Chapitre 73 : Coup de maître [Chapitre Final]

— Nous devons entrée coûte que coûte ! Hurla Sebastianus, en trépignant d'impatience et de rage.
— Mais mon seigneur les portes sont barricadées, scellés ! relata Romulus, paniqué.
— Je n'ai que faire de ça ! Briser moi cette foutue muraille, faite-là sauter ! Nous devons à tout prix entrée, notre empereur et les nôtres sont en danger, et acculés ! Nous devons franchir quoi qu'il en coûte cette foutue muraille ! Grogna de plus belle Sebastianus, avec verve.

Sans attendre, les légionnaires s'évertuèrent à exécuter les autres de leur commando, alors que les premières catapultes firent leurs apparitions. Non, Sebastianus ne comptait pas abandonner sa patrie, et encore moins sa cité bien-aimée aux mains des rebelles. C'était son devoir sacré, qui plus est, ces amis y étaient. Il fit cambrer sa monture, et galopa à vive allure à la rencontre des autres chefs qui venaient à sa rencontre.

— Comment ça se présente ? Demanda Mathius, les dents serrés.
— Cette foutue muraille ne cède pas ! s'éverva Sebastianus, en serrant les poings.
— Ce qui est normal, le danger était censé venir de l'extérieur de la cité pas de l'intérieur ! grogna de plus belle Didius.

Le commandant légionnaire allait émettre un mot quand il fut interrompit par le cri perçant d'un aigle, comme un seul, le trio levèrent leurs nez au ciel et scrutèrent l'immensité noirâtre qui s'étalait au-dessus d'eux. Malgré le vacarme que faisaient les catapultes environnants, et le bourdonnement à leurs oreilles, ils entendirent de nouveau le cri des volatiles. Deux ombres naquirent et fondirent sur eux à tout vitesse, comme un seul ils se protégèrent en croisant les bras devant leurs visages, d'instinct de cette étrange phénomène. Puis, c'est en entendant le battement distinct d'ailes qu'ils abaissèrent leurs gardes.

— Aquila, laissa échapper Sebastiànus surpris.

Malgré lui, l'aigle mâle se posa sur son bras et rabattit doucement ces ailes, alors que Nevia, sa compagne aiglonne se posa à son tour sur le bras de Didius. Le trio échangea un regard surpris, puis s'empressèrent de délier l'étui qui était à chaque patte des deux volatiles.

— C'est Cassiopea, elle va ouvrir la porte Est et créer une diversion pour que nous puissions entrée, informa Sebastianus.
— Louer soit-elle ! glapit Didius, avec un grand sourire.
— Tous à la porte Est ! Hurla Mathius, en partant au galop.

Sans attendre, les armées des légionnaires s'empressèrent de se diriger vers la porte Est alors qu'une grande détonation et des murs de flammes s'élevèrent au cœur de la cité. C'était la diversion, quelques instants après, les armées romaines franchirent la porte Est et écrasèrent les rebelles et investirent la citadelle.

— Hypérion ! s'écria une voix.

L'héritier des GAIUS fit volteface et tomba nez-à-nez avec Mathius, l'un de ces amis et commandant des armées romaines. Celui-ci mit un pied à terre et s'empressa d'étreindre avec force Hypérion puis fit de même avec Maximus. La compagnie de Mathius se déploya en éventail, formant un périmètre de sécurité autour du trio, alors que le reflet du feu suintait sur la surface de leurs boucliers et leurs casques.

— Le sénateur Calion, il est à l'origine de la rébellion, Gnaeus, aussi, et bien d'autres, rapporta Mathius, en crashant par terre.
— Quel hypocrite ! Je me ferais une joie de le faire rôtir ! s'énerva Hypérion en tapant du pied.
— Je préfère avoir cette honneur, indiqua une voix nouvelle.

