Chapitre 66 : Angle d'approche

Après maints tentatives et esquives de la part de la fille de l'empereur s'est d'un pas décidée qu'elle va à la rencontre de sa cousine. Réprimant sa colère, son mépris qui bouillonnait en elle, tordant ces entrailles alors que son sang menaçait de ne faire qu'un tour. Ne gâche surtout pas la fête, et Ares n'en vaut strictement pas la peine. Ainsi, elle se plaqua sur ces lèvres son sourire le plus hypocrite et alla à la rencontre du deuxième couple mariée de la soirée. À son approche, tout le monde se turent alors que la délégation grecque la saluèrent respectueusement.

— Maxima, appela Cassiopea d'une voix calme.

La blonde déglutit puis détourna son attention de sa belle-mère pour la porte à sa cousine. Un instant ces traits défaillirent en repensant à leur précédente altercation de ce matin, toutefois elle fit son possible pour faire bonne figure. Elle pria intérieurement afin que sa cousine ne touche rien à sa belle-famille de ce qui s'était passé ce matin. Fébrilement, elle se leva de son siège accompagnait par Daerios qui salua activement la cousine de son épouse.

— Il y a peu j'ai quittais cette Maison afin d'en intégrer un autre, et hélas ça n'a pas marché. Ce que je ne souhaite à personne bien que le contexte était totalement différent, commença Cassiopea, les lèvres pincés.

Un instant, la romano-gauloise fit une pause alors que tous étaient pendue à ces lèvres, elle inspira profondément et refoula toutes les choses négatives qu'elle avait en elle, qu'elle avait accumulé, stocké, refusé de faire sortir. Il était temps qu'elle se libère et c'est ce qu'elle fit. Elle clos un instant ces paupières, puis les ré ouvrit alors que son cœur s'allégea et que la pression qu'elle avait sur les épaules tout comme son nœud à l'estomac s'estompa. Libérée, plus légère, elle choisit de reprendre la parole.

— Bien, aujourd'hui c'est à ton tour de partir, à nous deux toutes seules nous sommes les deux seules filles GLADIUS de la Maison, et l'heure est venue pour nous d'eux que nos chemins se séparent. Daerios, fera un excellent époux je n'en doute pas une seconde. De ce fait, j'ai confectionnais ce présent afin de te l'offrir le jour de tes noces, plaida Cassiopea en déroulant la toge.

Des cris d'émerveillement s'échappèrent de l'assemblée face au présent de la fille de l'empereur. Il y avait de quoi, le présent de Cassiopea à sa cousine n'était autre qu'une grande toge nacre ornait d'un magnifique paon aux plumes de rubis brodée en fil d'argent au niveau de la poitrine agrémentée d'une multitude d'arabesques et d'autres perles. Un travail colossal comme celui qu'elle avait destiné à son cousin Maximus. Des présents qu'elle avait commencé à faire dans l'ombre depuis qu'elle avait vingt-deux ans, alors qu'aujourd'hui elle en avait vingt-cinq. Émerveillée, bouge bée, du bout des doigts la blonde effleura la toge, les iris brillant de convoitise et d'émerveillement. Ne s'attardant pas plus, la romano-gauloise s'empara des mains de son beau-frère Daerios et y déposa une boîte en écrin noire.

— Qu'est-ce que c'est ? Oh ma chère, il ne fallait pas ! affirma Daerios, gêné qui après maints encouragements se décida à ouvrir ladite boite.

Le grec laissa échapper un « ouah », alors qu'il fut ébloui par son présent et qu'il présenta fièrement à l'assemblée son présent. C'était une dague argenté sertie de rubis ornait de nombreuses arabesques, un cadeau inestimable et qui fut applaudit de tous. La délégation grecque applaudit vivement l'hospitalité de leurs hôtes et offrirent à leurs tours des présents.

— Ma chère, jamais je n'oublierais un tel présent, remercia activement Daerios émue. Puisse les dieux te donnait tout ce que tu désires, car ta générosité et l'amour que tu portes à tes semblables, à ta famille est des plus pures. Puissent-ils te donner un époux qui saura te combler et t'apporte tout ce dont tu as besoin, et ton foyer être remplie d'amour, de joie et d'enfants, pria-t-il avec un sourire sincère sur les lèvres.

