✵ Chapitre 23 ✵ Intense Affection
*Souvenir *
C'était un jour de pluie.
Rien d'intéressant à faire, à part zapper toutes les chaînes de la télévision pour enfin tomber sur une émission presque intéressante.
Mia était posée à l'autre bout du canapé, les genoux croisés et la tête à moitié tombante. Elle avait depuis quelques minutes fermer les yeux à force de ne rien faire et de regarder cette série à l'eau de rose. Je ne savais toujours pas pourquoi je n'avais pas changé de chaîne de directement mais étant arrivée à la moitié de l'épisode - là où se passait le drame — je voulais quand même savoir comment l'héroïne allait pardonner son cher et tendre mari de l'avoir trompé. Vu que pour moi, rien n'allait se passer de cette journée, je pouvais bien regarder un truc niais encore quelques heures... Et pourtant, rien qu'un petit Ding Dong est venu basculer notre monotone activité.
— Bonjour Madame Suzuki !! Est-ce que les filles sont là ? !!
— Oui bien sûr Nishinoya ! Mia ! Haru ! Votre ami est là ! Appela ma mère.
À la seconde où le prénom de ' Nishinoya' fut dit, j'étais partie en direction de la porte d'entrée suivie de ma sœur très enjaillée aussi.
— Noya !!! m'exclamais-je si heureuse de le voir.
— Venez il pleut plus dehors !! On va pouvoir aller en ville manger une crêpe !!! annonça-t-il d'un air enjoué.
— Ohh Maman s'il te plaît, on peut y aller ? demanda Mia en faisant les yeux doux.
— Bien sûr, soupira-t-elle, Tenez 1200 yens ! nous donnâmes maman en souriant.
Nos yeux s'illuminèrent et sans attendre, nous avions à moitié enfiler nos chaussures.
— En revanche mettez vos k-way au cas où il pleuvrait enc...
— Oui ! criais-je en coupant ma mère et partant comme une gazelle à la commode.
Les k-way enfilés aussi vite que l'éclair nous étions partis comme des petits filous de la maison en lâchant un bref signe de main à notre mère. Noya quant à lui avait été un peu dérouté de notre énergie débordante, les deux bras tenus fermement par les deux sœurs Suzuki, il ne pouvait que dire.
— Bon on va à quelle crêperie ? interrogea Mia en lâchant le bras de Noya et se tournant de trois quarts à nous.
— Je dirais celle du lac !! Ce sont les moins chères et elles sont extra ! Qu'en penses-tu Noya ? demandais-je en lâchant délicatement son bras.
— Ah oui tu as raison Suki !! Go pour la crêperie du lac !! s'exclama Noya en tendant ses bras en l'air.
***
Quelques gouttes de pluie rencontrèrent notre route de temps en temps comme quelques rayons de soleil qui se dissimilaient sous les nuages gris. Le soleil avait vraiment décidé de ne pas pointer le bout de son nez. De toute manière, il pouvait bien rester capricieux cela m'était égal car grâce à lui, je pouvais avoir une après-midi au côté de Noya et de ma sœur... et rien que pour cela je le remerciais.
La crêperie arriva enfin dans notre champ de vision et la première chose qui me dérangea, était l'odeur du poisson qui remontait jusqu'à mes narines. Certes j'aimais manger ses « petites » bêtes sous-marines mais il faut bien se l'avouer que ce n'est pas la meilleure chose à sentir surtout quand notre ventre requémande une bonne crêpe. Nous rentrâmes sans plus attendre dans le restaurant et la chaleur de l'intérieur s'écrasa sur mes pommettes toutes fraîches. Un léger frisson parcourra mon échine et fit trembler tout mon corps. Une musique douce arriva par la suite dans mes oreilles et décontracta mes muscles tendus par le froid extérieur.
Quelques souvenirs ressurgirent en observant le décor qui n'avait pas changé depuis les années. Le petit coin où nous installions avec notre père était toujours décoré d'un petit drapeau japonais au mur et d'un éventail brodé de fleurs de cerisiers. Nous passions nos meilleurs moments avec lui... Entre piquer des bouts de crêpes dans l'assiette de l'autre en secret, à jouer aux cartes ou encore à créer des éventails avec les serviettes en papier.... C'était vraiment de bons moments...Mais aujourd'hui cela était différent puisque Noya nous accompagnait cette fois-ci...Et j'en étais tout autant ravie.