Comme un seul, le trio fit volteface alors que les fils de l'empereur apparurent en haut des escaliers, ceux-ci s'empressèrent de dévaler les escaliers allant à la rencontre du trio. Ils s'échangèrent des accolades de pure soulagement, alors que leurs hommes se rassemblèrent en des rangs compacts mais disciplinés. D'épuisement, le duo prirent place sur les escaliers et exposèrent les différentes informations qui leurs étaient parvenues.

— Ares fait partie de la rébellion aussi, exposa Cassius en serrant les dents.
— Et il est de quel camp ? releva Maximus, en pinçant les lèvres.
— Contre nous, malheureusement. Ce qui ne m'étonne guère, ironisa Hypérion, qui avait toujours trouvé ce gladiateur louche.
— J'aurais dût le tuer lorsque j'en ai l'occasion, grogna Galadius, les yeux enflammés.

L'ensemble du groupe partagèrent la résolution de l'ainé de l'empereur, alors qu'au loin des murs de flammes dévoraient les bâtiments et les rebelles. Bientôt la cour principale fut investie par nombre de soldats aux coiffes rouges qui s'empressèrent d'éliminer les derniers rebelles. Sebastianus se fit une joie de jeter au bas des escaliers ou se tenait ces amis, le sénateur Calion et plusieurs autres chefs de la rébellion prisonniers.

— Ça fait une sacrée brochette de traîtres, déclara Maximus avec sarcasme.

Le sénateur Calion se démena pour se délivrer de la poigne puissante du commandant romain mais échoua, il blêmît lorsqu'il remarqua la présence de son beau-fils et qu'il croisa le regard haineux de celui-ci. D'un geste vif, Cassius dégaina son glaive déjà bien trempée de sang, alors que ces compagnons s'écartèrent, lui laissant champ libre. Galadius eut un regard entendue avec son frère, sans attendre le groupe se scinda en deux, Galadius accompagné d'Hypérion et de Maximus se ruèrent au secours de leur empereur, tandis que Sebastiànus, Mathius et Didius organisaient les armées romaines.

— Ou est ta sœur ? demanda Hypérion, alors qu'ils arpentaient un long corridor.
— Sûrement pas auprès de mon épouse, ni même de celle de mon frère et encore moins celle de Maximus, pesta Galadius en secouant la tête. Je suis certain que c'est aussi le cas de ma mère, les femmes de cette maison sont parfois plus que pénible, vociféra-t-il de plus belle.

Le trio redoubla d'effort évinçant les derniers rebelles qui croisaient leurs chemins, sans s'arrêter. Le palais ne leur avait pas paru si imposant et si grand en temps normal, que ce soir, il semblait si interminable, mais la détermination du trio ne flancha pas, au contraire elle redoubla et s'intensifia.

— L'armée romaine est entrée ! Les légionnaires sont là, ils investissent la cité ! cria un rebelle paniqué en jetant son arme.

Ares jura en comprenant que la rébellion tournait au vinaigre en apercevant les légionnaires se jetaient dans la bataille. Rome, l'empire romain était plongé en plein chaos, un désastre dont il était l'auteur et qu'il savourait. Une euphorie sans nom le prit, et le ravit comme s'il s'apprêtait à accomplir son plus grand rêve. Il savoura la brise contre son visage, se fichant de l'odeur de la fumée, encore moins du tumulte des affrontements. Bien que l'intensité des combats avait faibli, plus rien ne l'importait car il avait atteint son but. L'empereur gisait à ces pieds non pas mort, mais saignant comme un porc, couinant de douleur. La douleur, l'incompréhension de celui-ci le ravit plus que jamais. Un sourire malsain fleurit sur ces lèvres, alors qu'il sentit l'adrénaline l'envahir.

— Qu'est-ce que tu fais ? Ne t'ai-je pas assez bien traité ? Tenta de comprendre l'empereur qui peinait à se relever.

