Le secret de Drago (3/7)
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- Je vais bien ! Cria Drago en se réveillant.
Il avait rêvé de son père. Il se tenait face à lui et l'observait sans un mot. Son regard ombrageux le jugeait et promettait mille souffrances. Quand il parla enfin, sa voix sortit déformée, brouillée par la colère froide qui émanait de tout son être obscur.
- Tu es faible, Drago.
Il ne pouvait pas répondre. Sa bouche avait disparu et il dut subir les paroles dures de son père.
- Tu ne rétorques pas ? Ai-je raison ?
Il fronça le nez de dégoût.
- Dire que tu es mon fils. Impossible.
Ce fut à ce moment que le rêve se transforma en véritable cauchemar. À côté de Lucius se trouvaient désormais Harry et Hermione. Cette dernière avait un sourire tordu sur le visage tandis que le Gryffondor le regardait avec dégoût.
- Alors tu m'aimes Malefoy ? Pitoyable. Je n'aime que la belle, courageuse et féminine Ginny Weasley. Toi...tu n'es rien de plus qu'un Mangemort. Même pas, un faible. Comment oserais-je me tenir à tes côtés si tu n'arrives même pas à te libérer de l'influence de tes parents ? Dégoûtant. Dire que tu oses m'aimer.
Le Serpentard voulu se précipiter vers lui, pour s'expliquer, dire que ce n'était pas de sa faute, qu'il n'avait pas fait exprès, mais la silhouette du brun disparut dans un nuage de fumée.
Il était parti. Il ne l'aimait pas.
Il sentit son cœur se briser. Des larmes coulèrent sur ses joues, glissèrent sur l'arête pointue de son nez avant de mouiller son col. Il ne pensa même pas à les essuyer.
Il l'avait traité de pitoyable. De dégoûtant.
- Relève-toi, fit la voix tranchante de son père. La jeune Granger vient de m'apprendre quelque chose de très intéressant.
Le blond tourna la tête, effrayé, vers la Gryffondor. Celle-ci affichait toujours ce sourire haineux.
- Je me venge, Malefoy. Pour tout ce que tu as fait. À moi, à Ron, à Hermione, à Luna, à Ginny, à Neville, aux professeurs, à Colin, à Sean, à Padma, à Lavande, à Parvati...
Les noms n'en finissaient pas, et quand la brune disparut à son tour, les échos restèrent. Ce fut au tour de Lucius de s'approcher. Il le regarda avec dégoût avant de sortir sa baguette.
- C'est dommage, tout avait si bien commencé. Le maître était content. Plus maintenant. Adieu Drago, que ton sang impur ne se retrouve pas chez mon prochain fils.
- Non ! Père ! Je vais bien, je vais bien !
- Tu es faible. Avada...
- Je vais bien !
***
Il se réveilla, en nage.
- Alors ça, c'est à voir, mon garçon. Tu t'es évanoui, tout de même.
Madame Pomfresh lui fit un sourire bienveillant.
- Pourquoi je suis ici ? Fit-il sur la défensive en essayant de paraître moins affaibli.
Raté, le sourire de l'infirmière disparut et une expression plus sombre prit place sur son visage.
- Tu t'es évanoui, comme je te le disais. Tu as fait une hypoglycémie. Heureusement, un de tes camarades t'a donné un chocogrenouille en te voyant par terre et ils t'ont tout de suite amené ici.
- Une...hypoglycémie ?
- Ça arrive quand tu n'as pas assez de sucre dans le sang. Manges-tu bien au réfectoire ? J'ai demandé à tes amis, mais ils soutiennent que tu manges à tous les repas.
-...Oui, c'est ça...
Elle le regarda suspicieusement.
- Merci beaucoup Madame Pomfresh, fit-il en se redressant. Je suis désolé mais je vais devoir y aller, je risque de rater tout le cours de Métamorphose sinon. Quelle heure est-il ?
Il tâta la table de nuit à côté de lui pour trouver sa baguette et lancer un Tempus, mais l'infirmière l'arrêta.
- Hop, hop, hop ! Où crois-tu aller comme ça ? Je ne vais pas te laisser sortir dans cet état, tu ne tiendrais même pas trois pas.
