Mission marché

- Il faut éteindre le feu, vite ! s'écria Brume d'argent en se précipitant vers l'endroit où la bougie était tombée.

Mais de son côté, Vent tournant n'arrivait pas à bouger.

- Mais qu'ais-je fais... souffla-t-il.

- Dépêche-toi ! cria la lutine. Ma magie ne suffira pas, à elle seule !

Vent tournant inspira un grand coup, avant de bondir rejoindre Brume d'argent. Au milieu du brasier incandescent, les deux lutins joignirent leurs mains, et fermèrent les yeux. Une douce lueur bleue émana de leurs doigts, s'accentua un peu, avant de se tarir complètement.

- Je n'y arrive pas ! paniqua Vent tournant.

- Concentre-toi.

Le ton de Brume d'argent était tranchant. Il fallait qu'ils y arrivent, où toute la maison allait partir en fumée. La lueur bleu réapparu entre leurs mains, et devint de plus en plus puissante, jusqu'à produire un éclat aveuglant. Quand les lutins purent enfin voir autour d'eux, il ne restait pas l'ombre d'une braise.

- On a réussi ! s'exclama Vent tournant.

Devant la contemplation du jadis magnifique sapin à moitié en cendres, Brume d'argent explosa :

- Réussi ? C'est tout ce que tu trouves à dire ? Ce sapin n'aurait jamais dû bruler !

- Mais... bredouilla le lutin.

Mais son amie ne le laissa pas finir.

- Non mais tu te rends compte ? Ce sapin était sous ma protection ! Et toi, tu arrives et tu gâches tout.

- Je suis désolé....

Brume d'argent lui tourna le dos, furieuse. Le lutin s'approcha d'elle et lui prit timidement la main.

- Je ferai tout pour réparer ça, Brume. S'il-te-plaît, laisse-moi t'aider, pardonne-moi...

Vent tournant était sincère, plus que jamais. Il savait comme il était grave qu'un lutin faillisse à sa mission.

Brume d'argent resta encore un temps silencieuse, avant de se retourner vers son ami.

- Sans ton aide, je n'aurais jamais réussi à éteindre le feu, dit-elle. Et puis tu te rappelles quand j'ai accidentellement court-circuité toutes les lumières de la ville ? C'est toi que l'on a accusé à ma place, et tu n'as pas eu de mission de Noël, cette année là. Alors... disons que nous sommes quittes.

- Merci Brume.

Vent tournant paressait soulagé.

- L'ennui maintenant, repris Brume d'argent. C'est qu'il va falloir trouver un nouveau sapin.

- Au marché de Noël ? suggéra le lutin.

- S'il en reste...

Vent tournant pris son amie par la main.

- En route, Brume ! s'exclama-t-il. Il nous reste moins d'une heure pour trouver un sapin, et le marché de Noël est notre dernier espoir... À moins que tu ne connaisses un autre endroit où en trouver ?

- Non...

- Allez, viens !

Et c'est d'un pas déterminé que Vent tournant sortit de la maison, une lutine pas très optimiste sur les talons.

Les deux compères traversèrent toute la rue, avant d'arriver à un passage étroit entre deux maisons. En le traversant, ils allaient arriver directement au marché ! Ni une, ni deux, ils s'engouffrèrent à l'intérieur.

Le passage n'était vraiment pas large, même pour des lutins. Et surtout, il n'était vraiment pas rassurant ; des araignées pendues au mur, de la poussière et de l'eau stagnante. Le paradis pour des gens à qui les araignées font leur taille ! Mais soudain, ils entendirent des miaulements et des aboiements, venant de la rue d'à côté.

- Partons vite, avant que nous nous fassions manger ! s'écria Vent tournant.

- Non ! Attends.

Brume d'argent écouta un instant les cris des animaux.

- Le chat a mal, c'est le chien qui l'a attaqué ! dit-elle. Il faut aller l'aider !

- Quoi ? Mais on va finir en pâté !

- On a de la magie, je te rappelle !

Brume d'argent fonça en direction des cris. Vent tournant dû se résigner à la suivre.

Bientôt, ils atteignirent la place du marché de Noël. Ils dévièrent à droite et débouchèrent dans une rue sombre. Là, devant leurs yeux, se battaient un chat noir et un chien féroce. Le chat était presque sans forces. Sans attendre, Brume d'argent se précipita vers eux, entraînant son ami avec elle. De leurs mains liées surgit un éclat éblouissant. Le chien détala en direction de la place du marché. Ils avaient réussi !

Vent tournant et Brume d'argent se retournèrent vers le chat. Celui-ci les observait curieusement de ses grands yeux verts. Les deux lutins s'approchèrent de lui. Vent tournant vint lui caresser timidement le museau. Le matou ronronna doucement, avant d'incliner légèrement la tête en signe de remerciement, et de partir. Brume d'argent sourit, heureuse d'avoir pu l'aider.

- Eh, Brume ! l'interpella Vent tournant. Ne trainons pas plus ! C'est qu'on a un sapin à trouver avant le retour à la maison des Besson, nous !

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