En réponse, le gladiateur éclata de rire alors qu'il tourna sur lui-même en écartant bien les bras. L'empereur plissa les yeux, en tentant de comprendre ce qui n'allait pas avec ce gladiateur. Il ne se souvenait pas à ce qu'il ait eut un quelconque problème avec celui-ci. Il grimaça en jetant un coup d'œil à sa blessure, mais aucune douleur n'était assez forte que celle de voir sa magnifique cité en proie aux flammes et aux rebelles. Il n'avait compris hélas que trop tard qu'il avait failli, qu'il s'était relâché, et que ces ennemis ont avait en profité. De ce fait, c'est pourquoi il se retrouvé désarmé, à l'agonie et surtout terriblement seul.

— Vous vous rappelez d'Aros ? interrogea soudainement Ares, à l'adresse de l'empereur.

Le vieil homme fronça les sourcils alors qu'il releva le menton de sa plaie et qu'il planta ces iris dans celles du gladiateur. Aros ? Quel était le lien entre lui et Aros ? Le vieil homme eut un mouvement de recul, alors qu'il eut un mauvais pressentiment. Soudainement, sous l'horreur de celui-ci, les traits du commandant romain défunt se superposèrent sur celui du gladiateur. Le vieil homme blémit, alors qu'il comprit enfin ce qu'il en retournait. Sa respiration s'emballa alors qu'il bégaya et qu'il fut incapable de former la moindre des phrases.

— Aros, l'homme que vous avez salit, bafoué, assassiné était mon frère, mon frère oui, révéla Ares, en secouant la tête.

La romano-gauloise s'apprêtait à accourir s'interposer entre le gladitaeur et son père, lorsque les révélations du gladiateur la clouèrent sur place. Ces iris s'écarquillèrent, tandis que son cœur rata un battement, alors que son sang se glaça dans ces veines. Non ça ne pouvait pas être possible ! Ares ne pouvait pas être le frère d'Aros ? Mais comment ? Il...Enfin, tous les pièces du puzzle s'emboitèrent dans son esprit, les comportements bizarres qu'il avait eut, le fait qu'il avait tout tenter pour se rapprocher de plus en plus près de l'empereur et d'elle. La mise en garde tout comme les réticences d'Hypérion à l'égard de celui-ci dès le début.

— Ton frère ? répéta Galadios, abasourdi.

Le gladiateur joua de sa lame en souriant méchamment, alors que l'empereur déglutit mais qui fut incapable de faire quoi que ce soit. Perdu et dépassé, il se contenta de soutenir le regard du gladiateur alors que son cœur battait la chamade. Comment par tous les dieux ça avait pu lui échapper ? La ressemblance était frappante pourtant. Comment n'avait-il put rien voir ? Soudainement, différents flashs lui revint en mémoire, notamment l'arrivée du gladiateur, la vitesse à laquelle il s'était attirer ces faveurs sans qu'il ne s'aperçoive de la supercherie, puis le fait que celui-ci avait tenue à se rapprocher et toujours être auprès de sa fille.

— Tout ceci n'était qu'un plan ? Fit Galadios en reprenant des couleurs. Tu t'es arrangé pour vite avoir mes faveurs, pour ensuite séduire ma fille ?
— Vous visez juste, acquiesça Ares, en jouant avec son glaive.
— Tu as échoué, jamais ma fille ne serait abandonnée à un malotru comme toi ! contesta Galadios, en grognant.
— Oh vous croyez ? Je me souviens distinctement de la douceur de sa peau, du goût de ces seins, dois-je continuer ? émit Ares, avec arrogance et délectation.

L'empereur vira au cramoisi, alors qu'il serra les poings et que ces iris brillaient de haine. Une vision qui enchanta plus que de coutume le gladiateur. Il tournoya autour de l'empereur tel un loup examinant sa proie sur lequel d'une seconde à l'autre il allait fondre. Il se délecta de la terreur tout comme la rage qu'il inspirait à sa proie, à cet empereur qui auparavant avait été si fier et si prétentieux de son empire.

