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Quand la cloche sonna de nouveau, les deux amants durent se séparer.

- À plus tard, mon mâle...foy, rit Harry

- Très drôle, Potter.

Il l'embrassa délicatement. C'était un baiser bien moins sauvage que ceux qu'ils avaient échangés plus tôt. C'était un baiser calme, rempli d'amour. Il reflétait l'état actuel du Serpentard, calmé par la présence rassurante et affectueuse de celui qu'il aimait.

- Tu vas me manquer, fit le blond avec chagrin.

Oui, il aurait besoin de l'image du Gryffondor pour affronter les autres Serpentards. Leurs regards suggestifs, leurs rires et le silence, le fatiguaient d'avance.

- Toi aussi, tu vas me manquer... Tu sais, Drago, tu n'es pas obligé de le dire.

- Quoi ?

- On peut garder ça secret, si c'est trop dur. Ça ne me dérange pas. Tu n'auras rien à dire à ta famille, ni à endurer le regard des autres. Je sais ce que ça fait. Ne dis rien, je ferais de même. Sauf pour Ron et Hermione. 

Le blond leva des yeux brillants vers son amoureux, pris d'une envie soudaine de lui sauter au cou.

- Merci Potter. Merci.

- Et tu peux m'appeler Harry lorsqu'on est seuls, tu sais ? sourit l'autre. On est ensemble, maintenant.

Le Serpentard rougit.

- J'aime bien Potter.

- D'accord, Drago.

Le brun lui embrassa la joue.

- Au revoir.

Puis il se figea face à l'expression de l'autre. Il souriait. Et pas du sourire moqueur dont il avait l'habitude. Non, c'était un sourire de pur bonheur. Un sourire qui lui montait jusqu'aux oreilles, découvrait ses dents blanches et rosissait ses joues.

- Au revoir mon Potter. On se donne rendez-vous par chouette.

- Oui.

Le brun mima un baiser avant de se retourner, le cœur battant encore de la vision féerique de son copain.

Drago fixa longtemps la silhouette tant aimée, jusqu'à ce qu'elle disparaisse à travers les arbres. Il s'assit pour attendre quelques minutes, afin qu'on ne les voit pas arriver ensemble.

***

Hermione était très fière d'elle. Quand elle vit Harry rentrer, la bouche rouge et irritée, elle ne put s'empêcher de sourire de façon suggestive. Il ne la remarqua même pas. Son regard était baissé et il avait une étrange expression sur le visage, qu'elle ne lui avait jamais vue. Un voile opaque couvrait ses yeux émeraude comme s'il pensait à autre chose et un sourire heureux fleurissait sur son visage.

- Je dois vous parler, lui souffla-t-il. À toi et Ron.

Le trio d'or se rejoignit dans les dortoirs et, après que Hermione ait jeté un sort de silence, Ron attrapa les épaules de Harry.

- Hé, ça va mec ? Je veux dire... Avec ce qu'il s'est passé en potion. On sera toujours là pour toi.

- Raconte-nous tout, Harry, sourit la brune.

- Hermione... Ne commence pas. Pourquoi tu lui as posé cette question ? Pourquoi ? S'il ne nous l'avait pas dit, c'était pour une bonne raison. Tu as le droit d'être curieuse, mais l'embarrasser devant toute une classe de Serpentard... Devant Rogue ! Devant Mal-, commença Ron avant de se couper pour lancer un regard craintif à son camarade.

- C'est justement de ça dont je voulais vous parler. Et, même si j'avoue en avoir beaucoup voulu à Hermione au début...

La Gryffondor eut un sourire contrit.

- ... Ça s'est bien résolu.

Il prit une grande inspiration.

- J'aime Malefoy, comme vous pouvez l'avoir compris.

Ron s'étouffa soudainement et la brune dut lui taper le dos pour qu'il reprenne son souffle.

- Désolé, je ne pensais pas que tu le dirais comme ça... Je veux dire, sans Veritaserum.

L'autre eut un petit rire qui ne dissimula pas ses joues devenant progressivement rouges.

- Et Malefoy, je veux dire Drago, m'aime aussi.

- Hein ? Qu'est-ce que tu viens de dire ?! s'exclama le roux.

- Drago m'aime.

- Drago ? Aimer ? Drago aimer. Oula...

Il se frotta les tempes et ferma un instant les yeux.

- Récapitulons, pour être sûr que j'ai bien entendu. Tu aimes ce Serpentard et lui a avoué devant toute une classe tout à l'heure, sans faire exprès.

Le brun acquiesça.

- Mais en fait, il était déjà au courant. Vous êtes ensemble depuis combien de temps ? Et quand comptais-tu nous l'annoncer ?

