Chapitre 10
Point de vue d'Ophelie:
«Quoi? Que racontez-vous?
-Tu peux me tutoyer, ma chère.
Je te raconte ce que tu veux entendre...
-Ce n'est pas...
-Réponds à ma question.»
J'hésite à répondre... Mais je ne mentirai pas.
«Oui.
-Je te propose un marché: Ton corps est moins abîmé que le mien, je ne vois même pas comment ce coup à bien pu te faire du mal.
Que dis-tu de cohabiter avec moi dans ton corps?
-Je peux revenir dans mon corps...?
-Oui. Mais pas seule... Tu as besoin de mon aide...
-J'ai l'impression de lire une de ces arnaques sur le web...
-Pardon?
-Vous savez... Sur internet...
-Internet?»
Je me tais. J'avais complètement oublié que je ne suis pas dans mon monde...
«Bref,... Donnez-moi plus de détails.
-Mon fils va bientôt venir chercher ton corps et le jeter dans une rivière. Si nous nous ne dépêchons pas... Ton corps nous sera inutile et ce sera du gâchis.
-Hein? Pourquoi?
-Il faut effacer les preuves.
Tu ne m'as pas laissée terminer. Ton corps seras entièrement dirigé par moi. Tu ne feras que cohabiter avec moi... Tu ne feras que ressentir ma douleur, ma joie,... Mais c'est mieux que le néant... Non?
Je n'ai besoin que de ton accord pour nous faire revivre.»
Je suis capable de ressentir son sourire même si je ne la vois pas. Je sais que c'est un cadeau empoisonné mais comme elle l'a dit... C'est mieux que le néant.
«Bien. Faisons cela.»
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Point de vue de Naevre:
Il est mort il y a quatre heures.
Je ne peux pas me permettre de l'abandonner.
Je le câline.
Une forte douleur dans ma poitrine m'empêche de respirer correctement.
«C'est de sa faute. C'est de sa faute. C'est de sa faute. C'est de sa faute. C'est de sa faute.»
C'est la chansonnette que je me répète après chaque meurtre.
Je me met à pleurer.
Je sens sa chaleur corporelle, ses doux cheveux blonds sous ma main, sa peau pâle,...
«C'est de sa faute. C'est de sa faute. C'est de sa faute. C'est de sa faute.»
Je n'arrive pas à m'en convaincre.
Je relâche Shu et le regarde.
Il a l'apparence d'une poupée en porcelaine.
Je caresse ses cheveux soyeux...
Mon visage est inondé de larmes.
«Réveille-toi, Shu.»
Sanglotais-je.
Je me remets à le serrer de plus belle dans mes bras.
Je me met à pleurer en criant.
«Monsieur?»
En face de moi, se trouve une jeune fille. Elle a de longs cheveux d'un blond clair et de petits yeux marrons. Elle porte une modeste tenue. C'est une sang neuf...?
«Qu'y a-t-il?»
Crie une voix masculine derrière elle.
« C'est Lorde Meiland en pleure et Sir Lisanthius à terre!»
Un homme plus âgé arrive en courant.
«Vous allez bien, monsieur? Que s'est-il passé?
-C'est un des vôtres qui a fait cela! Il l'a étranglé...»
Ma voix se déchire laissant place à de nouveaux sanglots.
«Venez...
-Et Shu?
-Nous allons l'emmener chez un médecin et un des membres de la sécurité.»
Je me lève.
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Point de vue de Reiji:
Shu est mort, assassiné.
C'est le chasseur qui se prend dans son propre piège.
Dès que son décès a été confirmé, un tas de rumeurs complotistes se sont propagées.
Des personnes accusent Naevre, d'autres les Redman, ou encore les sangs neufs et pour les plus farfelus: des chasseurs de vampires humains.
Étrangement, personne n'a parlé de la jeune fille humaine rencontrée hier matin. Naevre a sûrement "oublié" de leur en parler...
J'ai pleuré quand on m'a mise au courant.
Les personnes autour de moi ont été surprises de me voir autant attaché à un sang pur.
Après tout, je suis la gueuse qui a tenu par la main celui-ci.
Des personnes se demandent si je ne suis pas sa "petite copine"...
Je me suis plus sentie coupable qu'autre chose...
La famille de celui-ci refuse qu'on le touche ce qui empêche les autorités d'avoir des informations claires sur sa mort...
Naevre n'est pas sorti de sa chambre depuis... Ça m'attriste de voir que la mort de son ami l'affecte autant.
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Point de vue de Shu:
Je me lève.
Ils m'ont mis dans un cercueil au bois sombre.
Ils ne l'ont pas refermé.
Le sceau de notre famille est gravé...
Arthansias... C'est toi qui m'a sauvée?
«Je nous ai sauvé.»
L'"amie" de Naevre est en face de moi.
«J'ai perdu mon enveloppe charnelle... J'ai dû m'en procurer une nouvelle.
-Elle n'était pas censée être morte?
-Elle est morte. Mais son corps est réutilisable...»
Elle s'approche de moi et m'offre un câlin chaleureux.
«Tu m'as tellement manquée.
-Bon réveil.»
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