Le secret de Drago (4/7)
*N'hésitez pas à commenter et/ou voter ! C'est toujours un plaisir de vous répondre !*
Severus ricanait en réfléchissant aux potions qu'il allait donner à ses élèves. Un Amortencia par ici, une potion d'amnésie par là. Il s'amusait comme un petit fou.
Il avisa le jeune Londubat, en binôme avec Vincent Crabbe et sourit de plus belle. Ça allait être drôle.
Il observait pensivement son filleul et le Gryffondor. Qu'allait-il pouvoir leur donner ?
Soudainement, Hermione se leva de sa chaise et haussa la voix pour parler à Potter.
Il allait la réprimander mais s'arrêtera lorsqu'elle commença à parler.
- Je pense que la pire potion à avoir serait le Veritaserum, imagine la gêne qu'on ressentirait !
Le professeur aux cheveux gras eut une illumination. Il donnerait du Veritaserum comme potion à réaliser pour Drago et Potter.
***
Drago n'avait jamais eu le cœur qui battait autant de toute sa vie. Déjà, il était rentré avec quinze minutes de retard sous les yeux scrutateurs de ses camarades, et il avait dû s'asseoir à côté du brun. La douce horreur.
Il avait vu le regard complice de Granger lorsque Potter s'était décalé pour le laisser passer. Il n'y avait pas de quoi, il avait été mortifié quand le haut de son corps n'était pas passé, ce qui avait fait que le brun s'était poussé pour qu'il ne reste pas coincé.
Il avait écouté distraitement les dernières consignes de son parrain, plus concentré par la présence de Potter à ses côtés que par l'homme aux cheveux noirs. Il n'aurait jamais pensé que le Gryffondor puisse avoir un air de concentration si attirante vue de près.
Le brun mâchouillait distraitement une de ses plumes en écoutant le cours. Ses grands yeux verts fixaient résolument le tableau.
Qu'il avait de grands cils.
Il bougea et le blond tourna brusquement sa tête, comme s'il n'avait pas quitté le professeur des yeux depuis qu'il était arrivé. C'était bon ?
Il osa regarder du coin de l'œil son voisin, qui se passait seulement une main dans les cheveux, et soupira.
La voix grinçante de Severus le ramena à la réalité.
- Drago, Potter, vous ferez du Veritaserum.
Il partit avec un sourire satisfait vers les élèves derrière, les laissant figés.
- Du Veritaserum...?
La voix du Gryffondor était si envoûtante, chaude et grave à la fois, avec un brin d'ironie. Vraiment, il l'adorait.
- Hum, oui.
Il y eut un gros blanc avant qu'il ne reprenne, tentant d'oublier les yeux émeraude posés sur lui.
- Tu vas devoir la boire. On peut changer quelques éléments pour qu'elle soit ratée, si tu veux.
Le brun sembla surpris de sa proposition et soupira avant de répondre.
- Non. Merci, mais il risque de se moquer encore plus. Hermione m'a dit que je pouvais répondre aux questions de manière détournée si elles n'étaient pas suffisamment précises. Je m'en sortirai.
Le sourire qu'il lui adressa rendit le Serpentard un peu plus guilleret et il dut se retenir de ne pas sourire à son tour. Avant qu'il ne se rappelle que Potter acceptait de livrer ses secrets les plus intimes à toute une classe remplie de Serpentards.
Stupide Harry.
- Si tu le dis... C'est une bonne méthode, quoique faillible.
- Je ferai attention ! Qu'est-ce qu'on doit faire ?
Le blond tenta d'oublier que Potter s'était rapproché quand ils avaient commencé à chuchoter, et que leurs épaules se touchaient.
Il frémit.
- 3 larmes d'enfant malade, 1 plume de phénix finement coupées, 3 queues de lézard vert malade, 50 centilitres de soupe d'orties cueillies à la pleine lune...
***
La potion bouillonnant joyeusement dans le chaudron était incolore. Drago se pencha pour la sentir.
Rien, à part l'envie de crier qu'il aimait Harry.
Il se recula.