— Tu as raison, soyons honnête l'un envers l'autre, trancha l'empereur avec verve. Tu veux savoir la vérité ? L'erreur de ton frère a été de poser les yeux sur ma fille chérie, il était brillant, encore plus que mes propres fils. Un prodige de la stratégie militaire, un leader née et surtout il était comme un fils pour moi, souligna-t-il sans cacher une certaine admiration.
— Comme un fils ? Répéta Ares, en crashant par terre. Ça ne vous a pas empêché de l'assassiner froidement, juste parce qu'il avait eu l'audace de s'approcher de trop près de votre fille, continua-t-il avec mépris et rage.

Le gladiateur n'eut soudainement qu'une seule envie, c'était abandonner son glaive de foncer sur le vieil homme et de le ruer de coups jusqu'à que celui-ci le supplie de l'achever. Il avait envie de voir le sang de cet homme se répandre par terre, taché ces vêtements que son visage soit défigurer par les coups, les plaies et les blessures. C'était tout ce qu'il méritait, lui infligeait la mort par le biais d'une lame était lui donner une mort trop douce. Il devait souffrir comme jamais avant de mourir, il devait agonisait.

— Et alors ? Il n'avait qu'à pas vouloir s'approprier ce qui n'est pas à lui ! justifia Galadios, enflammé.

Ne pouvant entendre plus, la romano-gauloise parût enfin à la lumière sous le ravissement du gladiateur alors que les traits de l'empereur se décomposèrent. Tremblante, elle ne sut quoi dire alors que les révélations de son père la transperçaient de tout part, et lui procura une douleur plus qu'atroce. Elle se souvenait parfaitement d'Aros, c'était un ami très proche qu'elle avait chérie dès l'instant où ils s'étaient liés d'amitiés jusqu'à qu'elle lui ait fermés les yeux et noués son linceul. Comment son père avait-il pu se montrer si cruel ? Si manipulateur ? Pourquoi l'amour qu'il lui portait était si grand et effrayant à la fois ? Dévastée, elle ne se rendit même pas compte que les larmes dévalaient sa joue et que l'éclat de ces iris s'obscurcirent et perdirent de leur intensité.

— Ma fille, je...tenta Galadios, en amorçant un mouvement vers sa fille.

Contre toute attente, elle recula d'un pas en secouant la tête intimant à son père de rester à distance, alors que son cœur saignait abondement. Suffoquant, elle déglutit alors que les battements de son cœur s'emballèrent et qu'elle eut le vertige. Tout ceci ne pouvait être vrai, ce n'était qu'un cauchemar. Meurtris, elle se mordit la lèvre inférieure alors que ces mains se mirent à trembler. Elle clôt un instant les paupières et intima d'un geste sec à Urvashi de ne pas intervenir, puis elle ré ouvrit les yeux.

— Et toi, tout ceci n'était-ce que de la comédie ? Ne m'as-tu jamais vraiment apprécié à ma juste valeur ? Ne ce reste qu'un petit instant ? Confronta Cassiopea, d'une voix tremblante.

Le cœur du gladiateur rata un battement, alors qu'il comprit qu'elle s'adressait à lui. Il se rembrunît, alors qu'il resserra avec force la prise qu'il avait sur son glaive. Un instant, tous les rires, leurs prises de têtes, les regards lui revinrent en mémoire, tous ces fois ou elle l'avait défendue, aider ou encore qu'elle s'était mis en danger pour lui. Leur complicité, leur groupe de choc accompagné d'Hellions et de Crixo. Il déglutit, alors que son sang se glaça dans ces veines et qu'il devint muer. Devait-il nier ? Ou dire la vérité ? C'était le moment le plus propice au vue des circonstances.

