40. Encore une fois

/! \ Le chapitre qui suit cet avertissement constitue un lemon, j'invite toutes les personnes que ce genre de contenu pourrait choquer à ne pas prendre connaissance de ces quelques lignes. / ! \ 


Eren reposait dos au lit, les reins pressés contre le bois dur. Le regard vide, il remarqua la présence de son ainé à l'instant où son prénom fut hélé. Il se redressa à peine et son visage s'illumina légèrement lorsqu'il découvrit son amant à quelques pas de lui. Ce dernier s'avança prudemment, cherchant le contact visuel.

—Eren ? répéta-t-il, pressant tout en maîtrisant l'angoisse qui l'avait conduit ici. Il s'est passé quelque chose ?

—Non, croassa le susnommé. Désolé de vous avoir fait venir pour rien.

Levi sentit une bouffée de colère l'inonder sans qu'il ne puisse y rester indifférent. Il pesta contre son cadet, bien plus froidement :

—Je t'avais dit de m'appeler en cas d'urgence, s'il se passait quelque chose ! Erwin m'a à l'œil, il va se poser des questions et ...

Le lieutenant referma la bouche, oubliant instantanément son courroux. L'expression d'Eren venait de se décomposer et son homologue remarqua également les hématomes bien visibles sur son visage.

—Désolé, souffla-t-il, avant de tourner le visage dans l'espoir de masquer ce qui s'y peignait.

La douleur se fit clairement lisible et Levi se radoucit clairement, maudissant cette nouvelle faiblesse. Il ne trouva pas la force de morigéner le blessé ou même de débarrasser sa rage sur lui. Toute la pression assimilée qui ne demandait qu'à s'échapper de son corps. Il ravala tout cela avant qu'Eren n'en souffre.

Le policier fit mourir la distance entre eux, le regard rivé sur celui du plus jeune. Il s'accroupit à ses côtés, et s'enquit, empreint d'une grande gravité !

—Pourquoi tu m'as appelé, Eren ?

—Je ne sais pas, j'ai agi sur un coup de tête.

Le garçon détestait se sentir ainsi, aussi faible et incapable. Il n'était pas certain de ce qu'il disait et chaque part de son corps lui faisait souffrir. Une douleur inexacte qui lui vrillait le cerveau, l'empêchait de réfléchir ou de se défendre. Le visage de Levi ne se situait plus qu'à quelques centimètres du sien et éviter ses prunelles grises révéla bientôt de l'impossible. Il y plongea sans hésiter, il trouvant tout ce qui lui avait manqué durant les heures d'absence de son amant.

—Levi ?

Eren combla le vide de son cœur d'une caresse de ses lèvres, aussi légère qu'une brise d'été. Un frisson parcourut son échine et il ferma les yeux, profitant pleinement de ce baiser. L'adulte réagit à peine, les paupières mi-closes et l'esprit embrumé par une rage qui s'éteignait lentement. Lorsque son cadet recula, l'autre vint placer sa main sur la joue de ce dernier avant de l'attirer contre lui. Bien plus pressant et sûr de lui, Levi menait la danse avec cette impartialité que tous lui connaissait. Un jeu dont le brun se savait perdant alors qu'il s'y abandonnait déjà.

—C'est pour ça que tu m'as appelé, gamin ?

Insistant sur le propos tant détesté, le policier repoussa d'un revers de main les plus grandes peurs du plus jeune. Il sourit légèrement, le bois du lit imprimant une pression sèche dans le bas de son dos.

—Vous allez repartir ? demanda-t-il, innocemment.

Levi jeta un bref regard à son poignet, avisant l'heure indiquée par sa montre. Il lui restait une bonne demi-heure avant la fin de sa pause présumée. Il articula, accrochant le regard vert vif d'Eren :

—Ouais, il me reste une demi-heure et je dois repartir.

—Vous avez dit quelque chose à propos de ...

—Je n'ai rien dit.

