Chapitre 43
PDV Rio :
Alors que je commence à mourir cérébralement sur ma table, la porte s'ouvre dans un grand fracas. Je relève la tête et aperçois un Karma sauvage, trempé et les vêtements couverts de boue. Ses traits faciales sont durs, signe qu'il est extrêmement en colère. Sans même dire un mot il rentre et s'avance vers la table de Sugino. Bonne chance à lui, il est clairement dans la merde. Ca n'a pas du très bien se passer avec Nagisa à mon avis. Une fois notre tête de piment en face du dingue de Baseball, un long silence s'installe. Toute la classe regarde la scène et personne n'ose bouger. Je retiens mon souffle, de peur de me faire remarquer. Personne ne veut avoir affaire à Karma en colère. En même temps, c'est comme si tu te jetais dans un ouragan de ton plein gré. Le silence devient de plus en plus lourd et l'ambiance s'assombrie au fil des minutes qui passent. Soudain, Karma attrape Sugino par le col de la chemise, ses yeux lançant des éclairs, tandis que le pauvre fan de Baseball se contente d'attendre son heure arriver. Bon, j'en fait un peu trop, mais il n'empêche tout de même que je n'aimerais pas être à sa place. Le silence encore présent, fut brisé par les hurlements de la tomate, comme si il explosait.
"- Karma : CA Y EST TU ES FIER DE TOI ?! A CAUSE DE TOI IL EST PARTI, TU ME FAIS CHIER ! J'AI UNE FOLLE ENVIE DE TE CASSER LA GUEULE TU NE PEUX MÊME PAS IMAGINER ! SI JE ME SUIS CARRÉMENT FAIT ENGUEULER ET TRAITER DE MENTEUR C'EST DE TA FAUTE A TOI ET LES AUTRES !! AVOUE QUE TU ES FIER DE CE QUE T'AS FAIT ESPÈCE DE CONNARD, AVOUE MERDE !!"
Abasourdie. Je suis abasourdie parce que Karma vient de dire. Nagisa c'est enfuit par notre faute, blessé par Sugino, et en plus de ça il c'est engueulé avec lui. J'imaginais bien que notre androgyne l'avait mal pris, mais pas au point de se disputer avec sa moitié. Ils sont tellement collés l'un à l'autre que ce n'est pas possible. Il se sont surement battus, ce qui expliquerait la boue sur les vêtements de Karma. Bref, c'est la merde la plus totale et maintenant, un profond sentiment de culpabilité commence à me remonter. Je vois Terasaka baisser la tête, et Itona détourne le regard. Ils ont compris eux aussi. Il fallait un bouc émissaire et c'est malheureusement tombé sur Sugino. En parlant de lui, il ne parle plus, et un espèce de voile d'ombre c'est comme poser sur ses yeux. Il ne bouge plus et le silence est revenu. Je baisse moi même les yeux, fixant un point invisible sur ma table. On est tous à blâmer ici de toute façon. Il n'y a personne dans cette salle qui n'a jamais fait de mal à Nagisa d'une façon ou d'une autre. Dans le fond, on est tous fautif mais personne ne veux l'avouer. C'est aussi simple et bête que la création du monde. Un grand fracas se fait entendre dans la pièce, puis, plus rien. Karma est parti, sans doute à cause de son excès de colère. Il a beau être parti, personne n'ose parler quand même. Même Koro-sensei garde le silence. Il est devenu blanc, signe qu'il est neutre sur la situation. La journée va être très longue.