— Oh les filles de Kei Suzuki !! Je suis content de vous revoir ça fait un moment ! Oh mais le petit-fils de Takumi ! Quelle joie de vous voir ensemble ! interpella la serveuse.
— Ohhh Yuna !! la saluai-je en penchant le buste en avant.
— Je suis ravie de vous voir ici !
— Nous de même, annonça-t-on en chœur.
— Vous venez pour manger un crêpe ! intervena un grand monsieur sortant de la cuisine.
— Ouiii Mr Kimiko ! s'exclama Mia en s'avançant légèrement.
— Haha allez-vous installer ! Je vous fais trois crêpes au sucre tout de suite !
***
Le goûter se passa dans la joie et la bonne humeur.
Dès que nos crêpes furent servies, nous étions affalés dessus comme des morfales. Les crêpes de Monsieur Kimiko si bien réputées pour leur petit goût vanillé, leur texture légère et leur grandeur, nous avaient bien remplis l'estomac en mois de deux... Si bien que le mien avait gonflé aussi vite qu'une montgolfière. J'en regrettais même de ne pas avoir assez pris mon temps pour les déguster.
Après cela les deux gérants de la crêperie se joignirent à nous. Yuna la serveuse commença à parler des souvenirs qu'elle avait encore de nous trois petits. Elle raconta la fois où mon père m'avait commandé deux crêpes pour arrêter mes sanglots car j'étais tombée juste devant l'entrée du magasin. Ayant loupé la dernière marche pour accéder au restaurant et m'étant ridiculisée devant les clients en terrasse — chose qui pouvait me rendre facilement susceptible — j'avais pleuré automatiquement car le sentiment de honte m'avait envahi.
Puis, mon pauvre père dépassé par la situation, nous avait offerts avec Mia chacune deux crêpes pour ne pas avoir de jaloux mais aussi pour arrêter mes pleurs. Par la suite on se pencha sur Noya qui s'était sacrément marré lors du récit de mon souvenir. Mais sa tête se décomposa de plus en plus quand la serveuse raconta ses mésaventures d'enfant.
— Oh oui et je me souviens bien de toi aussi Nishinoya-kun ! Quand ton grand-père t'emmenait ici, tu étais tellement timide que tu te cachais derrière lui rien qu'à l'entrée du restaurant. Et pour te responsabiliser un peu il te poussait à commander tout seul ta crêpe ! Oh oui et cette fois-là où je m'étais précipitée dehors car j'entendais des hurlements de peur venant de derrière le restaurant... en fait c'était toi qui dévalais la descente du lac sur ton petit vélo rouge, raconta Yuna amusée de se remémorer tout cela.
— Je n'arrive pas à imaginer Yû comme ça !! s'exclama Mia en pouffant de rire par la suite.
— Arrête ce n'était même pas drôle !! Tu ne sais pas combien de fois je suis tombé avec ce vélo !! s'énerva Noya en croisant des bras.
— Mais t'énerve pas, c'est marrant au contraire, moi aussi j'étais nulle au vélo avant ! On est tous passé par là, certifiai-je pour calmer mon ami tout en lui tapotant l'épaule.
— Raahhhh... Ce vieux schnock..., marmonna Noya en soupirant.
— Ah oui ton papi est un sacré numéro !! confirma Mr Kimuko un grand sourire aux lèvres.
— Mais il est super cool ! contestais-je. La dernière fois il nous a ramené des mochis à la fraise et au chocolat !!
— Tu penses qu'à la bouffe Haru ! m'interrompit Mia en me donnant un coup sur la tête.
— Aie mais ça fait mal, me plaignais-je en frottant l'endroit où mit venait de me taper.
— En vrai, il m'a tout appris ce vieillard. Je lui dois beaucoup, nous confia ce dernier pour détendre la tension entre ma sœur et moi.
— Ah oui tu es sa fierté mon p'tit ! annonça Mr Kimuko en posant les coudes sur la table.
Le sourire était présent sur chacun de nous et un silence de répit baigna quelques instants. Ma tête se dirigea lentement sur la baie vitrée de la crêperie et à ma grande surprise la pluie avait augmenté son débit de chutes d'eau d'une manière impressionnante.
— Mon dieu !! me levais-je et me précipitant vers la baie vitrée. Il pleut des cordes !! Comment on va faire pour rentrer !!
— Qu'elle heure est-il ? demande Noya surpris lui aussi du déluge de dehors.
— Il est bientôt 17 heures ! répondit Yuna inquiète pour nous.
