Chapitre 70 : Avant Chaos
— Ne commets pas l’erreur de répéter tes méfaits, je t’en prie, supplia Octavia de Gaule, d’une voix peinée.
L’empereur ne répondit pas, mais ne détourna pas pour autant le regard du tableau qui se déroulait sous ces yeux. Sa chère enfant, sa fille unique chérie se tenait là près des bassins à carpe et elle chuchotait on ne sait quoi à ces aigles, l’un était posé sur son avant-bras tandis que l’autre était perché sur l’une des corniches. Il entendit celle-ci rire aux éclats, alors que l’aigle de celle-ci battait des ailes. Son cœur serra alors que les paroles de son épouse raisonnaient en lui, comme le ferait un tambour. Il savait à quoi elle faisait allusion, son amour maladif pour sa fille l’aveuglait la plupart du temps, au détriment de sa raison et des autres. C’est là qu’il remarqua une nouvelle personne faire son apparition, c’était Hypérion, le nouveau compagnon de sa fille, un homme auquel elle était désormais très attachée.
— Qui aurait cru qu’ils s’entendraient si bien ? s’enquit Galadios, les lèvres pincées.
—Peut-être est-ce l’œuvre des dieux ? allégua Octavia, en approchant de son époux. Quoi qu’il en soit, je pense qu’enfin ta fille touche ce à quoi elle a toujours voulut et toujours été prisé, nargua-t-elle.
L’empereur grimaça, et jeta un regard en biais à son épouse qui vint s’accouder à la balustrade, les propos de sa femme tonnait plus comme un reproche qu’autre chose. Il fronça les sourcils, se refrogna et secoua négativement la tête. Tendu, il ne put s’empêcher de serrer les poings, une sombre colère se propageant en lui. Vers qui cette colère était tournée ? Vers sa fille, son épouse ou encore lui-même. Admettre qu’il n’était pas méfiant envers l’héritier déchu serait déjà un plus, mais il n’avait pu en faire part à sa fille. Celle-ci s’était quelques peu éloignée de lui avec les derniers évènements.
— Que veut-tu exactement dire Octavia ? interrogea Galadios, en croisant les bras sur son torse, en fronçant les sourcils.
La gauloise soupira, puis se retourna doucement vers son époux, puis lui fit totalement face. Lorsqu’elle l’avait vue pour la première fois, jamais elle n’aurait cru qu’il serait devenu l’amour de sa vie, le père de ces enfants et son époux. Elle se rappelait toujours de la joie incommensurable qui avait envahi celui-ci lorsqu’elle lui avait annoncé attendre leur premier enfant. Jamais la joie n’avait été aussi immense que ce jour où elle avait mis au monde Galadius puis Cassius. Son époux aimait profondément ces enfants, même s’il se montrait si dur et taciturne avec eux. Toutefois, la joie de son époux n’avait pu être égalée que celle qu’elle avait vu éclairer son visage lorsqu’il avait tenu leur fille dans ces bras. L’amour qu’il portait à leur fille bien-aimée était grande oui, mais avait fini par prendre des dimensions trop grande au fil du temps. Surtout lorsqu’elle avait passé l’âge d’être une épouse, chaque fois qu’un prétendant s’était présenter à eux, le soir d’après, il disparaissait miraculeusement, ou encore il se rétractait. Et elle savait que c’était du fait de son époux.
— Tôt ou tard, ta fille s’en ira pour de bon. Tu ne peux la retenir éternellement dans tes bras, amour, invita Octavia.
— Octavia, grommela Galadios, en serrant davantage les poings. Je ne l’ai pas retenue lorsqu’elle est partie en Perse, contra-t-il.
— Ce n’est pas pareil, c’était d’intérêt politique. Et elle ne t’a pas donné le choix non plus, d’elle-même, elle à briser les chaînes qui l’a tenait prisonnière de Rome, défendit Octavia, intraitable.
Outré et heurté par les propos de son épouse, l’empereur eut un mouvement de recul, alors que ces traits furent marqué par l’incompréhension. Comment son épouse pouvait-elle tenir de tels propos ? Elle, sa fille, prisonnière de Rome ? Et puis quoi encore ? Qu’est-ce que c’était ces sottises encore ? les traits de l’empereur changèrent et se durcirent. Mais n’effrayèrent en rien, la mère de Rome, qui se tenait devant lui, droite, fière et inébranlable.
— Hypérion fera un excellent époux et parti pour notre fille, il a été délivré du fardeau qui peser sur sa maison, et renaît de ces cendres. Ta fille est très heureuse à ces côtés, et il en va de même pour lui. Il ne tardera pas à faire sa demande, et ta fille acceptera c’est certain, avança Octavia alors qu’elle aperçut en contrebas Hypérion venir à la rencontre de sa fille.