Ses sourcils se fronçaient et son visage se fermait peu à peu devant la trahison de son ami. Il était affreusement vexé. Heureusement, Harry le détrompa aussitôt.

- Non, non, tu as mal compris. Il n'était pas au courant. Lorsque je suis sorti des cachots après mon affreuse déclaration, il m'a suivi et... m'a bien fait comprendre son amour, rougit-il.

Le regard de son ami descendit sur sa bouche maltraitée et bégaya.

- N-Ne me d-dis pas que c-c'est lui... Ne me dis pas que c'est Malefoy qui t'a fait ça. Il t'a embrassé ? Tu l'as laissé t'embrasser ? Vous vous êtes embrassé ?

- Et pas qu'une fois, vu l'état de ses lèvres, dit malicieusement Hermione.

- Oh, Merlin..., souffla le roux.

- Ce qu'il veut dire, c'est que nous sommes très heureux pour toi, Harry. J'espère que ce blondinet prendra bien soin de toi, sinon on lui dira quelques mots avec nos baguettes. Et, pour être honnête, vous êtes très mignons ensemble.

Oui, ce n'était pas trop tôt. Cela s'était, certes, enchaîné plus vite que certains autres couples, mais chacun est différent. Et puis... Ils se dévoraient du regard depuis tellement longtemps ; ils avaient vécu tellement de choses difficiles et non adaptées à leur âge, que ça les soulageraient d'avoir enfin quelqu'un sur qui s'appuyer.

Le brun la regarda avec reconnaissance.

- Merci, Hermione.

- Ouais, elle dit exactement ce que je penserai bientôt. Laisse-moi juste quelques secondes pour encaisser la nouvelle.

Les deux bruns levèrent les yeux au ciel.

- Mais dans tous les cas... Quoi que tu fasses, on te soutiendra de tout notre possible, rajouta le roux.

- Merci les gars.

- Ça sert à ça, les amis.

***

- Ah ! Notre prince revient !

Drago se tourna vers la voix.

- Pansy, grinça-t-il.

- Drago. Ou plutôt devrais-je dire " le tombeur des Gryffondors ", ricana-t-elle. Tu as disparu après Potter ce matin, qu'est-ce que tu faisais ?

- C'est vrai, tu as loupé tout le bazar d'après. C'était incroyable... Quoique, la déclaration sous Veritaserum, c'était pas mal aussi ! fit Blaise en les rejoignant.

- Tu lui as répondu ?

Il sembla à Drago que le sang de son corps se gelait progressivement.

- R-Répondu ?

Il s'éclaircit la voix.

- Répondre à quoi ? Je ne suis même pas étonné. Des déclarations comme ça, j'en reçois des dizaines par jour, rit-il faussement.

- Oulala~ C'est vrai, tu es si parfait. Comme un prince de Serpentard se doit de l'être. Tes parents doivent être fiers~

- Tu l'as remis à sa place, au moins ? demanda Blaise avec méchanceté.

- Le Survivant qui aime notre Drago ! Il doit être en train de pleurer dans son dortoir à cette heure. On va pouvoir se servir de cette déclaration de façon tellement intéressante~ sourit Pansy

Non ! Pas son Harry.

- Ne vous inquiétez pas, ce n'est pas fini. Je lui ai fait une mise en bouche de ce qui l'attendra prochainement~

- Hahaha, j'ai hâte ! Penses-tu que l'on pourrait lui écrire une fausse lettre d'amour, où on lui donnera rendez-vous ? Et il ne trouvera personne, sauf Rusard. Hahaha. Ou...

- Je m'en occupe. Ne le touchez pas.

- C'est vrai. Après tout, c'est toi son namoureux, rajouta Blaise en riant.

- Mais ne garde pas tes blagues pour toi tout seul. On veut les voir, nous aussi. Tout Poudlard veut les voir. Et ne t'y prend pas trop tard, en fin de semaine plus personne ne s'occupera des histoires de cœur de l'Élu.

- Oui, vous avez raison...

Il souffla.

- J'ai justement une idée pas mal...

- Ah bon ? Ah bon ? Génial, fit Pansy en se frottant les mains, un sourire mauvais sur le visage.

Un sourire qui se retrouvait sur les trois visages des camarades.

- On peut quand même te proposer des blagues, Drago ? Tu ne pourras pas tout faire tout seul pour demain.

- Demain ? fit le blond.

- Bah oui.

- Et pourquoi pas plus tôt ? sourit-il.

Leurs rires se répercutèrent sur les murs du dortoir, déformés, à l'aspect maléfique.

Quand Drago se coucha dans son grand lit froid, après une soirée passée à concocter un plan humiliant pour Potter, il se détesta plus que jamais auparavant.

- Pardon, Harry, murmura-t-il.