La voix sèche et cassante du lieutenant intima le silence à son interlocuteur. Celui-ci porta sa main à la joue creusée du policier, redessinant la courbe avec prudence. Comme toujours, il s'attendait à un rejet, une remarque cinglante et méritée. Il avait le sentiment de toucher un animal sauvage, incluant le danger et la délicate euphorie qui s'y apparentait. Cette fois, ce fut Levi qui prit possession des lèvres tentatrices, imposant sa présence comme sa volonté. Leurs langues se chevauchaient jusqu'à ce que le blessé en perde la raison, consumé par un désir que ce simple échange lui évoquait et que l'autre acheva de concrétiser :

—Capable de profiter de ce temps, gamin ?

L'homme n'employait presque plus ce mot et la dimension qu'il représentait avait quelque chose de presque ironique. Une blague qui ne portait pas à la rigolade entre les deux êtres, mention de complicité interdite.

—Autant que vous le voulez, souffla Eren, étonné par sa propre audace.

Le policier souleva son amant en-dessous des aisselles avant de le déposer avec quelques précautions sur le matelas, surplombant son corps avec un plaisir évident. Le malaise du brun s'était envolé et la douleur de ses membres s'affichait comme infiniment secondaire.

Levi soulagea son vis-à-vis de ses vêtements dans une économie de temps et d'énergie quasi parfaite. Les vêtements s'éparpillaient au sol sans que quiconque n'y prête attention. L'adulte s'arrêta à l'instant où Eren se trouva nu devant lui, admirant les courbes sèches de son corps. Les hématomes y siégeaient et il s'en savait entièrement coupable. Ses doigts parcoururent les stigmates, effleurant à peine la peau là où les muscles couraient. Devant cette absence presque entière de mouvement, le garçon s'enquit :

—Vous n'avez pas besoin de me demander mon accord.

—Tu peux me tutoyer maintenant, Eren. Je t'ai déjà baisé deux fois et je vais remettre ça, ça mérite bien un tutoiement.

Le blessé sourit avant de renchérir, une lueur lubrique au fond du regard :

—Tu as mon accord, Levi.

Le susnommé se pencha à son oreille, le visage impassible pour contradiction totale avec le désir qui montait en lui. Encore vêtu, la chaleur se faisait presque insupportable et il mourait d'envie de prendre ce corps offert sans autre forme de procès.

—Parfait, Eren.

Il investit les lèvres entrouvertes et ledit Eren se fondit contre elle, se perdit dans ce baiser vertigineux. Ses mains accrochèrent les vêtements de Levi à l'aveugle, tentant de les lui retirer le plus rapidement possible. Ses gestes maladroits finirent de venir à bout des boutons récalcitrants avec une certaine fierté. Tout son malaise disparaissait au contact de cet individu, fondait jusqu'à ne rester qu'un vague souvenir de douleur.

—Je progresse, souleva-t-il.

—De mieux en mieux, tu sais donc faire un truc de tes deux mains !

—Je sais utiliser mes deux mains, protesta Eren, sans prendre conscience de la portée de ses paroles.

Une lueur lubrique troubla les prunelles grises de l'adulte et l'autre comprit l'étendu de sa bêtise. Un faible rougissement colora ses joues, perdu entre deux hématomes. La froideur apparente de Levi contrastait avec l'attitude passionnée et proche de l'abandon de son amant.

—Tu me prouveras ça une autre fois.

Le brun sourit à ces quelques mots qui le rassurèrent immédiatement. Une autre fois ... cela signifiait tellement ! Que ces mains fines le caresseraient encore, que rien ne viendrait les séparer. Que ce besoin de proximité, de plaisirs charnelles, ne s'apparentaient pas à un adieu. A une toute dernière fois.

Le policier ne laissa pas à son homologue le temps de répliquer, se penchant sur son corps entièrement dénudé. Ses lèvres parcoururent avec rapidité les courbes, retraçant les muscles et les blessures avec une assurance toute particulière. Il arriva alors au sexe dressé d'Eren qu'il avisa longuement sans noter le rougissement passager qui marqua la gêne du plus jeune.

—Levi, tu ... ?

—Tais-toi, Eren, on a pas le temps de discuter.

Et, sur ces mots, la bouche fine de Levi se déposa sur la hampe érigée avant de l'engloutir réellement. Le blessé crut se consumer sous la puissance du contact et un véritable cri retentit. Il ne l'entendit même pas, sa main accrochant par pur réflexe les cheveux noirs du lieutenant. L'auteur de la caresse buccale ne protesta pas, s'activant avec un talent indéniable avec pour toute récompense les gémissements du garçon.