PDV Nagisa :
Et je cours, encore et encore. Je ne sais pas du tout où je vais, mais bon. C'est trop tard pour y penser maintenant. J'arrête de courir, et marche tranquillement dans les rues de Kunugigaoka qui sont désertes à cette heure-ci. Je soupire lentement, et tourne pour atterrir à nouveau au niveau de la rue principale. Je ne suis pas très loin de la station de métro. Je ne sais pas ce que je dois faire. Dois je rentrer à la maison, ou dois je plutôt aller squatter chez mon père et Choko ? Je crois que je vais plus opter pour la seconde option. Je me dirige vers la station de métro la plus proche et le prend jusque "chez moi". Oui je ne suis pas réellement chez moi, surtout vu la situation actuelle. Sophie a raison, je ne peux avoir confiance en personne d'autre qu'elle. Il faut juste maintenant que je réapprenne à vivre, même si je dois le faire seul, sans Karma, ni personne d'autre. Une fois arrivé à ma station je retourne à la maison, et après avoir passé un coup de fil à mon père, je mets quelques vêtements, mon chargeur, ma brosse, mes somnifères et la trousse de secours avec ce qu'il faut dedans dans mon gros sac, et me voilà reparti. Je retourne au métro, et le prends jusqu'à chez mon père. Après avoir marché une dizaine de minutes, je reconnais enfin la maison et j'entre à l'intérieur. Il n'y a personne, mais c'était déjà à peu près sur vu l'heure. Je monte dans ma chambre à l'étage et pose mes affaires. Je me couche sur mon lit, encore en manteau et chaussures, et fixe le plafond comme si c'était la plus belle chose au monde. Et je regarde ce plafond infiniment blanc durant un très long moment. Plus je l'observe, et plus je me dis que ma peau est vierge aujourd'hui, un peu comme ce plafond. Je n'ai encore rien fait, et rien que d'y penser, je veux combler le vide qu'il y a, aussi bien dans mon cœur que sur ma peau. Je veux toujours plus de marques, je veux toujours plus de sang qui coule sur mes avants bras. Je veux juste me sentir vivant en me tuant à petit feu. Doit-on vraiment me blâmer pour cela ? Je ne pense pas non. Je ne suis qu'humain et ce n'est pas comme si j'vais d'autres solutions pour le moment. Tout ce que je veux pour l'instant, c'est de voir mon sang couler, sans que personne ne vienne m'interrompre ni me réprimander par derrière. Je m'assois et enlève les couches de vêtements inutiles, puis mes chaussures. Me voilà juste en pantalon et débardeur, mon bandage droit protégeant toujours son bras bien au chaud. Je retire doucement la bande de tissu, la déroulant au fur et à mesure et faisant apparaître petit à petit les multiples coupures qui datent à peine d'hier. Elles sont si fraîches que je pourrais les ouvrir seulement en appuyant fortement dessus. C'est bien tentant, mais je préfère les rouvrir avec mon arme de torture préférée : les lames. Malheureusement je n'en ai pas avec moi puisque Karma les avait soit caché, soit jeté. Enfin bon, ici personne ne sera sur mon dos alors je suis tranquille. Mon père doit bien en avoir dans sa salle de bain à lui et Choko. Je saute du lit et me dirige vers la salle de bain, bien décidé à trouver ses putains de lames pour enfin pouvoir me couper, exactement comme j'en ai envie depuis 5 longues minutes. Une fois dans la petite pièce, je commence à fouiller partout, espérant trouver l'objet de ma convoitise, mais rien. Je n'arrive pas à les trouver. Je commence lentement mais surement à développer une colère sourde, qui n'a aucun sens, mais qui est tout de même présente. Plus je cherche et moins je semble les trouver. Dans un ultime acte de rage je jette tout ce qui est à ma portée par terre, hurlant de toute mes forces à cause de ma frustration. Est-ce vraiment trop demander que de pouvoir trouver ces fichus lames pour que je puisse enfin être en paix l'espace de quelques instants ? Apparemment ça l'est. Journée de merde !
PDV Rei :
Pour une fois je ne sèche pas les cours. Je suis actuellement en classe et je meurs à petit feu, mon cerveau prêt à exploser à cause de ce fichus cours de français. Pourquoi j'ai pris cette option déjà ? Ha oui c'est vrai, c'est uniquement parce que Marc et Haruka l'ont pris. J'envie tellement Marc de savoir parler français en cet instant, lui au moins comprend tout ce que la prof raconte alors que moi je comprend à peine un mot sur 3. Je soupire, je veux tellement me casser. Je tire légèrement la manche de Marc pour qu'il se tourne vers moi.
"- Marc : Qu'est-ce que tu veux Rei ? Tu ne vois pas que j'essaie de suivre le cours ?
- Rei : Si j'ai vu, mais tu sais déjà parler français alors on s'en fout un peu. Bref, je comprends rien et mon cerveau est en train de surchauffé, donc aide moi à sortir s'il te plait.
- Marc : Et tu ne peux pas te débrouiller seul pour une fois ?
- Rei : Non si c'est moi elle va me griller à coup sur. Allez mon petit Marc s'il te plait, en plus tu m'en dois une pour le contrôle de maths d'hier.
- Marc : C'est bon tu as gagné, je vais t'aider, mais c'est la dernière fois.