— J'ai appréciais nos moments, notre complicité. Et je t'ai aimée dès l'instant ou j'ai croisais ton regard, délivra Ares, d'une voix rauque. J'avais beau aller voir ailleurs, mais tout me ramener à toi, rien n'importait que toi. Si au départ, je ne ressentais que du mépris à ton égard, c'était tout autre, une fois face à toi. J'ai étais aveuglée par ta beauté, ton intelligence, toi tout simplement. Et c'est ce qui a été ma perte malheureusement. Je suppose que c'était aussi le cas d'Aros, mais contrairement à lui, j'ai suffisamment réfléchi avant d'agir. Tu ne peux pas savoir à quel point je t'ai haï à l'instant même où j'ai su qu'il était mort par ta faute. Termina-t-il en secouant la tête.
— Je n'ai rien fait pour l'y pousser ! défendit Cassiopea, d'une voix hachée par l'impuissance.
— Et tu n'as rien fait pour l'en préserver ! grogna Ares, avec rage.

La romano-gauloise secoua négativement la tête, alors qu'elle fut incapable de soutenir un instant de plus le regard du gladiateur. Comment diable ça avait pu tourner d'une manière aussi dramatique ? À quel moment tous s'était embraser et que le chaos s'était mêlés à la raison ? Ces épaules s'affaissèrent sous le nouveau poids qui venait de s'y ajouter, le poids de la mort d'Aros, dont jamais elle ne pourrait se pardonner et s'y délivrer. Elle renifla, alors que du revers de la main elle essuya les larmes de désespoir de son visage. Finalement, après un court répit, elle releva le menton, alors que son regard croisa celui de son père.

— Libère-le, je t'en prie, supplia Cassiopea en amorçant un pas vers le gladiateur.

La voyant faire, d'un geste vif le gladiateur glissa sa lame contre la jugulaire du vieil homme, le maintint fermement contre lui, et recula précautieusement.

— Pas un pas de plus, avertit Ares en secouant l'index de gauche à droite distinctement.

S'il s'était mis en tête, de l'évincer elle, devant le fait accompli il se retrouvait glacé d'effroi. Son cœur battait si fort, qu'il crut un instant que celui-ci allait jaillir de sa poitrine. S'il avait bouillonné de haine, de colère, de jubilation, face à elle ce n'était plus le cas. Son sang qui s'était changé en lave à l'instant n'était désormais que de la glace. Il déglutit, alors qu'il resserra sa prise sur son prisonnier. Ces iris ancraient dans celles de la jeune femme ne parvinrent à s'y détacher, alors qu'il déglutit.

— Je t'ai aimée dès le premier jour où je t'ai vue, j'ai tant essayé de lutter contre cette attraction qui m'attirer à toi, commença Cassiopea, avec peine. Au fur et à mesure, ce que je ressentais pour toi à prit de l'ampleur jusqu'à que ça arrive à son paroxysme. Je t'ai fait comprendre qu'il n'y avait pas que nous deux, qu'il n'y avait pas que l'homme que la femme que j'étais et l'homme que tu étais. Ni même un homme et une femme s'aimant ardemment et passionnément et dont un seul baiser pouvait embraser le monde, chambouler l'existence toute entière de tout une cité, tout un empire. Tu ne m'as pas compris, tu t'es toi-même égaré, égayer par ce qu'elles te donnaient à l'instar de ce que je te refusais. La vengeance t'a aveuglé et ta conduit à l'irréparable. Tu m'as perdu dès l'instant, ou tu as choisi la vengeance à ce que je t'offrais, enfin ce que j'étais décidé à t'offrir après tant d'hésitations, plaida-t-elle d'une voix hachée par la tristesse.

Le gladiateur secoua négativement la tête, alors qu'il trembla de la tête aux pieds, car il ne décelait aucun mensonge dans les propos de la jeune femme. Elle était fidèle à elle-même, brutalement sincère et même ce soir. Il déglutit, alors qu'il resserra de nouveau la prise qu'il avait sur son prisonnier alors que sa lame s'enfonça un peu dans la chair de la gorge du vieil homme qui n'osa plus bouger. Non, il ne pouvait pas se laisser embobiner par elle, elle mentait, elle le manipulait. C'était certain, même si au fond de lui, les mots de celles-ci le transperçaient de toute part. Car elle n'avait pas tort, il avait été trop gourmand, et avait préféré la vengeance à ce qu'elle aurait pu lui céder, lui donner. Le timbre de la voix de celle-ci lui glaça le cœur, et lui noua les entrailles, mais il se fit violence pour ne pas céder.