La romano-gauloise serra affectueusement son beau-frère contre elle, et fit de même avec Maxima. Toute rancœur envers celle-ci s'était évaporée, dissipée. Peut-être car Maxima était sur le départ ? Après tout dans quelques jours, elle quitterait Rome pour la Grèce pour ne jamais revenir. Ainsi, elles seront séparées et elles se perdraient de vue. Maximus vint à la rencontre de sa cousine et lui proposa de danser, ce qu'elle accepta de bon cœur. Sous le regard amusé de ces belles-sœurs et le rire du reste de l'assemblée. Cassiopea s'abandonna à tout ça, lâcha prise, dansant, rigolant et taquinant tous ceux qu'elle pouvait tout en gardant un minimum de tenue. Tout ça sous le regard d'aigle de l'héritier déchu qui ne put la quitter des yeux.

— Tu aimes cette femme, glissa Maxencus avec un petit ricanement.

Prit sur le fait, l'héritier déchu secoua négativement la tête fit mine de regarder l'assemblée dans son ensemble mais dût se rendre à l'évidence le vieil homme ne se laisserait pas duper aussi facilement. Doucement, il prit une coupe de vin et l'a porta à ces lèvres sans émettre un mot. L'aimait-il ? Il l'appréciait c'était certain, elle n'était pas son amie, c'était plus que çà. Mais c'était impossible de définir ce qu'il ressentait réellement à l'égard de celle-ci. Leur histoire était si atypique, pittoresque, si étrange. Serait-il capable de laisser cette femme découvrir des facettes de lui qu'il avait enfouie ? De la laisser voir son côté vulnérable ? Malheureusement, malgré leurs étreintes, leurs baisers il n'en était pas certain.

— Qu'est-ce qui vous fait dire que je suis épris de Cassiopea ? rétorqua Hypérion en tournant la tête vers son voisin, et en plantant ces iris noirs abyssales.

Le vieil homme eut un mouvement de recul soudainement, puis la surprise laissa place à un sourire, alors qu'il se resservit à la hâte et que ces iris pétillèrent de malice. Il laissa planer le silence, comme s'ils étaient seul à seul puis après une grande inspiration, il adressa un petit clin d'œil au jeunot.

— Je n'ai jamais mentionné le nom de la fille de l'empereur, souligna Maxencus avec un sourire goguenard sur les lèvres.

Décontenancé, l'héritier déchu écarquilla les yeux alors qu'il fut sur le point de crier au scandale. Mais il se rendit bien vite compte, qu'il s'était fait avoir à son propre jeu, et qu'il n'avait pas réfléchi.

— Ah, laissa échapper Hypérion en se grattant le collier de barbe avec un sourire conscrit.

Le vieil homme éclata de rire, ce qui vint briser cette atmosphère troublante qui s'était installé, sans tarder l'héritier déchu éclata à son tour de rire. Un instant, Hypérion crût être aux cotés de son grand-père maternel Justius Filius VALERIUS qui avait toujours le rire facile, et aimer taquiner ces pairs. Un voile de nostalgie l'envahit alors qu'il se rappela qu'il avait couper les ponts avec la famille VALERIUS la famille de sa mère qui était en Aemilie et à Capus, tout comme celle de son père dont ces deux tantes se trouvaient l'une en Crète et l'autre à Athènes. A vrai dire, c'était un peu de son fait, depuis la traitrise de son père il avait craint les représailles de ces deux familles, que le déshonneur touche le reste de sa famille. Il avait donc fuit, faisant croire à sa mort, à son éxil. Mais en voyant la famille de Cassiopea, tout comme celle de Megara, de Statia et bien d'autres, il ressentit un pincement au cœur. Il se rappelait que petit il courrait dans les chants de blés de la maison VALERIUS pour être ensuite pourchasser par son grand-père Justius, il se revoyait cueillir quelques fruits dans le verger de son grand-père Maxentius sous le regard bienveillant de sa grand-mère Yulia. Il se demanda alors est-ce qu'ils étaient encore vivant ? Enfin pour ces grands-parents, ces cousins et cousines s'étaient-ils mariés et avaient-ils fondés leurs familles ? Que pensaient-ils de lui ?

— Il serait peut-être temps pour toi d'avancer fils, d'oublier le passé, suggéra Maxencus en percevant la détresse du jeunot.

— Ce n'est pas aussi facile, affirma Hypérion lasse tout en regardant distraitement son reflet qui apparaissait à la surface de son vin.

— Pourtant, il va falloir que tu le fasses si tu veux construire ton futur. Le chemin de chacun de nous est différent, nous tombons, pleurons, nous blessons c'est ainsi. Personne n'y échappe, crois-moi, encouragea Maxencus en serrant l'épaule de son jeune protégé.