- Rei : Merci mon meilleur ami que j'aime beaucoup, promis je t'embête plus maintenant.
- Marc : (soupire) Bon, fais une tête de malade maintenant et simule un fort mal de ventre. Dans 5 minutes grand maximum je demande si je peux t'emmener à l'infirmerie. Comme il n'y a personne à cette heure-ci tu vas être renvoyé chez toi. C'est compris ?
- Rei : Oui merci beaucoup encore une fois, tu sauves la vie de mon pauvre cerveau.
- Marc : Parfois je me demande quand même ce que tu fais encore à l'école.
- Rei : On ne me laisse pas vraiment le choix à la maison c'est pour ça (rigole)."
Mon ami tient bien sa promesse puisque après 3 bonnes minutes de comédie, il demande à ce que j'aille à l'infirmerie, ce que la prof accepte sans problème. Je ne remercierai jamais assez Marc pour m'avoir fait rentrer chez moi. Je ne suis pas un mauvais élève, loin de là, mais les cours de français et moi ça fait 25. Bref, on arrive à la vie scolaire qui comme l'avait prédit Marc, me renvoie chez moi parce qu'il n'y a pas d'infirmières présentent ce matin. Je serais rentré pour 11h, 11h 15 je pense. Après que j'ai signé un petit papier qui dit que je ne suis plus en charge de l'établissement, je quitte enfin le lycée. Je ressors et fait encore en sorte que tout le monde croit que j'ai encore mal au ventre, mais après avoir tourné au coin de la rue, je reprends mon attitude normale et je me dirige vers ma maison. Il n'y a personne donc je vais pouvoir me goinfrer comme un gros porc et jouer à la console. C'est dommage que les gars ne soient pas venus avec moi, sinon on se serait fait un bon Mc Do comme à notre habitude. Je soupire légèrement et me dépêche de rentrer. Une fois arrivée, je remarque immédiatement que la porte n'est pas fermée à clef. Il n'est sensé y avoir personne pourtant. J'entre et j'entends des bruits provenant de l'étage. Ok c'est définitivement ni ma mère ni Norio. Je me déchausse et monte doucement les escaliers qui craquent sous mon poids. Personne dans le couloir ni dans les chambres. Les bruits ne peuvent venir donc que de la salle de bain. D'une main un peu tremblotante, j'ouvre la porte de la petite pièce et là ce que je vois me décontenance un peu. Mais qu'est ce que fait Nagisa ici, la salle de bain totalement ravagée ?! Ce dernier semble d'ailleurs être à moitié en train de sangloter. Il murmure des choses presque inaudibles pour moi, les larmes perlant au coin de ses yeux. Je m'abaisse à son niveau et je comprends enfin ce qu'il raconte. Il cherche des lames, mais ne les trouve pas. Cela explique déjà pourquoi la pièce est ainsi, mais cela n'explique pas ce qu'il fait ici alors qu'il est sensé être chez le bosse. Il se serait disputé ? Vu le fort caractère qu'ils ont tous les 2 ce ne serait pas étonnant, mais vu comment ils s'entendent en temps normal ça l'est tout de même. C'est bizarre ce que je raconte. Bref, passons. Si je veux mes réponses je ferais mieux de lui demander directement. Je nous relève tous les 2 et nous emmène dans sa chambre. Il ne réagit pas. Ça en devient assez flippant. Il veut sa lame et il ne réagira pas tant qu'il n'aura pas eu ce qu'il veut, on dirait les attitudes de drogués en manque. Son comportement est vraiment inquiétant. J'ai beau ne pas connaître Nagisa dans les moindres détails, je m'inquiète tout de même beaucoup pour lui. C'est quand même mon demi frère, je ne peux pas faire autrement. Je veux l'aider, mais sans savoir quoi que se soit de la situation, ça ne va être vraiment possible. Je me penche au dessus de mon demi frère, et je l'observe. Il ne bouge pas, il ne dit rien, ses yeux fixant un point invisible. Il a l'air d'être dans ses pensées. Je le secoue un peu, mais aucune réaction. Je réitère l'opération, mais toujours rien. Il est dans une sorte de trans on dirait. Qu'est-ce que je vais bien pouvoir faire moi ? Ca y est je sais ! Je ne sait pas trop comment m'y prendre pour essayer de l'aider et le consoler comme je peux, mais je vais tout de même essayer. Je prends lentement Nagisa dans mes bras et commence à lui parler. Je ne sais pas vraiment quoi dire au début, mais rapidement j'arrive à trouver les bons mots.
