Le sang jailli. Abondant, comme mes larmes qui coulaient. Je ne l'avais toujours pas quitté des yeux. J'aurai du.

Oui, j'aurai du. Mais, comme une idiote, je ne l'ai pas fait.

Tout autour de moi s'effrondra, en meme temps que lui-meme s'effondrai. Pendant que je m'effondrai. Pendant que nous nous effondrions. J'étais triste. Tellement triste que je ne sentais meme plus la tristesse. J'avais mal. Tellement mal qu'en moi ne restai plus qu'un seul et unique sentiment : la haine. Une haine immense. Je dirigeai mon regard vers Corine, et la regardai dans les yeux. Plus haineuse que jamais. Je voyai qu'elle n'avait pas peur de moi.

Elle aurait du. Car, meme moi, en ce moment précis, j'avais peur, peur de moi-meme. Elle n'avait pas peur, parce qu'elle pensait savoir de quoi j'étais capable. Elle se mettait le doigt dans l'oeil. Je ne le savais pas moi-meme.

D'un geste, j'envoyai "valser" ses "gardes du corps" aux murs tandis que j'entendais les craquements de leurs os qui se brisaient. Je marchai dans sa direction, tete haute. Je ne me controlai plus. Chacun de mes gestes n'étaient plus que réflexes. Plus j'avançai vers Corine, plus je la voyai hésiter.

- T'enfuir ou m'affronter? Question difficile, pas vrai? La narguai-je.

Je n'attendais pas de réponse, je n'en eus aucune. Arrivée à sa hauteur, je m'arretai. Après quelques instants à se défier du regard, je la giflais. Si fort qu'elle recula et vacilla, mais ne broncha pas. Elle voulait partir, cela sautait aux yeux. Mais je la laisserai pas sortir. Pas vivante, en touts cas.

- Et la suite, ça annonce quoi? Me provoqua-t-elle, tandis qu'elle me plaquai au mur.

Ma tete cogna violemment la paroi. Un filet de sang s'échappa de mon front. Enfin, au début ce n'était qu'un filet, mais celui-ci se transformai en une énorme hémorragie de secondes en secondes. Super. En plus de ça, j'avais la migraine. C'est qu'elle ne m'avait pas raté, en plus. La traitresse s'approcha de moi...

Et commença.

Tout d'abord, j'eus droit à de nombreux coups de pieds dans les cotes, ensuite à des coups de poinds au visage. La douleur me tiraillai, tel un élastique qu'on étire, pour essayer de le casser. Je voulais me relever et me venger, mais je n'y arrivai pas. Je n'y arriverai plus. Pas sans lui. 

Je suis désolée, Evans. Je n'ai pas su te venger, pas meme te protéger... Ni me protéger moi-meme, d'ailleurs.

J'ai succombé comme tu as succombé. Parce-que tu as succomber. Et dire que je pensais y arriver. J'étais tellement... hypocrite, naïve, mais idiote, surtout.  

Alors, c'était ça, mon soi-disant "destin"? Voir mourrir de mes propres yeux la personne que j'aime, pour, au final, mourrir moi-meme.

Autant vous dire que ce n'était pas la vie dont j'avais revé...

Mais c'est ça qui m'est arrivée.