- Bien sûr que si, je vais beaucoup mieux.
À vrai dire, c'était un demi-mensonge. Il ne se sentait plus aussi mal que tout à l'heure, mais la tête lui tournait toujours. Mais elle n'avait pas besoin de savoir ça.
- À d'autres ! Qui est le médicomage ici ? Tu es en carence sévère, interdiction de bouger d'ici jusqu'à ce que je te remplume, compris ?
Elle le fit se rallonger et lui prit sa baguette.
- Et pas de magie jusqu'à nouvel ordre !
***
Dire que Drago s'ennuyait était un euphémisme. Il mourait d'ennui, nuance. Cela faisait presque une semaine qu'il n'avait vu personne, excepté l'infirmière. Aucune visite, aucune lettre. Rien. Même s'il s'y attendait, c'était un peu blessant.
Et en plus il était privé de magie ! Il n'en revenait pas que Madame Pomfresh ose lui confisquer sa baguette. "Pour ne pas se fatiguer et ralentir la guérison" qu'elle disait. De plus, elle le gavait à chaque repas. Que dirait son père en le voyant revenir avec vingt kilos en plus ? Que pensera Harry ?
Non, n'y pense pas.
Durant toute cette semaine où il était à l'infirmerie, il avait cogité. Très sérieusement. Trop sérieusement. Et ça le faisait chier. Quand il pouvait sortir, marcher, devait jouer la comédie, il n'avait pas le temps de réfléchir. Il pouvait juste obéir et avoir peur.
Là, enfermé entre ces rideaux trop blancs avec l'impression de devenir claustrophobe, il ne pouvait rien faire à part imaginer. Se souvenir et se repasser certaines journées en boucle, analysant le moindre détail qu'il aurait pu changer.
Comme ce lundi 1er septembre 1991. Le jour où il avait rencontré Potter. Le jour où il était tombé sous son charme et lui avait proposé son amitié. Le jour où il s'était pris le premier vrai refus de sa vie. Le plus douloureux qu'il ait jamais connu.
Il avait amèrement regretté d'avoir insulté Weasley. Peut-être que tout aurait été différent. Ils seraient peut-être devenus amis.
Ou pas.
Il soupira et se retourna une énième fois dans son lit à l'odeur de lessive.
Il ferma les yeux. Que ne donnerait-il pas pour être proche du Gryffondor... Il imaginait les yeux ensorcelants du brun s'illuminer tandis qu'il l'appelait, ses joues rouges de bonheur. Il lui proposerait de voler ensemble, de s'enfuir loin des mauvais esprits. Alors là seulement, au milieu du ciel accompagné de Harry, il sera heureux.
Mais à part ça, il ne l'aimait plus.
Un fantasme et un amour n'étaient pas la même chose, tenta-t-il de se convaincre. Ce n'est pas parce que je ne pense qu'à Potter depuis que je suis ici - et même avant - que je l'aime.
- Ah oui ? J'aurais pourtant juré le contraire puisque ça doit faire bien dix minutes que tu fantasmes sur ses yeux, ta possible amitié avec lui et d'autres choses. Mais non, à part ça, tu n'es pas sous le charme, ricana une voix féminine.
Drago ouvrit brusquement les yeux, affolé. Il connaissait cette voix.
- Granger. Il se redressa et passa une main dans ses cheveux dépourvus de gel pour tenter de dissimuler sa gêne.
- Tu es tout rouge, chantonna la Gryffondor.
Bordel.
- Oui, j'ai chaud.
Il repoussa ses couvertures avec mauvaise foi.
- Tu veux quoi ?
Elle lui fit un sourire énigmatique.
- Et toi, qu'est-ce que tu veux ?
- Hein ?
- Heureusement que Harry tient à toi, sinon je ne serais sûrement pas là. Je te croyais plus intelligent, Malefoy.
Il grimaça sous l'insulte avant de sentir une chaleur familière envahir son ventre quand il réalisa ce qu'elle avait dit.
- Potter... M'aime bien ?
Elle croisa les bras et s'appuya au mur contre son lit.
