Je pouvais sentir son souffle froid contre ma peau, le bruit qu'il produisait quand il inspirait l'air tout autour de nous.

Mais pourtant, poitrine contre poitrine, les battements de son cœur ne frappaient pas contre les miens, et sa peau, d'un naturel si chaud et bronzé, ne ressemblait plus qu'à un tas de neige, glacé jusqu'au sang qui ne semblait plus circuler.

Mais pourtant, malgré toutes ces choses, il était dans mes bras, il me serrait d'une force presque invisible, comme si son souffle de vie était le dernier.

Je n'osais plus bouger, par peur de le secouer, qu'il finisse par sombrer dans l'inconscience.

Je rêvais de le voir, déjà depuis des années, alors je voulais garder cet instant mien, cela paraît égoïste, mais lui, de sa grandeur immense, ne semblait pas non plus vouloir bouger, mais tous les bons moments finissent par disparaître comme le soleil à la tombait de la nuit.

Alors, comme chaque matins, cette sonnerie aiguë me réveille en un sursaut, me rappelant que ce n'était qu'un miracle de mon imagination, qu'il n'est plus de ce monde, et que sa présence n'est plus qu'une flaque de sang glacée, un corps inerte contre le sol d'une ruelle sombre, un soir d'hiver, quand la neige à recouvert les toits des maisons, quand les gens glissent contre ces plaques de verglas.

Il a disparu comme une vague de froid, aussi brutalement et rapidement, mais pour son cas, il ne revient pas l'instant d'après, il reste allongeait, mort, gisant dans son propre sang.