c'était pour te blesser. Et je te taquinais tout à l'heure là-dessus en rien j'étais sérieux ! rajoute-t-il embarrassé. Je n'ai juste pas réfléchi... Je suis parti dans mon délire avec Tanaka. Enfaîte, je cherche à être admirer parce que je n'aime pas ma petite taille. Les filles aiment les garçons matures et grands alors que moi je suis...
― Petit et enfantin, répondé-je à sa place.
«Pourtant... c'est bien ce côté-là qui me fait tomber amoureuse de toi à chaque instant, Yû.»
J'aimerai pouvoir lui dire. Mais les mots restent bloquer au fond de ma gorge. Je ne me sens pas prête à lui révéler ce secret. Peut-être qu'il doit s'en douter depuis... Mais c'est trop tôt. Trop tôt pour lui dire après mon mensonge. Le quiproquo qu'il y a eu entre nous, avait été trop intense pour qu'une relation amoureuse s'installe maintenant.
― Oui, affirme ce dernier en penchant son regard au sol.
― Ne pense plus jamais ça, le contredis-je en m'emportant.
Mince... Voilà que je me mets à parler sans le vouloir. Il semble intrigué de que je me sois opposé si rapidement.
― On ne peut pas plaire à tout le monde mais il y aura toujours quelqu'un qui sera là pour t'accepter tel que tu es.
« Et ce quelqu'un, c'est moi. »
Un soupire de contentement se fait entendre, il détourne le regard certainement gêné. Je fais de même sentant mes joues qui s'enflamment de plus belle.
― Tu serais prête à voyager avec moi Haru ?
« Haru »
Il m'a appelé par mon prénom. Non je suis en train de rêver c'est sur... Jamais il ne l'avait prononcé jusque-là, en tout cas jamais devant moi. Faiblement et rentrant ma tête dans mes genoux, je lui réponds :
― Jusqu'au bout du monde.
Il ne dit rien. Je réfugie ma tête un peu plus dans mes jambes. Je vais exploser. Cette question était l'occasion de lui dévoiler une infime parti de ce que je ressens pour lui. Je l'ai saisie. Je ne sais pas si c'était la réponse qu'il voulait pourtant, dans mon esprit elle sonnait clair. J'étais prête à tout pour rester avec lui, quitte à partir loin de ma famille et de mes amis. Alors...
― Bien. Prenons notre temps alors. Ne nous faisons plus de mal... et plus de mensonges entre nous, c'est promis ?
Il me pardonne.
Sa voix est plus que sincère.
J'hésite à relever la tête mais je sens Noya bouger. Alors je me redresse et son petit doigt se présente à moi. Je regarde Noya droit dans les yeux et le message passe comme un fluide. Cette promesse était pour la vie.
Un engagement entre deux âmes.
Un contrat pour reconstruire et solidifier notre relation particulière.
Sans hésiter, je glisse mon petit doigt au sien et le serre fermement.
― Promis.
***
Le gymnase est plongé dans le noir, seulement la lumière de dehors passe à travers les fenêtres du haut.
Nous avançons jusqu'au centre du terrain. Nos pas résonnent dans cette enceinte mal insonorisée. Des souvenirs me reviennent. Ma première rencontre avec l'équipe, les présentations de notre entraîneuse et notre manageuse, les entraînements féroces où nous étions en agonie sur le sol, les garçons qui nous encouragent sur les bancs, les réunions d'équipe... Tout est là. Présent et ancré en moi. La nostalgie me chatouille les yeux et je n'ai nullement envie que nos terminales partent du club...
Michimiya, Saito et Ikeda... Elles ont tellement été là pour nous. Elles n'ont jamais abandonné et nous ont toujours soutenus... Comment pouvons-nous accepter leur départ ? C'est si difficile de perdre des coéquipières mais surtout des coéquipières comme elles.
― Est-ce qu'on installe les filets ? demande Ishikawa en se tournant vers nous.
― Je ne sais pas... Peut-être est-il mieux de ne rien sortir ? se questionne tristement Ishii.
― Pourtant nous sommes toutes en uniforme, nous fait remarquer Fujita.
En effet, nous sommes toutes habillées de notre uniforme officiel noir et blanc. Je pense, qu'aucune d'entre nous s'attend à ce qu'il n'y ait pas entraînement aujourd'hui.
― Sortons les filets et les cages à ballon. Allumons ce gymnase pour qu'il reprenne vie, insiste Jun partant déjà vers les interrupteurs.
― Oui !
Je me sens tout excitée d'un coup. Après tout, Jun avait raison. Nous n'allions pas attendre dans le noir. En l'espace de quelques minutes, tout était installé. Nous commençons à nous échauffer en faisant quelques services. Puis, nous nous sommes toutes arrêtées soudainement. La présence de trois personnes devant la porte du gymnase nous a intriguées et stoppé net.
Nos terminales étaient là.
Présentes et pourtant l'uniforme de Karasuno. Nos visages se sont illuminés en les voyant vêtues comme tel.
― Michimiya, Saito, Ikeda !!! hurlé-je tellement euphorique de les voir.
Je sautille de joie jusqu'à ma capitaine et la serre fort dans mes bras.
― J'étais sûre ! Vous n'allez pas nous abandonner, n'est-ce pas ? demandé-je les larmes aux yeux.
― Voyons Suzu-chan, calme-toi ! dit-elle d'un tendre sourire et me caressant le dessus de la tête.
― T'es pas croyable ! ricane Saito en me voyant tout émue.
― Oh je vois que les terrains sont prêts ! renchaine Ikeda.
Riku arrive toute timide derrière la passeuse et nous salue. Elle replace ses lunettes sur son nez et annonce :
― Madame Onishii arrive bientôt, elle a un peu de retard car elle a fait quelques courses pour sa fille, nous informe cette dernière.
Je m'approche de ma manageuse et l'amène gaiement avec moi vers le tableau qui d'habitude est remplie de notes de notre entraîneuse. Nous installons parterre en étant impatiente de connaître le verdict de nos terminales. Riku est toute timide devant nous, elle attend que les terminales posent leur affaire sur les bancs. Certes, elle a l'habitude de nous côtoyer mais sa timidité l'emporte toujours. Les trois volleyeuses sont enfin devant nous et au même moment notre entraîneuse arrive comme une furie dans le gymnase – la porte ayant claquée assez fort.
― Dites !! Vous n'avez pas commencé j'espère !
― Non Madame, nous vous attendions ! confirme Michimiya toute tremblante.
Je crois que nous avions toutes pensé que le gymnase allait s'effondrer. Onishii pose ses affaires à son tour et se positionne au près des terminales.
― Bon eh bien vous pouvez commencer !
💘
Hello ! Ravie de vous retrouver en cette première semaine du mois de décembre ! J'adore cette période de l'année et je vous cache pas que j'ai attaqué mon calendrier de l'avent ♥ Il y a pas d'âge pour en avoir un de toute façon :D
Bon je vous annonce qu'il ne reste plus que 3 chapitres avant la fin de cette fanfiction, j'espère que vous allez rester jusqu'au bout ! Ils sont un peu longs les petits loulous mais ne vous inquiétez pas, vous ne serez pas déçu(e)s ! Ils nous réservent de belles surprises et du fluff à tout va ! J'ai hâte de les poster ♥ Je vous souhaite une belle journée !
Bisous
Laura
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