— Oh ça va aller Haru, il nous reste encore un peu de temps avant de rentrer. Maman veut qu'on soit là avant 19h00 au moins, rétorqua Mia bien confiante.
— Oui mais s'il ne s'arrête pas de pleuvoir on va être trempés ! rétorquai-je devant l'attitude sereine de ma sœur.
— Attendez que la pluie passe ! Aller je vous offre un chocolat chaud ça vous va ? nous proposâmes le cuisinier.
— Oui !!!
***
Nous restâmes encore quelques bonnes minutes à la crêperie en entendant que le temps se calme. Puis quand la pluie décida de passer, nous nous étions empressés de rentrer avant qu'il ne fasse nuit. Mr Kimuko et Yuna avaient été ravis de nous avoir vus et ils avaient même une grande hâte de nous revoir. Cet après-midi avait été vraiment agréable et il me tardait d'en refaire une comme celle-ci. Malgré nos pas pressés pour éviter une nouvelle averse, celle-ci arriva malheureusement trop vite... mais par chance un abri de bus était venu nous sauver.
— Si vous n'êtiez... pas parti comme des sau...vages tout à l'heure on aurait... pu éviter d'être trempés comme des rats ! ronchonna Mia essoufflée encore de notre course sans fin. Monsieur Kimuko a gentiment proposé de nous ramener mais non il a fallu que Noya dise que nous pouvions nous débrouiller tout seuls et puis il manquait plus que toi Haru pour en rajouter une couche.
— Je... Je ne pensais pas qu'il recommencerait à pleuvoir comme ça ! me défendais-je en évitant le regard noir de ma sœur.
— Aller !! Ce n'est pas grave !! C'est marrant en vrai !! annonça ironiquement Noya en s'étirant le dos.
— Tu trouves ça drôle !!! hurla ma sœur en cognant la tête de l'imbécile.
— Mais Mia-chan ne t'acharne pas sur moi !!
Mia se posa alors sur le petit banc, croisant les jambes et faisant la mue d'être trempée comme un rat. Même si ma sœur a toujours été de nature plus calme par rapport à moi, elle a quand même un petit côté capricieux qui ressort de temps en temps. Certes ce n'est pas agréable d'être mouillé mais comme le disait Noya...Il y avait tout de même un côté marrant à ça. Voyant Mia faire la tête, je m'adossai sur le métal froid de l'abri de bus et Noya fit de même en regardant encore Mia du coin de l'œil.
— Bon attendons qu'un bus passe, il nous reste quelques yens pour prendre un aller, annonça soudainement cette dernière d'une voix plus douce et en comptant les pièces qui traînaient dans sa poche.
Mes lèvres remontèrent légèrement en entendant ma sœur se remettre de ses émotions négatives et le petit soupir de soulagement de Noya. L'atmosphère était devenue plus agréable et le silence pouvait régner sans être pesant.
Alors que je m'apprêtais à fermer les yeux pour écouter le bruit de la pluie, quelque chose m'en empêcha. Une sensation étrange, un contact d'épaule à épaule m'interdisait de m'introduire dans ma bulle. Quelque chose de pas si désagréable mais tout de même très déconcertant...
Furtif et intense.
Le monde semblait s'arrêter autour de moi et de ce contact sur mon épaule. Mon attention n'était portée que sur ce que je ressentais à ce moment présent... Cœur bondissant dans la poitrine, pommettes en feu et regard figé... La situation me paralysait et pourtant par curiosité j'avais légèrement dirigé ma tête sur le côté pour essayer d'apercevoir l'origine de ce point de contact. Puis son visage de profil apparu et tous mes sens furent enflammés.
Ses cheveux rebelles et d'habitude domptés et coiffés par le gel en arrière, glissaient le long de son visage ainsi qu'une mèche effilée le long de son nez. Une petite goutte de pluie se logeait aussi au-dessus de son apex et son regard était porté sur la flaque gisante à nos pieds. Il semblait différent et pourtant il était bien le Noya que je connaissais depuis des années... Excessif, capricieux, énergique mais aussi étonnement attentif aux sentiments et insécurités de ses amis. Il me paraissait pourtant différent à cet instant présent... Il n'avait pas changé mais au travers de mes yeux... Ce n'était plus simplement un meilleur ami... Il était bien plus et peut-être depuis un moment sans que je m'en sois rendu compte.