- Je pense qu'elle est prête.
- Génial !
Est-ce que le Gryffondor se rendait compte que, même s'il parvenait à limiter la casse, certains de ses secrets seraient forcément révélés ? Peut-être pas.
Le brun posa une main rassurante sur son épaule, premier geste pacifique qu'ils avaient eu depuis cinq ans. Il se sentit électrifié.
- Allez, t'inquiète.
La voix crissante du professeur résonna dans la salle glaciale.
- Monsieur Potter, puisque vous avez terminé, vous passerez en premier.
Le sourire du brun devint plus crispé lorsqu'il remplit un flacon du liquide. Il s'avança ensuite vers le bureau du professeur.
Drago vit le regard outré d'Hermione qui avait fini son élixir d'Euphorie avant eux, mais n'en fut pas berné. Ses yeux étaient plus rieurs qu'à l'habitude, sous ses sourcils froncés.
Il connaissait ce regard, désormais. Elle préparait un mauvais coup et s'en réjouissait d'avance.
En frémissant, il reporta son regard sur le Gryffondor qui se tenait fièrement face à Severus.
Le sorcier prit la petite bouteille pour renifler le contenu avant de lui rendre en faisant un sourire tordu.
- Bien, allez-y.
Le brun se retourna. Vers lui.
Le cœur de Drago battait à toute allure alors qu'il buvait la potion de vérité. Il reçut un clin d'œil.
Bien sûr, il voulait le rassurer. Ça ne voulait dire rien d'autre.
Il détourna le regard.
***
Harry se sentait bizarre. Il n'aurait pas pu qualifier son état autrement. Il avait froid, mais un étau brûlant enserrait son cœur ; il avait peur mais voulait rire ; il voulait vomir mais il avait aussi très mal à la tête.
Les silhouettes déformées de ses camarades lui faisaient face. Tous l'observaient. Il n'avait pas le droit à l'erreur.
Quand l'abominable sorcier qui lui servait de professeur, il s'avança alors qu'il vacillait toujours. Pas pour lui tendre la main, non.
- Première question : Est-ce vous qui avez volé des ingrédients dans mon armoire en quatrième année ?
Le Gryffondor soupira et n'essaya même pas de lutter contre l'envie de tout déballer.
- Non, ce n'est pas moi.
Le professeur ronchonna.
- Mouais.
Puis il sourit de nouveau méchamment.
- Quelqu'un a-t-il une autre question ?
Pansy Parkinson leva tout de suite la main.
- Quelles sont les infractions que tu as faites ce mois-ci ? As-tu été puni ?
Le brun ressentit l'étau autour de son cœur se resserrer tandis qu'il gardait la bouche fermée.
Il devait parler.Non, il ne le devait pas.Si.Non.Si.Non.
- Je suis sorti après le couvre-feu, protégé par... J'ai insulté Severus de... J'ai espionné...une très belle personne pour vérifier qu'elle ne se mettait pas en danger, et par la même occasion... Je n'ai jamais été puni.
Il était mortifié, il avait été vraiment idiot de penser s'en sortir. C'était seulement la première question, mais il sentait qu'il n'en sortirait pas entier.
- Ne vous en faites pas Monsieur Potter, vous rattraperez tout le retard de vos retenues, je m'en occuperai personnellement. Une autre question, pour vérifier ?
Le Gryffondor grimaça alors qu'une dizaine de mains se levait, presque toutes serpentardes, et que les questions intimes fusaient.
- Quel est ton pire cauchemar ?
- Apprécies-tu vraiment Granger et Weasley ?
- Possèdes-tu quelque chose d'illégal ?
- Quelle est la personne que tu aimes le plus ? Granger ou Weasley ?
- Aimes-tu quelqu'un ?
- Quand tu étais avec Weasley-fille, l'as-tu trompée ?
Harry ne savait plus où donner de la tête, les questions se coupaient et s'entremêlaient pour former d'autres mots. On ne lui lassait même pas le temps de répondre ! Heureusement pour lui, se disait-il. Mais à cause de l'influence du Veritaserum, il se sentait déchiré de ne pas pouvoir parler, déballer sa vie sans mensonges.