"- Rei : Calme toi Nagisa, respire et écoute moi bien. Tes lames ne vont arranger, ce qu'il te faut, c'est juste de te laisser aller et de communiquer. Je suis peut être pas le mieux placer pour te le dire, mais en tant d=que demi-frère et surtout en tant qu'ami, je suis là pour t'épauler. Allez mon petit Nagi, fais ressortir ce que t'as sur cœur, pleures ou cries même si il le faut, mais ne restes pas murer dans ce silence. Je suis là pour toi, et je ne te laisserai pas dans cette état. Libère toi de cette pression et ça ira mieux après, je te le promets."
J'ai du réussir à le rassurer un peu, puisqu'il se retourne, s'accroche à mon tee-shirt, tête enfouit dedans. J'attends calmement, et quelques instants après je sens mon épaule qui commence à se mouiller. Il pleure, ce sont des larmes silencieuses qui sortent, mais il extériorise quand même un peu. C'est déjà un bon début je pense. Petit à petit, je commence à entendre des sanglots presque inaudibles, mais qui montent très vite en crescendo. Puis les sanglots sont remplacés par des cris de douleur pur. C'est dur de voir mon petit Nagi comme ça, mais je dois êtres fort pour lui qui ne l'est pas. L'androgyne dit des choses tout en continuant de crier et pleurer, mais je ne comprends pas. J'ai réussi à entendre le mot "Karma", "menteur", "Sophie", "raison" et c'est tout. Donc Karma aurait fait quelque chose et serait donc un menteur, et une certaine Sophie a raison sur quelque chose ? C'est assez étrange, mais bon. Je ne pense pas qu'il voudra m'en parler pour l'instant. Il doit être aussi encore un peu sonné par l'enchaînement des événements. Je berce doucement ce petit être brisé de partout, jusqu'à ce qu'il se calme totalement et qu'il s'endorme. Si fragile et pourtant si fort. Si fort et pourtant si instable psychologiquement. Il pourrait presque être comparé à un fou. Mon pauvre Nagi, tu vis tellement de choses horribles alors que tu ne le mérites même pas. Je me sens coupable sans vraiment savoir pourquoi. C'est peut être mon instinct de demi frère qui fait surface. C'est vrais, après tout, je suis son frère maintenant, et en plus je suis le plus âgé. Je me dis normalement de le protéger en quelques sores, mais ça, je ne sais pas le faire. Je n'arrive pas à savoir comment je dois me comporter avec lui. Dois-je me comporter comme son grand frère, ou plus comme un ami ? Je ne sais jamais, et Marc et Haruka ne me sont pas d'une très grande aide sur le sujet. Je suis complètement paumé. Il faudrait que je lui demande, mais j'ose pas trop. Ca ferait un peu bizarre de poser ce genre de question non ? Bref, ne nus cassons plus la tête avec ça, et passons à autre chose. Alors que je descends du lit et que je m'apprête à sortir de la chambre pour laisser Nagi dormir, j'entends un petit couinement. Je me retourne et je vois le petit androgyne réveillé, un bras tendu vers moi, les larmes aux yeux.
"- Nagisa : Ne me laisse pas tout seul Rei.
- Rei : Très bien Nagi, je reste, ne pleure pas."
Je fais marche arrière et je reviens me caler contre le corps de mon demi frère. Il se calme et sa respiration redevient régulière. Elle devient plus profonde et me berce lentement. C'est sur que je ne vais plus le lâcher si il fait la tête qu'il m'a fait. Et tandis que lui c'est rendormi, je plonge moi aussi lentement dans le sommeil.
PDV Nagisa :
Qu'est-ce que cette journée a été merdique, mais maintenant tout va pour le mieux. Je suis chez mon père, je suis en train de somnoler au chaud, je n'ai plus envie de mes lames et je suis avec Rei. Finalement elle n'est pas si horrible que ça cette journée.
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Hey les gens. Désolé de ne pas avoir posté plus tôt mais l'inspiration ne voulait pas venir. J'espère quand même que vous e m'en voulez pas trop. Petit chapitre de 2 915 mots. Le lycée me pompe mon énergie donc je serais un peu moins présente ici. Heureusement que les vacances arrivent. Donnez moi vos avis en commentaires et sur ceux,
Kiss les gens <3
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