50. Part de bonheur

/!\ Le chapitre qui suit cet avertissement est un lemon, une scène à caractère sexuelle. Ce genre de contenu convient à un public averti et mature. Bonne lectre ! /!\

Le choc ne tarda pas à quitter l'expression d'Eren dont le dos heurta sensiblement le mur. Levi l'embrassait et cela le comblait de bonheur. Les lèvres de l'homme cherchaient avidement les siennes, et c'était terriblement bon.

Plaqué contre les briques, le plus jeune ne releva même pas l'accès de violence de son ainé. Il fourrageait ses mains dans les cheveux coupés à l'œil du lieutenant, y trouvant une prise alors qu'il se sentait défaillir. Le corps en feu, il se demanda comment un baiser pouvait lui faire un tel effet. L'auteur de cet échange en était certainement la cause, comme le soulignait les battements irraisonnés de son cœur.

—Bon retour à la maison, gamin.

—Eren, répliqua le susnommé, le souffle court.

Ce qui aurait pu s'apparenter à un sourire échauda la bouche du policier dont ce semblant de conversation paraissait étrangement familier.

—Tu resteras certainement «gamin » longtemps pour moi.

Cette vision de l'avenir ne déplut pas à Eren qui ria légèrement, rassuré par la proximité de Levi. Cette maison, il en avait rêvé et le fait de partager les lieux avec l'homme qui l'avait sauvé ajoutait une douceur supplémentaire à l'avenir qu'ils se forgeaient.

—Je suis contente d'être là, prononça-t-il tout bas.

—Moi aussi.

Cette conversation leur sembla surréaliste, comme en désaccord total avec les caractères qui les représentaient jusqu'alors. Le masque de fer pouvait bien disparaître des traits durs du plus âgé et la peur s'en aller de l'organisme de son homologue.

Le trentenaire sourcilla avant de reprendre possession des lèvres qui le narguaient déjà depuis de longues secondes. Il ponctua cette initiative d'une courte parole, semblable à un grognement animal :

—Assez parlé maintenant.

—Tu préfères toujours les actes, observa Eren avec un sourire.

—Et toi, tu parles trop.

—Je suis à toi, Levi Ackerman.

Ces mots possédaient bien trop de symboles pour être abandonnés à une discussion aussi banale. Le lieutenant les cueillit comme un trésor, embrassant les dires à même leur naissance. Ses mains agiles effleurèrent la mâchoire dessinée de son cadet, descendant jusqu'à la naissance de sa gorge puis de son épaule. La peau encore meurtris glissait sous son touché et cela éveilla un désir d'homme, puissant et incontrôlable. Ils échangèrent un bref regard, y lisant la même luxure et la même envie qui les consuma d'un contact.

Plus grand que le policier, Eren n'avait jamais tenté de profiter de cette différence de taille pourtant significative. Ses mains parcouraient avec audace la courbe du bras de l'adulte avant que ses yeux ne tombent sur la myriade de boutons. Les attaches semblaient le narguer, le défier même.

—Evite de me péter cette chemise, ajouta vicieusement Levi.

L'autre ravala un commentaire désobligeant sur le port du tee-shirt, tellement plus pratique à ses yeux. Il entreprit de défaire l'entrave au corps musculeux de son amant, sérieux et concentré. Il parvint à bout de sa tâche après un long moment qui ne fit pas disparaître la tension de l'atmosphère, délicieuse et électrisante.

—Encore un peu d'entraînement et je serai ...

—Tu sauras ouvrir une chemise avant que je m'endorme, railla le policier sans que la moindre méchanceté ne s'invite dans ses propos.

—Hé !

Levi fit mourir les protestations du garçon sous l'assaut de ses lèvres. Il n'existait sans doute pas de meilleur moyen de faire taire une personne et il l'avait bien compris. Eren se fondit contre cette étreinte, la peau brûlante de son homologue contre la sienne, encore bien trop couverte. Son tee-shirt disparut bien vite, atterrissant au sol dans un bruit d'étoffes.