Le doigt de l'homme trouva l'anneau de chairs masqué entre les fesses d'Eren. Il taquina l'entrée sans jamais mettre un terme à ses attentions, presque étonné de prendre autant de plaisir à en donner à son vis-à-vis. Habitué à l'égoïsme d'une félicité dépourvue d'émotions réelles, il goûtait à une saveur nouvelle.

Le brun sentait indistinctement la présence dans son anus, se tordant sur le lit et au milieu des draps. La volupté couvrait son corps qui n'éprouvait plus le moindre inconfort, les détails disparaissaient au profit de cette douce euphorie. Une décharge l'acheva brutalement alors que Levi touchait le nœud de nerfs enfoui en lui. Un énième cri emplit la pièce déjà saturée de luxure.

Abandonné au centre du matelas, il ne repéra pas les mouvements rapides de son amant qui s'écartait déjà. Il ne vit pas son visage bien moins impassible qu'à l'ordinaire ni son fluide le maculant.

La respiration erratique, Eren redescendit lentement jusqu'à revenir en contact avec le monde réel. Il sentit le sexe de l'adulte se presser contre son antre et le pénétrer franchement. La douleur reconnaissable et ciblée le heurta avec moins de violence que les fois précédentes. Les limbes du plaisir ne l'avaient pas encore quitté et rendait la sensation de brûlure entre ses reins légèrement moins vive. Les yeux verts se fondèrent dans ceux, métallique, à l'image de l'union de leurs corps. Le blessé soupira.

Rapidement, ils ne devinrent plus qu'un amas de cellules frissonnantes. Les deux hommes s'embrasèrent d'une même fièvre et les gémissements, les cris, comblèrent le silence de la pièce. Ils ne furent plus que deux enveloppes charnelles en fusion, leurs âmes s'élevant loin de ce plaisir qu'ils caressaient du bout des doigts.

Levi jouit à la suite d'Eren, les yeux mi-clos et les muscles tendus jusqu'à la rupture. L'amour, bestiale et sauvage, les soulageait tous deux mais comprenait bien trop de sentiments pour être assimilée à une simple « baise ». Ils en étaient à peine conscients, l'orgasme laissant place à une sensation agréable de plénitude.

Le cadet se tourna vers son homologue avant de lui donner un baiser apaisé. L'autre lui répondit avant de se redresser sans aucune source de motivation. Une seule envie s'imposait à lui, celle de se reposer au moins une petite heure ou, à défaut d'une telle opportunité, de profiter encore pleinement du jeune adulte.

—Déjà ? s'enquit Eren, sans égard pour cette réplique totalement pathétique.

—Ouais, je dois y être dans un quart d'heure et vaut mieux pas que je sois en retard cette fois.

—Merci d'être venu, souffla le brun, une lueur à la fois amère et reconnaissante au fond du regard.

Levi faillit sourire. Seuls ses yeux s'adoucirent clairement alors qu'il volait un ultime baiser à son amant. Il l'abandonna alors sur le lit défait, entièrement nu et vulnérable. En silence, il se revêtit, se parant de son masque d'impassibilité comme de chacun de ses habits éparpillés au sol. Une couverture qui les protégerait tous les deux.

Il quitta la pièce après un dernier regard pour Eren qui lui sourit doucement, étonnamment calme. Le calme accompagna le départ de son ainé, comme le souvenir d'une présence réconfortante et d'un écho que personne n'osa prononcer :

—Je reviendrai. 


Surprise !

Non, Eren ne s'est pas fait enlevé par les méchants, il y est bel et bien là ! J'espère que ce lemon vous aura plu, n'hésitez pas à me donner votre avis dans l'espace commentaire. 

Il n'y aura pas de chapitre la semaine prochaine puisque je suis en vacances en Italie (je n'écrirai pas pendant ces dix jours et ne publierai rien non plus). Une petite pause imposée, mais je reviens très bientôt pour clore cette fanfiction :3

Des bisous ~

Bạn đang đọc truyện trên: AzTruyen.Top