Chat noir

Les deux amis arrivèrent bientôt sur la place du marché.

- Et bien, il y en a, du monde ! fit remarquer Vent tournant.

En effet, la place était bondée, et les stands nombreux. Comment allaient-ils faire, aussi petits qu'ils étaient, pour y voir quelque chose ? Une seule solution : il fallait qu'ils aillent en hauteur. Tout près d'eux se trouvait une petite maisonnette. Au départ, Brume d'argent voulu y aller seule, à cause du manque d'agilité de son ami, mais laisser Vent tournant en bas signifiait de prendre le risque qu'il se fasse écraser par un passant. Les deux lutins se mirent donc à escalader ensemble.

Ils parvinrent au sommet de la maisonnette au bout d'une dizaine de minutes. Ils regardèrent vers le marché.

- Là ! s'exclama Brume d'argent. 

La lutine pointait du doigt un stand à quelques mètres à peine. Seul problème : il ne restait plus qu'un seul sapin !

- Il faut le prendre, et vite ! s'alarma-t-elle. 

- Et tu comptes le voler ? l'interrogea Vent tournant.

- Sûrement pas ! Tu sais très bien que nos lois interdisent les vols.

- C'est que je ne sais pas comment tu comptes faire autrement sans sous.

Brume d'argent gémit ; elle avait oublié ce détail...

- Il faudrait retourner chez les Bessons, proposa Vent tournant.

- Pour leur voler de l'argent ?! Non, merci ! En plus, nous risquons de manquer de temps...

- Alors qu'est-ce qu'on fait ?

Brume d'argent regarda le sapin, désespérée. Jamais ils ne réussiraient à le prendre à temps ! À moins que...

La lutine tourna la tête vers la petite rue par laquelle ils étaient arrivés.

- Je crois savoir qui pourrait nous aider...

Et devant son ami qui ne savait pas du tout à quoi s'en tenir, elle entama une série de sifflements stridents, tellement aiguës que les humains peinaient à l'entendre. En revanche, les animaux eux, n'avait aucun mal. Et surtout les chats... 

Oui, car c'est bien le chat noir qu'ils avaient sauvé tout à l'heure que Brume d'argent appelait. Le mammifère se présenta bientôt devant eux, demandant ce qu'ils voulaient de lui. La lutine s'approcha :

- Nous aurions besoin de ton aide. Connais-tu un endroit où il y aurait quelques pièces de monnaie égarées, comme une fontaine, ou un caniveau ?

Le chat secoua négativement la tête. Brume d'argent poussa un soupir. 

- Vraiment aucun endroit, tu en es sûr ? demanda-t-elle encore. C'est que nous avons besoin d'argent pour une urgence...

L'animal se mit à réfléchir, avant de miauler différents sons.

- Qu'est-ce qu'il dit ? voulu savoir Vent tournant. Mon langage chat n'est pas très développé...

- Il dit qu'il sait où il pourrait nous en trouver, mais que ça pourrait être dangereux.

Brume d'argent vint poser sa main sur le museau du chat noir.

- Nous en avons vraiment besoin, dit-elle. Où le Noël de toute une famille sera totalement gâché.

Le matou plissa les yeux ; l'endroit où se trouvait l'argent devait être vraiment dangereux. La lutine eu un peu de mal à le convaincre, mais tout s'arrangea lorsque Vent tournant proposa d'ajouter une boite de sardines à l'accord. Le chat s'éloigna alors, et disparu bientôt aussi vite qu'il était arrivé. 

Les deux lutins s'assirent sur le toit de la maisonnette sur laquelle ils étaient montés plus tôt. Les deux croisaient les doigts pour que le chat réussisse. Il devait réussir.

Après une attente bien trop pesante et trop silencieuse qui parut durer une éternité, le chat fini par revenir. Et dans sa gueule, il tenait... 

- Un billet de cinquante ?! s'exclama Brume d'argent. Ben... Merci beaucoup ! Mais... enfin... où as-tu trouvé une telle somme ?

Le chat miaula un peu, avant de réclamer sa boite de sardine, et lorsque Vent tournant lui indiqua où il avait son stock, il s'en alla à nouveau.

- Alors ? Il t'as dit où il avait trouvé cinquante euros ? demanda Vent tournant. 

- Il l'aurait apparemment volé à la propriétaire du chien qui l'avait attaqué tout à l'heure dans la rue, car elle l'avait laissé lui courir après volontairement, sous prétexte que les chats noirs portent la poisse.

- Qu'ils pensent ce qu'ils veulent ! s'exclama le lutin. En tout cas, pour nous, ce chat est plus notre porte bonheur ! Il nous a sauvé la mise. Enfin... Il faudrait toujours aller le chercher, ce sapin. Et c'est le dernier, alors il faudrait faire vite, avant que quelqu'un ne le prenne !

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