Le visage de sa fille s’éclaira tous comme celui de l’ancien héritier déchu, qui s’empressa de la rejoindre et la saluer. Comme si les aigles de sa fille l’avait déjà adopté, l’un des rapaces alla directement se poser sur l’épaule du nouveau arrivant en laissant échapper un cri perçant. D’habitude, les aigles de sa fille étaient très méfiants et menaçants envers les étrangers, même ces fils les redoutaient et n’osaient s’en approcher. Sa fille avait recueilli ces aigles lorsqu’ils avaient fait une partie de chasse, elle avait récupérer un premier oisillon blessé, puis un autre oisillon sur le toit du temple des dieux. Elle les avait ensuite élevés, et désormais c’était ces amis ailés les plus fidèles. Elle avait été elle-même troublée de constater que les volatiles acceptant le compagnon de leur maîtresse si facilement, peut-être voyait-ils en lui aucune menace ? Quoi qu’il en soit, sa fille et ce jeune héritier s’était nettement rapproché. Ce qui n’était pas pour lui déplaire au contraire, elle favorisait du mieux qu’elle pouvait leur rapprochement.
— Il, pesta Galadios, mécontent.
—Cesse de chercher des problèmes ou il n’y en a pas Galadios ! gronda Octavia en haussant le ton. Ta fille est en âge de se marier, il est désormais tant qu’elle devienne une épouse, et surtout une mère. Tu ne peux pas l’a privé de ça ! affirma-t-elle avec force.
— Si je le souhaite je ferai éliminer ce malotru, et cela même s’il faut que je le fasse moi-même, s’évertua à défendre Galadios.
Révoltée, la mère de Rome brisa la distance entre elle et son époux, saisit celui-ci par le col de sa tunique et le ramena brusquement à elle. Ces iris émeraude si beaux avaient radicalement changés, devenant plus froid et nettement plus sombre. Ne l’ayant jamais vue comme ceci, l’empereur de Rome déglutit, alors qu’il frissonna légèrement et avala difficilement sa salive. Cette fois-ci, elle ne laisserait pas passer, elle ne plierait pas un genou face à son époux, çà n’avait que trop durée. Il était temps qu’elle y mette un terme, elle ne pouvait plus se permettre de se voiler la face.
— Écoute-moi bien Galadios, si j’apprends que par un quelconque moyen tu as nuis au bonheur de notre fille, je te jure que je te ferais regretter, menaça Octavia, glaciale. Je refuse que notre fille souffre encore de ton amour plus qu’obsessionnel envers-elle ! Elle n’est pas un objet dont tu peux disposer d’elle comme bon te sembles ! Tu l’as déjà privé de ce cher Aros, je ne te laisserai pas reproduire le même schéma, avertit-elle, les iris flamboyant de colère.
—Est-ce une menace ? Ironisa Galadios, les mâchoires serrés, en posant ces mains fermes sur celles de son épouse, sans la quitter des yeux.
— En effet, et j’irai plus loin si tu me le permets, appuya Octavia, enflammée. Si jamais il devait arrivée malheur à Hypérion par ta faute, alors tu perdras non seulement ta fille mais moi aussi, trancha-t-elle avec aplomb.
Un instant, déstabilisé par les mots de son épouse, l’empereur chancela alors que son cœur avait raté un battement. Son visage se décomposa, alors que son souffle se coupa momentément alors que ces iris s’étaient écarquillés de stupeur. Était-ce une blague ? N’était-ce pas dans le but de le déstabiliser ? Toutefois, son estomac se retourna en lisant la sincérité et la conviction dans le regard de sa bien-aimée. Il déglutit, alors qu’un mauvais pressentiment l’assaillit. Car il y avait bien une chose sur lequel il était certain, sa femme serait capable du pire comme du meilleur pour ces enfants, et même contre lui.
— Octa, grommela Galadios, dépassé par la tournure de leur discussion.
— Pas cette fois Galadios, contesta Octavia, en secouant la tête.
D’un geste brusque, la mère de Rome repoussa son époux puis quitta les lieux sans qu’il ne la retienne, trop surpris, l’empereur resta figé sur place. C’était bien la première fois qu’il avait été réduit au silence si efficacement par son épouse. Lorsqu’il jeta un œil en contrebas, il n’y avait plus personne, un orage éclata au-dessus d’eux, faisant trembler la cité. Les éclairs pourfendirent l’air, tandis que la pluie se mit à tomber abondamment. Le clapotis de l’eau devint assourdissant, tandis que tous couraient se réfugier à l’abri.
— Cassiopea ! viens allons-nous abriter ! invita Hypérion.
Sans attendre, l’ancien héritier déchu agrippa le bras de la jeune femme et l’entraîna avec lui, puis ils se s’abritèrent dans un petit endroit. L’ironie avait été qu’ils avaient entreprit de se rendre jusqu’à ou la villa GAIUS renaîtrai à pied. Leur plan était tombé à l’eau c’était le moins que l’on puisse dire. Accoler l’un à l’autre, ils attendirent patiemment que la pluie cesse mais elle fit tout le contraire devenant plus violente, et plus forte.