Le trentenaire guida le blessé jusqu'au matelas mais ce dernier ne s'y laissa pas tomber. Pris d'un accès de courage, il glissa à genoux devant l'homme. Ses mains accrochèrent la ceinture du pantalon qui serrait les hanches étroites du plus petit. Progressivement, il tira le tissu vers le bas après avoir dénoué l'attache. Le caleçon apparut déformé par l'érection de Levi, le gland se distinguant, s'échappant légèrement de sa prison. Le brun déglutit autant de cette vue que du regard lubrique de son partenaire, son bas-ventre subissant un soudain afflux de sang.

—Ne me dis pas que je ne suis pas obligé, dit-il, avant que la moindre parole ne vienne justifier cette intervention.

—J'en avais pas l'intention, rétorqua son vis-à-vis. Tu es assez grand pour savoir ce que tu veux ou pas faire, nan ? Et c'est putain de bandant de te voir entre mes cuisses.

Eren s'humecta les lèvres et retira la dernière entrave à ses projets. Il s'approcha du sexe érigé et lécha soigneusement la longueur. Son inexpérience lui excusait toute maladresse. Malgré cela, le soupir de Levi le conforta dans son geste et il décida de se jeter à l'eau. Ses lèvres formèrent bientôt un « O » parfait autour de la hampe de l'adulte et il s'activa sur cette caresse buccale, y mettant la même passion qui le consumait.

—Putain, Eren ! rugit le policier, d'une voix rauque de plaisir.

Ses mains trouvèrent la masse capillaire de son cadet, initiant un mouvement plus ample. Sa maîtrise de soi envolée, il y fit tout de même appel lorsqu'il sentit la jouissance toute proche. Il se retira de la bouche du garçon qui souriait à pleine dent, la respiration difficile.

Levi reprit ses esprits en moins d'une seconde, son regard s'hasardant dangereusement sur le torse nu du blessé. D'un mouvement rapide et quasi indiscernable, il envoya valser Eren sur le matelas. Surpris, celui-ci gisait entre les draps, les yeux de son ainé semblant brûler chaque part de son être. Il sourcilla avant d'approcher ses doigts du bouton de son pantalon. Comme une invitation silencieuse, une provocation réfléchie.

—Vas-y, fais-le ! ordonna le lieutenant, debout au bord du lit.

—Quoi ?

—Défringue-toi, gamin.

Un sourire échauda le visage pas encore tout à fait dépourvu des rondeurs de l'enfance. Il obéit sagement, se soulageant lui-même de ces vêtements superflus avec une lenteur calculée. Ce petit jeu s'éternisa trop au goût de Levi qui vint lui-même ôter le caleçon de son amant. Il surplombant en moins de temps qu'il fallait pour le dire le corps délicatement basané. Le souffle court, Eren se retrouva bientôt entièrement nu. Nu et vulnérable. Nu et à la merci de cet homme. Nu et infiniment désirable pour cet être qui comptait bon nombre d'années de plus que lui. Nu et synonyme de luxure, d'envie.

Le brun vola un énième baiser aux lèvres éternellement boudeuses de son sauveur. Il avait besoin de le sentir contre lui, sa peau contre la sienne et même, au plus profond de ses entrailles. Ce besoin devenu vital le menait, guidant le moindre de ses gestes alors qu'ils ne tarderaient plus à s'unir.

Levi caressa les courbes sèches qui lui étaient offertes alors que le plus jeune reproduisait le même schéma. Ils se goûtaient dans l'optique de se dévorer, se touchaient pour ne jamais oublier ce qu'ils étaient l'un pour l'autre et pour inscrire la silhouette de l'autre dans leur esprit, une bonne fois pour toutes. Cela prenait une importance curieuse, sentimentale.

—Levi ?

—Ouais ?

—J'ai envie de toi, prononça Eren, trop rapidement pour effacer entièrement le sentiment de gêne.