- Une question à la fois, une question à la fois, intervint Severus. Prenons en une au hasard : Aimes-tu quelqu'un ?
La langue du brun lui sembla soudainement trop lourde. Elle voulait bouger et il ne voulait pas répondre. Mais il sentait que s'il ne le faisait pas, il s'en voudrait. « La vérité est maîtresse de toute chose. » Lui soufflait son esprit envoûté.
- Oui j'aime quelqu'un.
Toute la classe se pencha vers le Survivant, à l'écoute, mais rien ne vint. Il avait réussi à se contenir et répondre seulement à la question posée.
Mais il n'était pas tranquille pour autant, chaque sorcier présent dans la salle était concerné. Qui était la mystérieuse élue de l'Elu ?
- Qui c'est ? Demanda Pansy.
La mâchoire du brun se crispa.
- Ron...
Des chuchotements parcoururent les cachots. Le Survivant aimait Ron Weasley !
***
Drago voulait mourir. Son cœur s'était brisé lorsque le nom fatidique était sorti de ses lèvres. Il n'allait pas pleurer, mais son âme entière hurlait de douleur et de peine.
Il devinait le regard confus d'Hermione sur lui, la face blanche du roux et les murmures excités des élèves.
Il aurait préféré ne pas savoir au final, ça lui aurait évité cette souffrance. Il aurait préféré continuer à se morfondre tout en espérant son amour. Il ne pouvait même plus espérer désormais.
Mais le brun qui torturait son cœur poursuivit, toujours sous l'influence de la potion, quoiqu'avec un sourire aux coins des lèvres.
- J'aime Ron, Hermione, D... Dumbledore, Neville, M... Madame Pomfresh, Luna, Ginny, Fred, Georges, M...Molly, Arthur, Hagrid et plein d'autres personnes !
***
Il avait réussi. Il avait réussi à détourner la question !
- Qui aimes-tu en amour, plus que comme un meilleur ami ?
Le Gryffondor tourna sa tête, horrifié, vers Hermione. Celle-ci lui fit un petit sourire.
- Et je ne parle pas d'avant. Je parle de maintenant.
Impossible de répondre vaguement. On l'avait piégé. Hermione l'avait piégé.
- Drago. J'aime Drago Malefoy.
***
Du rouge. Du brun. Du vert. De l'or. De l'argent. Du rouge. Du brun. Du vert. De l'or. De l'argent.
La tête de Drago était remplie de ces couleurs. Tout était brouillé.
Harry Potter m'aime. Harry Potter m'aime. Harry Potter m'aime. Harry Potter m'aime !
- Harry Potter... m'aime ?
Le concerné se tenait la bouche, et les yeux, grands ouverts.
- Je ne voulais pas dire ça, balbutia-t-il.
Il leva son regard tremblant vers lui, ses yeux émeraude le transperçant. Il se leva avec hésitation, détournant le regard, et courut dans le couloir.
Le Survivant fuyait.
***
Les élèves et le professeur ne bougeaient pas, sous le choc. Un Gryffondor aimant un Serpentard, ce n'était pas étrange, ils étaient si distingués. Mais Harry Potter aimant Drago Malefoy était incroyable, irréel.
Le principal concerné était toujours figé.
Hermione se tourna vers lui, les sourcils froncés, pressante.
- Tu ne le rattrapes pas ?
- Tu penses qu'il le voudrait ?
- Tu as entendu ce qu'il vient de dire, non ? Va le rassurer.
- Peut-être qu'il ne le pensait pas vraiment, dit-il sans y croire.
Elle le regarda, exaspérée.
- Il est sous Veritaserum, Malefoy.
Il inspira.
- J'arrive.
Il poussa brusquement sa chaise. Il lui semblait que tous s'étaient retournés pour le fixer, mais peu lui importait. Harry Potter l'aimait.
Et lui aussi.
C'était plus que ce qu'il aurait jamais pu souhaiter.
Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top