— On n’est pas prêt de rentrer, souligna Cassiopea, avec un petit rire.
Sans dire un mot, l’héritier acquiesça en hochant la tête, c’est là qu’il se rendit compte de la proximité quasi nulle de leurs corps. Leurs corps étaient collés l’un à l’autre, alors qu’une chaleur les enveloppa progressivement. Bien entendue, il faisait une tête de plus qu’elle, toutefois elle lui arrivait au menton. Il ne put s’empêcher de la déshabiller du regard, ces longues boucles brunes étaient légèrement malmenées par le vent et ces mouvements. Ces bijoux d’or et d’argent brillaient d’une forte intensité tel des flambeaux dans la nuit, mais faisait pâle figure face à la beauté de celle-ci. Ces iris glissèrent sur les épaules de la jeune femme à moitié dénudés, elle portait une robe bleu centrés sur sa taille et sa poitrine. Sa peau semblait luire à cause des huiles essentielles dont elle avait été enduite. Il perçut un parfum de rose mélangé à celui d’amande, un parfum qui l’enivra, et fit progressivement fissurer tous ces défenses. Distraitement, il saisit l’une des boucles de la jeune femme et en hûma le doux parfum.
— Hypérion, interpella Cassiopea en sentant le regard brûlant de son compagnon.
Elle ne l’entendait plus, que faisait-il ? Lorsqu’elle fit volteface elle déglutit lorsqu’elle le vit humait l’une de ces boucle. Son souffle s’accéléra lorsque le regard fiévreux de celui-ci accrocha le sien, alors qu’elle sentit une trainée de frissons l’envahit. Sa gorge devint sèche, alors qu’elle sentit son rythme cardiaque grimpait en flèche, alors qu’elle déglutit. Une bouffée de chaleur se répandit dans tout son être, alors qu’elle fut incapable de bouger. Son pouls pulsa plus vite, alors qu’elle eut du mal à soutenir le regard presque condescendant de son ami. Incapable de le soutenir plus longtemps, elle fit un mouvement de recul, mais suivant son mouvement, à son tour, l’héritier s’avança. Rapidement, elle sentit son dos heurtait un mur, alors qu’elle se mordit la lèvre en jurant contre celui-ci. Elle était coincée, et ce n’était pas comme ci elle pouvait passer au travers d’un mur non plus.
— Hypérion, souffla Cassiopea, en déglutissant.
—Hm ? émit Hypérion en glissant l’une de ces mains contre la joue de la jeune femme tout en le soulevant doucement. Oui ?
Désorientée, la fille de l’empereur secoua la tête se délivrant de la poigne de l’héritier et détourna le regard, les paupières closes. Un détail qui déplût son compagnon, mais qui ne le découragea en rien. De nouveau, cette fois-ci, il glissa sa main sous le menton de la jeune femme et lui intima de le regarder d’une légère pression. Malgré elle, la romano-gauloise ré ouvrit ses yeux et plongea les siens dans ceux ivre de désir de son compagnon. Du pouce, il caressa doucement les lèvres de celle-ci en se mordant la lèvre inférieure tous en la dévorant du regard. Face à l’intensité de son regard, elle voulut de nouveau se défiler mais échoua. L’héritier accula davantage la jeune femme contre lui, leurs corps se pressèrent l’un contre l’autre sans pour autant qu’il ne l’écrase, alors que la fille de l’empereur peinait à calmer les battements irraisonnés de son propre cœur.
— Ne me rejette pas, je t’en prie, demanda Hypérion alors qu’il se pencha davantage et qu’il scella sans attendre ces lèvres à celle de la fille de l’empereur.
Finalement, la fille de l’empereur ne repoussa pas son compagnon, alors que d’elle-même elle s’abandonna à leur baiser. Cherchant encore plus de contact, la romano-gauloise enlaça son amant, alors que leurs corps brûlaient littéralement. Ils finirent par se séparer par manque d’oxygène, front contre front, le souffle erratique. La pluie, l’orage plus rien ne comptait pour eux, si ce n’est leur petit moment. Entraîné par leur passion, l’héritier vola un énième baiser à son amante, alors qu’il la souleva et qu’elle vint nouer ces jambes autour de sa taille, leurs corps devenant plus proches que jamais. La température continuait de monter, et le temps n’y était absolument pour rien.
—Hypérion, gémit Cassiopea, les yeux clôt alors que son corps s’était cambrée contre celui de son compagnon.
Souriant contre la peau de sa bien-aimée, l’héritier se donna à cœur joie de combler sa belle, il commença par déposer une trainée de baisers brûlants dans le cou de celle-ci, alors qu’il sentait les doigts de la jeune femme se crispaient dans ces cheveux. Front contre front, il n’y avait qu’eux deux, ils ne formaient qu’un seul et même être.
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