Marie et le marchant
Vers la place du marché de Noël, deux lutins sont assis sur le toit d'une maisonnette, motivés à aller chercher le tout dernier sapin. Seulement...
- Vent tournant ? dit Brume d'argent. Pour le transport du sapin, nous n'avons pas de problème, nous avons notre magie. En revanche...
- En revanche ? l'interrogea Vent tournant lorsqu'elle n'acheva pas sa phrase.
- Et bien... Pour aller le chercher, ce sapin, il faudrait aller voir le vendeur. Mais nous sommes des lutins, et si nous nous présentons juste comme ça à lui, ben... ça ne passera pas.
- Tu as raisons.
Vent tournant se mit à réfléchir.
- Nous ne pouvons pas nous métamorphoser en humain, ajouta Brume d'argent. Et en plus, nous risquons de nous faire écraser si nous nous aventurons sur la place.
- Et si on utilisait notre magie pour faire venir par lévitation le sapin à nous, et pour donner le billet au vendeur ? proposa Vent tournant. Comme ça, nous ne prendrons pas de risques.
- Mais on ne va pas afficher notre magie aux yeux de tout le monde ! En plus, la famille Besson est là, et nous risquons d'avoir des problèmes si nous attirons l'attention sur nous.
Vent tournant asquiésça.
- Alors il ne reste qu'une solution, dit-il gravement. Brume, j'aurais besoin de ton aide, viens !
Et sans prévenir, il dévala le toit. Brume d'argent le suivit, supposant déjà ce qui allait se passer. Alors qu'ils arrivaient sur le bord de la toiture, Vent tournant prit peur :
- Euh... Brume ? Tu peux m'aider à descendre... S'il-te-plaît ?
La lutine leva les yeux au ciel, un sourire aux lèvres ; c'était prévisible ! Elle lui tendit la main.
Au bout d'une dizaine de minutes, les deux amis étaient arrivés en bas.
- Tu verras, Brume ! s'exclama Vent tournant. J'ai la Super-idée-du-siècle-qui-va-tous-nous-sauver !
- Et bien j'espère qu'elle va marcher, ta Super-idée-du-siècle-qui-va-tous-nous-sauver ! Il ne nous reste qu'environ une vingtaine de minutes avant le retour des Bessons.
- T'inquiètes !
Vent tournant avait l'air très sûr de lui. Alors en espérant qu'il n'allait pas faire de bêtises, mieux valait peut-être lui faire confiance...
Le lutin prit soudain la main de Brume, et l'entraîna dans le coin de la place. Les deux amis prennaient soin de longer les murs. Lorsqu'ils arrivèrent, Brume d'argent s'exclama :
- Bon, quand vas-tu enfin m'expliquer ce que tu as derrière la tête ?!
- Patience, mon amie, patience...
Vent tournant prenait un fâcheux plaisir à jouer avec ses nerfs, et c'était très, très pénible.
Le lutin rapprocha ses mains. De ses doigts apparu bientôt une lueur jaune, qui s'emplifia, s'emplifia encore, jusqu'à produire un éclat éblouissant.
- Mais qu'est-ce que tu fais ?! s'écria Brume d'argent. Tu veux nous faire repérer ou quoi ?
- Je gère !
Cette fois, s'en était assez ; la lutine explosa :
- Dis moi enfin ce que tu veux faire, avant de faire encore une autre bêtise !
- Regarde, ça marche, murmura Vent tournant.
Brume d'argent tourna la tête, pour voir arriver... une humaine ?! Vent tournant les avait fait repérer ! La lutine était tellement en colère qu'elle ne trouvait même pas les mots pour le gronder.
L'humaine se pencha sur eux, une curiosité non dissimulée perçant dans le regard. C'était une petite fille, pas âgée de plus de sept ans, qui était visiblement émerveillée de voir de telles créatures.
- Bonjour ! s'exclama Vent tournant, tout sourire.
- Je te rappelle que communiquer avec les humains est interdit ! lui chuchota Brume d'argent.
- Toi et ton règlement ! Nous sommes en cas d'extrême urgence, je te rappelle.
Puis il reprit plus fort en direction de la petite fille :
- Comment tu t'appelles ?
- Je... je... Marie, bredouilla-t-elle.
- Tu es seule, Marie ?
- Euh...
La petite hésita à répondre, mais fini par se dire que des êtres si petits ne pouvaient pas lui faire de mal.
- Mes... Mes parents n'habitent pas très loin, et... et ils m'ont envoyé chercher... un peu de crème de marrons...
- Est-ce que tu voudrais nous aider ?
Alors que Vent tournant communiquait avec l'enfant, Brume d'argent, de son côté, se demandait si son ami n'était pas tombé sur la tête.
- Qui vous êtes ? demanda Marie, faisant pour la première fois une phrase sans bagayer.
Le regard innocent de la petite fille faisait fondre le cœur de Vent tournant, qui n'hésita pas à expliquer toute l'histoire dans les moindres détails. Marie écoutait attentivement, fascinée. Pendant ce temps là, Brume d'argent faisait la moue. En réalité, elle ne voulait pas admettre que son ami avait peut-être eu une bonne idée...
- Et ben... souffla Marie lorsque Vent tournant eut fini son récit. Et donc vous voulez que je vous aide ?
- Oui, nous aimerions que tu achètes ce sapin, et nous nous chargerons du reste, répondit le lutin.
- C'est très important, dit Brume d'argent qui n'avait pas encore prononcé un mot. La magie de Noël d'une famille est en jeu.
- Alors... c'est d'accord.
Le visage de Vent tournant s'éclaira d'un large sourire, tendit que Marie prennait les deux lutins dans la paume de sa main, avant de les poser délicatement dans sa poche. Puis elle s'éloigna en direction du stand, celui où restait le tout dernier sapin.
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