Comment cela était apparu ? À quel moment ? Était-ce aujourd'hui ? Hier ? Avant-hier ? Des tas de questions venaient embrouiller mon esprit et pourtant cela n'avait pas d'importance de savoir à quelles dates ou heures j'avais commencé à l'aimer... Ce qui comptait était ce que je ressentais à l'instant présent... Mon cœur venait de résonner plus fort rien qu'à son contact... Cela voulait dire qu'il était spécial pour moi, non?
Puis contre toute attente, ses yeux rencontrèrent enfin les miens après peut-être des centaines de secondes à le regarder. En parfaite synchronisation, un petit hoquètement de surprise se fit entendre et nos têtes reculèrent légèrement face à notre proximité. Tout me paraissait différent et même lui semblait abasourdi de la posture dans laquelle on était. Mais il ne s'en dégagea pas pour autant, me surprenant même...
Puis un coup de klaxon retentit et nous fit sursauter dissipant toute la magie qui se procurait autour de nous à cet instant.
— Grand-père !!! s'écria Noya-kun en agitant le bras en l'air et courant auprès de la voiture.
— Yooo les petits loups !! Allez monter donc !!! ordonna l'ancien en sortant de la voiture pour ouvrir les portières.
Et ce fut ce jour-là... où je ressentis pour la première un sentiment d'intense affection et d'attachement envers Noya, nommé tout simplement... L'amour.
***
~ Quelques informations sur mon personnage ~
- Pourquoi j'ai choisi le prénom Haru ?
Haru est facile à vivre. Elle possède en elle quelque chose d'adolescent renforcé par une forte émotivité et une grande sentimentalité. Elle est extravertie, aime être entourée de monde, de ses amis. Mais elle est très influençable et est sans cesse en train de se demander si elle fait bien ou non, si elle aime ou non... Elle en devient changeante, voir instable tant elle recherche la nouveauté. Plutôt secrète question moralité, on a l'impression que Haru est assez décontractée, libre, de ce point de vue là, qu'elle pourrait très bien arranger sa morale au gré des situations et pourtant Haru a de vraies valeurs, de vrais principes de vie et sur lesquels elle ne transige pas. Haru n'est pas très intuitive, ni même imaginative mais c'est que Haru préfère observer le monde plutôt que de l'imaginer.
Haru est très émotive et elle ne canalise pas toujours ses sentiments. Haru possède un grand sens de l'amitié mais celle-ci est parfois ambiguë et peut causer des perturbations dans leur vie sentimentale, car la limite entre l'amitié et l'amour n'est pas toujours très nette ( aie retenez bien ça).
Elle peut facilement voir rapidement, renoncer face à un obstacle, donnant donc l'impression qu'elle ne va pas jusqu'au bout de ses actes. Il faut lui rappeler, car elle n'en a pas toujours conscience, que les actions commencées doivent être accomplies ( c'est important aussi de le noter haha). Haru a un besoin « tyrannique » de sociabilité, de voir du monde qui la sort d'elle-même. Haru est travailleuse mais elle ne travaille pas toujours avec enthousiasme.
Elle a besoin d'être entourée de tendresse, de se sentir aimée, et si tel n'est pas le cas, elle se sent délaissée et c'est à cela justement qu'elle juge la valeur des autres. Très affectueuse, Haru doit néanmoins apprendre à se suffire à elle-même et à ne pas dépendre des autres.
~ La volonté de Haru et sa réussite évoluent au gré des circonstances et dépendent finalement des personnes avec qui elle vit ~
( C'est assez complet je pense, peut-être même que je donne trop de détails mais comme ça au moins vous visualisez le personnage)
- Pourquoi Suki comme surnom ?
Suki veut dire " je t'aime " mais il est employé de façon légère. Il exprime plus de l'affection que de l'amour au sens propre et il est très similaire de "like" en anglais.
Je vous avoue que quand j'ai choisi ce surnom pour Haru, je n'avais même pas chercher si il pouvait y avoir une signification et au final il s'est avéré que si... Et quand j'ai réalisé que c'était Noya qui lui avait donné ce premier surnom j'étais en mode maiiiss hhahhahaa tout coordonne ! Du coup je suis plutôt fière de moi. Ce surnom peut s'employer aussi bien entre amis qu'entre partenaires... C'est trop mignon haha ! Puis c'est aussi le surnom que lui donne Oikawa mmhhh il faut se méfier de lui... J'en dirais pas plus.
J'espère que ces petites informations vous ont plu ! N'hésitez pas à réagir en commentaire, je serai ravie d'avoir votre avis sur ce perso plus que rocambolesque !
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