L'héritier déchu ne put s'empêcher de sourire et de trinquer en l'honneur de son vieu compagnon, alors que les propos de celui-ci raisonnaient autant dans son âme que dans son cœur. Il fallait qu'il avance, il avait accompli beaucoup de choses en peu de temps c'était déjà un bon début. Il était passé d'exilé, à inviter d'honneur de l'empereur, d'ennemi à amant, de déchu à héritier. En jetant un énième regard à la fille de l'empereur, il comprit qu'en l'a voyant entouré de ces pairs il était peut-être temps de renouer avec sa famille.

— Elle saura t'apporter plus que tu désireras, toutefois c'est à toi de choisir si tu désires l'a gardé auprès de toi, si tu es prêt à ce qu'elle soit ta force comme ta faiblesse, exposa Maxencus avec un petit sourire énigmatique sur les lèvres tout en désignant du menton la fille de l'empereur.

L'héritier acquiesça sans que son regard ne se détache de la jeune femme qui inconsciente du regard de son amant secret conversaient joyeusement avec quelques-unes de ces amies.

Galadius observa attentivement l'héritier déchu, il était certain que derrière cette carapace d'homme fier et implacable, se cachait quelqu'un de bon et juste. Il avait remarqué la façon dont le regard de l'héritier déchu avait changé lorsqu'il se portait sur sa sœur Cassiopea. Au début, la haine, la rage brillaient dans les iris de celui-ci comme des braises incandescentes, tout comme le mépris qu'il lui témoignait. Il ne savait pas ce qu'il s'était passé dans ces montagnes, le temps qu'elle avait disparu, mais quelque chose avait changé Hypérion. Et depuis que sa sœur avait défendu celui-ci, le comportement de celui-ci avait changé. Il était plus à l'écoute de celle-ci, gardait un semblant de recul face à elle, mais il n'y avait plus aucune trace d'haine, de mépris. Et ce soir le regard de celui-ci ne trompait pas, ces iris brillaient de tendresse et quelque chose de plus fort qu'une simple amitié. Peut-être étaient-ils plus que ça mais souhaitait garder les apparences et ne souhaitant pas que sa s'ébruite.

— Hypérion apprécie plus qu'il n'en laisse paraître ta sœur, souffla Statia qui venait de se glisser auprès de son époux alors qu'elle enroula l'un de ces bas autour de celui de son époux.

L'ainé de l'empereur laissa un sourire fleurir sur ces lèvres, puis acquiesça sans dire un mot. Ne voulant pas s'attarder plus, le couple se retira dans leurs appartements quittant le cœur des festivités. Enfin, aux alentours de minuit la fille de l'empereur annonça sa prise de congé des festivités avec l'accord de ces parents. Escortée par ces gardes, elle prit le chemin de ces appartements. Elle se sentait tout engourdie, et légèrement pâteuse. Un bain est ce qu'il me faut, et une bonne nuit de sommeil. La journée n'avait pas été de tout repos, que ce soit physiquement, qu'émotionnellement. Tous les évènements s'étaient succédés, elle avait bien faillit exploser et dire ces quatre vérités à sa cousine. Pourtant, elle savait qu'elle aurait regretté ces paroles si elle avait agi sous le coup de l'émotion. Certaines choses devaient demeurer dans le silence le plus total, et c'était le cas aujourd'hui. Elle n'aurait pas pu faire un scandale juste parce que son gladiateur préféré avait partagé la couche de sa cousine. C'était invraisemblable surtout. Elle s'arrêta un moment, lasse de toute cette cohue, elle avait du mal à faire le point. Qui était vraiment Ares ? Comme l'avait demandé Hypérion. Il était vrai qu'il n'avait pas tout à fait tort, le passé d'Ares était trop flou. Et il avait tout bouleversé, en si peu de temps.

— Domnicella ? Interpella Lucius, en s'étant arrêté et regardant sa jeune maîtresse.

Sortant de sa torpeur, la romano-gauloise ne s'était pas aperçu qu'elle s'était arrêtée en plein milieu du couloir. Tous les gardes l'a regardaient et l'attendaient patiemment.

— Un problème Domnicella ? Demanda Lucius, légèrement inquiet.

— Oh, non ça va Lucius. J'étais perdu dans mes pensées, ce n'est rien, rassura Cassiopea.

Le garde acquiesça puis ensemble ils reprirent le chemin des appartements de leur maitresse. Au détour d'un couloir, des éclats de voix se firent entendre qui interpellèrent le groupe. Fronçant les sourcils, la romano-gauloise intima au reste du groupe de ne faire aucun bruit, alors qu'elle s'avança vers l'origine de tout ce boucan.


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