- Tu ne m'as pas répondu. Qu'est-ce que tu veux ?
- Comment ça, ce que je veux ? S'agaça-t-il.
- Ne fais pas l'idiot, tu as très bien compris. Je ne le dirais à personne. De toute façon, je connais déjà la réponse, tu l'as dit quand tu te croyais seul.
Il devint plus rouge encore, si c'était possible.
- Si tu le sais, pourquoi tu me demandes de répéter ?
- C'est drôle.
Oh, il allait la tuer.
La brune le regardait avec amusement, qu'il semblait vulnérable à moitié allongé sur ce lit à l'infirmerie, tout rouge de gêne. Mais il gardait cette expression butée.
Elle soupira. Heureusement qu'elle était là.
- Oui, Harry ne te déteste pas. Je t'en dirai plus si, toi, tu me dis ce que tu veux comme avenir.
Elle vit ses yeux mornes s'illuminer à ses mots. Il semblait réellement heureux que le brun ne le haïsse pas. Même pas qu'il l'aime, qu'il ne le haïsse pas ! Ça lui faisait un peu de peine...
- Potter ne me déteste pas, répétait-il en boucle.
Elle se gratta le crâne. Quand il laissait entrevoir son vrai visage, il semblait beaucoup moins horrible. Elle se détestait presque d'insister, mais elle y était obligée. Pour Harry.
Elle toussota pour lui rappeler sa présence.
- Donc... Est-ce que tu veux vraiment d'un avenir avec Harry ? Tu ne le regretteras pas ?
Aussitôt, elle se sentit idiote en voyant son expression. Il avait les yeux écarquillés, ses sourcils touchaient presque ses mèches blondes tant ils étaient hauts, et ses lèvres affichaient un rond parfait. Tout ça plus la légère ride contrariée qui marquait son front, comme lui reprochant de penser ça.
- Bien sûr que je veux un avenir avec Harry. Je veux me rapprocher de lui jusqu'à devenir indispensable, autant qu'il me l'est. Je veux le connaître davantage, jusqu'à prédire ses actions et pouvoir le soutenir dans tout ce qu'il fait.
Il était inarrêtable. Ses yeux s'étaient éclaircis et ses joues, d'ordinaire pâles, s'étaient colorées.
Il coupa brusquement sa phrase et se prit la tête dans les mains, comme réalisant ce qu'il disait. Pas qu'il regrette, non, il pensait tout ce qu'il avait dit. Seulement, il ne comptait pas être si franc. Mais la Gryffondor le regardait en souriant seulement.
Elle était rassurée.
- Très bien. Je vais t'aider.
Et elle partit, le plantant là.
- Mais...Et ma réponse ? Bafouilla le Serpentard.
***
Trois heures que la Gryffondor était partie. Trois heures qu'il était enfoui sous la couette, sans qu'il comprenne pourquoi il avait tout déballé. Il était un Serpentard, pas un Gryffondor par Merlin ! Et ce qui le mortifiait d'autant plus, c'était que quand elle lui avait offert une possibilité d'amitié avec Harry, il n'avait pas hésité avant de tout raconter. Il n'en revenait pas.
Il entendit le froissement des rideaux qui s'ouvraient, bruit qu'il surveillait attentivement depuis qu'Hermione était partie. Était-elle enfin revenue, allait-il enfin avoir sa réponse ?
Il se retourna.
La figure bienveillante de Madame Pomfresh le refroidit immédiatement.
- Drago, mon garçon, tu vas être content. Tu es autorisé à sortir. Il faudra juste que je fasse quelques dernières vérifications et tu pourras partir demain.
Il soupira. Enfin.
Puis il se rappela quel jour il était. Dimanche. Demain ce sera lundi. Lundi, où il avait cours de potion en première heure.
Avec Potter. Avec Granger. Qui avait promis de l'aider. À propos de Potter.
Il avait déjà mal à la tête.
Il soupira en se frottant front.
- Aïe, je me sens soudainement mal... Peut-être faudrait-il attendre mardi, pour plus de sûreté.
L'infirmière fronça les sourcils.