Son amant le retourna rapidement, le plaçant sur les genoux et appuyé sur ses avant-bras. Le dos creusé et la croupe tendue avec encore une légère pudeur vers son partenaire. Ce dernier avisa la courbe de ses fesses avant de les écarter sans brusquerie mais avec fermeté. Un doigt vint taquiner l'anneau de chairs pour le pénétrer, accueillant un gémissement comme une récompense. Il prépara le corps d'Eren à le recevoir avec une bienveillance qu'il ne se connaissait pas. Au terme de longues minutes, le brun supplia, se sentant succomber lentement :

—Viens, s'il-te-plaît.

Levi enfila un préservatif et le lubrifia soigneusement. Il se plaça ensuite près de l'entrée du garçon, le laissant se languir d'impatience.

—Redis-le, Eren.

—Fais-moi l'amour, j't'en prie, pria celui-ci, sans même hésiter une seconde.

Il eut à peine le temps de finir sa phrase que le sexe de son ainé le pénétrait lentement. Il referma son poing sur les draps et étouffa un cri avec difficulté. La douleur lui parut, néanmoins, moins aiguë, moins cuisante. La brûlure persistait mais il imaginait déjà le plaisir qui l'attendait, et la délivrance.

Levi se pencha pour embrasser soigneusement la nuque de son amant, puis l'entièreté de sa colonne vertébrale. Cela détendit considérablement les muscles d'Eren qui respira plus calmement tandis que l'adulte initiait un mouvement. Un mouvement qui s'approfondit au-fur-et-à-mesure. Un mouvement dont le brun vint à la rencontre, quémandant la profondeur de cet acte dans un concert de gémissements, de soupirs, de cris. Le claquement des peaux humides s'ajoutaient à ces sons, écho d'une félicité extraordinaire.

Le lieutenant enfonçait ses ongles dans la peau tendre, s'efforçant de ne pas lâcher prise alors qu'il martelait le nœud de nerfs enfoui au creux du ventre de son cadet. La jouissance heurta ce dernier de plein fouet, dans un ultime coup de butoir. Levi le suivit, le corps tendu et la respiration interrompue. Il éjacula dans un grondement entre les cuisses de son amant avant de s'écrouler à son tour, repus.

Eren se calma rapidement, se blottissant avec hésitation contre le corps recouvert d'une fine pellicule de sueur. Le cœur battant la chamade, il se sentait apaisé. D'une voix incertaine et après un long moment, il s'enquit :

—Levi ?

—Quoi ?

La gorge soudain sèche et le crâne reposant sur le torse de son partenaire, il perdit le cours de ses pensées. Pendu à ses lèvres, le plus âgé patienta quelques secondes supplémentaires avant d'insister, pressant :

—Qu'est-ce qu'il y a, Eren ?

Le dénommé déglutit péniblement, les dernières bribes du plaisir passé quittant son organisme cerné par la plénitude, laissant place à une dangereuse gravité. Une gravité empreinte de douceur, certes, mais elle devait absolument se donner raison, poser des mots sur ce sentiment dont il connaissait désormais le nom. A mi-voix, il souffla :

—Je t'aime.

Le cœur de Levi manqua un battement et il se tendit. Ce n'était pas anodin, irréfléchi et cela symbolisait trop pour être pris à la légère. Eren était sincère et cela le touchait profondément. Son masque de fer fondit sous le coup de l'émotion et il ne se maudit pas.

Le policier raffermit sa prise sur les épaules du garçon, ému. Les sentiments se dessinaient, effrayants pour celui qui les fuyaient depuis si longtemps. Il le pressa contre lui comme pour appuyer cette déclaration et attendit que Morphée accueille son âme encore innocente pour murmurer, au gré du silence et de tout ce qui ne se disait pas :

—Je t'aime, Eren.

Peut-être aura-t-il un jour la force de le lui avouer, de se l'avouer à lui-même ? Il était trop tôt pour se prononcer. Levi glissa dans un sommeil réparateur, comblé d'un bonheur brut et véritable. 


Un dernier lemon pour clore l'histoire. J'ose espérer qu'il vous aura plu !

J'espère y montrer l'évolution de leur relation dans cette ultime scène qui leur sera réservée. 

Il ne reste plus que l'épilogue. Cette partie attend au chaud dans mon document. Je publierai la semaine prochaine et j'espère que vous serez tous au rendez-vous :3

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