— Tu n'es qu'une menteuse ! contesta Ares, avec mépris.
— Je ne pas l'être autant que tu l'es, tu te mens à toi-même, tu te voiles la face, tu le sais parfaitement, rétorqua Cassiopea, en faisant un pas vers le duo.
— Adieu, fit Ares avec un petit sourire.

Sans crier gare, entraînant son prisonnier avec lui, le gladiateur bascula dans le vide un sourire aux lèvres. Mais au dernier moment, alors que la mère de Rome laissait échapper un cri déchirant, ne réfléchissant pas, la fille de l'empereur bondit et sauta à son tour.

— Cassiopea, hurla à plein poumons Cassius.

Hypérion se jeta à son tour au secours de sa compagne et réussit in extremis à la rattraper, mais il défaillit en se rendant compte qu'elle avait réussi à agripper la poigne de l'empereur et que le gladiateur s'était fermement accroché à eux. Les trois pendaient dans le vide, sous l'horreur de tous, maintenue par la seule force des bras de l'héritier GAIUS. Les fils de l'empereur s'empressèrent de porter assistance à l'héritier des GAIUS en agrippant fermement celui-ci et en tentant d'unir leurs forces pour ramener tout le monde sur la terre ferme.

— Ma chérie, susurra Galadios, avec un sourire triste sur les lèvres.
— Papa, tiens bon ! ils vont nous remonter, sanglota Cassiopea, d'une voix étouffée.

L'empereur sourit alors que ces iris brillaient de peine, sa fille bien-aimée, le bijou de Rome, sa fille qu'il avait tant aimée et que même dans l'au-delà ne cesserait de le faire. Cette fille qu'il avait tant protégée, tant fait souffrir en même temps, une fille qui n'aurait jamais dût avoir à subir et porter le poids d'un amour lus que maladif et étouffant et quasiment obsessionnel d'un père. Il devait lâcher-prise et la libérer du fardeau qu'il était.

— Je t'ai aimée depuis le premier jour où je t'ai tenue dans mes bras ma chérie et même bien au-delà de ma propre vie, avoua l'empereur d'une voix peiné.
— Tiens bon, je t'en prie. Je ne te lâcherai pas, affirma Cassiopea alors que les larmes dévalaient ces joues.

Le vieil homme agrippa avec plus de force la main de sa fille, et secoua la tête, alors que les iris de la romano-gauloise s'écarquillèrent de stupeur et d'horreur. Avec force, elle resserra désespérément sa prise sur la poigne de son père, alors que son cœur allait d'une seconde à l'autre jaillir de sa poitrine.

— Ares, lâche-le ! bon sang ! grogna Cassiopea, avec colère. Papa, je t'en prie, tiens bon, supplia-t-elle d'une voix hachée. Je ne te lâcherai pas.

Redoublant d'efforts, puisant dans leurs ressources les plus profondes, le groupe poussait dans leurs derniers retranchements réussirent à hisser la moitié du corps de l'héritier des GAIUS sans qu'il ne lâche sa compagne, serrant les dents. Mais leurs poids étaient trop considérables, ils peinaient à maintenir leur ancrage.

— Tu ne me lâcheras pas, mais moi je vais le faire, souligna Galadios, en souriant tristement.
— Non, non ne dis pas n'importe quoi ! s'évertua Cassiopea, alors que la panique s'emparait d'elle.
— Il est temps de lâcher-prise ma fille, notifia Galadios alors que pour la première fois de sa vie, il laissa libre court à ces larmes. N'oublies jamais ma fille, je t'ai toujours aimée, et ne cesserai jamais de le faire.

Sans crier gare, le vieil homme se défit de la poigne de la romano-gauloise alors qu'elle laissa échapper un cri déchirant. L'empereur et son bourreau s'écrasèrent en contrebas et disparurent dans les flammes.

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