- C'est vrai que tu sembles un peu pâle mais rien de grave ne t'inquiètes pas. Tu pourras retrouver tes camarades dès demain pour le cours de...
- Potion, gémit-il.
- Ah ! C'est encore mieux. Severus est ton parrain, non ?
Il ne répondit pas, préférant se renfoncer dans ses couvertures.
- Bon, je vais te laisser te reposer, tu auras une longue journée demain.
Elle sortit et Drago décida de dormir un peu. Oui, il aura une très longue journée demain.***Le blond avait beau avoir essayé de négocier, argumentant qu'il se sentait mal, qu'il allait s'évanouir en cours et qu'elle devait au moins le dispenser de la première heure. Rien à faire, elle lui avait dit qu'il était parfaitement rétabli et l'avait chassé de l'infirmerie.
Cela faisait désormais dix bonnes minutes qu'il errait dans les couloirs de l'école. Il n'était pas parti déjeuner, il n'avait ni faim ni la tête à ça. Granger allait l'aider. Mais comment ?
Et le voulait-il vraiment ?
Il comprenait pourquoi la Gryffondor l'avait interrogé si sérieusement sur ses sentiments envers Potter - il en rougissait encore -. S'il avait été moins...touché par son charme, il aurait préféré fuir cette possibilité si elle n'avait pas été certaine. Pour ne pas risquer de décevoir son père, pour ne pas risquer sa vie.
Mais il était complètement mordu du brun. Chaque minute sans le dévorer des yeux, sans lui parler, sans sentir son parfum boisé, était une torture. La vie du Serpentard était morne, incomplète, sans le Survivant. C'était lui ou rien, au diable son père et le côté obscur !
La cloche sonna mais Drago ne cilla pas. Il ne voulait pas aller en potion.
Pour la première fois de sa vie, il serait en retard.
***
La Gryffondor regardait avec agacement l'horloge magique des cachots.
- Un problème, Hermione ?
Elle allait dire au brun que tout allait pour le mieux, en tentant de ne pas grincer des dents, mais elle préféra le titiller un peu.
- Tu as vu ? Malefoy n'est pas là.
Son ami ouvrit de grands yeux et déglutit en toussotant.
- Ah...Ah bon ? Bah...ce n'est pas comme s'il allait nous manquer, hein ?
Il fit un petit rire nerveux et elle songea à le frapper. Pourquoi faisait-il de rien avec ses amis ? Elle était sûre qu'il ressentait autre chose que de la haine pour le blond. Seulement, il avait trop peur de leur réaction. Heureusement, le brun n'avait jamais été doué pour mentir.
- Bon...Je vais écouter le professeur, il ne faudrait pas que je rate la potion. Je suis tout seul après tout !
Toujours ce rire nerveux. Et ses prunelles qui semblaient si déçues... Hermione se promit qu'elle les mettrait ensemble coûte que coûte. Ils le méritaient.
Le brun s'était renfermé et elle recommença à taper du pied en voyant que le blond n'arrivait toujours pas.
Foi de Granger, il avait intérêt à se pointer ou il le regretterait !
***
Le Serpentard arriva dix minutes plus tard, sans se presser.
Il passa près de la brune pour rejoindre son binôme, le cœur battant sous son apparence froide. Celle-ci ne pouvait qu'avouer que la semaine à l'infirmerie lui avait fait le plus grand bien.
Ses traits, auparavant pointus et sévères, s'étaient arrondis et paraissaient plus doux sans être rondelets. Il n'était pas gros, au contraire. Il était frêle et squelettique avant, désormais il était svelte et musclé. Ses yeux paraissaient plus lumineux et ses joues moins pâles.
Tout ça avec du repos et de la nourriture en quantité suffisante. Si Hermione avait su.
Elle fondit en voyant comment Harry le regardait. Avec la plus pure des admirations, avec l'amour le plus puissant qu'un cœur ait jamais porté.
Comment Malefoy faisait pour ne pas voir que le brun était aussi gaga que lui ?
Elle sourit quand le Gryffondor se décala pour laisser passer le blond, dont les oreilles avaient légèrement rougi.
Ils étaient adorables.
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